Cartooning for Peace
Cartooning for Peace est un réseau international de dessinateurs de presse engagés qui combattent, avec humour, pour le respect des cultures et des libertés. Il s'agit d'une association loi de 1901, créée en 2006[1] - [2] - [3].
Forme juridique | Association loi de 1901 |
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But | soutien au dessin de presse |
Zone d’influence | Monde |
Fondation | 2006 |
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Fondateur | Plantu, Kofi Annan, Patrick Chappatte |
Siège | Paris |
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Site web | cartooningforpeace.org |
Historique
À la suite de la polémique des caricatures de Mahomet en 2005, Kofi Annan, alors secrétaire général des Nations unies, avec le concours de Plantu, journaliste caricaturiste au journal français Le Monde, ont réuni, le au siège des Nations unies à New York, plusieurs dessinateurs de presse internationaux de renom autour d'un colloque intitulé « Désapprendre l'intolérance ». De ce colloque est née l'initiative Cartooning for Peace (Dessins pour la paix)[4]. Depuis son lancement en 2006, de nombreuses expositions et rencontres ont été organisées et une association française Cartooning for Peace a été créée le . L'association a fait des interventions dans des écoles ainsi que dans des prisons[5].
Partie d'une dizaine de dessinateurs, l'association est devenue un réseau de plus de 200 dessinateurs de presse, venant de divers horizons géographiques, religieux ou politiques. Début 2023, ce collectif comprend 280 dessinateurs et dessinatrices, qui sont originaires de plus de 70 pays[2]. En janvier 2021, le journal français Le Monde annonce qu'après la prise de retraite de Plantu, certains des membres du collectif Cartooning for Peace vont voir leurs dessins de presse en Une des éditions suivantes[6].
Événements
Depuis 2006 plus de 190 évènements ont vu le jour.
L'association organise des expositions de dessin de presse souvent accompagnées de conférences publiques avec les dessinateurs invités. Les thèmes privilégiés par l'association au sein des expositions sont la liberté d'expression, les droits de l'homme, les conflits armés, les menaces climatiques, les disparités Nord-Sud mais aussi la censure et les tabous. Les expositions créées peuvent aussi aborder des thèmes plus précis : La peine de mort, l'Europe, les droits de l'enfant, etc. sont autant d'exemples de sujets déjà exposés.
Une exposition permanente des dessins de Cartooning for Peace, intitulée Tâches d'opinion, a été présentée au Mémorial de Caen entre 2010 et 2013[7]. En avril 2012, en lien avec cette exposition, a lieu la 2e rencontre internationale des dessinateurs de Cartooning for Peace[8].
En , l'association Reporters sans frontières publie un album rassemblant les 100 caricatures les plus emblématiques de Cartooning for Peace.
En , Cartooning for Peace accompagne la sortie du film Caricaturistes, fantassins de la démocratie, réalisé par Stéphanie Valloatto.
En 2015, le Grand Prix des Médias du Prix Franco-Allemand du Journalisme (PFAJ) est decerné à Cartooning for Peace.
En 2016, Cartooning for Peace fête ses 10 ans avec la sortie d’un beau livre illustré aux éditions Gallimard, « Le dessin de presse dans tous ses États », fruit du colloque de l’année précédente. La même année, l’exposition « Ceci n’est pas l’Europe ! » présente les regards de 49 caricaturistes provenant de 27 pays d’Europe et d’ailleurs, sur la crise identitaire européenne, de février à au Mons Memorial Museum (Belgique). À l’occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse et de la remise du Prix international Cartooning for Peace du dessin de presse, une grande exposition en plein air, sur les berges du lac Léman, est offerte au public en mai. Cartooning for Peace et la Mairie de Dinard présentent une grande exposition rétrospective « Dessins pour la Paix ». Cette exposition réunit près de 200 dessins de 58 dessinateurs autour d’une quinzaine de thèmes, pour favoriser la réflexion et la tolérance. De novembre à décembre, le Centre d’art contemporain Winzavod de Moscou présente l’exposition « Cartooning for Human rights », à l’occasion de la journée internationale des droits de l’homme.
En 2017, a lieu le coup d’envoi du programme « Dessinons la paix et la démocratie », soutenu par l’Union européenne. À travers l’éducation aux médias et à la citoyenneté des publics jeunes et dits sensibles, ce programme explore dans neuf pays prioritaires – le Maroc, la Palestine, Israël, la Tunisie, le Burkina-Faso, la Côte d’Ivoire, le Brésil, le Mexique et le Canada – la possibilité de promouvoir une culture de paix et de démocratie par le dessin de presse.
Toujours en 2017, Cartooning for Peace et les éditions Gallimard s’associent à nouveau et lancent une collection dédiée au dessin de presse, aux couleurs de l’association, sur de grands thèmes de société et d’actualité.
