Justine Favart
Marie Justine Benoîte Favart, née Duronceray, et dite Mlle Chantilly à ses débuts sur scène, et, après son mariage, Justine Favart ou tout simplement Mme Favart, est une danseuse, actrice, artiste lyrique et dramaturge française, née le à Avignon et morte le à Paris.
Naissance | |
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Décès |
(Ă 44 ans) Paris |
Nom de naissance |
Marie Justine Benoîte Duronceray |
Pseudonymes |
Mademoiselle Chantilly, Madame Favart, Melle Chantilly |
Activités | |
Conjoint |
Charles-Simon Favart (Ă partir de ) |
Enfant |
Biographie
Marie Justine Benoîte Duronceray est la fille de Perrette Claudine Bied[1] et d'André René Duronceray, tous deux musiciens du roi de Pologne Stanislas Leszczynski. Justine Duronceray reçut une éducation soignée sous la protection de ce prince, apprenant la danse, la musique et la littérature.
En 1744, à la suite de sa mère qui avait obtenu un congé du roi Stanislas pour aller à Paris, elle parut à la foire Saint-Laurent de Paris sous le nom de Mlle Chantilly, première danseuse du roi de Pologne, débutant dans le rôle de Laurence dans une pièce intitulée Les Fêtes publiques, à l'occasion du premier mariage du dauphin, dans lequel elle remporta beaucoup de succès[2].
C'est là qu'elle rencontra Charles-Simon Favart, alors directeur de l'Opéra-Comique. Ce théâtre avait été supprimé en , car son succès inquiétait la Comédie-Française. Pour remplir les engagements pris à l'égard des acteurs, Favart obtint en compensation la permission de jouer un spectacle pantomime à la foire Saint-Laurent. Mlle Chantilly et Mlle Gobé dansèrent à cette occasion une pantomime en un acte, Les Vendanges de Tempé, dont elles assurèrent le succès[3].
Favart et Mlle Chantilly se marièrent le [4]. Favart fut chargé, de 1746 à 1748, de constituer une nouvelle troupe au théâtre de la Monnaie de Bruxelles. Sa femme y connut un vif succès, dansant dans plusieurs opéras-comiques composés par son mari, notamment Les Nymphes de Diane (1747), Cythère assiégée et Acajou (1748).
Le couple fut engagé par le maréchal Maurice de Saxe pour diriger la troupe ambulante de comédiens dont il se faisait suivre aux armées afin de soutenir le moral de ses troupes[5] -
Cédant aux avances du maréchal, elle fut libérée et amenée en toute discrétion au château de Chambord, que Maurice de Saxe avait reçu en cadeau de Louis XV pour ses bons et loyaux services. Les deux lettres de cachet furent révoquées et, à la mort du maréchal en 1750, les Favart purent retourner à Paris. Elle y abandonna la danse et débuta comme actrice à la Comédie-Italienne le [8]. Sa carrière théâtrale fut une suite de succès, non seulement dans les œuvres de son mari, mais aussi dans tout le répertoire des opéras-comiques de l'époque.
Dans l'édition en dix volumes des œuvres du couple Favart, paru en 1763-1772 chez Duchesne (Paris), le tome V est consacré de façon exclusive aux œuvres dramatiques de Marie Justine Favart. Il s’agit des pièces suivantes :
- Les amours de Bastien et Bastienne, parodie du Devin de village (1753) ;
- La feste d’amour, ou Lucas et Colinette, petite pièce en vers et en un acte (1754) ;
- Les ensorcelés, ou Jeannot et Jeannette, parodie des Surprises de l’amour (1757) ;
- La fille mal gardée, ou Le pédant amoureux, parodie de la Provençale (1758) ;
- La fortune au village, parodie d’Églée (1760) ;
- Annette et Lubin, comédie en un acte et en vers (1762)[9].
Selon son mari :
« Une gaieté franche et naturelle rendait son jeu agréable et piquant : elle n’eut point de modèles, et en servit. Propre à tous les caractères, elle les rendait avec une vérité surprenante. Soubrettes, amoureuses, paysannes, rôles naïfs, rôles de caractère, tout lui devenait propre ; en un mot, elle se multipliait à l’infini, et l’on était étonné de lui voir jouer, le même jour, dans quatre pièces différentes, des rôles entièrement opposés […] elle imitait si parfaitement les différents idiomes et dialectes, que les personnes dont elle empruntait l’accent la croyaient leur compatriote. »
Elle fut la première à adapter son costume aux personnages qu’elle interprétait[alpha 1].
Tombée malade en , elle mourut le [10], âgée de 44 ans. Son mari, de dix-sept ans son aîné, lui survécut vingt ans.
Hommages
Les époux Favart ont donné leur nom à la seconde dénomination du théâtre national de l'Opéra-Comique à Paris, également nommé « salle Favart » mais aussi à une pièce du château de Chambord.
Notes et références
Notes
- Auparavant, on n’hésitait pas à interpréter une soubrette ou une paysanne en grande robe à paniers.
Références
- « Article dédié », Musica Antiqua, Filharmonia,‎ , p. 256.
- Arsène Houssaye, Princesses de comédie et déesses d'opéra : portraits, camées, profils, silhouettes, Paris, H. Plon, , vi, 452, p. 184.
- Isabelle Martin, Le Théâtre de la foire : des tréteaux aux boulevards, Oxford, Voltaire Foundation, , xix, 385 (ISBN 978-0-7294-0797-7), p. 377.
- Font 1894, p. 127.
- Gaston Maugras, Les Demoiselles de Verrières, Paris, Calmann-Lévy, , 276 p. (lire en ligne), chap. II (« Le maréchal de Saxe et sa troupe de comédie »), p. 30.
-
XXII -6" class="mw-reference-text">Charles-Simon Favart 1808, p. XXII. - Font 1894, p. 128-138.
- Font 1894, p. 137.
- Edition critique (avec préface en français, anglais et allemand): Justine Favart, Adolphe Blaise, Annette et Lubin. Comédie en un acte en vers, mêlée d’ariettes et de vaudevilles, edited by Andreas Münzmay in cooperation with OPERA, supervising editor Janine Droese, Kassel: Bärenreiter, 2016 (= OPERA – Spektrum des europäischen Musiktheaters in Einzeleditionen. Historisch-kritische Hybridausgaben 2).
- Font 1894, p. 174.
Bibliographie
- Charles-Simon Favart, Mémoires et correspondance : littéraires, dramatiques et anecdotiques, vol. I, Paris, éditions Léopold Collin, , 382 p. (lire en ligne).
- Auguste Font, Favart. L'opéra-comique et la comédie-vaudeville aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, Fischbacher, , 355 p., in-8°.
Liens externes
- Ressources relatives Ă la musique :
- Ressources relatives au spectacle :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :