Campagnes militaires de Soliman le Magnifique
Les campagnes impĂ©riales[1] (turc ottoman : ŰłÙ۱ ÙÙ Ű§ÙÙÙ, Sefer-i humÄyĆ«n)[Note 1] de Soliman le Magnifique furent un ensemble de campagnes militaires menĂ©es par Soliman Ier[2]. DixiĂšme sultan de l'Empire ottoman, il fut appelĂ© Soliman le Magnifique en Occident et le LĂ©gislateur en Orient (turc : KĂąnĂ»nĂź), pour sa rĂ©forme substantielle du systĂšme lĂ©gal ottoman[2]. Pendant son rĂšgne de prĂšs de 46 ans (le plus long de l'histoire de la dynastie ottomane) de 1520 Ă son dĂ©cĂšs en 1566, l'Empire ottoman fut l'Ătat le plus puissant du monde[3]. Ă son apogĂ©e, l'Empire s'Ă©tendait de Vienne, en Europe centrale, Ă la pĂ©ninsule Arabique, au Moyen-Orient, couvrant plus de 5 200 000 km2 de superficie[3].
ŰłÙ۱ ÙÙ Ű§ÙÙÙ
Date | â |
---|---|
Lieu |
Europe centrale, Europe de l'Est Proche-Orient, Moyen-Orient |
Issue | Expansion de l'Empire ottoman |
Empire ottoman | Monarchie de Habsbourg Royaume de Hongrie Perse séfévide République vénitienne Ordre des Hospitaliers Principauté de Moldavie |
Soliman le Magnifique | Charles Quint Ferdinand I Maximilien II Louis II Tahmasp I Andrea Gritti Philippe Villiers de L'Isle-Adam Pierre IV RareÈ |
Soliman fut proclamĂ© sultan en 1520 Ă 25 ans, succĂ©dant Ă son pĂšre Selim Ier dont il fut l'unique fils[4]. Le dĂ©but de son rĂšgne marqua l'avĂšnement d'une politique d'expansion territoriale pour l'Empire ottoman[4]. En plus des campagnes militaires menĂ©es par ses vizirs et amiraux, Soliman commanda lui-mĂȘme 13 campagnes[5] - [Note 2]. La durĂ©e totale de ces derniĂšres fut de 10 ans et trois mois[6]. Les dĂ©tails des huit premiĂšres campagnes furent conservĂ©s dans le journal que tenait Soliman[5]. Ses deux principaux adversaires tout au long des campagnes qu'il entreprit furent Ferdinand Ier, membre de la maison de Habsbourg (ultĂ©rieurement empereur romain germanique), principale opposante Ă l'avancĂ©e des troupes ottomanes en Europe, et Tahmasp Ier, chah de la Perse sĂ©fĂ©vide. Par ailleurs, la majoritĂ© des campagnes de Soliman fut tournĂ©e vers l'ouest, cela montrant distinctement l'ambition du sultan de se procurer le plus de territoires possibles au sein du continent europĂ©en[7]. Ainsi, en 1521, Soliman captura le bastion chrĂ©tien de Belgrade, chose que son arriĂšre grand-pĂšre Mehmed le ConquĂ©rant ne put rĂ©aliser[7]. Puis, en 1526, la bataille de MohĂĄcs s'acheva avec la nette dĂ©faite du roi de Hongrie Louis II, dĂ©cĂ©dĂ© sur le champ de bataille[7]. En consĂ©quence, la majeure partie du territoire hongrois fut occupĂ©e par l'Empire ottoman. NĂ©anmoins, en 1529, Soliman connut un premier revers de taille : les troupes ottomanes, incapables de forcer la rĂ©sistance autrichienne lors du siĂšge de Vienne, furent forcĂ©es de se retirer. La bataille marqua l'avancĂ©e extrĂȘme des Ottomans en Europe centrale. En effet, bien que l'Empire ottoman Ă©tendit son territoire Ă l'ouest dans les annĂ©es qui suivirent, de 1529 Ă 1566, aucune des victoires subsĂ©quentes n'eut un impact suffisant pour lĂ©gitimer et sĂ©curiser totalement les nouvelles conquĂȘtes ottomanes[8]. En Orient, les conflits avec la dynastie perse sĂ©fĂ©vide tournĂšrent en faveur des Ottomans. Ainsi, par ses victoires, Soliman put annexer la majeure partie du Moyen-Orient[6]. Sous son rĂšgne, les Ottomans annexĂšrent Ă©galement de grandes portions de l'Afrique du Nord, s'Ă©tendant de l'eyalet d'Ăgypte dĂ©jĂ conquis en 1517, Ă la rĂ©gence d'Alger, instaurĂ©e lors de la capture de la ville par Barberousse en 1525[9]. En 1551, Soliman s'emparera Ă©galement de la Tripolitaine, lors de la victoire ottomane lors du siĂšge de Tripoli, contre les chevaliers de l'Ordre de Saint-Jean de JĂ©rusalem. En outre, le rĂšgne du sultan fut Ă©galement marquĂ© par la domination qu'exerçait la marine ottomane, menĂ©e notamment par l'amiral Hayreddin Barberousse, sur la mer MĂ©diterranĂ©e, la mer Rouge, et le golfe Persique[9].
En , Soliman, sultan de l'Empire ottoman pour prĂšs de 46 ans, se prĂ©parait pour son ultime campagne[10]. Bien qu'ayant presque 72 ans et Ă©tant considĂ©rablement affaibli, au point qu'il dĂ»t effectuer le trajet alitĂ©, Soliman commanda thĂ©oriquement sa treiziĂšme expĂ©dition militaire[10]. Le , Soliman quitta Constantinople Ă la tĂȘte de l'une des plus grandes armĂ©es qu'il eut jamais commandĂ©[10]. Au cours de la campagne, le campement ottoman Ă SiklĂłs fut attaquĂ© par Nikola Ć ubiÄ Zrinski, ce qui poussa Soliman Ă assiĂ©ger la forteresse de ce dernier, Ă SzigetvĂĄr[11]. Cette dĂ©cision fut lourde de consĂ©quences, dans la mesure oĂč elle dĂ©tourna l'avancĂ©e ottomane vers Vienne cette annĂ©e-lĂ [11]. Finalement, bien que le siĂšge se soit soldĂ© par une victoire turque, les lourdes pertes subies lors de la bataille (pourtant contre des dĂ©fenseurs presque dix fois moins nombreux), et surtout le dĂ©cĂšs de Soliman dans sa tente de causes naturelles poussĂšrent le grand vizir Sokollu Mehmed Pacha Ă avorter la campagne, devant retourner Ă Constantinople pour l'investiture du nouveau sultan SĂ©lim II[12].
Peu de temps aprÚs le décÚs de Soliman, l'Empire ottoman bascula dans une période de stagnation[3]. Bien que le rÚgne du sultan ait été avant tout synonyme de grands accomplissements militaires, l'époque signala également l'apparition de pratiques teintes de corruption, qui furent pour la majeure partie responsables du début de la longue période de décadence que connaßtra l'Empire par la suite[13]. Enfin, il est communément accepté que le rÚgne de Soliman correspondit à l'apogée de la puissance économique, militaire, politique et culturelle de l'Empire ottoman, les treize campagnes militaires entreprises par le sultan ayant considérablement contribué à cela[14].
