Accueil🇫🇷Chercher

Cathédrale Notre-Dame d'Anvers

La cathédrale Notre-Dame (en néerlandais Onze-Lieve-Vrouwekathedraal) à Anvers (Antwerpen) en Belgique, dédiée à la Vierge Marie, est la cathédrale du diocèse du même nom. Construite de 1352 à 1521 elle est un des cinq monuments religieux majeurs de la ville d'Anvers (Belgique) avec l’église Saint-Charles-Borromée, l’église Saint-André, l’église Saint-Jacques et l’église Saint-Paul.

Cathédrale Notre-Dame d'Anvers
Image illustrative de l’article Cathédrale Notre-Dame d'Anvers
Présentation
Nom local Onze-Lieve-Vrouwekathedraal
Culte Catholique romain
Type Cathédrale
Rattachement Diocèse d'Anvers
DĂ©but de la construction 1352
Fin des travaux 1521
Style dominant Gothique
Site web www.dekathedraal.be/en et www.dekathedraal.be
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
RĂ©gion Flamande
Ville Anvers
CoordonnĂ©es 51° 13′ 14″ nord, 4° 24′ 02″ est

Le clocher de Notre-Dame d’Anvers fait partie d’un groupe de 56 beffrois et clochers de Belgique et de France inscrits sur la liste du patrimoine mondial ID 943-016 de l’UNESCO.

Historique

Intérieur de la cathédrale d'Anvers. Hendrik van Steenwijk I

L’église actuelle, achevée en 1520, après 169 ans de construction, remplace une ancienne chapelle romane construite au Xe siècle au même endroit, dédiée à Marie, transformée en église romane en 1123 à l’occasion de la fondation de la paroisse[1]. De 1350 à 1520, les Anversois élèvent la plus grande église gothique des Pays-Bas[2] (5 nefs originellement, qui furent portées au nombre de 7).
L’empereur Charles Quint a l’ambition de construire une église beaucoup plus vaste. Le projet, appelé nieuw werck, prévoyait de construire une église trois fois plus grande que l'édifice existant et dotée de cinq tours, mais l’incendie dans la nuit du 5 au mit fin à ce rêve.

En 1559, lors de la création du diocèse d'Anvers, l'église est consacrée avec un statut de cathédrale. Elle reste cathédrale de 1559 à 1801, date à laquelle le diocèse fut supprimé par le concordat conclu entre le Premier Empire napoléonien et le pape Pie VII.

Elle est pillée et dégradée le puis à nouveau en 1581 par les iconoclastes. En 1585, après la prise d'Anvers par Alexandre Farnèse, elle est rendue au culte catholique et en partie réaménagée dans le style baroque, puis en style néoclassique au XVIIIe siècle. Elle pâtit ensuite des réquisitions imposées par les révolutionnaires venus de France en 1794. De nombreux tableaux furent transportés à Paris.

Au rétablissement du diocèse d'Anvers (1961) elle récupère son statut de cathédrale, et à la fin du XXe siècle elle fait l'objet d'une grande restauration sur des bases scientifiques, d'abord de la façade ouest, puis des portails et de la tour avant que les restaurateurs n’entament leur travail à l'intérieur du monument (nef, et chœur, puis chapelles périphériques).

Description générale

Vue de la cathédrale depuis la Grand Place.

C’est une église gothique en forme de croix latine, dont la construction dura presque deux siècles : de 1352 à 1521. La cathédrale est un des sommets de l’art gothique brabançon, mais représente un type particulier au sein de ce style. Ainsi on ne retrouve pas dans la nef les colonnes cylindriques surmontées de chapiteaux à double rangée de feuilles de chou comme à Bruxelles ou Malines, mais bien des piliers complexes dont les colonnettes s’élancent d’un seul jet du sol jusqu’aux voûtes d’ogives. De plus les grandes arcades situées entre le vaisseau central et les bas-côtés, sont exceptionnellement larges et le triforium a été abandonné. À sa place on retrouve une frise qui surmonte le niveau des grandes arcades.

