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Centre national Jean-Moulin

Le centre national Jean-Moulin, est un musée bordelais et un centre de documentation consacrés à l'histoire de la Seconde Guerre mondiale et en particulier à celle de la Résistance française, de la déportation et des Forces françaises libres. Il a été créé en 1967 à l'initiative de Jacques Chaban-Delmas. Il est rattaché depuis avril 2006 au musée d'Aquitaine et édite des ouvrages de référence sur la période de la Seconde Guerre mondiale[1].

Centre national Jean-Moulin
Entrée du centre national Jean-Moulin de Bordeaux, .
Informations générales
Ouverture
4 février 1967 (inauguration)
Dirigeant
Christian Block (sous la DG de François Hubert, directeur du musĂ©e d’Aquitaine)
Visiteurs par an
43 741 visiteurs (avant fermeture en 2017)
Site web
Collections
Collections
relatives Ă  la RĂ©sistance, la DĂ©portation et aux FFL
BĂątiment
Protection
Localisation
Pays
RĂ©gion
Nouvelle-Aquitaine
Commune
Adresse
Place Jean-Moulin 33000 Bordeaux
Coordonnées
44° 50â€Č 19″ N, 0° 34â€Č 40″ O
Localisation sur la carte de Bordeaux
voir sur la carte de Bordeaux

Le musée est fermé jusqu'en 2022 pour rénovation. Une partie du contenu a été transférée au musée d'Aquitaine[2].

Fondation et fonctionnement du centre

La création du centre national Jean-Moulin

C’est au cours d’une exposition commĂ©morative du 20e anniversaire de la libĂ©ration de la ville de Bordeaux organisĂ©e en 1964, que germe l’idĂ©e de la crĂ©ation d’un centre consacrĂ© Ă  la Seconde Guerre mondiale[3]. Le centre naĂźt d’une rencontre entre Jacques Chaban-Delmas, alors maire de Bordeaux et une ancienne rĂ©sistante, GeneviĂšve Thieuleux. Celle-ci vient prĂ©senter en avril 1965 une collection rassemblĂ©e pendant ses annĂ©es de rĂ©sistance Ă  l’ancien dĂ©lĂ©guĂ© militaire Ă  la libĂ©ration[4]. Cette collection constitue le fonds du futur centre national Jean-Moulin. Le 14 mars 1966, le conseil municipal de Bordeaux dĂ©cide de la crĂ©ation d’un centre de documentation adossĂ© au service des archives de la ville dont l'organisation est confiĂ©e Ă  GeneviĂšve Thieuleux. Le centre national Jean-Moulin ouvre ses portes le 4 fĂ©vrier 1967 rue des FrĂšres Bonie, en prĂ©sence de nombreuses personnalitĂ©s de la rĂ©sistance, qui soulignent Ă  l’instar de son fondateur : « Le privilĂšge qu’a Bordeaux de possĂ©der dĂ©sormais ce haut lieu de souvenirs. Le centre a pour mission d’assurer la transmission de la mĂ©moire de ceux qui ont combattu l’occupant nazi et de ceux qui en ont Ă©tĂ© victimes[3]. » TrĂšs vite, l’espace qui est rĂ©servĂ© au centre devient trop Ă©troit Ă  cause d’une accumulation rapide de sources : « [...] nous avons entassĂ© des trĂ©sors de documentation. Celle-ci nous arrive de tous les coins de France et plus particuliĂšrement des plus hautes personnalitĂ©s de la RĂ©sistance, du BCRA de Londres, des Forces françaises libres, des camps de dĂ©portation, sans oublier de simples combattants de l'ombre[4]. » Le centre est rĂ©novĂ© en 1972, mais Ă  la suite de son indĂ©pendance face aux archives municipales, il est finalement transfĂ©rĂ© dans l’ancien immeuble de la Caisse d’épargne de Bordeaux en 1981, sur dĂ©cision de Jacques Chaban-Delmas[5]. SituĂ© Ă  l’angle de la rue Vital-Carles et de la Place Jean-Moulin, ce nouvel immeuble permet un agrandissement du centre et une meilleure visibilitĂ©.

Le 9 mai 1982, le centre accueille le PrĂ©sident de la RĂ©publique François Mitterrand alors en visite officielle Ă  Bordeaux. Il devient Ă©galement le siĂšge du comitĂ© national Claude-Bonnier crĂ©Ă© dans ses locaux le 18 janvier 1984 et celui de l’institut Jean-Moulin fondĂ© le .

En 1990, GeneviÚve Thieuleux part à la retraite et est remplacée par Anne-Marie PommiÚs.

Les principaux acteurs

Le centre national Jean-Moulin a vu le jour grĂące Ă  la participation active de personnalitĂ©s bordelaises. GeneviĂšve Thieuleux, ancienne Ă©tudiante en recherche de laboratoire en hĂ©matologie, intĂšgre lors de la Seconde Guerre mondiale l’HĂŽpital Saint-AndrĂ© de Bordeaux, alors quartier gĂ©nĂ©ral du groupe de RĂ©sistance « TĂȘte »[4]. DĂšs novembre 1943, le groupe sous l’impulsion du docteur Jean Poinot, Chef rĂ©gional du Renseignement, devient l’un des piliers principaux de la RĂ©sistance française. GeneviĂšve Thieuleux en est une membre active : « J'avais pour rĂŽle de :

  • diriger les "patrons clandestins" jusqu'au bureau du docteur Poinot ou de l'abbĂ© Lasserre, aumĂŽnier de l'hĂŽpital et attachĂ© Ă  l'Ă©tat-major rĂ©gional de l'armĂ©e secrĂšte ; pour ne nommer que les principaux : [...]. Bien entendu, je ne connaissais ni leur nom, ni leur fonction ;
  • dactylographier des messages du chef des renseignements pour Londres et Alger ;
  • aider dans des anesthĂ©sies et mĂȘme dans quelques interventions de chirurgie clandestines[4]. »

