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Cathédrale d'Aoste

La cathédrale d’Aoste se trouve sur la place Jean XXIII. Sa titulature est Notre-Dame-de-l'Assomption (), tandis que la titulature de la paroisse est Saint Jean le Baptiste (). Le patron du diocèse d’Aoste est Grat d'Aoste (), et le siège de la paroisse se trouve 4, rue Comte Thomas.

Cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption
Image illustrative de l’article Cathédrale d'Aoste
Présentation
Nom local Cathédrale
Culte Catholicisme
Type Sanctuaire
Début de la construction XIe siècle
Site web www.cattedraleaosta.it
GĂ©ographie
Pays Drapeau de l'Italie Italie
Région Vallée d'Aoste
Ville Aoste
CoordonnĂ©es 45° 44′ 18″ nord, 7° 19′ 04″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Italie
(Voir situation sur carte : Italie)
Cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption
Géolocalisation sur la carte : Vallée d'Aoste
(Voir situation sur carte : Vallée d'Aoste)
Cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption

Les origines

La cathédrale, église-mère du diocèse d’Aoste, est sûrement l’édifice chrétien le plus important de la région avec la Collégiale de Saint-Ours, et le plus ancien. Les fouilles ont montré que l’église date du début de la christianisation de la Vallée d'Aoste. Un complexe de dimensions considérables existait déjà dans la seconde moitié du IVe siècle : un édifice à une seule nef d’environ quarante mètres de longueur, avec plusieurs annexes et deux baptistères, avait été aménagé à l’intérieur d’un ensemble plus ancien adossé au cryptoportique romain d'Aoste. Probablement, cette église, dont nous conservons des restes importants, a été utilisée jusqu’à la fin du premier millénaire, lorsqu’elle a été remplacée par la cathédrale actuelle.

L’église anselmienne

L’église bâtie au XIe siècle et voulue sans doute par l’évêque Anselme (994-1025) devait avoir une structure de style nordique, inspirée des principaux complexes ecclésiastiques de l’empire germanique à l’époque des Ottoniens. Érigée à cheval du cryptoportique du forum romain, elle était composée de deux édifices distincts mais alignés, reliés peut-être justement par le cryptoportique. L’édifice à l’ouest était le siège de l’église paroissiale de Saint-Jean Baptiste ; à une seule nef flanquée de deux beffrois bas, il a presque disparu : il n’en reste que la façade, transformée par la suite. L’édifice à l’est, à trois nefs séparées par de simples piliers à base rectangulaire, avait deux clochers et le chœur surélevé au-dessus de la crypte ; c’était le siège de la cathédrale dédiée à la Sainte Vierge et il constitue la structure portante de l’église actuelle. Vers le milieu du XIe siècle, la nef a été complètement recouverte de fresques, une partie desquelles a été récemment découverte dans les combles. Elles représentent la légende de Saint-Eustache (paroi septentrionale) et des scènes bibliques (paroi méridionale), surmontées par une frise à arcs avec des portraits d’ecclésiastiques encore inconnus. Le cloître, dont les chapiteaux ont été retrouvés, devait être adossé au côté nord de l’église.

Les transformations successives

Au cours des XIIe et XIIIe siècles, l’église a subi des transformations et des embellissements : le chœur a été enrichi de belles mosaïques à figures et c’est le moment de l’exécution des reliquaires, de croix de procession, et d’une série de vitraux peints (dont seuls les deux médaillons exposés au musée du trésor nous sont parvenus). À la fin du XIIIe siècle, les absides romanes ont été enfoncées pour construire un déambulatoire gothique à chapelles rayonnantes, et le chœur a été séparé de la nef par un grand jubé d’inspiration française qui sera détruit au début du siècle passé.

Le XVe siècle

Le XVe siècle est le siècle d’or pour l’histoire de la cathédrale et de l’art valdôtain en général. L’église a été complètement transformée d’abord par les évêques Oger Moriset et Antoine de Prez, et par le comte François de Challant, ensuite par l’évêque François de Prez et un chapitre de chanoines particulièrement dynamiques, au sein desquels se distingua l’archidiacre Georges de Challant. Le plus talentueux artiste valdôtain de la première moitié du siècle, le sculpteur et architecte Étienne Mossettaz, fut invité à construire et décorer la chapelle funéraire de Moriset et la tombe de François de Challant au centre du chœur. Dans le chœur qu’il recouvrit d’un grandiose plafond sculpté, démoli à la fin du siècle, il plaça une nouvelle tombe pour le comte Thomas de Savoie, enterré dans la cathédrale depuis plus d’un siècle. Le célèbre orfèvre flamand Jean de Malines fut chargé de terminer la grande châsse de Saint-Grat, et de réaliser des bâtons de procession, des ciboires et des calices pour la sacristie. La construction d’un nouveau cloître gothique à la place de l’ancien cloître roman fut confiée à l’architecte savoyard Pierre Berger et celle des stalles gothiques du chœur aux graveurs inscrits sur un phylactere M. io. Vion. de Samuen et M. iohes de Chetro respectivement Maître Jean Vionin de Samoëns et Maître Jean de Seytroux, tous deux savoyards[1].