Enfin le bloc-façade occidental (Westbau) avec ses trois portails et ses deux tours, inspiré de la cathédrale de Bruxelles, est de style français, mais sans rosace.

Le joyau de la cathĂ©drale est sa tour nord de style gothique brabançon flamboyant qui mesure 123 mètres de haut. Une partie du mobilier et des peintures intĂ©rieures est de style nĂ©ogothique. De nombreuses pierres tombales sont insĂ©rĂ©es dans le dallage.

Quelques dimensions

Vue de la nef centrale de la cathédrale
Façade occidentale de la cathédrale Notre-Dame d'Anvers
  • la nef comporte sept vaisseaux
  • longueur intĂ©rieure : 119 mètres (cathĂ©drale Notre-Dame de Paris : 123 mètres pour la tour nord)
  • largeur maximale intĂ©rieure de la nef : 53,50 m
  • longueur intĂ©rieure du transept : 76 mètres (Paris : 48 mètres)
  • hauteur sous voĂ»te de la nef : 28 mètres (contre 33,5 mètres pour Notre-Dame de Paris, 36 pour le chĹ“ur de Notre-Dame de Tournai et 42,3 pour Notre-Dame d'Amiens)
  • hauteur de la voĂ»te au niveau de la coupole de la croisĂ©e du transept : 43 mètres
  • hauteur de la tour nord : 123 mètres (contre 142 mètres pour la cathĂ©drale de Strasbourg et 151 pour celle de Rouen)
  • hauteur de la tour sud inachevĂ©e : 65,30 mètres
  • superficie intĂ©rieure totale : plus ou moins 8 000 m2 (soit plus que la cathĂ©drale Notre-Dame d'Amiens, la plus vaste de France)
  • surface du toit : plus de 10 000 m2
  • nombre de piliers et colonnes : 125
  • nombre de baies vitrĂ©es : 128 (dont 55 vitraux).
  • la cathĂ©drale peut accueillir quelque 25 000 personnes

Les tours

La grande tour nord, vue de la rive gauche de l’Escaut

La cathédrale d'Anvers comporte trois tours.

La tour nord, qui mesure environ 123 mètres de haut, fut financĂ©e par la ville. Remarquable de lĂ©gèretĂ© et d'Ă©lĂ©gance, elle constitue un beau chef-d'Ĺ“uvre du style gothique flamboyant. Elle est la plus haute tour de toutes les Ă©glises du Benelux.

La tour sud, qui mesure 65 m, Ă©tait prĂ©vue de mĂŞme hauteur et symĂ©trique par rapport Ă  la tour nord. Elle devait ĂŞtre financĂ©e par la paroisse. Elle reste inachevĂ©e parce qu'il y avait des plans pour une Ă©glise encore plus grande[3]. Aucune des deux tours n'a d'ailleurs atteint la hauteur prĂ©vue dans les plans.

En 2010, la ville a organisĂ© un concours pour imaginer une manière d'achever la tour sud[4] avec afin « de jouer avec l'idĂ©e d'absence, gĂ©nĂ©rer l'intĂ©rĂŞt Â». Le concours reposait sur l'idĂ©e qu'« en mettant l'accent sur l'absent, on met en valeur la structure Â». Le règlement du concours ne demandait pas forcĂ©ment un projet rĂ©alisable : les productions reçues constituaient le plus souvent des variations sur le thème de l'absence de cette tour qu'un vĂ©ritable projet.

Enfin la cathédrale possède une tour-lanterne à trois étages de fenêtres, surmontée d'un énorme bulbe. Elle s'élève au-dessus de la croisée du transept. Elle est destinée à améliorer l'éclairage du vaste édifice rendu sombre par l'éloignement du vaisseau central et du chœur par rapport aux baies latérales.