Le 22 dĂ©cembre 1967, elle effectue un important don de documents historiques Ă  la ville de Bordeaux. Sa rencontre avec Jacques Chaban-Delmas dĂ©montre l’enthousiasme de celui-ci Ă  l’égard d’un centre qui accueillerait ce fonds : « Je dois dire que la collection est trĂšs importante et Ă  certains Ă©gards, elle est mĂȘme unique. De la part de Mlle Thieuleux, c'est un acte de foi dans le combat de naguĂšre et d'estime et d'affection pour la ville de Bordeaux. Je crois non seulement que nous devons accepter cette donation, mais en savoir profondĂ©ment grĂ© Ă  la donatrice. Je pense d'ailleurs qu'il est souhaitable, et je vais m'efforcer de rĂ©soudre ce problĂšme, que ce vĂ©ritable petit musĂ©e qui est dĂ©sorganisĂ©, puisse avoir une existence durable[3]. » En effet, Jacques Chaban-Delmas s’était Ă©galement engagĂ© dans la rĂ©sistance: par la suite, il accolera dĂ©finitivement son nom de clandestin Ă  son patronyme familial. Il est Ă©galement Ă©lu prĂ©sident d’honneur de l’association des Amis de Jean Moulin lors de sa crĂ©ation officielle le 17 juin 1974.

Si les noms de Thieuleux et Chaban-Delmas sont ceux qui sont le plus citĂ©s comme rĂ©fĂ©rences Ă  la crĂ©ation du centre, il ne faut pas nĂ©gliger le rĂŽle d’Anne-Marie PommiĂšs, fille du cĂ©lĂšbre rĂ©sistant AndrĂ© PommiĂšs, lors de sa reprise du centre qui suit le dĂ©part en retraite de GeneviĂšve Thieuleux.

Vocation pédagogique et rÎle de l'association nationale des Amis de Jean Moulin

L’association nationale des Amis de Jean Moulin a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e le [3] et son siĂšge se trouve Ă  Bordeaux (au mĂȘme endroit que le centre national Jean-Moulin). La figure de Jean Moulin a Ă©tĂ© choisie pour Ă©voquer l'unification de la mĂ©moire de la RĂ©sistance, volontĂ© premiĂšre de l'association. Les membres fondateurs sont Laure Moulin, Jacques Chaban-Delmas (dont il est prĂ©sident d'honneur), certains compagnons de Jean Moulin et d'anciens rĂ©sistants. AndrĂ© Delage a Ă©tĂ© le premier prĂ©sident national. L'association est toujours active aujourd'hui et organise notamment, en partenariat avec le ministĂšre de la DĂ©fense, la cĂ©rĂ©monie annuelle en hommage Ă  Jean Moulin au PanthĂ©on, chaque 17 juin (date correspondant Ă  son premier acte de rĂ©sistance en 1940)[6]. L'association a pour volontĂ© de rendre hommage Ă  Jean Moulin et d'assurer la pĂ©rennitĂ© de la mĂ©moire de la RĂ©sistance. Pour cela, elle s'appuie dĂšs sa crĂ©ation sur le centre national Jean-Moulin de Bordeaux et accompagne les actions de la conservatrice GeneviĂšve Thieuleux. Le centre a en effet une vocation pĂ©dagogique car il a une double fonction : centre de documentation rattachĂ© aux archives et musĂ©e. De plus, ses collections sont particuliĂšrement adaptĂ©es Ă  l'apprentissage et la recherche car elles sont constituĂ©es de documents authentiques, d'archives, de tĂ©moignages d'Ă©poque[7]. L'association et la conservatrice travaillent tous deux Ă  l'enseignement de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale auprĂšs des scolaires : ils Ă©crivent aux enseignants, leur proposent des visites thĂ©matiques ou des confĂ©rences et mettent Ă  leur disposition les archives. GeneviĂšve Thieuleux a d'ailleurs rĂ©alisĂ© des albums Ă  partir des archives pour pouvoir les consulter plus facilement[8]. L'association fait crĂ©er des maquettes reconstituant des batailles importantes des groupes de rĂ©sistants qui servent de supports d'explications historiques. « Notre enseignement aux gĂ©nĂ©rations qui montent est un devoir. Celui-ci n'a pas pour but d'entretenir de vieilles querelles ni de faire naĂźtre la haine, mais bien au contraire de prĂ©parer un avenir pacifique par un rappel trĂšs opportun du passĂ©, de ses gloires, de ses souffrances et de ses dĂ©sirs de paix, autant de pierres pour construire l'avenir[9]. (AndrĂ© Delage, prĂ©sident national de l'association nationale des Amis de Jean Moulin, 1979). » « L'Ă©ducation devra-t-elle donc toujours utiliser la mĂ©thode de la rĂ©pĂ©tition ? Le centre national Jean-Moulin utilise la vertu pĂ©dagogique de l'exemple[10]. (Jean-Claude Martin, recteur de l'AcadĂ©mie de Bordeaux 1981-86) »

Le centre depuis sa reprise par le musée d'Aquitaine

La gestion du centre national Jean-Moulin est transférée au musée d'Aquitaine en 2006.

Aujourd’hui, il est composĂ© d’un parcours permanent sur la Seconde Guerre mondiale et d’un espace destinĂ© Ă  des expositions temporaires. Les collections sont consacrĂ©es Ă  la RĂ©sistance, Ă  la DĂ©portation et aux Forces Françaises Libres. La visite des collections peut ĂȘtre organisĂ©e sur rendez-vous[11].

Le centre de documentation, composĂ© de nombreux ouvrages accessibles au public et aux scolaires, renseigne sur ces mĂȘmes sujets. Il met Ă©galement Ă  disposition des fichiers sur des thĂšmes variĂ©s Ă  disposition des enseignants, des chercheurs, des Ă©tudiants ou de toute personne qui en fait la demande. Une documentaliste peut aider le public dans ses recherches. Le centre de documentation peut fournir de l’aide Ă  la recherche en collaborant avec des chercheurs.

