Canchy (Calvados)
Canchy est une commune française, située dans le département du Calvados en région Normandie, peuplée de 205 habitants[Note 1].
Canchy | |
L'église Notre-Dame. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Calvados |
Arrondissement | Bayeux |
Intercommunalité | Communauté de communes Isigny-Omaha Intercom |
Maire Mandat |
Michel Fauvel 2020-2026 |
Code postal | 14230 |
Code commune | 14132 |
Démographie | |
Gentilé | Canchéen |
Population municipale |
205 hab. (2020 ) |
Densité | 36 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 19′ 49″ nord, 0° 58′ 59″ ouest |
Altitude | Min. 0 m Max. 39 m |
Superficie | 5,72 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Trévières |
Législatives | Cinquième circonscription |
Localisation | |
Géographie
Canchy est une commune du Calvados située dans le parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin. Le village se trouve à 9 kilomètres d'Isigny-sur-Mer et 21 kilomètres de Bayeux, dans le Bessin.
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[2].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Englesqueville », sur la commune d'Englesqueville-la-Percée, mise en service en 1971[7] et qui se trouve à 6 km à vol d'oiseau[8] - [Note 5], où la température moyenne annuelle est de 11,3 °C et la hauteur de précipitations de 841,8 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 6], « Caen-Carpiquet », sur la commune de Carpiquet, mise en service en 1945 et à 42 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 10,9 °C pour la période 1971-2000[11] à 11,2 °C pour 1981-2010[12], puis à 11,5 °C pour 1991-2020[13].
Urbanisme
Typologie
Canchy est une commune rurale[Note 7] - [14]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[15] - [16]. La commune est en outre hors attraction des villes[17] - [18].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (99,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (99,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (80,2 %), terres arables (19,5 %), zones urbanisées (0,3 %)[19].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[20].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Caenchy en 1317, Caencheyum au XIVe siècle[21] - [22].
Canchy conservera le nom de Caenchy jusqu'au milieu du XIXe siècle, ainsi qu'en atteste la carte de Cassini[23] ou carte de l'Académie, dont les relevés concernant la Normandie seront effectués en 1756 et la publication date de 1758. Une notice datée du 10 janvier 1878 et signée de M. Marie, l'instituteur, raconte l'histoire du village qui s'appelle encore Caenchy.
Il est fait mention à partir du XIIIe siècle d'un village proche d'Isigny appelé Caencheyum. Sans doute ce nom provient-il de Catuniciacum, du nom d'homme gallo-romain Catunicus[24], ou Canicus ou Canius suivi du suffixe -acum[25].
Le gentilé est Canchéen.
Histoire
L'hypothèse de Dedion
En 1298, Jeanne du Bacon du Mollay, veuve du primat de Normandie, donna aux habitants des paroisses de Mandeville, Trévières, Aignerville, Écrammeville, Dedion, Longueville, La Cambe, Bricqueville, Colombières, Vouilly et Monfréville ce qu'elle possédait de bois et de marais dans ces localités et ce qu'elle possédait « en dessous de chacune d'elles ». Cette donation était faite en récompense aux habitants de ces villages qui s'étaient cotisés pour la délivrer de sa captivité moyennant la somme de 191 000 livres.
Le nom de Dedion, placé ainsi entre Écrammeville, Longueville et La Cambe, occupe dans la citation la place que devrait occuper Canchy. La tradition mise en cause citerait aussi le nom de Dedion.
Il fut émis l'hypothèse à la fin du XIXe siècle qu'un seigneur venant plus tard habiter cette commune lui aurait donné son nom.
La rue de Beaumont
Le seigneur de Beaumont, marquis de Faudoas, habitait la commune d'Englesqueville. Au milieu du XVIIIe siècle, il possédait à Canchy « 800 vergers de terres », ce qui lui donnait la qualité de propriétaire « très foncier » à Canchy. Ce statut lui permettait de faire boire ses chevaux à la rivière du petit marais. Pour s'y rendre, il passait à chaque fois devant le château de Canchy.
Une querelle s'étant élevée entre le comte de Broglie, propriétaire du château de Canchy, et le marquis de Faudoas, ce dernier se vit dans l'obligation de changer son itinéraire pour se rendre au marais. Le comte de Broglie lui fit ouvrir une nouvelle route que l'on appela rue de Beaumont. Cette route fut par la suite rebaptisée rue Pavée.
