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Victor Tissot

Victor Tissot est un homme de lettres et de presse suisse né le [Note 1] - [1] à Fribourg et décédé le à Villebon[2] - [3]. Il a joué un rôle dans le façonnement de l'imagerie régionale gruérienne.

Victor Tissot
Biographie
Naissance
Décès
Pseudonyme
Colonel Du Pâquier
Nationalité
Domicile
Activités

Biographie

Fils de Joseph Tissot, de Cottens, notaire et juge au Tribunal de la Sarine, Victor Tissot étudie au collège Saint-Michel, à Einsiedeln et Sion, puis il fréquente les facultés de Droit de l'université de Fribourg-en-Brisgau, Tübingen, Leipzig, Vienne et Paris. À Paris, il collabore à la rédaction du dictionnaire Larousse, à la rédaction de l'encyclopédie universel des contemporains de Gustave Vapereau ainsi qu'au Courrier français de Auguste-Jean-Marie Vermorel[4].

Après une année de vie parisienne, il est nommé en 1867, professeur à l'Institut Thudichum, près de Genève. Dans le même temps, il entre à la Gazette de Lausanne (1868), où il lance, en 1871, un supplément littéraire hebdomadaire. Il est rédacteur en chef de la Gazette de Lausanne de 1870 à 1873, période de guerre où il prit parti des vaincus[5]. Plus tard, il revient à Paris (1874) où il dirige notamment l'Almanach Hachette (1893) et inaugure, en 1891, le nouveau supplément littéraire du Figaro, journal dont il sera rédacteur en chef de 1888 à 1893. À la même époque, il fonde le journal Lectures pour tous[6].

Il Ă©crit Ă©galement des rĂ©cits sur la Suisse et l'Allemagne, qui connaissent un succès considĂ©rable. Il doit sa cĂ©lĂ©britĂ© Ă  son roman Voyage au pays des milliards (la Prusse), qui fut vendu en quelques semaines Ă  50 000 exemplaires. Grand voyageur devant l'Éternel, il revient rĂ©gulièrement en Suisse ; il finit par s'installer dans la maison de Chalamala, bouffon du comte Michel, Ă  Gruyères (Suisse). Il possĂ©dait Ă©galement le chalet La Marmotte au Pâquier-Montbarry qui fut incendiĂ© en 1905[7]. De 1911 Ă  1914, il Ă©dite l'Almanach de Chalamala, virulent opuscule contre l'autoritarisme du gouvernement cantonal en place. Ă€ l'approche de son dĂ©cès, il dĂ©cide de lĂ©guer sa fortune, ses considĂ©rables collections et sa bibliothèque Ă  la ville de Bulle, dans l'optique de la crĂ©ation d'un musĂ©e.

Photographie de l’entrée du Musée gruérien actuel
L’entrée du bâtiment actuel du Musée gruérien.

L'histoire donnera suite au projet, sous la forme du Musée gruérien et de la Bibliothèque publique de Bulle, d'abord installées rue Victor-Tissot, puis relogées dans un bâtiment moderne en 1978.

Son entourage est fait des personnalités de l'époque : les peintres Joseph Reichlen (1846-1913), Auguste Baud-Bovy (1848-1899), Eugène Burnand (1850-1921), mais aussi l'écrivain Gonzague de Reynold (1880-1970), ou François-Xavier Brodard dit Jèviè, curé de La Roche et patoisant fameux. On y trouve également le Genevois Henri Naef (1889-1967), premier conservateur du Musée gruérien.

Le , la ville de Bulle inaugura un monument à la mémoire de Victor Tissot et de son fils André. Ce bloc monolithe porte l'inscription : « La ville de Bulle à Victor Tissot, homme de lettres, 1845-1917, fondateur du musée gruérien et à son fils André Tissot, médecin, 1873-1907 »[8].

Vie privée

Victor Tissot épousa une Alsacienne, Juliette Schmidt, avec qui il eut un fils André (1873), médecin mort à Paris en , à la suite d'un accident automobile[9].

