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Bulle (Fribourg)

Bulle (prononcé [byl] ; Bulo en patois fribourgeois[1]) est une localité et une commune suisse du canton de Fribourg, chef-lieu du district de la Gruyère. Elle est la deuxième ville la plus peuplée du canton après Fribourg.

Bulle
Bulle (Fribourg)
Vue du château de Bulle.
Blason de Bulle
Armoiries
Administration
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Canton Drapeau du canton de Fribourg Fribourg
District Gruyère
Syndic Jacques Morand (PLR)
NPA 1630 Bulle
1635 La Tour-de-TrĂŞme
No OFS 2125
DĂ©mographie
Gentilé Bullois
Population
permanente
24 412 hab. (31 dĂ©cembre 2020)
DensitĂ© 1 023 hab./km2
Langue Français
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 46° 37′ 03″ nord, 7° 03′ 29″ est
Altitude 892 m
Min. 779 m
Max. 1 226 m
Superficie 23,87 km2
Localisation
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Bulle
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Bulle
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Bulle
Liens
Site web www.bulle.ch

    L'agglomĂ©ration de Bulle a Ă©tĂ© constituĂ©e en 2007 et comprend les communes de Bulle, Morlon, Le Pâquier-Montbarry, Riaz, et Vuadens, totalisant environ 30 000 habitants[2].

    En 2004, Bulle est classée au 1er rang des villes romandes où il fait bon vivre selon une étude de l'IDHEAP et L'Hebdo. Elle parvient même au 3e rang national derrière Zoug et Zurich. Pour ce qui est du dynamisme, Bulle est également classée en bonne position des villes romandes selon une étude réalisée par le magazine Bilan datée de février 2010. Elle arrive en 4e position après Nyon, Montreux et Écublens en termes de conditions socio-économiques, créations d'emplois dans la construction et coût du logement et, enfin, revenu et stabilité sociale[3].

    GĂ©ographie

    Situation

    Bulle est situĂ©e au sud du canton de Fribourg, en bordure du plateau et des PrĂ©alpes fribourgeoises. Bulle est distante de 26 kilomètres de Fribourg, de 31 kilomètres de Vevey, de 48 kilomètres de Lausanne et de 58 kilomètres de Berne. La ville borde l'autoroute A12 (Berne-Vevey). Elle est au carrefour des routes de Vevey, de Fribourg, de la vallĂ©e de la Jogne et du Pays-d'Enhaut.

    Site

    SituĂ©e Ă  environ 750 mètres d'altitude, la ville originelle s'Ă©tend sur une butte entourĂ©e de terrains marĂ©cageux, comme en tĂ©moignent les lieux-dits aux alentours : Palud, LĂ©chère par exemple. Les quartiers modernes s'Ă©tendent de part et d'autre de cette butte, vers les contreforts de la Chia Ă  l'ouest et sur la colline de JĂ©richo Ă  l'est. Cependant, la ville de Bulle n'occupe de loin pas tout l'espace de la commune. Celle-ci couvre un territoire qui va des bords de la Sarine au pied du MolĂ©son. Le point le plus bas de la commune (au bord de la Sarine) est Ă  679 mètres d'altitude, tandis que le point le plus haut culmine Ă  1 390 mètres d'altitude, sur la colline de la Chia.

    La commune de Bulle mesure 23,87 km2[4]. 21,6 % de cette superficie correspond Ă  des surfaces d'habitat ou d'infrastructure, 46,2 % Ă  des surfaces agricoles, 31,3 % Ă  des surfaces boisĂ©es et 0,9 % Ă  des surfaces improductives[4].

    Voies de communication et transports

    Ville de carrefour, Bulle doit son développement récent à la construction de l'autoroute dans les années 1970.

    Transports urbains

    Depuis décembre 2010, Bulle dispose d'un réseau de transport en commun exploité par les Transports publics fribourgeois (TPF) ; il est constitué de trois lignes exploitées par des autobus. Le réseau est centré autour de la gare et dessert également les localités voisines de Riaz, Morlon, Vuadens et La Tour-de-Trême.

    Réseau ferroviaire et bus régionaux

    Gare ferroviaire de Bulle, en juillet 2016.

    Bulle dispose d'une gare ferroviaire avec une gare routière à proximité.

    RĂ©seau routier

    Accès par l'autoroute A12.

    La route de contournement de Bulle H189, en service depuis 2009, facilite grandement la fluidité en centre-ville ainsi que l'accès au Pâquier-Montbarry, Gruyères, et l'Intyamon.

    Population

    Gentilé et surnoms

    Les habitants de la commune se nomment les Bullois.

    lls sont surnommés les Crapauds, les Renailles et les Orgueilleux[5].

    DĂ©mographie

    Bulle compte 24 412 habitants au 31 dĂ©cembre 2020 pour une densitĂ© de population de 1 023 hab/km2[6]. Sur la pĂ©riode 2010-2019, sa population a augmentĂ© de 26,0 % (canton : 15,5 % ; Suisse : 9,4 %)[4]. Au , l’agglomĂ©ration de Bulle compte 35 189 habitants[6].

