Brucheville

Le nom de la localité est attesté sous les formes Buschervilla au XI^e siècle, Buschiervilla vers 1165 et Buchierville en 1409[4].

Si le deuxième élément correspond clairement à l'ancien français ville dans son sens originel de « domaine rural » issu du latin villa rustica, l'élément Bruche- est plus discuté. Albert Dauzat et Charles Rostaing proposent l'hypothèse du germanique brucca, « pont »[5], tandis qu'Ernest Nègre y décèle le bas latin boscarius, « bûcheron », qui aurait engendré un anthroponyme lié à ce lieu puis aurait subi l'attraction de bruche, insecte nuisible[4]. René Lepelley, quant à lui, évoque l'anthroponyme Boschier[6].

Le gentilé est Bruchevillais.

Dans la première moitié du XII^e siècle, la paroisse relevait de l'honneur de Bricquebec[7].

Le 14 juin 2018, le conseil municipal de Carentan les Marais a voté l’intégration de la commune de Brucheville à la commune nouvelle, qui prendra effet à partir du 1^er janvier 2019[8].

La mairie annexe.

Le conseil municipal était composé de onze membres dont le maire et un adjoint[10].

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du 1^er janvier 2009, les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[13] - [Note 2].

En 2019, la commune comptait 138 habitants, en diminution de −4,83 % par rapport à 2014 (Manche : 0,44 %, France hors Mayotte : 2,49 %). Brucheville a compté jusqu'à 468 habitants en 1806.

Histogramme de l'évolution démographique

La commune se situe dans la zone géographique des appellations d'origine protégée (AOP) Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny[16].

• L'église Saint-Hilaire (XII^e, XIV^e – XVIII^e siècles)[17] dont le clocher-tour du XII^e siècle est classé au titre des monuments historiques depuis le 15 juin 1954, le reste de l'édifice étant inscrit[18]. La nef date des XVIII^e et XIX^e siècles, le chœur à deux travées gothiques du XIV^e siècle, une travée romane supportant le clocher-tour du XII^e siècle et le portail du XIII^e siècle. Elle abrite un maître-autel et son retable (XVII^e), un bas-relief saint Hilaire terrassant le dragon (XII^e), une chaire à prêcher (XVII^e) et un crucifix (XVI^e)[17].
• Le manoir de Brucheville appelé « le manoir des Fontaines » (XVII^e – XIX^e siècles)[17] répertorié à l'Inventaire général du patrimoine culturel[19]. Le logis est un corps de bâtiment rectangulaire ; deux tours de plan carré placées sur l'angle flanquent l'élévation antérieure.
• Le manoir de Beaucron du XVI^e siècle, avec tour carrée au centre[17], et à l'arrière porte d'entrée du XVII^e siècle.
• Le manoir de Barville du XVI^e siècle[17], remarquable pour sa belle tour carrée dans la cour et sa tour ronde à l'arrière inscrit à l'Inventaire général du patrimoine culturel[20].
• Le manoir de Bascardon, avec sa tourelle d'escalier[17].
• Le manoir de Rochefort du XVII^e siècle[17]. Ferme-manoir avec porte charretière, ancienne demeure de la famille Le Jolis de Villiers. C'est à Rochefort que naquit Guillaume Le Jolis, seigneur de Jonquay, officier des archers d'Henri IV anobli en 1595[17].
• Le manoir la Fisée du XIX^e siècle[17]. Ferme-manoir occupée par les Géorgiens durant la Seconde Guerre mondiale.
• Le manoir les Rousselières ou château de Brucheville (XVII^e siècle)[21], ancienne demeure de la famille Le Jolis de Villiers. Façade avec lucarnes à bossages sous un grand toit derrière un porche double donnant accès à la cour.
• Le manoir du Grand Néville du XVI^e siècle[17].
• La stèle à l'emplacement de la piste d'aviation A-16 utilisée par la Royal Air Force pendant la bataille de Normandie[22].
• L'ancien presbytère avec jardin remarquable[17].
• La croix de cimetière du XV^e siècle et if multiséculaire[17].
• La mairie du XVII^e siècle[17].

• 
  L'église Saint-Hilaire.
• 
  Bas-relief au-dessus du portail méridional.
• 
  Le monument aux morts.

• Famille Le Jolis de Villiers