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Château de Brix

Le château de Brix ou château d'Adam est un ancien château fort, fondé au XIe siècle, aujourd'hui ruiné, dont les maigres vestiges se dressent sur le territoire de la commune française de Brix dans le département de la Manche, en région Normandie.

Château de Brix
Présentation
Type
Fondation
XIe siècle
État de conservation
Localisation
Localisation
Coordonnées
49° 32′ 46″ N, 1° 34′ 37″ O
Carte

Localisation

Les vestiges du château sont situés sur la colline à 250 mètres à l'est de l'église Notre-Dame de Brix, à l'extrémité de l'éperon, dans le département français de la Manche, près du château actuel. Sa situation géographique, à 150 mètres d'altitude, lui permettait de contrôler l'important axe routier de la vallée, la rivière de Rade et la forêt de Brix[1].

Toponymie

Le nom du château est attesté sous la forme latinisée Bruotum ou Brucium en 1026[2].

Historique

Le site fut occupé depuis les temps anciens. Des fouilles archéologiques ont permis de découvrir un grand nombre de médailles, dont trois en or, deux de Marc Aurèle et une de Néron, ainsi qu'une grande quantité de coins et de haches en bronze[3].

Vers 1026, Richard III de Normandie concède en douaire à sa fiancée la duchesse Adèle plusieurs propriétés dont la forteresse de Brix (Brusco)[4], ainsi que celle du Homme (Holmus) et de Cherbourg (Carusburc), « Concedo etiam castella que ibi habentur, videlicet Carusburg cum eo quod dicitur Holmus, et eo quod dicitur Brusco, cum iis que ad hec aspicere videntur[5]… ».

Le château, commencé par Robert, fils de Roger Ier dit Gomer, seigneur de Brix et qui possédait de nombreux fiefs dans le Cotentin[6], tire son nom d'Adam de Bruis ou de Brix, son petit-fils, vivant au début du XIIe siècle et seigneur du lieu, mort en 1143[1]. La famille Bruce, ancienne graphie de Brix dont elle est originaire, régnera sur l'Écosse à partir de 1306.

Le , c'est au château de Brix que Richard Cœur de Lion fait étape avant de s'embarquer a Barfleur et débarquer à Portsmouth le lendemain afin de se faire couronner roi d'Angleterre, le à Westminster[7].

Richard Cœur de Lion logera au château, après avoir débarqué à Barfleur le , avec une flotte de cent navires, afin de secourir Verneuil, et empêcher le roi de France de conquérir la Normandie. Le château, baronnie de la Luthumière, appartenait alors à Luce de Brix, épouse de Guillaume II du Hommet et dernière de la branche Bruce de France[8].

Jean sans Terre y séjournera en 1203[9]. Après la perte de la Normandie par Jean sans Terre, et en 1204, l'annexion de la Normandie par Philippe Auguste, la famille Bruce fait le choix du parti Anglais, là où ils ont le plus de biens et se voient dépouillés de leurs possessions en France[10]. Le château sera rasé en 1215 sur ordre de Philippe Auguste[11].

Au XVe siècle, il en subsistait encore d'imposantes ruines. Ses pierres ont notamment servi à l'agrandissement de l'église.

Le site a été racheté au XIXe siècle par une autre famille de Brix. En 1912, un château neuf a été construit sur une partie de l'ancienne basse cour, dans le style du XVIIIe siècle français. La Première Guerre mondiale n'en a pas permis l'achèvement, ce qui a sauvé de la destruction une maison presbytérale du XVIIe siècle.

Description

Adolphe Joanne (Joanne A., 1880), dit de ce château : « Restes d'une forteresse démolie au XIIIe siècle et dont les matériaux servirent en partie à la construction de l'église actuelle », et la motte est signalée par Théophile de Moulines (Moulines T., 1950).

La motte, entièrement boisée, est implantée dans la pente du coteau sur lequel est situé le village de Brix. À l'est, du côté de l'aval, la pente est très forte ; à l'ouest, en amont, son sommet est un peu en dessous du niveau du terrain, mais son large fossé l'isole, lui conservant ainsi son caractère stratégique[12].

Il s'agit d'une enceinte formée par une importante levée de terre avec son fossé, et cour intérieure, le tout placé au sommet d'un éperon barré. Cette enceinte principale est accompagnée vers l'ouest d'une basse-cour elle-même protégée par une butte et son fossé. Cette dernière enceinte n'est aujourd'hui que partiellement visible.

Jusqu'en 1204, des constructions de pierres existaient dans l'enceinte située au bout de l'éperon barré. Une tour ronde semble avoir commandé le lieu. Il n'en reste plus que des substructions difficilement lisibles.

De nos jours on ne voit plus que la motte sur laquelle s'élevait le donjon et quelques pans de murs construits avec des pierres de petit appareil et comme noyées dans un amas de ciment extrêmement dur. La motte, de type escarpée au sommet tabulaire, est très bien conservée et a des dimensions imposantes. Elle mesure de sept à huit mètres de hauteur avec des versants très abrupts, le sommet est très plat, la plateforme mesure environ cinquante mètres de diamètre, et elle est entourée d'un rempart de terre d'environ un mètre de haut en forme de « Y » renversé. La motte est entièrement entourée d'un fossé prononcé d'environ trois mètres de large[12].

Notes et références

  1. André Davy, Les barons du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits et introuvables du patrimoine Normand », , 319 p. (ISBN 978-2-91454-196-1), p. 41.
  2. Davy 2014, p. 85.
  3. Le château de Brix - L'histoire de ses propriétaires. Des Bruce aux de Brix : Édition salon du livre 17/18 novembre 2012 Valognes, Réal. Joseph Montreuil - Bibliothèque de Caen, , 31 p., p. 3.
  4. Stéphane William Gondoin, « Les châteaux forts au temps de Guillaume le Conquérant », Patrimoine normand, no 94,‎ juillet-août-septembre 2015, p. 36 (ISSN 1271-6006).
  5. Florence Delacampagne, « Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe – XIIe siècle) : Étude historique et topographique », dans Archéologie médiévale, t. 12, (lire en ligne sur Persée.), p. 190
  6. Davy 2014, p. 65.
  7. Davy 2014, p. 115.
  8. Davy 2014, p. 116.
  9. (en) Ruth Margaret Blakely, The Brus Family in England and Scotland, 1100-1295, Boydell Press, (ISBN 9781843831525).
  10. Le château de Brix, 2012, p. 13.
  11. Guy Le Hallé, Châteaux forts de Basse-Normandie, t. II, Louviers, Ysec Éditions, , 160 p. (ISBN 978-284673-215-4), p. 82.
  12. Delacampagne 1982, p. 197.

Voir aussi

Articles connexes

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