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Brigide Daynes-Grassot

Brigide Daynes-Grassot[1], née le à Lyon 4e et morte le à Gan, est une comédienne française.

Brigide Daynes-Grassot
Portrait par Maurice Lefebvre-Lourdet dans Portraits du théâtre (1900-1913).
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  93 ans)
Gan
SĂ©pulture
Nom de naissance
Brigide Grassot
Nationalité
Activité
Enfant
Parentèle
Suzanne Daynes-Grassot (petite-fille)
Edmond Daynes (petit-fils)
Autres informations
A travaillé pour
Théâtre de la Gaîté (d)
Théâtre du Gymnase Marie-Bell (d)
Théâtre du Vaudeville (d)
Distinction
signature de Brigide Daynes-Grassot
Signature de Daynes-Grassot sur son récépissé la Légion d'honneur (1920).

Biographie

Fille de Marie Catherine Suzanne Joudon et d’Antoine Grassot, ouvrier en soie à la Croix Rousse[2], Daynes a commencé sa carrière à 12 ans, en 1844, lorsqu’une parente en tournée à l’étranger l’a emmenée en Angleterre avec elle. Elle a ensuite tenu tous les emplois. D’abord ingénue, chanteuse légère ensuite, puis travesti, jouant les Déjazet dans les villes où la troupe s’arrêtait quelques jours ou quelques semaines[3]

En 1864, sa réputation faite, on l’engage à Lille, à Marseille, à Toulouse et joue dans Gentil Bernard, le Marquis de Lauzun, Toto chez Tata. Un jour, en 1862, Napoléon III l’a fait venir au camp de Châlons, pour la féliciter[3]. Avant 1870, elle jouait depuis quelque temps aux Variétés, lorsque la guerre franco-allemande de 1870 a éclaté. Lors de la Commune, elle abandonne la capitale pour gagner, avec toute la troupe des Variétés, Rouen, où elle jouera une centaine des fois les Bibelots du diable[4], avant d’aller à Bordeaux, où elle restera 11 ans. Dans cette ville, dont elle deviendra l’idole, son talent s’assouplit encore[3]. Soubrette, elle est Dorine, ou Frosine, et le lendemain, elle joue le mélodrame. Elle incarne des rôles de caractères dans les Fourchambault, le Monde où l’on s’ennuie, le Petit Abbé,le Gamin de Paris[4] et le Petit Duc[5].

Coquelin aîné, qui venait souvent en représentations à Bordeaux, ayant remarqué qu’elle disait le vers aussi bien que la prose, la réclamait toujours comme partenaire, notamment pour jouer Chérubin dans le Mariage de Figaro. C’est avec de dernier, Dieudonné et Justine Favart qu’elle a fait, en 1882, une tournée en Russie. Le succès a été tel que peu s’en est fallu qu’elle ne se laisse tenter par un brillant engagement qui lui était offert par le Théâtre Impérial[4], mais lorsque, en 1881, Henry Luguet, le frère de Marie Laurent a quitté la direction du théâtre de Bordeaux pour celle de Déjazet, il l’a emmenée avec lui. Pour sa représentation d’adieu à Bordeaux, elle a chanté la Lisette de Béranger sous les acclamations du public[3].

À Paris, au théâtre Déjazet, elle a commencé avec la Bamboche, de Vast-Ricouard[6]. Lorsque cet établissement a fermé pour cause de travaux, elle a failli retourner en province, lorsque le théâtre des Variétés l’a engagée, avec son mari, qui devait y occuper le poste de deuxième chef d’orchestre dix-huit ans durant[4], avant de passer aux Variétés, puis au Gymnase, et enfin, en 1881, au Vaudeville, où elle connaitra la consécration suprême[3].

Après avoir débuté au Vaudeville, dans le Mariage de Paris[7], d’Edmond About et les Invalides du mariage[6], elle créera ensuite successivement les Affolés, Clara Soleil, la Flamboyante, le Conseil judiciaire, Mme Bonnivard, dans les Surprises du Divorce, la Famille Pont-Biquet[8], Bas-Bleu, Monsieur le Directeur, Manette Salomon, Au Bonheur des Dames. Elle reprendra le rôle de Mme Pont-Biquet, créé par elle, et créera Madame Gomery dans Villa Gaby[6]..

Après ses dĂ©buts Ă©clatants dans Un mariage de Paris, la presse entière a consacrĂ© de nombreux et Ă©logieux articles Ă  la duègne qui avait su composer remarquablement son personnage[4]. Ayant acceptĂ© de jouer les duègnes, elle en fait « les Daynes-Grassot »[3]. Son secret, son procĂ©dĂ©, Ă©tait de ne pas en avoir : « Vivre un rĂ´le Â», mais pour les vivre, elle renouvelait son effort devant chaque crĂ©ation nouvelle en dĂ©daignant l’expĂ©rience acquise. Connue pour ĂŞtre très consciencieuse, nulle n’est venue avec plus d’exactitude aux rĂ©pĂ©titions, nulle n’a aimĂ© davantage son mĂ©tier. Ainsi, une fois, alors que les couturières de la Belle Aventure venaient de se terminer et qu’on voulait rassembler les artistes devant l’objectif du photographe, et quelqu’un l’a priĂ©e de rentrer en scène, « rien qu’une minute Â». Elle est venue et, docile : « Quel acte reprend-on ? Â» Il Ă©tait deux heures et demie du matin. Elle avait quatre-vingt-huit ans[3].