    Évolution de la population de Bulle entre 1850 et 2020[7] - [6]

    Éducation

    Les personnes qui vivent à Bulle peuvent suivre toutes leurs écoles, du niveau de l'école enfantine (voire de la garderie) jusqu'à la maturité, dans divers établissements de la place. En revanche, ils devront se rendre à Fribourg, faculté la plus proche, pour suivre des études universitaires.

    • 3 Ă©coles primaires Ă  Bulle (La CondĂ©mine et La LĂ©chère) et Ă  La Tour-de-TrĂŞme
    • 3 cycles d'orientation de la Gruyère (Bulle, la Tour-de-TrĂŞme et Riaz)
    • 1 ecole professionnelle
    • 1 gymnase (Collège du Sud)

    L’Institut de hautes études de Glion, haute école privée, possède un campus à Bulle.

    Histoire

    Blason, coupé en deux, un taureau rouge sur fond blanc en haut, un fond rouge en bas
    Armoiries de Bulle avant sa fusion avec La Tour-de-TrĂŞme.
    Photo aérienne (1954)

    On trouve quelques traces d'implantation humaine datant de la période de Hallstatt, cependant la préhistoire de la ville est mal connue. Bulle aurait été fondée avant le IXe siècle, dans l'actuel district de la Gruyère. Mais la ville, dépendant des princes évêques de Lausanne, ne faisait pas partie du Comté de Gruyère. Le premier écrit parlant de l'existence de Bulle, date de l'an 855 ; Bulle apparaît alors sous le nom de Butulum. Entre 1231 et 1239, la ville est dotée de remparts enfermant les deux rues originelles (Grand-Rue et Rue de Bouleyres) et le château est édifié quelques décennies plus tard. La ville est alors déjà une ville de marché[8]. En 1536, la ville de Bulle passe aux mains de la ville de Fribourg qui crée le bailliage de Bulle avec les autres possessions de l'évêque de Lausanne dans la région, soit Riaz, La Roche et Albeuve.

    En 1781, lors du soulèvement Chenaux parti de Bulle, Pierre-Nicolas Chenaux (1740–1781) marche en mai avec ses partisans sur Fribourg pour faire valoir des revendications sociales et économiques. Le , Pierre-Nicolas Chenaux dirige ses partisans réunis à Bulle à l’Auberge de l’Épée couronnée (aujourd’hui l’Hôtel du Cheval Blanc) et planifie un soulèvement et prévoit de prendre Fribourg[9].

    Durant toute la période de l'Ancien Régime, la ville reste confinée dans ses remparts, à l'exception du faubourg de la porte d'En-Haut (actuelle Place des Alpes).

    Bulle en 1914.

    Le 2 avril 1805, en quelques heures, la ville de Bulle est ravagée par un incendie qui détruit la quasi-totalité des bâtiments. Lors de la reconstruction, qui va durer un demi-siècle[10], une grande esplanade sera dégagée en lieu et place d'une rangée de maisons, formant l'actuelle Place du marché. En 1868, Bulle est raccordée au réseau ferré avec l'ouverture de la ligne Bulle-Romont. La ville poursuit son développement et devient la deuxième commune du canton vers 1880[8]. Son désenclavement se poursuit avec l'ouverture de la route du col du Jaun en 1882. De nouveaux quartiers sont créés le long des axes routiers (Rue de Gruyères, Rue de la Gare, Rue Victor-Tissot).

    En 1944, l'émeute de Bulle éclate : après l'arrestation par les autorités fédérales d'un boucher qui avait violé les règles de guerre sur le rationnement de la viande, jusqu'à un millier de personnes se rassemblent et harcèlent et battent les fonctionnaires bernois. Ils s'enfuient au château de Bulle et se barricadent dans la salle d'audience. Seule la protection de la police les sauve d'un mauvais sort : leurs voitures sont démolies. La presse et le gouvernement fribourgeois imputent l'incident à la « politique d'excès de pouvoir du gouvernement fédéral ». En 1945, un tribunal pénal fédéral siègeant à Fribourg condamne les 14 émeutiers accusés à de courtes peines de prison avec sursis[11].

    C'est le raccordement au rĂ©seau autoroutier en 1981 qui va provoquer une forte augmentation de la population et un essor Ă©conomique. Le cap des 10 000 habitants est franchi en 1995. De nombreux nouveaux quartiers sont crĂ©Ă©s autour du noyau ancien. En 2018, après la fusion avec La Tour-de-TrĂŞme, la ville abrite 23 739 habitants[12].

    Le , les habitants de Bulle ont accepté la fusion avec la commune de La Tour-de-Trême. Le , cette fusion est entrée en vigueur.

    Le Conseil communal comprend 3 PLR (Parti libéral-radical), 3 PSS (Parti socialiste suisse), 1 UDC (Union démocratique du centre), 1 PDC (Parti démocrate-chrétien) et un membre indépendant[13].

    Économie

    Place du Marché à Bulle.