Campagnes
- LĂ©gende
- Campagnes en Europe
- Campagnes au Proche-Orient
- Campagnes en Méditerranée
# | Campagne[15] | Dates | Notes | Image |
---|---|---|---|---|
1 | Belgrade | â |
Filibe (Plovdiv)âNiĆĄâBelgradeâSemendire (Smederevo)[15] MenĂ©s par Soliman, les Ottomans se prĂ©parĂšrent pour prendre la ville de Belgrade, chose que l'arriĂšre grand-pĂšre du sultan Mehmed le ConquĂ©rant ne put rĂ©aliser[7]. Disposant d'une garnison de seulement 700 hommes, et sans aucune aide de la Hongrie, Belgrade tomba en [16]. |
Belgrade au XVIe siĂšcle. |
2 | Rhodes | â |
KĂŒtahyaâDenizliâRhodesâAlaĆehir[15] Le siĂšge de Rhodes fut la seconde tentative des Ottomans d'expulser les Chevaliers de l'Ordre de Saint-Jean de JĂ©rusalem de l'Ăźle qui leur servait de bastion. La victoire ottomane Ă l'issue du siĂšge signala le dĂ©but de la domination ottomane sur le Bassin Levantin. Ă l'Ă©tĂ© 1522, Soliman dĂ©ploya une flotte de 400 navires, tout en menant personnellement une armĂ©e de 100 000 hommes Ă travers l'Asie mineure[17]. Les Chevaliers, en infĂ©rioritĂ© numĂ©rique considĂ©rable, capitulĂšrent le , au bout d'un siĂšge de cinq mois[17]. NĂ©anmoins, Soliman, aprĂšs nĂ©gociation avec le grand maĂźtre Philippe de Villiers de L'Isle-Adam, permit Ă l'Ordre de quitter l'Ăźle[17]. |
Le siĂšge de Rhodes. |
3 | MohĂĄcs | â |
BelgradeâPeterwardein (Petrovaradin)âEszek (Osijek)âMohĂĄcsâOfen (Buda)âSzegedin (Szeged)âBĂ©cse (BeÄej)[15] Le , les forces hongroises menĂ©es par le roi Louis II furent dĂ©faites Ă la bataille de MohĂĄcs par les forces ottomanes du sultan Soliman[18]. Louis fut tuĂ© pendant la bataille, ce qui mit fin Ă l'indĂ©pendance du royaume de Hongrie, puisqu'il mourut sans hĂ©ritier. La Hongrie et la Croatie devirent alors des territoires disputĂ©s entre les Habsbourg d'Autriche et les Ottomans. L'empereur Ferdinand Ier de Habsbourg, frĂšre de Charles Quint, prit comme Ă©pouse la fille de Louis II, et fut Ă©lu roi par la noblesse de Hongrie et de Croatie[19]. NĂ©anmoins, Soliman dĂ©signa le prince de Transylvanie Jean ZĂĄpolya comme souverain[20]. AprĂšs que la rĂ©sistance hongroise se fut effondrĂ©e, l'Empire ottoman devint la puissance dominante en Europe du Sud-Est[21]. |
La bataille de MohĂĄcs. |
4 | Vienne | â |
MohĂĄcsâOfen (Buda)âKomorn (KomĂĄrom)âGyĆrâVienne[15] La premiĂšre tentative des Ottomans pour prendre Vienne Ă©choua en 1529[20] - [22] - [23]. MenĂ©s par Charles V et son frĂšre Ferdinand, les Habsbourg prirent Buda Ă Jean Zapolya, mais tous les gains de cette campagne furent perdus dĂšs 1529 Ă la suite d'une contre-attaque ottomane[20]. La mĂȘme annĂ©e, Soliman assiĂ©gea Vienne, et bien qu'il ne parvienne pas Ă s'en emparer, cette date marqua l'apogĂ©e de la puissance ottomane et de son extension en Europe centrale[20]. La campagne de Vienne peut Ă©galement ĂȘtre vue comme un succĂšs pour les Turcs, dans la mesure oĂč Jean ZĂĄpolya put conserver son titre de roi de Hongrie, en tant que vassal de l'Empire ottoman et ce, jusqu'Ă son dĂ©cĂšs[24]. |
Le siĂšge de Vienne. |
5 | GĂŒns (KĆszeg) | â |
