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Bonite (Q19)

La Bonite (numéro de coque Q19) était un des premiers sous-marins construits pour la marine française au début du XXe siècle. Le sous-marin était du type Romazzotti, et faisait partie de la classe Naïade. La Bonite a été désarmée juste avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale.

Bonite
illustration de Bonite (Q19)
La Bonite photographiée lors d’un exercice dans la rade de Toulon

Type Sous-marin
Classe Classe NaĂŻade
Histoire
A servi dans Marine nationale
Chantier naval Arsenal de Toulon Drapeau de la France France
Lancement 4 février 1904
Commission 27 février 1905
Statut condamné le 27 mars 1914, désarmé le 21 mai 1914 et vendu à Toulon pour la démolition le 14 avril 1920
Équipage
Équipage 11 matelots, 2 officiers
Caractéristiques techniques
Longueur 23,76 m
MaĂ®tre-bau 2,26 m
Tirant d'eau 2,62 m
DĂ©placement 1 490 tonnes en surface
1 740 tonnes en plongĂ©e
Propulsion
Puissance 52 ch (thermique)
92 ch (Ă©lectrique)[1]
Vitesse 7,2 nĹ“uds en surface
5,98 nĹ“uds en plongĂ©e
Profondeur 30 m
Caractéristiques militaires
Armement 2 torpilles de 450 mm mm
Carrière
Port d'attache Toulon
Indicatif Q19

Conception

La Bonite a été commandée par la Marine nationale française dans le cadre de son programme de construction de 1900, appartenant à une classe de vingt sous-marins. Elle a été conçue par Gaston Romazzotti, un des premiers ingénieurs sous-marins français et le directeur de l’arsenal de Cherbourg. Elle était à simple coque, à double propulsion, et construite en bronze Roma, un alliage de cuivre conçu par Romazzotti.

Historique

La Bonite est construite à Toulon[2], où elle est lancé le 4 février[3] (ou 6 février selon d’autres sources[4]) 1904 et admise au service actif le 27 février 1905[3]'[4]'[5].

Classés « torpilleurs sous-marins » selon l'appellation de l'époque[4]'[5], ces submersibles sont spécialement conçus pour la garde des rades et des ports[2], et les Naïade ont servi de 1905 à 1914 à Toulon, La Pallice, Dunkerque, Bizerte et Saïgon[3]. La Bonite est intégrée en 1910 à la Flottille de sous-marins de la Méditerranée. Ce sous-marin, comme la plupart de ceux de son type, est surtout connu pour ses nombreux abordages de bâtiments amis[5].

La carrière de la Bonite est en effet émaillée d’accidents :

  • Le 16 janvier 1906, Ă  la suite d'une erreur de transmission de l’ordre de « marche avant » Ă  la salle des machines, la Bonite heurte le quai d’amarrage. Ses ailerons et son hĂ©lice sont mis hors service.
  • Le 5 fĂ©vrier 1906, lors d’un exercice d’attaque sous-marine au large des ĂŽles d'Hyères, la Bonite entre en collision avec le cuirassĂ© Suffren, le vaisseau amiral de l’Escadre de la MĂ©diterranĂ©e. Ă€ la suite d'une erreur de position, le sous-marin fait surface Ă  30 mètres du cuirassĂ©, et le choc a lieu Ă  7 mètres d’immersion. Il n’y a heureusement aucune victime Ă  dĂ©plorer, mais les deux navires subissent de gros dĂ©gâts, et la Bonite est obligĂ©e de larguer ses plombs de sĂ©curitĂ©.
  • Le 11 mai 1906, la Bonite heurte l’extrĂ©mitĂ© sud de la grande jetĂ©e de Toulon alors qu’elle rentre dans la rade en plongĂ©e. Ceci impose le remplacement de l’étrave, et du gouvernail qui est faussĂ©.
  • Le 28 juin 1907, Ă  l'aide d'un ponton grue, il est procĂ©dĂ© Ă  un essai sur la Bonite d’immersion profonde, Ă  90 mètres. Les rĂ©sultats sont jugĂ©s satisfaisants, il n’apparaĂ®t sur la Bonite qu’une dĂ©formation de la coque de 1 millimètre.
  • Le 5 juillet 1907, lors d’un essai d’étanchĂ©itĂ©, la Bonite coule au bassin, car une vanne de la coque Ă©tait restĂ©e ouverte. Il n’y a heureusement pas de victime. Le sous-marin est renflouĂ©.
  • Le 22 novembre 1907, lors d’un exercice au large de Toulon, Ă  la suite d'une erreur de position, la Bonite aborde accidentellement en plongĂ©e le sous-marin Souffleur. Il y a des dĂ©gâts importants sur les deux sous-marins. Alors que le Souffleur Ă©tait stoppĂ© et que l’équipage examinait les avaries du premier abordage, la Bonite, devenue incontrĂ´lable en raison des dĂ©gâts subis, aborde une seconde fois le Souffleur.
  • Le 4 novembre 1910, la Bonite heurte en plongĂ©e le sous-marin Alose. Il n’y a que des dĂ©gâts lĂ©gers sur les deux navires[3].

La Bonite est condamnée le 27 mars 1914[3]'[4], désarmée le 21 mai 1914[3]'[5] et vendue à Toulon pour la démolition le 14 avril 1920[3]'[4], pour la somme de 351 964 francs[4].

Notes et références

  1. Descriptif des sous-marins de la classe Naïade sur un site consacré à Arthur Krebs, associé de Panhard & Levassor
  2. « Sous-Marins à Saïgon 1906 », sur La Marcophilie navale, (consulté le ).
  3. « Torpilleur Sous-marin 1900 Classe NAÏADE », sur AGASM, (consulté le ).
  4. « Les bâtiments ayant porté le nom de Bonite », sur Net Marine (consulté le ).
  5. Capitaine Patrick, « * BONITE (1905/1914) * », sur Marines de Guerre et Poste Navale (consulté le ).

Bibliographie

  • Robert Gardiner et Randal Gray, Conway’s All the World’s Fighting Ships 1906-1921, vol. 2, Conway Maritime Press, , 439 p. (ISBN 085177-245-5, EAN 9780851772455).
  • Stephen S. Roberts, French Warships in the Age of Steam 1859-1914: Design, Construction, Careers and Fates, Barnsley, UK, Seaforth Publishing, (ISBN 978-1-5267-4533-0) .
  • DCN Cherbourg, 100 ans de sous-marins Ă  Cherbourg : 1899-1999 : 1899-1999 : un siècle de construction navale, Cherbourg, DCN, , 10 p..
  • LV Jean-Michel Roche, Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert Ă  nos jours, vol. Tome II, 1870-2006, Millau, Rezotel-Maury, .
  • GĂ©rard Garier, L'odyssĂ©e technique et humaine du sous-marin en France, vol. 1 Du plongeur (1863) au GuĂŞpe (1904), Rennes, Marines Ă©ditions, , 244 p. (ISBN 2-909675-34-3, EAN 978-2-909675-19-0).

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Voir aussi

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