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Château Vallombrosa

Le château Vallombrosa est une gigantesque demeure nĂ©o-gothique construite Ă  Cannes entre 1852 et 1856 par sir Thomas Robinson Woolfield pour le compte de Lord Londesborough ; il porta les noms de « château des Tours Â» (appelĂ© aussi « villa Sainte-Ursule Â»), et plus tard « HĂ´tel du Parc Â».

Château Vallombrosa
Présentation
Type
HĂ´tel et parc
Destination initiale
RĂ©sidence puis hĂ´tel
Destination actuelle
RĂ©sidence
Style
Architecte
Construction
1852, 1860, 1893
Propriétaire
Propriété privée
Patrimonialité
Site web
Localisation
Pays
RĂ©gion
Division administrative
Commune
Adresse
6 avenue Jean de Noailles
Coordonnées
43° 33′ 08″ N, 7° 00′ 18″ E
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
GĂ©olocalisation sur la carte : Alpes-Maritimes
(Voir situation sur carte : Alpes-Maritimes)
GĂ©olocalisation sur la carte : Cannes
(Voir situation sur carte : Cannes)

En 1858 le château est acquis pour 180 000 francs par Riccardo ou Richard-Marie-Jean Etienne Manca-Amat (1834-1903), duc de Vallombrosa et d'Asinara, d'origine sarde ; il le vendra en 1893 au riche hĂ´telier allemand Martin Ellmer, qui le fit transformer Ă  partir de 1906 en palace de style baroque sous le nom d'HĂ´tel du Parc par Laurent Vianay. Depuis 1934, c'est un immeuble en copropriĂ©tĂ©. Entre autres anecdotes, on notera que les acquĂ©reurs de chaque Ă©tage avaient Ă  leur disposition un plateau d'environ 800 m² dans lequel Ă©tait crĂ©Ă© leur propre appartement. Pour exemple, le rez-de-chaussĂ©e fut acquis par une famille pour y loger ses enfants et leurs enfants, il s'agissait auparavant des salons de rĂ©ception du Palace.

Situation géographique

Le château Vallombrosa[1] est situé au 6, avenue Jean de Noailles.

Architecture

Façade du château Vallombrosa.

Le château est planté sur les rochers escarpés du vallon du Riou[2]. Entièrement construit en gneiss rose, il est à l'origine de style néo-gothique, flanqué de neuf tours carrées et rondes contenant les escaliers de service en vis et hérissées de poivrières et de mâchicoulis crénelés. Le plan possède deux axes de circulation incluant l'escalier principal. Le château a un porche couvert en terrasse cantonné de tourelles.

Lui est annexĂ©e une chapelle voĂ»tĂ©e d'Ă©lĂ©gantes ogives, aux nervures polychromes, dont le chĹ“ur est de forme polygonale et dĂ©corĂ© de motifs vĂ©gĂ©taux sculptĂ©s. Des boiseries en chĂŞne Ă  panneaux Ă  « plis de serviette » ornent la chapelle. Cet ensemble est couronnĂ© par des scènes sculptĂ©es en bas-relief du Chemin de croix. Au-dessus, on peut observer des chefs-d’œuvre de la peinture italienne. Les vitraux du chĹ“ur reprĂ©sentent la Vierge, sainte Geneviève et saint Richard, patrons de la duchesse et du duc. La tribune en bois, sur consoles, a un garde-corps ajourĂ©.

L’édifice s'intègre dans un parc tropical de trois hectares.

Historique

Origine

Ă€ l'origine le château faisait partie d'une des nombreuses demeures de prestige bâties par le promoteur Sir Thomas Robinson Woolfield pour le compte d'acheteurs fortunĂ©s. Il est dĂ» Ă  l'architecte anglais Thomas Smith et Ă  l'entrepreneur anglais Odadhia Pulham. Le style « château Ă©cossais Â», inspirĂ© des romans de Walter Scott, fait alors fureur sur la CĂ´te d'Azur.

Ă‚ge d'or du palais et le duc de Vallombrosa

Le duc et la duchesse de Vallombrosa avec leurs invités en 1866 devant le porche couvert.

En 1858 le marquis de Conyngham, neveu de Lord Londesborough et pair d'Angleterre vend le château pour 180 000 F Ă  Richard Manca Amat, duc de Vallombrosa qui ajoute une chapelle, fait dĂ©corer le hall, agrandit et enrichit le parc. Le duc dĂ©cide alors de quitter la vie dorĂ©e aristocratique parisienne oĂą il jouissait d'une renommĂ©e certaine fleurant le roman de cape et d'Ă©pĂ©e ; très rapidement, en fin organisateur et dynamique animateur, il devient une des locomotives de la vie cannoise. Ă€ la nouvelle "Villa Vallombrosa" se rencontrent ainsi les membres les plus huppĂ©s de la colonie azurĂ©enne et des artistes cĂ©lèbres tels que la fameuse cantatrice suĂ©doise Christine Nilsson, Madame Conneau et Diaz de Soria, le harpiste Alphonse Hasselmans, le violoniste Paul Viardot. Charles Gounod y joue ses dernières Ĺ“uvres. Les invitĂ©s peuvent y prodiguer leurs "talents de sociĂ©tĂ©" : la comtesse de Guerne chante et Mademoiselle de Banuelos joue de la guitare andalouse… D'autres personnalitĂ©s sont les invitĂ©s du duc : LĂ©opold Bucquet, Eugène Tripet et son Ă©pouse Alexandra FĂ©odorovna Skrypitzine, James de Colquhoum et Victor BĂ©chard avec qui le duc fonde la sociĂ©tĂ© des RĂ©gates en 1863 ; la duchesse d'Edimbourg accompagnĂ©e de l'archiduc Victor, frère de l'empereur d'Autriche auquel il fait visiter l'Ă®le Sainte-Marguerite en 1877 ; 1884, le comte et la comtesse de Paris, le marĂ©chal Mac-Mahon ; le Prince de Galles, la comtesse de Saxe Cobourg-Gotha, etc.