Eszek (Osijek)âBabĂłcsaâRumâStyriaâGĂŒns (KĆszeg)âPettau (Ptuj)âVaraĆŸdinâPoĆŸega[15] Les Ottomans essayĂšrent Ă nouveau de prendre Vienne en 1532, mais leur tentative Ă©choua une seconde fois[25]. AprĂšs que Soliman eut traversĂ© la Drave Ă Osijek au lieu d'emprunter la route habituelle vers Vienne, il se dirigea vers l'ouest et pĂ©nĂ©tra dans le territoire hongrois, alors occupĂ© par Ferdinand[26]. Soliman s'empara d'abord de quelques villages, puis il dĂ©cida d'assiĂ©ger la ville de GĂŒns (KĆszeg), Ă proximitĂ© de la frontiĂšre autrichienne. Selon certains historiens, les Turcs furent repoussĂ©s par les forces hongro-croates[25] - [27] - [28]. Certains affirment plutĂŽt que le baron croate Nikola JuriĆĄiÄ, commandant de la ville, accepta de se rendre aux forces ottomanes, aprĂšs avoir acceptĂ© des termes proposĂ©s par Soliman lui Ă©tant favorables[26]. MalgrĂ© tout, les Ottomans se retirĂšrent au bout du siĂšge, Ă l'arrivĂ©e des pluies d'aoĂ»t[29]. Soliman fut ainsi stoppĂ© Ă KĆszeg et ne put continuer vers Vienne comme prĂ©vu. Cependant, Ferdinand et Charles s'Ă©tant soustraits Ă un affrontement direct avec les forces ottomanes, Soliman put sĂ©curiser ses possessions en Hongrie en occupant plusieurs forts[30]. ImmĂ©diatement aprĂšs le retrait des Ottomans, Ferdinand rĂ©occupa les territoires qu'il avait concĂ©dĂ© en Hongrie et en Autriche[31]. En fin de compte, Soliman accepta la signature d'un traitĂ© de paix avec les Autrichiens un an plus tard[32]. Le traitĂ© consacra Jean ZĂĄpolya comme lĂ©gitime roi de Hongrie, mais permit Ă©galement Ă Ferdinand de conserver ses territoires dans le pays[32]. |
Monument au siĂšge de GĂŒns (KĆszeg). |
6 | Perse[Note 3] | â |
KonyaâSivasâErzurumâErciĆâTabrizâSultaniye (Soltaniyeh)âDargazinâQasr-e ShirinâBagdadâIrbil (Arbil)âZagrosâTabrizâKhoyâLake VanâAmidâUrfa (Ćanlıurfa)âAlepâAdanaâKonyaâConstantinople[15] La guerre turco-persane de 1532â1555, oppose l'Empire ottoman de Soliman Ă la dynastie perse sĂ©fĂ©vide menĂ©e par Tahmasp Ier. L'un des faits marquants de cette guerre fut la prise de Bagdad par les Ottomans[33]. La conquĂȘte se fit sans aucune rĂ©sistance, les SĂ©fĂ©vides ayant dĂ©cidĂ© de fuir la ville et de la laisser sans dĂ©fense, conformĂ©ment Ă la politique de la terre brĂ»lĂ©e qu'ils adoptĂšrent pendant le conflit[33]. |
Carte de Tabriz au XVIe siĂšcle, par Nasuh el-SilĂąhĂź. |
7 | Corfou | â |
Filibe (Plovdiv)âUskup (Skoplje)âElbasanâAvlonya (VlorĂ«)âCorfouâManastir (Bitola)âSelanik (Thessalonique)[15] En vertu de l'alliance franco-ottomane que Soliman conclut avec François Ier, les Ottomans envahirent les Pouilles, rĂ©gion du sud de l'Italie[34]. Cependant, malgrĂ© la puissance de l'armĂ©e ottomane, les villes d'Otrante et de Brindisi parvinrent Ă rĂ©sister Ă l'assaut[34]. Le fait que la France ne remplit pas son engagement poussa Soliman Ă mettre fin Ă la campagne en Italie, organisant au lieu le siĂšge de l'Ăźle vĂ©nitienne de Corfou[34]. Par ailleurs, le siĂšge de la ville en 1537 fut l'un des premiers affrontements de la troisiĂšme guerre vĂ©nĂ©to-ottomane, qui s'achĂšvera en 1540. En fin de compte, les Ottomans ne parvinrent pas Ă prendre l'Ăźle, et Soliman dĂ©cida de se retirer[35] - [36]. |