Les transformations entre la fin du XVe siècle et le début du XVIe siècle

À la fin du XVe siècle et au début du XVIe, une série de travaux sur le corps du bâtiment lui donna l’aspect qu’il garde encore de nos jours. Une partie de l’ancienne église Saint-Jean fut démolie, et la nef de Sainte-Marie fut allongée vers l’ouest de deux travées et recouverte de voûtes sur croisée d’ogive. Les fenêtres furent décorées d'une imposante série de vitraux peints entre 1522 et 1526, les travaux se terminèrent par l’érection d’une nouvelle façade, au porche décoré de fresques et de sculptures en terre cuite de style lombard.

Les dernières transformations

Entre la fin du XVIe siècle et le XIXe siècle, les transformations continuèrent, mais, à cause de la diminution du rôle politique de la Vallée d’Aoste au sein des régions alpines et de la crise économique qui s’ensuivit, la quantité et la qualité des travaux baissèrent. La première chapelle à droite en entrant, vers les années 1570-1580 fut décorée de fresques qui ont été récemment retrouvées ; Joseph Javin, orfèvre et prêtre valdôtain, en 1613, réalisa la grande châsse maniériste de Saint-Joconde ; le luganais Francesco Albertolli en 1758 installa le maître-autel et le marbre ; au XIXe siècle, l’architecte Gayo construisit la façade néoclassique (1846-1848), et un côté du beau cloître du XVe siècle fut démoli pour faire place à la chapelle néogothique du Rosaire.

Chapelles et édifices ecclésiastiques dans le territoire de la paroisse

  • Les maisons des chanoines et des principales autoritĂ©s religieuses (Ă©vĂŞque, prĂ©vĂ´t, archidiacre) Ă©taient bâties autour de la cathĂ©drale, si bien que rue Saint-Joconde, qui Ă©tait habitĂ©e presque exclusivement par les chanoines du Chapitre, Ă©tait appelĂ©e rue des prĂŞtres. Elle garde encore presque intact son charme et son atmosphère d’ancien quartier ecclĂ©siastique.
  • Le siège de l’évĂŞchĂ© (3, rue Mgr de Sales) se trouve en ce lieu depuis 1289 ; l’édifice actuel date de 1760, quand au palais du XVIIe siècle fut ajoutĂ© le corps oriental, destinĂ© Ă  accueillir des visiteurs illustres et appelĂ© pourtant appartement des princes. Cette partie est aujourd’hui occupĂ©e par la cour Ă©piscopale.
  • Le Grand SĂ©minaire (17, rue Xavier de Maistre) occupe l’ancien prieurĂ© Saint-JacquĂŞme, dĂ©jĂ  mentionnĂ© au XIIe siècle, important centre d'Ă©tudes et, du XVIe siècle Ă  1752, siège du prĂ©vĂ´t des chanoines du Grand-Saint-Bernard. Le prieurĂ© fut destinĂ© Ă  la fonction de sĂ©minaire en 1780 par l’évĂŞque Pierre-François de Sales, petit-neveu de Saint-François de Sales. C’est Ă  cette Ă©poque que remonte la belle façade baroque, alors que des parties de l’abside de l’église et la base du clocher Ă©taient dĂ©jĂ  prĂ©sentes dans l'Ă©difice originaire.
  • La chapelle Sainte-Croix (rue Édouard Aubert), bâtie Ă  la fin XVIIe siècle, Ă©tait le siège de la confrĂ©rie de la misĂ©ricorde, qui prĂŞtait son assistance aux prisonniers et aux condamnĂ©s Ă  mort. Le fresque sur la façade reprĂ©sente Sainte-HĂ©lène retrouvant la croix ; Ă  l’intĂ©rieur on peut admirer de beaux autels baroques du dĂ©but du XVIIIe siècle.
  • La chapelle de Saint-Grat (rue Jean-Baptiste de Tillier) est documentĂ©e depuis dès le dĂ©but du XIIIe siècle. L’édifice actuel, du XVe siècle, est ornĂ© de belles fresques aussi bien sur la façade qu’à l’intĂ©rieur. Il fut destinĂ© au culte jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, quand le Chapitre de la cathĂ©drale le cĂ©da Ă  la commune d’Aoste qui s’en servit comme dĂ©pĂ´t des pompes Ă  l’incendie (en effet, elle se trouve entre la rue de Tiller et la soi-disant ruelle des pompes).
Le portail
Les stalles du chœur