En mars de la même année, Cartooning for Peace s’associe à Tache d’encre, l’association des dessinateurs de presse ivoiriens, dans le cadre du Festival international du dessin de presse et de la bande dessinée de Grand-Bassam « Cocobulles », qui réunit des dessinateurs du monde entier en Côte d’Ivoire pendant trois jours pour des expositions, ateliers, conférences, rencontres.
À l’heure du soixantième anniversaire du Traité de Rome qui marque la naissance symbolique de la Communauté économique européenne (future Union européenne), Cartooning for Peace et la Commission européenne présentent une nouvelle exposition itinérante « Décoder les étoiles » sur les pères fondateurs de l’Europe et les enjeux auxquels elle est actuellement confrontée.
L’exposition « Traits d’union – Le vivre ensemble en dessins de presse » à Molenbeek, construite en commissariat participatif avec les jeunes forces vives de Molenbeek et la Maison des Cultures et de la Cohésion sociale, est présentée en novembre 2017.
Cartooning for Peace fait partie des lauréats 2017 de la Fondation de France[5].
En 2018, En partenariat avec l’Organisation Internationale de la Francophonie, Cartooning for Peace fait voyager son exposition pédagogique « Tous Migrants ! » tout le long du circuit méditerranéen de l’Hermione, une réplique d'un ancien bateau trois-mâts carré français, sur les étapes de La Rochelle, Marseille et Bordeaux.
À Addis-Abeba, en mai 2019, pour la 26e édition de la Journée mondiale de la liberté de la presse, Cartooning for Peace, invité par l'Unesco, propose une session d'un colloque, une rencontre avec plusieurs dessinateurs de presse dont une majorité d'africains, une conférence de presse et une exposition sur les médias[9] - [10]. Après la table ronde organisée par Cartooning for Peace et l’UNESCO, une déclaration, la Déclaration d'Addis-Abeba pour la reconnaissance du dessin de presse comme un droit fondamental, est émise[11].
Lors du Forum mondial de la démocratie de 2019, manifestation organisée chaque année sur un thème différent par le Conseil de l'Europe à Strasbourg, 37 dessinateurs de presses membres du collectif sont réunis ; une exposition de leurs œuvres est proposée, accompagnée d'une fresque collective, et des débats ont lieu avec ces dessinateurs sur l’importance du dessin de presse pour soutenir la liberté d’expression, ainsi que sur les difficultés de leur profession liées à des menaces, en Europe et dans le monde[12] - [13].
Courant 2020, le réseau français de création et d'accompagnement pédagogique Canopé met en avant des rencontres pédagogiques pour les élèves de Cycle 3 (CM1, CM2, 6e, soit entre 9 et 11 ans) autour de l'exposition itinérante « Dessins pour la paix » de Cartooning for Peace[14].
Objectifs et valeurs
Cartooning for Peace promeut le droit à l'humour et à la critique[15]. Elle permet l'organisation d'expositions de dessins de presse et la rencontre de caricaturistes professionnels de toutes les nationalités avec un large public (lycéens, étudiants...), afin de favoriser les échanges sur la liberté d’expression ainsi que la reconnaissance du travail journalistique des dessinateurs de presse.
Cartooning for Peace se propose d'apporter protection et assistance juridique aux dessinateurs de presse travaillant dans des contextes difficiles, ainsi que soutien et conseil dans l’exercice de leur métier.
Structure
Le réseau Cartooning for Peace est composé de l'association mère basée à Paris et d'une fondation à Genève (jusqu'en ).
En 2017, Cartooning for Peace comporte sept salariés, le réseau des dessinateurs et est aussi portée par des bénévoles[5].
Cartooning for Peace (Genève)
Kofi Annan souhaitait que soit établie une fondation de droit suisse à Genève. Elle vit le jour en 2010, cofondée par Jean Plantu, Patrick Chappatte et Marie Heuzé, alors directrice du service de l’information de l’ONU[4]. Kofi Annan en devint le président d’honneur[4].
Rebaptisée en « Freedom Cartoonists Foundation – Dessins pour la liberté »[4], elle va poursuivre sa double mission : gérer un fonds de solidarité destiné aux dessinateurs en difficulté autour de la planète, et remettre tous les deux ans un Prix international saluant le courage de dessinatrices et de dessinateurs[4], tout en organisant une exposition des dessinateurs primés sur le quai Wilson, à Genève.