Corfou au XVIe siĂšcle. |
8 | Moldavie | â |
BabadaÄi (Babadag)âJassy (IaĆi)âSuceava[15] En 1538, Soliman envahit la principautĂ© de Moldavie[37]. Le prince Pierre IV RareÈ ayant dĂ©cidĂ© de s'exiler en Transylvanie, les Ottomans occupĂšrent les plus grandes villes du pays, dont la capitale IaÈi[37]. En consĂ©quence, la Moldavie devint un Ătat vassal de l'Empire ottoman, et Soliman nomma Ćtefan comme prince de Moldavie[38]. La campagne victorieuse permit Ă©galement Ă Soliman d'occuper Suceava et d'annexer la Bessarabie[37]. |
Le chĂąteau de Suceava. |
9 | Hongrie | â |
Ofen (Buda)[15] La mort de Jean Zåpolya en 1540 offrit à Ferdinand une opportunité d'envahir la Hongrie et de restaurer l'hégémonie autrichienne sur le pays, perdue depuis la bataille de Mohåcs[39]. Ainsi, dans ce but, en 1541, les Habsbourg assiégÚrent la ville de Buda, qui était gouvernée par Isabelle Jagellon, épouse du roi défunt Jean Zåpolya[34]. Le soutien que portait Soliman pour Isabelle poussa ce dernier à prendre le commandement d'une armée ottomane pour aider Isabelle. Soliman battit les troupes des Habsbourg à Buda, qui furent obligées de lever le siÚge[34]. En conséquence, Soliman annexa la Hongrie, l'intégrant comme eyalet à l'Empire ottoman, et nomma Isabelle comme régente de Transylvanie (turc : Edel)[40]. |
Le siĂšge de Buda. |
10 | Hongrie | â |
Eszek (Osijek)âSiklĂłsâOfen (Buda)âGran (Esztergom)âTataâPest[15] En , Soliman lance une autre campagne en Hongrie pour rĂ©cupĂ©rer des villes occupĂ©es par les Autrichiens depuis la derniĂšre invasion de Ferdinand[34]. Les Ottomans rĂ©cupĂ©rĂšrent Bran et d'autres forts, si bien que le pays retourne sous contrĂŽle ottoman. En , les Ottomans assiĂ©gĂšrent avec succĂšs la ville d'Esztergom, ce qui fut suivi par la capture de trois autres villes hongroises : SzĂ©kesfehĂ©rvĂĄr, SiklĂłs et Szeged, offrant ainsi une meilleure sĂ©curitĂ© Ă Buda[34]. |
Le siĂšge d'Esztergom. |
11 | Perse | â |
TabrizâVanâMuĆâBitlisâAmid (Diyarbakır)âErganiâHarput (ElĂązıÄ)âAmidâUrfaâBirecikâAlepâHamaâHimsâAntioch[15] Lors de la guerre turco-persane, les SĂ©fĂ©vides prirent l'habitude d'attaquer les Ottomans par derriĂšre[39]. Cela poussa Soliman Ă lancer une seconde campagne contre la dynastie perse, afin d'Ă©liminer le Shah Tahmasp Ier une fois pour toutes. En fin de compte, Soliman dĂ©cida d'abandonner la campagne, non sans plusieurs gains territoriaux Ă Tabriz et en ArmĂ©nie, qui furent nĂ©anmoins de courte durĂ©e[39]. Ă l'issue du conflit, Soliman parvint Ă sĂ©curiser une prĂ©sence durable dans la province de Van, et Ă occuper plusieurs forts en GĂ©orgie[39]. |
La ville de Van. |
12 | Perse | â |