En 1864, le duc concède en usufruit[3] à l'artiste lithographe Victor Petit un bout de terrain avec une maison au pied de son parc : ce sera la "piccola villa du Riou". Mais la propriété accueille aussi les blessés et les malades de l'armée de la Loire en 1870, logés dans les principales villas transformées en hôpital sous la direction de son épouse depuis 1857, Geneviève de Pérusse des Cars (1836-1886), fille d'Amédée François Régis, second duc des Cars, et d'Augustine Joséphine Frédérique du Bouchet de Sourches.

Après sa mort de la duchesse le au château d'Abondant (Eure-et-Loir), propriété maternelle, son époux quittera Cannes pour retourner vivre à Paris. Le nom de duchesse de Vallombrosa a été donnée à deux roses, une rose clair, obtenue par Dunand en 1875, représentée par Thaddeus Welch en 1888 (cf. la chromolithographie mise en ligne) et une rose-thé rouge, créée par Nabonnand vers 1879-1880. Le portrait assez "ingresque" de la duchesse par Cabanel fut prêté en 1922 par sa fille unique Claire, comtesse Lafond, à l'exposition Cent ans de peinture française (1821-1921) d'Ingres au Cubisme organisée au profit du musée de Strasbourg au siège parisien de la Chambre des Antiquaires (reprod. par Léandre Vaillat ds "L'Illustration" n°4126, 1/04/1922 - arch. pers.). Il existe une photographie d'elle, avec probablement sa fille, datée vers 1870-1879 (ancienne collection de son fils le marquis de Morès, Historical Society of North Dakota - document mis en ligne).

En 1893 le duc — qui mourra dix ans plus tard à Pouilly sur Loire — vendra la demeure à un riche hôtelier allemand ; c'est la fin du "Palais Vallombrosa". Le , un de ses deux fils ayant vécu (le troisième étant mort en bas âge), l'aventurier et militant politique Antoine Amédée Marie Vincent, marquis de Morès, ami d’Édouard Drumont et ennemi de Georges Clemenceau, fut tué à la frontière de la Tunisie et la Libye.

HĂ´tel du Parc

L'entrée du parc Vallombrosa,
l'ancien hĂ´tel du Parc et la villa du Parc

En 1893, le riche hĂ´telier de nationalitĂ© allemande et propriĂ©taire de l'hĂ´tel du Pavillon Martin Ellmer se porte acquĂ©reur du "Palais Vallombrosa", qu'il transforme et rebaptise en « HĂ´tel du Parc Â» en 1909. Il fait agrandir et amĂ©nager l’édifice en hĂ´tel de voyageurs par l’architecte Laurent Vianay, dans un style proche du baroque. Le donjon est arrasĂ©, les tours et terrasses couvertes de toitures, les grands Ă©tages entresolĂ©s et les murs percĂ©s de nombreuses fenĂŞtres Ă  balcons, enfin deux ailes sont ajoutĂ©es au bâtiment dont la façade a dès lors plus de 150 m de longueur. Durant de nombreuses annĂ©es, c'est le palace le plus luxueux de la cĂ´te d'Azur.

Un hôtel devenu un immeuble de copropriété

Comme beaucoup de grandes demeures historiques, celle-ci fut la proie de promoteurs immobiliers qui profitèrent de la crise hôtelière. L'entretien de tels palais devenait une charge difficile à supporter, surtout pour des particuliers. Vers 1934 l'Hôtel du Parc ferma ses portes pour devenir un immeuble de copropriété pour classes sociales fortunées.

Protection du patrimoine

Le parc Vallombrosa et l'ancien Hôtel du Parc sont partiellement inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du . La protection concerne à l'extérieur le parc, les façades et les toitures de l'ancien hôtel, et à l'intérieur, le grand hall Ouest, les couloirs et halls secondaires du rez-de-chaussée surélevé, les deux escaliers principaux et la chapelle[4]. Le château Sainte-Ursule, puis des Tours[5], le jardin d'agrément du château Sainte-Ursule, puis des Tours[6] et l'hôtel du Parc, actuellement Résidence du Parc Vallombrosa[7] sont inscrits à l'Inventaire général du patrimoine culturel au titre du recensement du patrimoine balnéaire de Cannes[8].

Notes et références

Annexes

Bibliographie

  • Didier Gayraud, Belles demeures en Riviera, 1835-1930, p. 29, Éditions Giletta, Nice, 2005 (ISBN 2-915606-20-X)

Articles connexes

Liens externes

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