Centre Bophana
Le Centre Bophana est un centre audiovisuel situé à Phnom Penh, au Cambodge. Il est consacré à la restitution, la protection et la mise en valeur du patrimoine audiovisuel cambodgien.
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Le Centre Bophana a Ă©tĂ© co-fondĂ© fin 2006[1] par Ieu Pannakar et Rithy Panh, cinĂ©aste franco-cambodgien. Plusieurs fois primĂ© pour son Ćuvre[2] - [3], Rithy Panh a notamment reçu le prix âUn Certain Regardâ en 2013 au Festival de Cannes pour LâImage manquante[4].
Le Centre Bophana est membre officiel de la Fédération Internationale des Archives de Télévision (FIAT) et de la Fédération Internationale des Archives de Films (FIAF)[5].
Les origines et la mission du centre
RescapĂ© des camps de travail des Khmers rouges, Rithy Panh rejoint la France en 1980. AprĂšs une pĂ©riode de rejet de ces annĂ©es passĂ©es au Cambodge puis dans les camps de refugiĂ©s en ThaĂŻlande, il abandonne ses Ă©tudes de menuiserie et dĂ©cide de se consacrer au devoir de mĂ©moire Ă travers le cinĂ©ma. Il sort diplĂŽmĂ© de lâIDHEC en 1988.
Ă la tĂȘte du Cambodge de 1975 Ă 1979, les Khmers rouges ont pratiquĂ© une Ă©limination quasi systĂ©matique des productions culturelles cambodgiennes. Rithy Panh et Leu Pannakar, ancien directeur du Centre du cinĂ©ma cambodgien, imaginent donc dans les annĂ©es 1990 la crĂ©ation dâun centre destinĂ© Ă la restauration du patrimoine audiovisuel cambodgien[6].
Câest au cours des annĂ©es 2000 que le centre Bophana prend forme avec le soutien de lâInstitut national de lâaudiovisuel (INA)[7]. Il est inaugurĂ© le 4 dĂ©cembre 2006 Ă Phnom Penh[8].
Depuis son inauguration, le Centre Bophana remplit trois missions : archivage, création et formation. Il se propose de contribuer au devoir de mémoire associé à la dictature khmÚre rouge en recueillant des archives (audiovisuelles et écrites), en organisant des événements culturels (projections, expositions et conférences) et en formant la jeunesse cambodgienne à la réalisation cinématographique[9].
« [La] mission [du Centre Bophana] est de rendre la mémoire patrimoniale aux Cambodgiens. Car la perte de mémoire est une atteinte à l'Histoire et contribue à un déficit de démocratie. »
â Rithy Panh[10]
Le Centre Bophana tire son nom dâune jeune femme cambodgienne, emprisonnĂ©e dans le camp de dĂ©tention S21. Pendant la dictature, Bophana Ă©crit en secret des lettres dâamour Ă son mari. Un acte de rĂ©sistance qui lui vaut dâĂȘtre torturĂ©e pendant plusieurs mois, puis exĂ©cutĂ©e en 1977, Ă l'Ăąge de 25 ans[11] - [12]. Le film Bophana, une tragĂ©die cambodgienne[13], rĂ©alisĂ© par Rithy Panh en 1996, raconte lâhistoire de la jeune femme[14].
Architecture
Le Centre Bophana est situĂ© dans la âMaison Blancheâ, un bĂątiment datant des annĂ©es 1960, dont le style rappelle Le Corbusier et Vann Mo-Lyvann. PrĂ©servĂ© du rĂ©gime khmer, puis des phases dâurbanisation successives de la ville, il a Ă©tĂ© restaurĂ© en 2006 dans le respect de son architecture dâorigine avec lâaide du MinistĂšre de la Culture et des Beaux-Arts du Cambodge[10].
Les activités du centre
Archives
Le Centre Bophana collecte tous types dâarchives (fictions rĂ©centes de rĂ©alisateurs cambodgiens, premiers films des frĂšres LumiĂšre, reportages dâONG, films du roi Norodom Sihanouk). Les archives proviennent de France, du Cambodge, des Ătats-Unis. Plus de 2000 titres, soit 700 heures dâarchives vidĂ©o, 210 heures d'archives audio et 10 000 dâarchives photos sont rĂ©fĂ©rencĂ©es en khmer, français et anglais et accessibles au public gratuitement sur la plateforme numĂ©rique « Hanuman Database ». Ă ce jour, plus de 240 000 personnes ont consultĂ© les archives du Centre Bophana.