    Bulle est longtemps dépendante du secteur de l'agriculture, et organise depuis au moins 1195[8] des foires et marchés au bétail. La ville mise ensuite également sur le tourisme et les secteurs secondaire et tertiaire[8]. Plusieurs entreprises importantes, des domaines de la construction métallique, de l'industrie pharmaceutique, de la construction de machines ou du prêt-à-porter sont présentes sur le territoire de la commune[14]. Liebherr et Yendi y possèdent notamment leur siège.

    Sa position à la croisée des routes de Fribourg, de Vevey et du Gessenay en fait un lieu de commerce privilégié, renforcé encore par la construction d'une autoroute à la fin des années 1970.

    Le groupe pharmaceutique belge UCB Pharma prĂ©voit d'investir plus de 300 millions de francs dans l'extension de son site bullois et ainsi crĂ©er 120 Ă  140 emplois qualifiĂ©s et très qualifiĂ©s d'ici 2015[15].

    Culture et patrimoine

    Monuments

    Le centre ancien possède quelques bâtiments intéressants qui ont survécu au grand incendie de 1805 :

    • L'Ă©glise Saint-Pierre-aux-Liens, reconstruite après l’incendie de la ville en 1812-1816, composĂ©e de vitraux d'Alexandre Cingria, orgues historiques d'Aloys Moser (1814-16) jouĂ©es par NarinĂ© Simonian en 2001[16] et par Felix Mendelssohn en 1822, chemin de croix de Celestino Piatti[17] ;
    • La chapelle de Notre-Dame-de-Compassion ;
    • Le cafĂ© des Halles (ancienne halle couverte) ;
    • Le Château, de style savoyard, construit dans la deuxième moitiĂ© du XIIIe siècle, siège de la prĂ©fecture.

    Lieux culturels

    • Ébullition, centre culturel ayant investi l'ancien cinĂ©ma Lux, propose des Ă©vĂ©nements principalement musicaux ;
    • Le MusĂ©e gruĂ©rien met en valeur le patrimoine de la rĂ©gion : poyas (peintures de la montĂ©e Ă  l'alpage), cloches et sonnailles, cuillères sculptĂ©es, armoires de mariage et mobilier dĂ©corĂ©, vĂŞtements, travail de la paille, objets de piĂ©tĂ© domestique. Il accorde Ă©galement une attention particulière aux images et Ă  la photographie : estampes, daguerrĂ©otypes, cartes postales, fonds photographiques locaux du XIXe et du XXe siècle, affiches et peintures.

    Manifestations

    Personnalités

    Annexes

    Bibliographie

    • Denis Buchs (dir.), L'incendie de Bulle en 1805 : Ville dĂ©truite - ville reconstruite, Bulle, MusĂ©e gruĂ©rien et Ville de Bulle, (prĂ©sentation en ligne)
    • Fabien Pasquier, Le grand incendie de Bulle de 1805 : histoire d'une catastrophe urbaine majeure (mĂ©moire de licence), Fribourg, UniversitĂ© de Fribourg,
    • Serge Kurschat, Pierre-Nicolas Chenaux : le rĂ©voltĂ© gruĂ©rien, Éditions Montsalvens, , 208 p.

    Liens externes

    Notes et références

    1. Dikchenéro dou patê gruvèrin è di j'alintoua : patê - franché = Dictionnaire du patois gruérien et des alentours : patois - français. Société des patoisants de la Gruyère, 1992. Fribourg : Fragnière)
    2. « Historique des travaux et réflexions ayant conduit au Projet d'agglomération », Mobul
    3. « Ville de Bulle : Présentation », sur www.bulle.ch
    4. « Portraits régionaux 2021: chiffres-clés de toutes les communes » Accès libre [xls], sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
    5. Paul Fehlmann, Ethniques, surnoms et sobriquets des villes et villages en Suisse romande, Haute-Savoie et alentour, dans la vallée d'Aoste et au Tessin, Genève, Jullien, , 274 p. (ISBN 2-88412-000-9), p. 20
    6. « Bilan démographique selon le niveau géographique institutionnel », sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
    7. « Évolution de la population des communes 1850-2000 » Accès libre, sur Office fédéral de la statistique, (consulté le ).
    8. Article Bulle (Fribourg) dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
    9. Serge Kurschat, Pierre-Nicolas Chenaux, le révolté gruérien, Bulle, Éditions Montsalvens, , 298 p.
    10. « musee-gruerien.ch/fr/135-lince… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
    11. Georg Kreis, « Die Aufrührer von Bulle », NZZ, (consulté le )
    12. « Population de la Ville de Bulle », sur bulle.ch (consulté le ).
    13. « CONSEIL COMMUNAL »
    14. « Bulle en ligne: Infos économiques », sur www.bulle.ch (consulté le )
    15. « Radio Télévision Suisse », sur rts.ch (consulté le ).
    16. Bach en Gruyère par Nariné
    17. Sonnerie de 8 cloches (sib2 do3 ré3 mib3 fa3 sol3 la3 sib3)
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