Ĺ’uvres d'art majeures

Peintures

L'Élévation de la croix, de Pierre Paul Rubens - Cathédrale Notre-Dame d'Anvers

La cathédrale abrite quelques chefs-d'œuvre majeurs de la peinture flamande, dont 8 tableaux monumentaux peints par Pierre Paul Rubens spécialement pour la cathédrale ;

  • L'Érection de la croix - triptyque de Rubens (huile sur panneau de 4,60 m Ă— 3,40 m pour le panneau central et 4,60 m Ă— 1,50 m pour les panneaux latĂ©raux). Ce tableau a Ă©tĂ© conçu pour le maĂ®tre-autel de l'ancienne Ă©glise Sainte-Walburge près du Steen, et transfĂ©rĂ©e Ă  la cathĂ©drale en 1816.
  • L'Assomption de la Vierge - de Rubens ; huile sur toile peinte (en grande partie dans la cathĂ©drale mĂŞme) en 1625-1626 sur un format de 4,90 m Ă— 3, 25 m. Ce tableau a Ă©tĂ© disposĂ© Ă  la place de l'ancien retable Ă´tĂ© en 1581.
  • Descente de la croix - du mĂŞme Rubens, peinte en 1612 sur un panneau monumental de 4,21 m Ă— 3,11 m, agrĂ©mentĂ©s de deux panneaux latĂ©raux de 4,21 m Ă— 1,53 m). C'est l'un des tableaux les plus cĂ©lèbres du maĂ®tre, commandĂ© par la corporation des arquebusiers dont le patron est Saint Christophe.
  • La RĂ©surrection du christ a Ă©tĂ© terminĂ©e en 1612 par Rubens sur un panneau (triptyque) de taille plus modeste (panneau central de 138 Ă— 198 cm et deux panneaux latĂ©raux (de 138 Ă— 40 cm). Ce tableau est une Ă©pitaphe Ă  Jan Moretus et Martina Plantin, deux membres fondateurs de la dynastie des Plantin Moretus (cĂ©lèbres imprimeurs anversois), les commanditaires Ă©tant figurĂ©s sur les panneaux latĂ©raux.

On y admire encore aussi :

  • Les restes d'une fresque murale (L'Homme des douleurs) anonyme du dĂ©but du XVe siècle (en hauteur, sur le mur de l'ancienne chapelle de la circoncision, Ă  l'entrĂ©e de la cathĂ©drale)
  • La Dormition de la Vierge (Marie est la patronne de la cathĂ©drale). Ce tableau est accrochĂ© au fond de l'Ă©glise, derrière le maĂ®tre autel. Il a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© par Abraham Matthijs (en 1633) sur une toile monumentale (m Ă— 3,25 m) dans le cadre d'une sĂ©rie consacrĂ©e Ă  Marie (avec L'Assomption de Rubens (au-dessus du maĂ®tre-autel) et L'Assomption dans la coupole de Cornelis Schut).
  • L'Assomption de la vierge de Cornelis Schut. Cette toile ronde de grandes dimensions (5,8 m de diamètre) a Ă©tĂ© terminĂ©e en 1647 et disposĂ©e en hauteur (43 m), sous la coupole. Une perspective en trompe-l'Ĺ“il donne l’impression au spectateur que la coupole est ouverte sur le ciel.
  • La Face du Christ dite Vera effigies, peinture Ă  l'huile sur marbre blanc, peut-ĂŞtre de l'Ă©cole germanique, datĂ©e de la fin XVIIe siècle (38 Ă— 32 cm).

Exposition « Les Chefs-d'œuvre du Musée Royal réunis dans la Cathédrale »

Depuis le , la cathédrale a retrouvé et expose une série de retables qui avait été enlevée lors de l'occupation française au début du XIXe siècle. Ces œuvres font partie des collections du Musée royal des beaux-arts[5] d'Anvers depuis 1815.