Le centre national Jean-Moulin édite également des ouvrages, par exemple des monographies sur Jean Moulin, De Lattre ou René Cassin.

Enfin, le centre national Jean-Moulin travaille au devoir de mĂ©moire en collaborant avec les associations de rĂ©sistants ou de dĂ©portĂ©s. Un service Ă©ducatif permet de continuer cette mission auprĂšs des scolaires. DirigĂ© par un professeur d’histoire, ce service propose des visites et peut assister les enseignants pour traiter du sujet en classe, notamment en leur fournissant des documents ou en prĂ©parant les Ă©lĂšves pour le Concours National de la RĂ©sistance et de la DĂ©portation. Des rencontres entre les scolaires et des anciens rĂ©sistants ou dĂ©portĂ©s sont Ă©galement organisĂ©es.

La route de Jean Moulin (borne) dans le musée.

Histoire de l'Ă©difice

Le centre se trouve dans l’ancien bĂątiment de la Caisse d’épargne de Bordeaux. Elle a Ă©tĂ© la seconde fondĂ©e en France, en 1819 aprĂšs celle de Paris. Elle a Ă©tĂ© dĂ©placĂ©e dans un bĂątiment qui a Ă©tĂ© construit en 1846-1847 spĂ©cifiquement pour la banque sur des plans de l’architecte Henri Duphot. La commune est propriĂ©taire de l’édifice. Par la suite, en 1907, des modifications sont apportĂ©es par Mialhe, avec notamment l’ajout de balcons.

Quartier "stratégique" et lieu emblématique

Bordeaux est une ville d’importance durant la Seconde Guerre mondiale.  Pour la troisiĂšme fois de l’histoire de France, Bordeaux devient capitale le 14 juin 1940. Plus d’un millier de fonctionnaires s’installent dans le centre et la place Pey Berland  devient le lieu du commandement exĂ©cutif pour quelques jours seulement. Lorsque le marĂ©chal PĂ©tain arrive au pouvoir, la ville de Bordeaux est dĂ©clarĂ©e comme libre et le gouvernement est dĂ©placĂ© Ă  Vichy. Le 1er juillet 1940, Bordeaux est occupĂ©e par les Allemands. Le quartier dans lequel se trouve le centre actuellement a donc Ă©tĂ© marquĂ© par la prĂ©sence allemande. L’histoire de la Seconde Guerre Mondiale et de la rĂ©sistance est portĂ©e Ă  diffĂ©rents degrĂ©s par le centre.

Le rayonnement du centre est rĂ©gional et national en raison de son unicitĂ©. Il est l’un des premiers Ă  voir le jour et Ă  traiter plus particuliĂšrement de la RĂ©sistance durant la Guerre. Il y a d’autres centres tels que le Centre d'histoire de la rĂ©sistance et de la dĂ©portation Ă  Lyon[12], mais ils ne forment pas de rĂ©seau, ils sont tous indĂ©pendants.

Le centre national Jean-Moulin de Bordeaux connaĂźt une renommĂ©e internationale et bĂ©nĂ©ficie de nombreux dons de collections privĂ©es du monde entier. C’est certainement dĂ» Ă  son caractĂšre historique et aux acteurs-clĂ©s qui l’ont fondĂ©.

Aujourd’hui, outre le fait qu’il soit musĂ©e et centre de documentation, le centre a Ă©tĂ© choisi comme lieu symbolique. Le 27 septembre 2016, 30 volontaires ont signĂ© leur contrat d’engagement pour l’armĂ©e de terre dans le centre[13]. Une cĂ©rĂ©monie symbolique en prĂ©sence du directeur du centre, Christian Block. Par cette cĂ©rĂ©monie, la ville de Bordeaux donne un rayonnement important au centre. Le thĂšme de la RĂ©sistance est vu comme une inspiration pour l’armĂ©e actuelle et les nouvelles recrues. C’est un Ă©difice porteur de mĂ©moire mais il est Ă©galement prĂ©sent dans le paysage des questionnements contemporains.

Description de l’espace musĂ©ographique

Le dĂ©mĂ©nagement du centre national Jean-Moulin dans les locaux de la Caisse d’épargne fut bĂ©nĂ©fique en de nombreux points pour la rĂ©partition spatiale des collections prĂ©sentĂ©es. En effet, le nouvel immeuble offre 1 100 m2 d’espace d’exposition[14], rĂ©partis sur trois Ă©tages.

MalgrĂ© le nom qui est donnĂ© au centre, le musĂ©e n’est pas seulement “biographique”. Au contraire, celui-ci entend prĂ©senter au public de nombreux tĂ©moignages, Ă  la fois historiques et artistiques, sur des thĂšmes particuliĂšrement variĂ©s concernant la Seconde Guerre mondiale. Ainsi, la musĂ©ographie aborde autant les thĂ©matiques principales que des Ɠuvres d’artistes ayant un lien avec le contexte historique. Sans oublier un hommage Ă  la figure de Jean Moulin, par le biais d’objets lui ayant appartenu[7].

L’organisation des trois Ă©tages est thĂ©matique. L’entrĂ©e au rez-de-chaussĂ©e donne sur un niveau entier consacrĂ© au contexte de la Seconde Guerre Mondiale. Il s’agit de l’espace le plus fourni, puisque les collections exposĂ©es sont autant d’objets, d’archives ou de journaux d’époque qui entendent illustrer Ă  la fois des moments-clĂ©s et des thĂ©matiques phares liĂ©es au conflit. L’organisation interne de ce niveau est donc chrono-thĂ©matique, le but Ă©tant de fournir un panorama le plus complet possible de ce contexte si particulier.