DĂ©crite comme simple, patiente, modeste[3], affectueusement appelĂ©e « grand-mère » par ceux qui l’entouraient, elle pouvait ĂŞtre tour Ă  tour follement amusante ou incomparablement Ă©mouvante, empoignant son public jusqu’au fou rire ou jusqu’aux larmes. cette artiste au corps frĂŞle et menu produisait toujours un maximum d’effet avec un minimum de moyens d’exĂ©cution. Travailleuse infatigable, elle a marquĂ© d’un cachet de vĂ©ritĂ© et d’originalitĂ©, tous les rĂ´les qui lui ont Ă©tĂ© confiĂ©s[4]. Pour ses adieux au théâtre, son « jubilĂ© Â», Ă  quatre-vingt-neuf ans, son dernier rĂ´le a Ă©tĂ© celui de Madame Pernelle dans Tartuffe. Elle aura jouĂ© pendant soixante-dix-sept ans[3].

Deux ans avant sa mort, elle s’était retirée, avec sa famille, dans sa villa de Gan, où elle succomba à une attaque de bronchite[9]. Elle avait épousé le musicien et chef d’orchestre, Edmond Arthur Daynes[10], dont elle a eu le peintre Victor-Jean Daynes[11], lui-même père de Suzanne Daynes-Grassot et d’Edmond Daynes, de la même profession[12].

Carrière

  • Gentil Bernard.
  • Le Marquis de Lauzun, 1863.
  • Les Bibelots du diable.
  • Toto chez Tata.
  • Les Fourchambault.
  • Le Monde oĂą l’on s’ennuie.
  • Le Petit AbbĂ©.
  • Le Gamin de Paris.
  • La Bamboche théâtre DĂ©jazet.
  • La Famille Pont-Biquet.
  • Le Conseil judiciaire.
  • Les Surprises du divorce.
  • Monsieur le directeur.
  • Le Bonheur des dames.
  • La Carrière.
  • Le Petit Duc.
  • Rosine.
  • Jalouse.
  • Zaza.
  • Germinie Lacerteux.
  • Le Faubourg.
  • Le Bon Juge.
  • La Course du flambeau.
  • Yvette.
  • L’Espionne.
  • LĂ©onie est en avance.
  • Le Greluchon.
  • L’Aigrette.
  • La Robe rouge.
  • Bas bleu.
  • Monsieur le Directeur.
  • Clara Soleil.
  • La Flamboyante.
  • Au Bonheur des Dames.
  • Les AffolĂ©s.
  • Manette Salomon.
  • Villa Gaby.
  • La Belle Aventure.
  • L’ArlĂ©sienne.
  • Fleurs d’oranger.
  • Tartuffe.

Notes et références

  1. On trouve souvent son prĂ©nom orthographiĂ© « Brigitte Â», voire « Brigitte-Corinne Â», y compris Ă  la BnF, mais les documents officiels, tels que son extrait d’acte de naissance op. cit. ou l’acte de mariage de son fils op. cit., sont formels : son prĂ©nom est « Brigide Â».
  2. Archives nationales, « Dossier : LH/676/8 », sur Base Léonore (consulté le ).
  3. Maxime Girard, « Au jour le jour : Daynes-Grassot », Le Figaro, no 319,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  4. Pierre Le Vassor (Avec cinq photographies de la comédienne), « La Carrière de « grand’mère » : Madame Daynes-Grassot, chanteuse légère, soubrette-Déjazet, duègne comique et dramatique », Comœdia, Paris, vol. 8, no 2409,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  5. « Petite Chronique », Le Monde artiste, Paris, vol. 18, no 38,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. « Mme Daynes-Grassot », Le Photo-programme, Paris, vol. 2, no 12,‎ , p. 13 (lire en ligne, consulté le ).
  7. « Programme des théâtres et concerts », Officiel-artiste, Paris, vol. 2, no 165,‎ , p. 4 (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Au palais-royal », Comœdia, Paris, vol. 2, no 341,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  9. « Informations », Le Peuple, Paris, vol. 6, no 1982,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. Archives de Paris 3e, « Acte de mariage de Jean Victor Daynes no 710, année 1905 (page 7/31) », sur Archives de Paris (consulté le ).
  11. René Édouard-Joseph, « Daynes, Victor Jean », Dictionnaire biographique des artistes contemporains, Paris, Art & Édition, vol. 1, A-E,‎ , p. 359-60.
  12. Emmanuel Bénézit, « Daynes », Bénézit, Gründ, vol. 4,‎ , p. 311.

Liens externes

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