Brugnon
Le brugnon est le fruit du brugnonier (Prunus persica var. nucipersica), une variĂ©tĂ© de pĂȘchers (Prunus persica). C'est une drupe qui se distingue des pĂȘches et pavies par sa peau sans duvet, et des pĂȘches et nectarines par son noyau adhĂ©rent. La chair du brugnon est blanche ou jaune selon les variĂ©tĂ©s. Sa peau prĂ©sente une couleur rouge-orangĂ© tirant sur le bordeaux.
Terminologie
Ătymologie
Emprunt à l'occitan prunhon[1] issu du latin vulgaire *prƫnea pour prƫna « prune »[2]. Attesté d'abord en français sous la forme brignon (1600), et enfin brugnon (1680)[3].
Brugnon et nectarine
Au milieu du XIXe siĂšcle, le terme brugnon Ă©tait utilisĂ© pour dĂ©nommer toutes les pĂȘches lisses[4]. Le mot nectarine est entrĂ© dans la langue française Ă partir de l'espagnol [5]. Le terme brugnon est alors utilisĂ© lorsque le noyau adhĂšre Ă la chair, tandis que le terme nectarine est utilisĂ© lorsque le noyau est libre[6] - [7]. En anglais et dans d'autres langues, seul le terme nectarine existe, indĂ©pendamment de l'adhĂ©rence du noyau[6].
Origine
Origine naturelle
La peau glabre du brugnon, par rapport au duvet sur la pĂȘche, est un caractĂšre issu d'un allĂšle rĂ©cessif[8]. Un brugnonier est donc un pĂȘcher dont un caractĂšre rĂ©cessif est exprimĂ©. Cet allĂšle rĂ©cessif porte d'autres caractĂšres comme la couleur, le taux en sucre, l'aciditĂ©, la densitĂ©...
Il n'est pas rare de voir un rameau de pĂȘcher donner naturellement des fruits Ă peau non duveteuse, et inversement un rameau de brugnonier donner des fruits Ă peau duveteuse ; on parle de sport. En botanique, sport est un terme anglais qui dĂ©signe la mutation spontanĂ©e d'une partie d'une plante, par exemple une fleur rouge parmi les fleurs blanches d'un arbre. Un lusus est un rameau souvent issu dâune telle mutation.
En remarquant ces mutations spontanĂ©es, Charles Darwin a proposĂ© comme thĂ©orie une sĂ©lection naturelle de la peau duveteuse de la pĂȘche, qui protĂšgerait le fruit des insectes.
La sĂ©lection naturelle et le caractĂšre dominant de la pĂȘche auraient donc privilĂ©giĂ© l'augmentation du nombre de pĂȘchers sur les brugnoniers, jusqu'Ă l'utilisation Ă grande Ă©chelle de la sĂ©lection artificielle, les horticulteurs ayant sĂ©lectionnĂ©s le caractĂšre mosaĂŻque des pĂȘchers[9].
Origine géographique
Le brugnon Ă©tant, par rapport Ă la pĂȘche, un simple caractĂšre rĂ©cessif, il y eut des brugnons oĂč il y eut des pĂȘches. Comme la pĂȘche, le brugnon provient donc de Chine. Ils furent importĂ©s en Europe au Ier siĂšcle av. J.-C..
Consommation
Le brugnon est rĂ©coltĂ© de juillet Ă septembre. Il est riche en vitamines A et C, en bĂȘta-carotĂšne et en potassium[10]. Il n'est pas nĂ©cessaire de le peler avant de le consommer.
Il est dangereux de consommer l'amande du noyau, qui contient de l'acide cyanhydrique, trĂšs toxique.
En 2008 , la France est le 4e producteur européen (12 %) derriÚre l'Italie (38 %), l'Espagne (27 %) et la GrÚce (19 %). En 2008, 96 % de la production française vient des trois régions : Languedoc-Roussillon (46 %), Provence-Alpes-CÎtes-d'Azur (31 %) et RhÎne-Alpes (19 %)[11].
Notes et références
- « Prugnoun ⹠Tresor dóu Felibrige - Dictionnaire provençal-français », sur lexilogos.com (consulté le ).
- CNRTL brugnon
- Vocabulaire général de la littérature française du XXe siÚcle. Thomas Spitters. 2007
- Revue Horticole, M.J.A. Barral, 1860
- Voyage autour du monde, entrepris par ordre du roi. Tome deuxiĂšme - TroisiĂšme partie. Louis de Freycinet. 1839.
- Glossaire de l'agriculture: anglais/français, OECD Publishing, 1999.
- Bulletins d'arboriculture, de floriculture et de culture potagĂšre. Cercle d'arboriculture de Belgique. 1904
- Oregon State University
- Jean-Baptiste Veyrieras, « Chaque arbre cache une forĂȘt ! », sur science-et-vie.com,
- Easy French Cook
- MinistÚre de l'Alimentation de l'Agriculture et de la PÚche. Agreste Conjoncture. Numéro 4, Août 2009.