Le premier Ă©tage accueille un lieu d’exposition temporaire Ă  la scĂ©nographie plus contemporaine que celle du niveau prĂ©cĂ©dent. Dans un espace plus aĂ©rĂ© et plus intimiste, le centre national Jean-Moulin entend accueillir des expositions temporaires elles-mĂȘmes trĂšs variĂ©es, et ce de façon rĂ©guliĂšre. Par ailleurs, jouxtant cet espace, une salle consacrĂ©e Ă  la DĂ©portation est prĂ©sentĂ©e, comme pour isoler ce thĂšme particulier de l’abondance des objets exposĂ©s au rez-de-chaussĂ©e.

Se trouvent enfin au second Ă©tage les bureaux du personnel attachĂ© au musĂ©e ainsi qu’un espace permettant de donner l’accĂšs aux documents d’archives Ă  des chercheurs qui en feraient la demande. De plus, cet Ă©tage abrite aussi le bureau personnel de Jean Moulin, ainsi qu’un bateau placĂ© au milieu d’une cour intĂ©rieure. La musĂ©ographie envahit donc l’ensemble de l’immeuble, permettant ainsi aux visiteurs d’ĂȘtre imprĂ©gnĂ©s de l’histoire d’un homme mais aussi de tout un contexte historique dont nous hĂ©ritons aujourd’hui.

Les collections du centre national Jean-Moulin

Histoire des collections

CrĂ©Ă© en 1967, le centre national Jean-Moulin constitue la premiĂšre institution consacrĂ©e Ă  la RĂ©sistance en France. À ses dĂ©buts il est surtout question d’un centre de documentation nationale et rĂ©gionale sur la Seconde Guerre mondiale, ainsi que le prĂ©sente elle-mĂȘme GeneviĂšve Thieuleux, qui en est le conservateur de 1967 Ă  1990[15]. La vocation de ce centre est de transmettre la mĂ©moire et les valeurs de la RĂ©sistance aux jeunes gĂ©nĂ©rations, afin que celles-ci ne se perdent pas avec la disparition physique de leurs tĂ©moins. Il apporte dĂšs lors une contribution prĂ©cieuse Ă  l’enseignement et Ă  la recherche, d’autant qu’il s’agit alors du seul centre d’archives ouvert au public en France et ce grĂące Ă  la volontĂ© de Jacques Chaban Delmas, membre actif de la RĂ©sistance (notamment pendant la libĂ©ration de Paris) et alors maire de Bordeaux. Étant donnĂ© que ces archives ne pouvaient pas ĂȘtre dĂ©voilĂ©es avant 1997, sous couvert du secret en raison de leur caractĂšre sensible, GeneviĂšve Thieuleux s’est employĂ©e Ă  rĂ©aliser des albums historiques permettant de prendre connaissance de cette pĂ©riode troublĂ©e en partant d’une base sĂ©rieuse[15].

Les collections sont elles prĂ©sentĂ©es sur trois niveaux et abordent l’histoire de la RĂ©sistance (nationale et locale), de la DĂ©portation et des Forces Françaises Libres. Les objets qui y sont exposĂ©s sont de nature extrĂȘmement diverse : affiches, cartes, Ɠuvres d’art, objets d’époque (armement, Ă©quipement militaire, vĂ©hicule...), photos... On peut Ă©galement y voir le bureau de Jean Moulin. Dans sa thĂšse, Henning Meyer les qualifie «d’objets de mĂ©moire»[14].

Les entrĂ©es du fonds se font de maniĂšre tout aussi diversifiĂ©e: achats, dons, legs, prĂȘts ;  quoiqu’une grande part soit Ă  imputer aux dons et ce dĂšs l’origine. En effet, les premiers Ă©lĂ©ments de la collection proviennent notamment de l’exposition, organisĂ©e en 1964 Ă  la BibliothĂšque Municipale, sur l’histoire de la Seconde Guerre mondiale pour le vingtiĂšme anniversaire de la LibĂ©ration Ă  Bordeaux[14] . Les documents et objets alors prĂ©sentĂ©s sont la propriĂ©tĂ© de GeneviĂšve Thieuleux. Lorsque germe l’idĂ©e de crĂ©er un musĂ©e et que le maire en confie la direction Ă  cette derniĂšre, celle-ci transmet ladite collection par don Ă  la ville de Bordeaux[14]. Cette libĂ©ralitĂ© est actĂ©e en sĂ©ance du conseil municipal le 22 dĂ©cembre 1967[14]. Par ailleurs, Laure Moulin, avait alors Ă©galement choisi de confier au centre une collection de la production artistique de son frĂšre, Jean Moulin[14]. Afin d’enrichir ce fonds d’autres objets et documents Ă  exposer, anciens combattants, tĂ©moins et associations ont Ă©galement Ă©tĂ© sollicitĂ©s par les Ă©quipes du musĂ©e. L’ensemble de ces Ă©lĂ©ments ont ainsi constituĂ© le contenu de l’exposition inaugurale du centre le 4 fĂ©vrier 1967. Encore aujourd’hui les dons faits au centre demeurent consĂ©quents d’autant que celui-ci bĂ©nĂ©ficie d’une renommĂ©e internationale.

Les acquisitions se font Ă©galement par le truchement du Fonds rĂ©gional d’acquisition des musĂ©es, plus connu sous l’acronyme de FRAM. CrĂ©Ă© en 1982 Ă  l’initiative de l’État, le FRAM permet de « soutenir et encourager les collectivitĂ©s dans la politique d’acquisition des musĂ©es »[16] et ce en participant Ă  l’achat d’une Ɠuvre jusqu’à 50 % de son prix.  Le FRAM Aquitaine a notamment permis l’acquisition d’un buste en bronze du GĂ©nĂ©ral de Gaulle datant de 1943[17].

Les expositions temporaires bĂ©nĂ©ficient aussi du concours de collectionneurs privĂ©s Ă  l’image de l’exposition  Â« Propagande ! Affiches en temps de guerre – 1939-45 » qui s’est tenue du 13 octobre 2015 au 2 octobre 2016 et qui a permis de prĂ©senter au public un grand nombre d’affiches rĂ©unie et mises Ă  disposition par M. Vincent Caliot.