  • Christ Ă  la paille, (1618), de Pierre Paul Rubens, Ă©pitaphe de Jan Michielsen et Maria Maes.
  • Adoration des Bergers, (1568), de Frans Floris, retable de la corporation des jardiniers.
  • Le combat des anges rebelles, (1554), de Frans Floris, retable de la guilde des hallebardiers.
  • Adoration des Mages, (ca.1615), de Artus Wolffort, retable pour la corporation des tailleurs.
  • Saint Luc peignant la Vierge, (1602), de Maarten de Vos, Otto van Veen et Ambrosius Francken, retable de la guilde de Saint-Luc.
  • La prĂ©dication de saint Jean-Baptiste, (ca.1622), de Hendrick van Balen, triptyque de la corporation des menuisiers.
  • La dĂ©ploration du Christ, (1509), de Quentin Metsys, retable de la corporation des menuisiers.
  • La prĂ©dication de saint Éloi, Ă©vĂŞque de Noyon, (1588), de Ambrosius Francken, retable de la corporation des forgerons.
  • Jugement dernier avec les sept Ĺ“uvres de MisĂ©ricorde, (ca.1517-1524/25), de Bernard van Orley, retable des aumĂ´niers de la chambre des pauvres.

Sculptures

Entre 1682-1683, les prélats commandent à Guillielmus Kerricx une nouvelle enceinte autour de l'« autel des tonneliers »[6]. cette œuvre contient d'abondantes références à la tonnellerie et au vin ou au raisin.

En 1798, lors de la période de domination française, l'enceinte fut vendue aux enchères et dispersée en différents éléments, avec une partie du mobilier de la cathédrale.

En 1991, cinq des reliefs de marbre ont été rachetés lors d'une vente chez Christie's à Londres, dont 2 achetées par la province d'Anvers. Un sixième relief a été acheté en 1996.

Une dĂ©votion particulière est portĂ©e Ă  une sculpture ancienne dite Notre-Dame d'Anvers (noyer polychrome, datĂ©e du XVIe siècle, haute de 1,80 mètre, qui aurait Ă©chappĂ© Ă  la phase iconoclaste de 1568. Elle est accompagnĂ©e d'une reprĂ©sentation des quatre ÉvangĂ©listes et surmonte aujourd'hui un globe terrestre et un croissant de lune.

Orgues

Deux orgues ornent la cathédrale et ses messes :

  • Le grand orgue symphonique Schyven de 1891, dont le buffet (1657) a Ă©tĂ© conçu par le peintre Érasme II Quellin et ornĂ© de statues de Pieter Verbrugghen I (en), compte 4 claviers manuels, un pĂ©dalier, 90 jeux et 5 770 tuyaux.
  • Le nouvel orgue de 1993, construit par la firme suisse Metzler (de) dans le style nĂ©o-baroque allemand, comporte 3 claviers, un pĂ©dalier, 45 jeux et 3 322 tuyaux.

Visites

L'Ă©difice est visitĂ© par environ 320 000 visiteurs chaque annĂ©e. Son entretien nĂ©cessite 1,5 million d'euros par an, pour partie fournis par le prix payĂ© pour les visites.

Lieu de tournage

Une équipe de l'émission Secrets d'Histoire a tourné plusieurs séquences dans la cathédrale dans le cadre d'un numéro consacré à Marie de Médicis, intitulé Marie de Médicis ou l'obsession du pouvoir, diffusé le sur France 2[7].

Notes et références

  1. Patrick De Rynck, La cathédrale Notre-Dame d'Anvers, Ludion, 2005, p. 5
  2. Patrick De Rynck, La cathédrale Notre-Dame d'Anvers, Ludion, 2005, p. 8
  3. Patrick De Rynck, La cathédrale Notre-Dame d'Anvers, Ludion, 2005, p. 6
  4. http://designingabsence.com/
  5. Exposition "Réunis", de Quentin Metsys à Pierre Paul Rubens, du 5 juin 2009 jusqu'à la réouverture du Musée Royal des Beaux-Arts.
  6. Contrat daté du 8 avril 1682, citant une maquette en argile cuite (pour partie conservé). L'artiste touchera pour 1825 florins
  7. « Un numéro inédit de Secrets d'Histoire consacré à Marie de Médicis ce soir. », sur Blogtvnews.com (consulté le )

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.