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Caméras Panavision

Panavision est une gamme de camĂ©ras argentiques professionnelles dont les dernières occurrences en 2004 ont reprĂ©sentĂ© le nec plus ultra du matĂ©riel de cinĂ©ma au format 35 mm. Le format 70 mm (pellicule de prise de vues large de 65 mm) est aussi prĂ©sent dans plusieurs modèles Panaflex, ainsi que les formats 16 mm et Super 16.

PANAVISION
Image associée à la caméra
Yves Montand pose à côté d'une Panavision Silent Reflex au cours du tournage de Grand Prix (1966).

Marque Panavision, usines Ă  Woodland Hills (Los Angeles)
Modèle Panavision PSR, Panavision SPSR, Panaflex : Golden, G II, XL2, Platinum, Millennium
Visée Viseur reflex
Format Format 35 mm ou Super 35 (3 perforations), Format 16 mm ou Super 16, 65 mm
Chargement Magasin coplanaire Ă  galette de 120, 300 ou 400 mètres

Histoire

Robert Gottschalk (1918-1982) et Richard Moore (1925-2009) fondent la sociĂ©tĂ© Panavision en 1953. Elle va se faire reconnaĂ®tre par la mise sur le marchĂ© des objectifs de projection Superpanatar qui permettent aux projectionnistes de n’avoir pas Ă  changer l’optique de leurs projecteurs pour passer d’un film en CinemaScope Ă  un film en format normal (actualitĂ©s, publicitĂ©s, court-mĂ©trage), et vice-versa. Le Superpanatar est modulable et le projectionniste adapte le format de projection par un rĂ©glage mĂ©canique simple d’un unique objectif. Ensuite, l’idĂ©e vient d’elle-mĂŞme d’étudier un objectif de camĂ©ra, l’Autopanatar, qui remplace les objectifs CinemaScope dont les aberrations obligent Ă  l’époque les rĂ©alisateurs Ă  se limiter Ă  des cadrages larges, les plans rapprochĂ©s dĂ©formant notamment les visages des comĂ©diens, rendant mĂŞme impossibles les gros plans, sauf recherche d’un effet grotesque. L’Autoplanar corrige ce dĂ©faut par un procĂ©dĂ© mĂ©canique et renouvelle ainsi l’esthĂ©tique des films sur Ă©cran large[1]. En 1968, c’est Alfred Mayer qui mène une Ă©tude pour crĂ©er une camĂ©ra innovante par rapport Ă  l’offre existante. Les camĂ©ras de studio, adaptĂ©es Ă  la prise de son, sont particulièrement lourdes, de 40 Ă  60 kg, ce qui ne favorise pas la tendance de l’époque au portage Ă  l’épaule. En attendant, la Panavision Silent Reflex (PSR et SPSR – Super Panavision Silent Reflex), qui est la première production de la sociĂ©tĂ©, pèse quelque 40 kg et ne doit son succès qu’aux objectifs Panavision qui l’équipent. En fait, elle est une simple dĂ©clinaison de la Mitchell BNC qui est dorĂ©navant hors service (les Mitchell pèsent plus de 50 kg) et dont la sociĂ©tĂ© Panavision rachète les droits Ă  Metro-Goldwyn-Mayer[2]. Elle est intitulĂ©e Ă©galement R-200 en rĂ©fĂ©rence Ă  son obturateur Ă  disque mobile qui peut ouvrir Ă  200°. Les camĂ©ras portables, du type Arriflex 35 ou CamĂ©flex 35, sont facilement dĂ©plaçables mais elles produisent un bruit de fonctionnement consĂ©quent qui empĂŞche toute prise de son sur le vif (Ă€ bout de souffle, par exemple, est entièrement postsynchronisĂ©[3]).

Panaflex LightWeight installée sur une grue devant un décor virtuel (écran bleu).

Pour Alfred Mayer, la gageure est simple : crĂ©er une camĂ©ra lĂ©gère et autosilencieuse (pas besoin de la surcharger d’un blimp encombrant). Il ne lui faut pas moins de quatre ans pour concevoir la Panaflex qui rĂ©pond Ă  cette problĂ©matique. Steven Spielberg l’inaugure en 1972 pour le tournage de son premier film au cinĂ©ma, Sugarland Express (1974). La Panaflex ne pèsera jamais plus de 15 Ă  20 kg (avec la visĂ©e vidĂ©o en sus) par modèle et elle est totalement silencieuse grâce Ă  l’usage de matĂ©riaux nouveaux pour la construction de son mĂ©canisme (magnĂ©sium). Le pari rĂ©ussi va imposer la Panaflex dans le monde entier et elle va sortir sous plusieurs modèles, visant aussi bien le tournage en studio que le portage Ă  l’épaule ou au steadicam. Plus tard, un procĂ©dĂ© de portage « maison » sera d'ailleurs mis en service avec la crĂ©ation du Panaglide, système de harnais compensĂ© inspirĂ© du steadicam original, couplĂ© avec une camĂ©ra taillĂ©e pour ce dispositif : la Panaflex LightWeight, au poids infĂ©rieur Ă  10 kg, idĂ©al pour une prise de vues sur grue ou louma.