Galerie de photos

  • Les clochers en style roman
    Les clochers en style roman
  • Les chapiteaux de la crypte
    Les chapiteaux de la crypte
  • Le monument sĂ©pulcral du comte Thomas, par Étienne Mossettaz
    Le monument sépulcral du comte Thomas, par Étienne Mossettaz
  • Le banc des comtes de Bosses
    Le banc des comtes de Bosses
  • La châsse de Saint Grat
    La châsse de Saint Grat
  • Une des chapelles
    Une des chapelles
  • Une des stations du Chemin de Croix
    Une des stations du Chemin de Croix
  • Anselme de CantorbĂ©ry
  • Des fresques retrouvĂ©s dans la chapelle des seigneurs de Cly
    Des fresques retrouvés dans la chapelle des seigneurs de Cly

Parcours de visite

Voici les éléments les plus importants de la cathédrale :

  • La chapelle de Saint-Jean Baptiste (1706), avec une statue du saint jeune et une toile du baptĂŞme de JĂ©sus ;
  • Les châsses des bienheureux Boniface Ier et ÉmĂ©ric Ier de Quart (1817), Ă©vĂŞques d’Aoste aux XIIIe et XIVe siècles ;
  • La crypte, Ă  trois nefs se terminant par des absides sĂ©mi-circulaires, s’appuyant sur de grandes colonnes romaines de remploi et sur d’autres, plus minces, en marbre blanc, avec des chapiteaux Ă  volutes et feuillage ;
  • Le monument funĂ©raire d’ÉmĂ©ric II de Quart, Ă©vĂŞque d’Aoste (1371) ;
  • Le monument funĂ©raire de l’évĂŞque Oger Moriset (dĂ©but du XVe siècle) ;
  • La mosaĂŻque de pavement (première moitiĂ© du XIIIe siècle), des animaux sont reprĂ©sentĂ©s près des fleuves Tigre et Euphrate ;
  • Le grand crucifix en bois (1397), rĂ©alisĂ© par un maĂ®tre aostois ;
  • La chapelle Notre-Dame du Rosaire (1862), en style nĂ©ogothique, avec les bustes des Ă©vĂŞques Jacques-Joseph Jans, Joseph-Auguste Duc et Jean-Vincent Tasso (XIXe – XXe siècles) ;
  • L’autel du Saint-Nom de JĂ©sus (XVIIIe siècle), avec une toile reprĂ©sentant JĂ©sus, et, Ă  ses pieds, les saints Anne, Joachim, Jacques et Philippe NĂ©ri ;
  • L’autel de Sainte-CathĂ©rine, aux cĂ´tĂ©s de laquelle on voit les saintes Barbe (très vĂ©nĂ©rĂ©e en VallĂ©e d’Aoste) et Rita de Cascia. Dans l’arc au-dessus, Saint-Blaise ;
  • Les fonts baptismaux (1652), et la chapelle Saint-Vincent (autrefois Du Bois), qui a Ă©tĂ© reconstruite en 1840 ;
  • L’orgue, une des Ĺ“uvres les plus remarquables de Charles Vegezzi-Bossi, protagoniste jusqu'Ă  2012 (47e Ă©dition) du Festival international de rĂ©citals d'orgue ;
  • La chaire en marbre (XVIIIe siècle) ;
  • Les vitraux de la nef centrale et du dĂ©ambulatoire.
  • Les stalles, sculptĂ©es en 1469 par deux graveurs savoyards, au nombre de 56 dont 30 hautes et 26 basses plus 5 transportĂ©es en 1838 dans la salle capitulaire [1].

Annexes

Bibliographie

  • Ferdinand Charles LĂ©on Lasteyrie du Saillant La cathĂ©drale d’Aoste : Ă©tude archĂ©ologique PubliĂ© par V. Didron, 1854

Articles connexes

Liens externes

Deux pages du site de la région autonome Vallée d'Aoste à propos de la cathédrale :

Notes et références

  1. Robert Berton, inspecteur des Monuments et des Beaux-Arts d'Aoste, Les stalles de la cathédrale d'Aoste, Novara (Italie), Istituto Geografico De Agostini, , p. 10
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