Quoi qu’il en soit, chaque nouvelle entrĂ©e nĂ©cessite l’aval d’une commission d’acquisition. La grande richesse de ce fonds nĂ©cessite une maintenance appuyĂ©e. Aujourd’hui et Ă  la suite d'un processus entamĂ© il y a 10 ans dĂ©jĂ , le centre a pu procĂ©der au rĂ©colement de 95 % de sa collection. La gestion se fait de maniĂšre informatisĂ©e grĂące au logiciel MicromusĂ©e.

Typologie des collections

Les Ă©quipements militaires/rĂ©sistants : le centre national Jean-Moulin dispose d’une riche collection d’objets liĂ©s Ă  la RĂ©sistance et aux Ă©quipements militaires, constitutifs de la Seconde Guerre mondiale. Ces objets et documents sont alors Ă  considĂ©rer comme des « objets de mĂ©moire », issus de la guerre, transmis et conservĂ©s par des tĂ©moins, qui ont pu en faire don au centre, ou simplement les prĂȘter[14]. Ces expositions ne font cependant pas l’objet d’une rĂ©elle musĂ©ographie, ils sont dispersĂ©s sur les trois niveaux consacrĂ©s Ă  l’exposition permanente. Elle se divise en diffĂ©rents espaces, ayant vocation Ă  retracer l’histoire de la Seconde Guerre mondiale sous diffĂ©rents aspects. La prĂ©sentation des collections militaires traitent successivement des diffĂ©rents thĂšmes reprĂ©sentatifs de la Seconde Guerre mondiale. Ainsi sont Ă©voquĂ©es les thĂšmes de la RĂ©sistance, la presse, la vie militaire, le dĂ©barquement et la dĂ©portation.

Un premier espace est consacrĂ© au rĂŽle de la presse dans la guerre, qu’elle soit rĂ©sistante ou officielle. Une ancienne presse rĂ©sistante est exposĂ©e pour rappeler le travail des rĂ©sistants dans la diffusion de l’information et des risques encourus. Un autre espace est lui consacrĂ© Ă  l’occupation allemande Ă  Bordeaux, pendant la guerre, symbolisĂ©e par des drapeaux et affiches. D’autres espaces au rez-de-chaussĂ©e sont consacrĂ©s Ă  la vie militaire grĂące notamment Ă  des Ă©lĂ©ments constitutifs des Ă©quipements tels que des radios, des casques ou des armes. La visite de ce niveau se termine par l’espace consacrĂ© au dĂ©barquement, illustrĂ© par une maquette, des uniformes de soldats ou des armes. Au premier Ă©tage, se trouve un espace consacrĂ© Ă  la dĂ©portation. Y sont exposĂ©s, entre autres, des uniformes de dĂ©portĂ©s et des objets personnels leur ayant appartenu (vĂȘtements de poupĂ©e, calots, Ă©cuelles 
).

ParallĂšlement, des objets emblĂ©matiques sont exposĂ©s, permettant d’illustrer la guerre et le quotidien de ses acteurs. C’est ainsi que trĂŽne au rez-de-chaussĂ©e du centre un rare exemplaire d’une mobylette utilisĂ©e par les rĂ©sistants ; Ă©galement l’exemplaire d’une Jeep rappelant le dĂ©barquement amĂ©ricain sur les plages de Normandie. NĂ©anmoins l’expĂŽt le plus important de cette collection se situe au dernier niveau du centre. Il s’agit du navire le « s’ils te mordent » utilisĂ© par des rĂ©sistants afin de rejoindre le GĂ©nĂ©ral De Gaulle Ă  Londres.

Les archives et la documentation : le centre national Jean-Moulin prĂ©sente Ă©galement, dans ses espaces d’exposition, une riche documentation tĂ©moignant de l’histoire de la RĂ©sistance en France, et plus particuliĂšrement de son dĂ©roulement dans la rĂ©gion bordelaise. Le centre possĂšde ainsi une grande sĂ©rie de photos parmi lesquelles se trouvent des images inĂ©dites du dĂ©barquement de Normandie et de la libĂ©ration de Paris, ainsi que les portraits de quelques grandes personnalitĂ©s liĂ©es Ă  la RĂ©sistance, dont Jean Moulin et Charles de Gaulle. De nombreuses archives alimentent cette exposition permanente : des journaux, des lettres manuscrites et tapuscrites, des tĂ©moignages de guerre, des affiches faisant aussi bien Ă©tat du mouvement de propagande que de la RĂ©sistance et parmi lesquelles se trouvent, Ă©galement, de nombreux avis prĂ©fectoraux. Parmi ces documents, se trouve un manuscrit de Maurice Druon oĂč figurent, notĂ©es par le rĂ©sistant lui-mĂȘme, les paroles du Chant des partisans. Enfin, le centre est dotĂ© d’un trĂšs grand nombre de cartes et de plans, particuliĂšrement dĂ©taillĂ©s, qui relatent les grands mouvements de la RĂ©sistance et en souligne les Ă©lĂ©ments clĂ©s de son Ă©volution.

Le mobilier de Jean Moulin : le centre Jean-Moulin est un lieu de mĂ©moire oĂč chaque objet possĂšde son histoire et donne un sens Ă  l’ensemble de la collection. À l’étage, une piĂšce entiĂšre est consacrĂ©e Ă  la commĂ©moration de la figure du rĂ©sistant : son bureau. Cette reconstitution est possible grĂące aux dons de Marcelle Sabatier, la niĂšce de Jean Moulin. Au centre, se trouvent de grands fauteuils de velours vert devant lesquels est posĂ© un bureau. Une armoire ainsi qu’une petite table viennent combler le vide de la piĂšce. Enfin, des objets, instruments de musique et Ɠuvres d’art ayant appartenu Ă  Jean Moulin complĂštent le dĂ©cor. Sur la cheminĂ©e trĂŽnent les portraits de ses parents : Blanche Élisabeth PĂšgue et Antoine-Émile Moulin.