Projections
Chaque semaine, le Centre Bophana organise des projections, gratuites visant à faire découvrir des classiques et des films indépendants cambodgiens ou étrangers[15].
Le Centre Bophana a également mis en place un Ciné Club gratuit à destination des Cambodgiens, notamment du jeune public[16].
Expositions
Le Centre Bophana expose réguliÚrement des artistes cambodgiens et étrangers dont le travail vise à représenter les diverses facettes du Cambodge[17].
Conférences
Le Centre Bophana organise des confĂ©rences sur lâhistoire, la culture, lâarchitecture et les traditions cambodgiennes[18].
Ăcole de cinĂ©ma
Le Centre Bophana dispose dâune rĂ©gie de production cinĂ©matographique qui forme de jeunes cambodgiens aux mĂ©tiers de rĂ©alisateur et de technicien. EncadrĂ©s par Rithy Panh et lâĂ©quipe du Centre Bophana Productions, ils sont supervisĂ©s par des intervenants cambodgiens et Ă©trangers.
MĂ©diathĂšque du centre Bophana
La MĂ©diathĂšque accueille public de nombres livre et audiovisuel.
Les projets du Centre Bophana
One dollar project
Depuis 2014, One Dollar Project[19] recueille des courts-métrages réalisés par des cinéastes originaires de pays émergents dans le but de filmer le quotidien de personnes vivant dans la pauvreté[20] - [21].
Projections itinérantes
Depuis 2008, le Centre Bophana organise des projections itinérantes dans la province cambodgienne. Plus de 23 000 personnes y ont assisté en 2013.
Services
Le Centre Bophana compte aussi :
- un dĂ©partement de production et dâĂ©dition vidĂ©o[24],
- une bibliothĂšque,
- un café.
Galerie
Références
- « Le Centre Bophana Ă Phnom Penh â ááááááááá áá»áááá¶áᶠ[2006] | MĂ©moires d'Indochine », sur indomemoires.hypotheses.org (consultĂ© le )
- « Rithy Panh, prix France Culture Cinéma 2007 - Arts & Spectacles - France Culture », sur www.franceculture.fr (consulté le )
- « « Lâimage manquante » de Rithy Panh deux fois primĂ© au Prix Italia 2014 » (consultĂ© le )
- « Rithy Panh reçoit le prix Un certain regard » (consulté le )
- « Présentation du Centre Bophana », sur fiafnet.org, (consulté le )
- Rithy Panh, « L'espace numĂ©rique, une chance pour la dĂ©mocratie », Huffington Post,â (lire en ligne)
- « Mémoire et patrimoine audiovisuel », sur rfi.fr, (consulté le )
- « Centre Bophana - Faire vivre la mĂ©moire dâhier et dâaujourdâhui », sur http://www.lepetitjournal.com
- « Le centre de ressources audiovisuelles Bophana (Cambodge, France, USA) », sur http://www.technicolorfilmfoundation.org/
- Daniel Psenny, « Rithy Panh retrouve la mĂ©moire du Cambodge », Le Monde,â (lire en ligne)
- « Les maux du Cambodge dans le regard de Rithy Panh », Le Nouvel observateur,â , http://rue89.nouvelobs.com/rue89-culture/2015/04/17/les-maux-cambodge-regard-rithy-panh-258715
- Alain Lewkowicz et CĂ©line Ters, « Collection TĂ©moignages : Le Centre Bophana au Cambodge », France Culture,â (lire en ligne)
- « Bophana, une tragédie cambodgienne », sur http://www.allocine.fr/
- « Bophana, une tragédie cambodgienne », sur institutfrancais.com, (consulté le )
- « Ciné Samedi | Bophana », sur bophana.org (consulté le )
- « Ciné Club | Bophana », sur bophana.org (consulté le )
- « Expositions | Bophana », sur bophana.org (consulté le )
- « Conférences | Bophana », sur bophana.org (consulté le )
- « One Dollar Project », sur http://onedollar.bophana.org/fr/
- « One dollar. Comment vit-on avec un dollar par jour ? », Courrier International,â (lire en ligne)
- « One Dollar : des documentaires pour dire la pauvreté », sur www.institutfrancais.com
- (en) « Cambodia International Film Festival », sur http://cambodia-iff.com/index.php/en/
- « CIFF | Bophana », sur bophana.org (consulté le )
- « Productions | Bophana », sur bophana.org (consulté le )