Membres
- Alexia Papadopoulos
- Altan
- Ali Hamra
- Ali Ghamir
- Alaa Satir
- Ana Von Rebeur
- Ann Telnaes
- Antonio
- António Jorge Gonçalves
- Aurel
- Ares
- Avi Katz
- Bado
- Bahgory
- Ballouhey
- Batti
- Beaudet
- Bénédicte Sambo
- BoligĂ n
- Boukhari
- Bousiko
- Boyacioglu
- Caro
- Catherine Beaunez
- CĂ©cile Bertrand
- Chappatte
- Emmanuel Chaunu
- Cintia Bolio
- Cristina Sampaio
- Côté
- Danziger
- Daryl Cagle
- Dewar
- Dilem
- Liza Donnelly
- Elchicotriste
- Elena Ospina
- Faro
- Firoozeh
- Forattini
- Gado
- Gatto
- Giannelli
- Glez
- Graabaek
- Haderer
- Heng
- Izel Rozental
- Jiho
- Jul
- Joen Yunus
- Kap
- Karimzadeh
- Kash
- Khalid Gueddar
- Khalil
- Kianoush
- Kichka
- Krauze
- Pierre Kroll
- Kutal
- L'Andalou
- Le Hic
- Lefred-Thouron
- Lon
- Louison
- Loup
- Mauro Biani
- Mike Luckovich
- Mix & Remix
- MykaĂŻa
- Morin
- Nassim
- No-Rio
- Oliphant
- Pahé
- Paresh
- Plantu
- Pov
- Ramize Erer
- Ranan Lurie
- Red !
- Riber
- Rousso
- Schvartz
- Shay Charka
- Stavro Jabra
- Tayo
- Tignous
- Tom Scott
- Uri Fink
- Nicolas Vadot
- Vladdo
- Wiaz
- Willem
- Willy Zekid
- Wolinski
- Xia
- Yumba
- Zach
- Zapiro
- Zlatkovsky
- -Z-
Concernant Georges Wolinski, un nom très symbolique puisque c'est un des dessinateurs morts dans l'attentat contre Charlie Hebdo, la décision d'une adhésion à Cartooning for Peacea été prise en fait par sa veuve, Maryse Wolinski[16].
Ouvrages (sélection)
- Le dessin de presse dans tous ses états, avec environ 200 illustrations des 147 dessinateurs du monde entier, et des extraits du colloque « Le dessin de presse dans tous ses états » organisé le 21 septembre 2015[17].
- Ouvrages de la collection « Cartooning for Peace » aux éditions Gallimard, dont les premiers sont parus en mai 2017[18].
- Les Droits de l'Homme, c'est pour quand ?, Éditions Gallimard Loisirs / Cartooning for Peace, Paris, 2018. Ce livre comporte 120 dessins de presse et une préface de Christiane Taubira (qui est une ancienne garde des Sceaux puis ministre de la Justice française)[19].
- Africa, recueil présentant une trentaine de dessinateurs africains membre de l'association, avec quelques exemples de leurs créations, aux éditions Calmann-Levy[15].
Références
- Conférence intercantonale de l'Instruction Publique de la Suisse romande et du Tessin, « Cartooning for peace » (consulté le )
- « Plantu prendra sa retraite du « Monde » le 31 mars », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Cartooning for peace : Clairefontaine s'engage pour la liberté d'expression - Clairefontaine - Fournitures scolaires, artistiques et bureau », sur www.clairefontaine.com (consulté le )
- David Haeberli, « Patrick Chappatte préside une nouvelle fondation d’aide aux dessinateurs », Le Temps,‎ (lire en ligne)
- « Cartooning for Peace », sur FFE - La Fondation la France s’engage (consulté le )
- « Dessin de presse: Le Monde mise sur la diversité pour l'après-Plantu », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
- « L’exposition Tâches d’opinions au Mémorial de Caen » (consulté le )
- « 2è rencontre internationale des dessinateurs de Cartooning for Peace », sur Franceinfo, (consulté le )
- « [Diaporama] Cartooning for peace à Addis-Abeba pour la liberté de la presse », Radio France internationale,‎ (lire en ligne)
- « Initiatives marquantes et agenda de la Commission nationale française pour l’UNESCO en période de pandémie de COVID-19 | Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture », sur www.unesco.org (consulté le )
- « Le dessin de presse, un droit fondamental pour l’ONU », sur Actua BD (consulté le )
- « A Strasbourg, les dessinateurs de presse de "Cartooning for Peace" dénoncent le politiquement correct omniprésent », sur Franceinfo, (consulté le )
- « Carte Blanche - Cartooning for Peace », sur www.coe.int (consulté le )
- « Animations autour de l'exposition Cartooning for peace », sur www.reseau-canope.fr (consulté le )
- Marianne Payot, « Dessine-moi l'Afrique », L’Express,‎ (lire en ligne)
- « Georges Wolinski et sa veuve Maryse rejoignent "Cartooning for Peace" », Le Point,‎ (lire en ligne)
- « Cartooning for Peace a 10 ans : Plantu "Il ne faut rien lâcher sur nos opinions" », sur Franceinfo, (consulté le )
- « Cartooning for Peace - GALLIMARD LOISIRS - Site Gallimard », sur www.gallimard.fr (consulté le )
- « Avec Cartooning for peace », sur TV5MONDE Culture (consulté le )
Annexes
Bibliographie
- Emeline Wuilbercq, « En Afrique, "la caricature est dangereuse et ne nourrit pas son homme" », Lemonde.fr,‎ (lire en ligne)