Les Ɠuvres d’art : le centre national Jean-Moulin conserve quelques Ɠuvres d’art ayant trait Ă  la RĂ©sistance ou Ă  la LibĂ©ration. Parmi ces collections, on trouve notamment un ensemble appelĂ© "Nuit et Brouillard" de Jean-Jacques Morvan regroupant prĂšs de 70 peintures, sculptures, gouaches, fusain, mĂ©dailles. La structure possĂšde aussi des Ă©maux de l’artiste Raymond Mirande, sculpteur et mosaĂŻste bordelais, traitant de la DĂ©portation. Le centre conserve Ă©galement des Ɠuvres de Edmond Boissonnet, artiste plasticien de la Seconde École de Paris nĂ© Ă  Bordeaux et ayant Ă©tĂ© mobilisĂ© puis emprisonnĂ© durant la Seconde Guerre mondiale. Une majoritĂ© de ses Ɠuvres de ces annĂ©es sont situĂ©es dans les collections du musĂ©e d'Aquitaine. EnïŹn, on trouve Ă©galement des dessins caricaturaux rĂ©alisĂ©s par Paul Matunine sous le pseudonyme de PEM. Ces caricatures politiques furent publiĂ©es dans les journaux de l’époque, dont « Aux Ă©coutes », et proposent des illustrations satiriques de discours d’Hitler.

  • Le S'ils te mordent, un bateau ayant permis Ă  de jeunes Morlaisiens de rejoindre la RĂ©sistance
    Le S'ils te mordent, un bateau ayant permis Ă  de jeunes Morlaisiens de rejoindre la RĂ©sistance
  • Le S'ils te mordent vu de face
    Le S'ils te mordent vu de face
  • Vue d'ensemble du bureau de Jean Moulin
    Vue d'ensemble du bureau de Jean Moulin
  • Jeep militaire
    Jeep militaire
  • Tickets de rationnement
    Tickets de rationnement
  • Email conservĂ© au centre national Jean-Moulin
    Email conservé au centre national Jean-Moulin
  • Archives relatives Ă  la dĂ©portation
    Archives relatives à la déportation
  • MĂ©dailles militaires
    MĂ©dailles militaires
  • Coupures de presse conservĂ©es et exposĂ©es au centre national Jean-Moulin
    Coupures de presse conservées et exposées au centre national Jean-Moulin
  • Cartes des actions de RĂ©sistance menĂ©es par les hommes du commandant PommiĂšs
    Cartes des actions de Résistance menées par les hommes du commandant PommiÚs
  • MĂ©dailles militaires
    MĂ©dailles militaires
  • Presse d'imprimerie ayant permis la diffusion d'information entre RĂ©sistants
    Presse d'imprimerie ayant permis la diffusion d'information entre RĂ©sistants
  • Petite moto ayant servi Ă  la RĂ©sistance
    Petite moto ayant servi Ă  la RĂ©sistance
  • Objets ayant appartenu Ă  des RĂ©sistants
    Objets ayant appartenu Ă  des RĂ©sistants
  • VĂȘtement de dĂ©portĂ©
    VĂȘtement de dĂ©portĂ©
  • Veste et objets ayant appartenu Ă  un dĂ©portĂ©
    Veste et objets ayant appartenu à un déporté
  • Radio militaire
    Radio militaire
  • Cartes relatives Ă  des actions de RĂ©sistance
    Cartes relatives Ă  des actions de RĂ©sistance
  • Salle du deuxiĂšme Ă©tage consacrĂ©e aux Forces AĂ©riennes de la France libre
    Salle du deuxiÚme étage consacrée aux Forces Aériennes de la France libre
  • Caricature reprĂ©sentant une arme allemande fictive, le V6
    Caricature représentant une arme allemande fictive, le V6
  • Chaises et table ayant appartenu Ă  Jean Moulin
    Chaises et table ayant appartenu Ă  Jean Moulin
  • Portrait des parents de Jean Moulin
    Portrait des parents de Jean Moulin

Expositions et valorisation des collections

Expositions

  • SantĂ© Garibaldi, mai 2006 Ă  septembre 2007
  • Les Cheminots dans la RĂ©sistance, 11 octobre 2006 au 28 janvier 2007
  • Philippe Leclerc de Hauteclocque, la lĂ©gende d’un hĂ©ros, 23 mars 2007 au 27 mai 2007
  • Guernica de Lofti Khalifa, 22 juin 2007 - 16 septembre 2007
  • Les Jeunesses hitlĂ©riennes – De Nuremberg Ă  Oradour, 5 octobre 2007 – 9 dĂ©cembre 2007
  • Les Justes de France, quand dĂ©sobĂ©ir devient un devoir, 13 septembre 2008 – 2 novembre 2008
  • Les RĂ©publicains espagnols, 22 novembre 2008 – 22 fĂ©vrier 2009
  • Nous Ă©tions tous des enfants – Alle waren wir kinder, 29 octobre 2009 au 31 janvier 2010
  • Survivre – Iberlebn GĂ©nocide et ethnocide en Europe de l’Est, 7 novembre 2011 au 08 avril 2012
  • Goya, chroniqueur de toutes les guerres. Les dĂ©sastres et la photographie de guerre, 9 novembre 2012 au 24 fĂ©vrier 2013

Valorisation des collections

Le centre national Jean-Moulin participe activement Ă  la mise en valeur du patrimoine mĂ©moriel qu'est celui de la Seconde Guerre mondiale Ă  travers la production de divers documents pĂ©dagogiques, tels que : le film Les Saboteurs de l’ombre ; la web-sĂ©rie Les RĂ©sistances[18], ou encore un livre La RĂ©sistance[19] de Dominique Lormier. L’apport du centre a principalement consistĂ© en la documentation de ces productions. Elles rendent compte de l’objectif pĂ©dagogique, didactique, de prĂ©servation de la mĂ©moire et de transmission des connaissances du centre national Jean-Moulin[20].