Ĺ’uvres

  • Essai sur les Beaux-arts en Suisse (1869)
  • Voyage au pays des milliards (1875), qui a pour suites Les Prussiens en Allemagne (1876) et Voyage aux Pays annexĂ©s (1876).
  • Les Aventures de Gaspard van der Gomm. La Comtesse de Montretout, avec Constant AmĂ©ro, Paris, E. Dentu, 1878
  • Les Aventures de Gaspard van der Gomm. Les Mystères de Berlin, avec Constant AmĂ©ro, Paris, E. Dentu, 1879
  • Vienne et la vie viennoise (1879).
  • Voyage au pays des Tziganes (1880).
  • La Russie et les Russes. Kiev et Moscou (1884), Plon.
  • Police secrète prussienne (1884), Éditions Dentu
  • Les ContrĂ©es mystĂ©rieuses et les peuples inconnus (1884), avec Constant AmĂ©ro.
  • De Paris Ă  Berlin - Mes vacances en Allemagne. (1886).
  • Impressions de voyage (1893).
  • Les CuriositĂ©s de l'Allemagne du nord (1885).
  • Les CuriositĂ©s de l'Allemagne du sud (1885)
  • La Suisse inconnue (1888)
  • La prisonnière du Mahdi (1891), avec Georges Maldague.
  • Aventures et chasses au pays des Zoulous (1891)
  • Simone, histoire d’une jeune fille moderne (1894)

Bibliographie

  • Claude Macherel, Claude Reichler, NoĂ«l Barbe, « AltĂ©ritĂ©s montagnardes : un laboratoire de l’ethnologie », sur Laboratoire d’anthropologie et d’histoire de l’institution de la culture, (consultĂ© le )
  • Serge Rossier, « Victor Tissot (1844-1917) : Un homme d’affaires littĂ©raires », Cahiers du MusĂ©e gruĂ©rien. Revue d’histoire rĂ©gionale, Bulle, SociĂ©tĂ© des amis du MusĂ©e gruĂ©rien, no 9 « Le MusĂ©e GruĂ©rien »,‎ , p. 31-48
  • Alain Bosson, « Victor Tissot, un auteur Ă  succès dans le Paris de la Belle Époque », Cahiers du MusĂ©e gruĂ©rien. Revue d’histoire rĂ©gionale, Bulle, SociĂ©tĂ© des amis du MusĂ©e gruĂ©rien, no 9 « Le MusĂ©e GruĂ©rien »,‎ , p. 40-54
  • François Pharisa, « Victor Tissot entre succès et polĂ©miques : L'itinĂ©raire gruĂ©rien d'un homme admirĂ©, enviĂ©, incompris », Annales fribourgeoises, Fribourg, SociĂ©tĂ© d’histoire du canton de Fribourg, no 76,‎ , p. 57-68
  • Sylvie Savary, « Un flamboyant Ă©crivain-voyageur Ă  l'origine du musĂ©e gruĂ©rien », PassĂ© simple, no 59,‎ , p. 23-25.
  • Aurel Dewarrat, "La trajectoire transnationale de Victor Tissot (1844-1917) dans le système littĂ©raire francophone des annĂ©es 1860-1870", mĂ©moire de master, histoire, École normale supĂ©rieure et École nationale des Chartes, sous la direction de Blaise Wilfert, Paris, 2021, 185 p.
  • Maud Tornare, "L'Ă©crivain fribourgeois le plus vendu", La LibertĂ©, 23 avril 2022, p. 9.
  • Aurel Dewarrat, « Victor Tissot, homme de lettres, homme d'affaires », dans PassĂ© simple. Mensuel romand d'histoire et d'archĂ©ologie, n° 78, oct. 2022, pp. 1-14.

Notes et références

Notes

  1. Et non pas le 15 août 1845, comme l’affirment diverses biographies.

Références

  1. Rossier 2009, p. 31.
  2. Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Villebon, n° 16, vue 120/260.
  3. « Victor Tissot », Gazette de Lausanne,‎ , p. 2.
  4. M. C., « Notre hommage à Victor Tissot : ancien rédacteur en chef de la « Gazette » », Gazette de Lausanne,‎ , p. 3.
  5. Henri Naef, « À propos de Valbert et de Victor Tissot », Journal de Genève,‎ , p. 1-2.
  6. Henri Naef, « Le centenaire de Victor Tissot », Gazette de Lausanne,‎ , p. 3.
  7. « Le Pâquier, «La Marmotte» (villa de Vict... », sur notrehistoire.ch, (consulté le ).
  8. « Fribourg – Le monument de Victor Tissot », Journal de Genève,‎ , p. 4.
  9. « Nouvelles des cantons », Journal de Genève,‎ , p. 2.

Liens externes

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