KĂŒtahyaâEreÄli (oĂč Soliman exĂ©cuta le prince Mustafa)âAlepâAmid (Diyarbakır)âErzurumâKarsâKarabaÄâNahçıvan (Nakhchivan)âErzurumâSivasâAmasya[15] En 1553, Soliman lança sa troisiĂšme et derniĂšre campagne contre l'Empire sĂ©fĂ©vide. Au dĂ©but, les Ottomans perdirent la ville d'Erzurum, mais ils la rĂ©cupĂ©rĂšrent peu de temps aprĂšs. Les gains territoriaux ottomans Ă l'issue de la guerre furent lĂ©gitimĂ©s par la paix d'Amasya en 1555. Le traitĂ© stipula que Soliman devait rendre Tabriz aux Perses, mais qu'il pouvait conserver Bagdad, la basse MĂ©sopotamie, les embouchures du Tigre et de l'Euphrate, et une partie de la cĂŽte du golfe Persique[41]. |
Suleiman marchant sur Nakhichevan. |
13 | SzigetvĂĄr[Note 4] | â Soliman dĂ©cĂ©da la veille de la victoire ottomane. |
SiklĂłsâPĂ©csâSzigetvĂĄr (Soliman dĂ©cĂ©da le )[15] La marche vers Vienne de l'armĂ©e ottomane fut interrompue aprĂšs que Soliman eut appris le succĂšs de Zrinski dans une attaque sur le camp turc Ă SiklĂłs[42] - [43]. Cela poussa le sultan Ă reporter son attaque prĂ©vue sur Eger, portant au lieu son attention sur la forteresse de Zrinski Ă SzigetvĂĄr pour l'Ă©liminer, le considĂ©rant comme une menace[42] - [43]. L'ennemi des Ottomans, le comte Nikola Ć ubiÄ Zrinski, fut l'un des plus grands propriĂ©taires terriens croates, un vĂ©tĂ©ran de la guerre de frontiĂšres et un ban du Royaume de Croatie (reprĂ©sentant royal). Le siĂšge se solda finalement par une victoire ottomane. Les deux belligĂ©rants endurĂšrent tout de mĂȘme de lourdes pertes, dont leurs commandants respectifs : Zrinski lors de l'assaut final et Soliman dans sa tente de causes naturelles[12]. Plus de 20 000 Turcs sont morts durant l'attaque et presque toute la garnison de Zrinski est anĂ©antie, surtout lors du dernier jour du siĂšge. La mort de Soliman signifia que toute avancĂ©e militaire vers Vienne serait reportĂ©e, le grand vizir devant retourner Ă Constantinople pour la succession du nouveau sultan, SĂ©lim II[12] - [44]. MĂȘme si Soliman avait survĂ©cu, son armĂ©e n'aurait pas pu accomplir beaucoup dans le peu de temps qui s'est Ă©coulĂ© entre la chute de Sziget et le dĂ©but de l'hiver[44]. |
Le siĂšge de SzigetvĂĄr. |
Adversaires de Soliman
- Louis II de Hongrie
(campagnes 1, 3) - Philippe Villiers de L'Isle-Adam (campagne 2)
- Ferdinand Ier
(campagnes 4, 5, 9, 10) - Tahmasp Ier
(campagnes 6, 11, 12) - Andrea Gritti
(campagne 7) - Pierre IV RareÈ
(campagne 8) - Maximilien II
(campagne 13)
Annexes
Articles Connexes
Notes
- ŰłÙ۱ ÙÙ Ű§ÙÙÙ, en turc ottoman, correspond aux campagnes militaires de Soliman, selon Sami FrashĂ«ri dans son livre KamĂ»s-ĂŒl Ă'lĂąm.
- Certaines sources affirment que Soliman entreprit 14 campagnes au lieu de 13, dans la mesure oĂč Soliman se prĂ©para effectivement pour une campagne contre son fils Ćehzade Bayezid en 1559, mais il y renonça lorsque Bayezid dĂ©cida de se replier en Perse.
- La sixiÚme campagne de Soliman est également nommée Iraqain (turc : Irakeyn), qui se réfÚre aux « deux Iraks » : perse et arabe.
- Suleiman mena thĂ©oriquement sa treiziĂšme campagne militaire, mais le commandant effectif des forces ottomanes sur le champ de bataille fut son grand vizir Sokollu Mehmet Pacha (SakaoÄlu (1999), p. 140â141.).
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