Les Saboteurs de l'ombre et de la lumiĂšre est un documentaire de 52 minutes rĂ©alisĂ© par Marie Nancy en 2014. NiĂšce de Jacques Nancy, protagoniste principal du documentaire, elle a recueilli de nombreuses informations et de nombreux tĂ©moignages sur son oncle grĂące aux Archives DĂ©partementales et au centre national Jean-Moulin de Bordeaux notamment. Le documentaire mĂȘle et images d'archives et tĂ©moignages de maquisards. Le centre national Jean-Moulin de Bordeaux a ainsi Ă©tĂ© partenaire et a aidĂ© Ă  la crĂ©ation de ce documentaire Ă  travers son fonds d'archives.

En 1943, la France est totalement occupĂ©e par l'ennemi. La disparition des deux chefs de la RĂ©sistance, Jean Moulin et Charles Delestraint, laisse les maquisards dans un Ă©tat de questionnement continuel. C'est dans ce cadre que Jacques Nancy et Claude Bonnier, qui ont suivi les entraĂźnements de Londres pour lutter contre les Allemands, deviennent les rĂ©sistants en chef de la rĂ©gion B (Aquitaine ; Poitou-Charentes ; Limousin), recevant les ordres directement de l'Angleterre. À eux deux, ils doivent organiser et structurer la rĂ©sistance, recruter de nouveaux rĂ©sistants et armer les groupes. C'est ainsi qu'ils rĂ©ussissent Ă  former, en 3 mois, 70 groupes de rĂ©sistants saboteurs. Malheureusement, Claude Bonnier, trahi, est fait prisonnier et se suicide dans sa cellule. Jacques Nancy se retrouve donc seul Ă  devoir organiser la rĂ©sistance en interne, sans plus recevoir d'ordre des Anglais puisque la liaison, aprĂšs la trahison, est coupĂ©e. Jacques Nancy crĂ©e alors la SSS, Section SpĂ©ciale Saboteurs, pour anĂ©antir la communication et les dĂ©placements des ennemis, et prĂ©parer l'arrivĂ©e des AlliĂ©s pendant plusieurs mois. La libĂ©ration d'AngoulĂȘme le 31 aoĂ»t 1944 devient de Graal de leurs actions, avant de reprendre la ville de Royan le 17 avril 1945.

Les RĂ©sistances est une web-sĂ©rie, rĂ©alisĂ©e en 2014 et diffusĂ©e sur le site internet de France 3. Elle couvre les rĂ©gions françaises ayant rĂ©sistĂ© durant la seconde Guerre Mondiale (Limousin, Aquitaine, etc.). D’une durĂ©e variant d’une dizaine de minutes Ă  une vingtaine de minutes et organisĂ©e de maniĂšre thĂ©matique, cette websĂ©rie fait appel Ă  des tĂ©moignages d’anciens rĂ©sistants, sur fonds d’archives historiques, d’articles. Cette websĂ©rie, Ă  l'instar de l'ouvrage La RĂ©sistance, prĂ©sente le grands hĂ©ros de la rĂ©sistances, les actions qu'ils menĂšrent, les enjeux rencontrĂ©s, ... Ainsi, le centre Jean-Moulin a contribuĂ© Ă  la production des Ă©pisodes concernant la rĂ©gion Aquitaine, tels que l’interview de GĂ©rard Chatelier (rĂ©sistant bordelais) ou encore aussi le court mĂ©trage, Les combats d’une rĂ©sistance plurielle, dans lequel le rĂŽle de la rĂ©sistance du Sud Ouest de la France est Ă©voquĂ©.

Ces web-documentaires, en plus d'aller à la rencontre d'anciens résistants et les interroger sur leurs actes de résistance, permettent aussi la reconstitution de tout un contexte social et politique qui engendra la montée de la Résistance au sein de la France, et que viennent illustrer les images d'archives.

La RĂ©sistance est un ouvrage Ă©crit par Dominique Lormier, publiĂ© en octobre 2012 chez les Ă©ditions GrĂŒnd, en association avec le centre national Jean-Moulin. Il a fourni une documentation importante pour la rĂ©alisation de ce livre, notamment des fac-similĂ©s de tĂ©moignages dont la plupart n’avait jusqu’alors jamais Ă©tĂ© diffusĂ©s au public. Ce Beau Livre n’est pas simplement un livre d’images, il revient sur les rĂ©seaux, l’organisation de la RĂ©sistance française, les acteurs de la RĂ©sistance et de la LibĂ©ration avec un support textuel approfondi. Il prĂ©sente, autour d’une organisation thĂ©matique et chronologique, le fonctionnement de cette RĂ©sistance. Les images sont de nature variĂ©e : des photographies d’objets exposĂ©s dans le centre, des affiches, des articles de journaux, des mĂ©dailles. Des fac-similĂ©s (fournis par le centre national Jean-Moulin de Bordeaux et du musĂ©e de l’Ordre de la LibĂ©ration de Paris) sont intĂ©grĂ©s dans des enveloppes thĂ©matiques. Il s’agit de documents divers : papiers officiels d’identitĂ© ou faux, lettres, tracts (patriotiques / de rĂ©sistance). Ces documents constituent des rĂ©fĂ©rences prĂ©cieuses en termes d’histoire et de mĂ©moire ; ils sont issus de l’hĂ©ritage trĂšs personnel des familles qui ont vĂ©cu cet Ă©pisode de l’histoire française, ou de documents officiels publiĂ©s pour la premiĂšre fois. Cet ouvrage illustre les objectifs didactiques, de transmission des connaissances et de prĂ©servation de la mĂ©moire du centre. En partageant ses archives et ses fonds documentaires, le centre national Jean-Moulin permet la crĂ©ation d’un enjeu didactique, pĂ©dagogique et de transmission d’une mĂ©moire de la RĂ©sistance Ă  travers la plateforme interactive qu’est Internet.