Arriflex est un collage du nom de la société Arri et du mot latin flexio qui signifie « déviation » (allusion à la visée reflex, où l’image est renvoyée, déviée, par un miroir vers l’œil du cadreur). Le nom Panaflex est construit de même, une manière de s’aligner clairement en tant que rivale de la firme allemande. Le principal et seul concurrent restera en effet Arri qui aligne du matériel aussi performant que et qui restera plus tard son adversaire n°1 quand sera venue l’ère des caméras numériques (Arri Alexa contre Millennium DXL).

Panaflex

Panaflex Golden II en configuration arrière (rear mount).
Tournage de Top Gun avec une Panaflex en configuration supra (top mount (1985).

1972 : les modèles Golden II ou XL 2 de la Panaflex acceptent le format 35 mm Ă  3 (Super 35) ou 4 perforations par photogramme. Pour cela, elles contiennent dans leur magasin coplanaire 120 Ă  300 mètres de pellicule, que l’on peut installer soit au-dessus de la camĂ©ra (top mount) ou Ă  l’arrière (rear mount), selon l’ergonomie souhaitĂ©e. Pour tous les modèles, l’entraĂ®nement intermittent du film se fait par double griffe et sa stabilisation lors de l’exposition par une double contregriffe.

La cadence de prise de vues est rĂ©glable respectivement de 4 Ă  36 images par seconde et de 3 Ă  50 images par seconde. L’obturateur s’ouvre de 45 Ă  180° pour l’une et de 45 Ă  200° pour l’autre. Le confort du cadreur est recherchĂ©, car c’est un dĂ©cideur important concernant la location de tel ou tel matĂ©riel. Le viseur reflex est muni d’un rĂ©ticule lumineux (Panaglow) dont l’intensitĂ© est rĂ©glable, ce qui est fondamental quand le tournage se fait en fort contrejour ou dans la nuit. Pour Ă©viter la gĂŞne occasionnĂ©e par la buĂ©e que l’œil de l’opĂ©rateur provoque malgrĂ© lui sur l’œilleton du viseur, celui-ci est chauffĂ© (dispositif Panaclear).

Panaflex Platinum

Platinum ouverte pour chargement.
Platinum prête à être portée à l'épaule (guidon spécial).

1986 : la série Platinum renouvelle le parc des caméras Panavision avec les mêmes caractéristiques. La société en profite pour compléter son offre par de nouveaux objectifs.

« Les optiques anamorphiques Primo Prime ont hérité de la qualité supérieure d’images des objectifs Primo sphériques en ayant été adaptées au format anamorphique, avec un ratio d'anamorphose sur pellicule de 1,25. Comme les Primo sphériques, les Primo anamorphiques délivre un haut niveau de contraste et de résolution avec des effets de flare (diffusion parasite de lumière à l’intérieur d’un objectif), d’images fantômes et de distorsion négligeables. Ces optiques possèdent un équilibre colorimétrique constant entre les différentes focales. »[4]

Panaflex Millennium

Chargement d'une Millennium.

En 1997, une nouvelle série, Millennium, est présentée, riche surtout en électronique concernant aussi bien le contrôle de la mécanique que les réglages de l’optique (télécommande en multiposte de toutes les fonctions).

Dans les années qui suivent, toutes les caméras sont harnachées de différents systèmes de contrôle et de leurs activations extérieures par télécommande. Le seul changement mécanique notable est la suppression de l’unique « débiteur denté » qui alimente en continu la partie intermittente de l’avance du film, aussi bien la pellicule provenant de la galette vierge que la pellicule exposée qui va se rembobiner dans le magasin. Il est remplacé par deux plus petits débiteurs dentés (arrivée de la pellicule vierge, retour de la pellicule exposée).

Références

  1. https://hometheaterhifi.com/volume_2_1/manufac.html, article de James Roudebush (1995), consulté le 19/04/2020.
  2. Laurent Mannoni, La Machine cinéma : de Méliès à la 3D, Paris, Lienart & La Cinémathèque française, , 307 p. (ISBN 978-2-35906-176-5), p. 268
  3. Mannoni 2016, p. 232
  4. https://panavision.fr/produits/primo-prime, consulté le 19/04/2020.

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