L'école
L'école actuelle a été construite en 1838, au bout de la rue de Beaumont (puis rue Pavée), sur une ancienne place publique appelée jadis « les Duesnotes ». C'était sur cette même place qu'avait été planté à la Révolution l'arbre de la liberté.
Mais l'histoire de l'enseignement primaire à Canchy remonte à 1780. À cette époque, d'après les archives de la mairie, Jean Le Fèvre tenait les petites écoles.
En 1793, François Siméon est nommé, par le conseil de la commune, secrétaire, greffier maître d’école et Gustos. Une somme de cent francs lui était allouée pour cette fonction qui se résumait, selon une délibération de l'époque, à :
- Tenir les petites écoles, garçons et filles, et y être bien assidu ;
- Se servir des livres élémentaires adaptés et publiés à cet effet ;
- Afficher les Lois, tenir la plume dans les assemblées ;
- Faire le service de Gustos sous tous les genres ;
- Être le subordonné du Curé de la municipalité.
Mais cette somme de 100 francs n'était pas suffisante pour subvenir aux besoins de l'instituteur, si bien qu'en 1830, le conseil municipal fit à l'instituteur un traitement de 600 francs.
En 1878, monsieur Marie, l'instituteur du village, signe une note historique sur l'enseignement à Canchy dans laquelle il ébauche une analyse en ces termes:
- On jugera les progrès de l'Enseignement par l'inspection des registres de l'état civil.
- Pendant cinq années, de 1686 à 1690, il y a 26 mariages. 7 époux et 4 épouses seulement ont signé leur acte.
- Sur les 69 baptêmes inscrits pendant ces cinq mêmes années, on ne voit la signature que de 36 parrains et de 11 marraines.
- Un siècle plus tard, de 1786 à 1790, sur 15 actes de mariage, 14 époux et 12 épouses ont signé.
- Sur les 35 actes de baptême de la même époque, 32 parrains et 24 marraines ont apposé aussi leur signature. Il y a progrès ; cependant, les femmes restent en retard.
- Mais revenant aux actes de nos jours, il est rare que le Conscrit, l’Époux et l’Épouse ne sachent signer.
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[28]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[29].
En 2020, la commune comptait 205 habitants[Note 8], en diminution de 1,44 % par rapport à 2014 (Calvados : +0,85 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Économie
La commune se situe dans la zone géographique des appellations d'origine protégée (AOP) Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny[32].
Lieux et monuments
- Château de Canchy (XVIe-XVIIe siècles), classé MH depuis le 2 juillet 1927[33]. Le château de Canchy appartient à la même famille depuis 1650, la famille du Moustier de Canchy. Cette propriété ne se visite pas.
- Église Notre-Dame, du XIIIe siècle.
Personnalités liées à la commune
Voir aussi
Notes et références
Notes
- Population municipale 2020.
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[3].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[4].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2014 (site de l'IGN, téléchargement du 1er mars 2015)
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
- « Station Météo-France Englesqueville - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Orthodromie entre Canchy et Englesqueville-la-Percée », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Englesqueville - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Canchy et Carpiquet », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique de Caen-Carpiquet - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Caen-Carpiquet - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Caen-Carpiquet - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Célestin Hippeau, Dictionnaire topographique du Calvados : comprenant les noms de lieu anciens et moderne, Impr. nationale (Paris, (lire en ligne), p. 57.
- Ernest Nègre - Toponymie générale de la France - Page 544 - (ISBN 2600028838).
- « Carte de Cassini » sur Géoportail.
- Boulogne et Thérouanne au temps de César: approche toponymique de la cité des morins Par Hubert Le Bourdellès sur Google Books
- Toponymie générale de la France, Volume 1 Par Ernest Nègre sur Google Books
- « Intercom Isigny-Grandcamp. Michel Fauvel est le nouveau président », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
- Réélection 2020 : « Municipales à Canchy. Michel Fauvel réélu maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- AOP Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny
- « Château », notice no PA00111213, base Mérimée, ministère français de la Culture