Fréquentation

Chiffres de fréquentation 2001-2017[21]
Année Entrées
2001 22 648
2002 22 714
2003 20 013
2004 22 588
2005 23 361
2006 18 498
2007 18 184
2008 22 484
2009 23 887
2010 23 851
2011 23 378
2012 28 316
2013 28 971
2014 27 625
2015 37 879
2016 39 543
2017 43 741
2018 à 2022 FERMÉ

Publications

Liste d'ouvrages sur lesquels le centre et l'institut Jean-Moulin sont intervenus Ă©ditorialement.

  • Dominique Lormier, La RĂ©sistance, GrĂŒnd, 2012, (ISBN 978-2-324-00361-5) (fonds documentaire et illustrations).
  • AndrĂ© Delage et Marie-Anne Pommies, Jean Moulin prĂ©fet artiste et homme d'action, institut Jean-Moulin, 1994 (ISBN 2-908573-01-06) Ă©ditĂ© erronĂ© (BNF 35779514) (fonds documentaire et illustrations).
  • Michel Chaumet et Cyril Olivier, Comprendre la rĂ©sistance en Aquitaine, Crdp Aquitaine, 2010 (ISBN 978-2-86617-575-7).

Notes et références

  1. « Centre national Jean-Moulin », sur visites.aquitaine.fr (consulté le ).
  2. « Centre Jean-Moulin : travaux et relocalisation provisoire » (consulté le ).
  3. MEYER Henning, « Jacques Chaban-Delmas et le centre national Jean-Moulin de Bordeaux », Revue Historique de Bordeaux et du DĂ©partement de la Gironde,‎ 2005 n°7-8, p. 14
  4. « Interview de GeniĂšvre Thieuleux », Bordeaux - Journal municipal d'information,‎ 4 fĂ©vrier 1981, n° 71, 8e annĂ©e, p. 6-7
  5. M. RACLE, DĂ©libĂ©ration municipale du 28 juillet 1978 : « Autoriser le maire : Ă  traiter Ă  l'amiable avec la Caisse d'Épargne, l'acquisition de cet immeuble pour le prix indiquĂ© de 2 800 000 Francs et Ă  signer l'acte constatant cette acquisition. À recourir Ă  la dĂ©claration d'utilitĂ© publique ».
  6. « 17 juin : cérémonie d'hommage à Jean Moulin », sur www.defense.gouv.fr (consulté le )
  7. Ancienne plaquette de présentation du centre - ville de Bordeaux (consultée au centre de Documentation du CNJM)
  8. Ina Histoire, « Centre Jean-Moulin de Bordeaux », (consulté le )
  9. Ville de Bordeaux, association nationale des Amis de Jean Moulin. XXXVe anniversaire de la Libération, récital de John William, Grand Théùtre de Bordeaux, . Lettre d'André Delage. (livret distribué à l'occasion du récital).
  10. Jean-Claude Martin, recteur de l'académie de Bordeaux, dans une lettre écrite à Bordeaux (non datée). « Illustration des vertus pédagogiques de l'exemple: le rÎle du centre national Jean-Moulin. »
  11. « Présentation (Jean Moulin) », sur bordeaux.fr (site de la ville de Bordeaux) (consulté le )
  12. lefran01, « accueil - CHRD Lyon », sur www.chrd.lyon.fr (consulté le )
  13. « 30 jeunes girondins s’engagent dans l’armĂ©e de Terre », sur le RĂ©publicain, (consultĂ© le )
  14. Henning Meyer, L’évolution de la « culture de mĂ©moire » française par rapport Ă  la Seconde Guerre mondiale. L’exemple des trois « lieux de mĂ©moire » : Bordeaux, Caen et Oradour-sur-Glane, Nice, BĂ©nĂ©vent, 2007.
  15. Ina Histoire, « Centre Jean-Moulin de Bordeaux », (consulté le )
  16. « Le Fonds rĂ©gional d’acquisition des musĂ©es (FRAM) - Drac Nouvelle-Aquitaine - MinistĂšre de la Culture et de la Communication », sur www.culturecommunication.gouv.fr (consultĂ© le )
  17. « Centre Jean-Moulin | Chemins de mémoire - MinistÚre de la Défense », sur cheminsdememoire.gouv.fr (consulté le )
  18. « Les résistances »
  19. Dominique Lormier, La RĂ©sistance, Paris, GrĂŒnd, , 96 p. (ISBN 978-2-324-00361-5)
  20. « Centre Jean-Moulin | Le site officiel du musée d'Aquitaine », sur www.musee-aquitaine-bordeaux.fr (consulté le )
  21. « Fréquentation des musées de France », sur data.culture.gouv.fr (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • Henning Meyer, « Jacques Chaban-Delmas et le centre national Jean-Moulin de Bordeaux », Revue historique de Bordeaux et du dĂ©partement de la Gironde, n° 7-8, 2005.
  • Henning Meyer, L'Ă©volution de la « culture de mĂ©moire » française par rapport Ă  la Seconde Guerre mondiale. L’exemple des trois « lieux de mĂ©moire » : Bordeaux, Caen et Oradour-sur-Glane, Nice, BĂ©nĂ©vent, 2007.
  • Henning Meyer, « Les musĂ©es de la Seconde Guerre mondiale et la transmission de la mĂ©moire : les exemples du centre national Jean-Moulin de Bordeaux, du mĂ©morial de Caen - un musĂ©e pour la Paix et du centre de la mĂ©moire d'Oradour-surGlane », dans Stephan Martens (dir.), La France, l'Allemagne et la Seconde guerre mondiale : quelles mĂ©moires ?, Pessac, Presses universitaires de Bordeaux, coll. « Crises du XXe siĂšcle », , 288 p. (ISBN 978-2-86781-432-7), p. 187-221.

Liens externes

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