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Bombardiere (destroyer)

Le Bombardiere (fanion « BR ») était un destroyer italien de la classe Soldati lancé en 1942 pour la Marine royale italienne (en italien : Regia Marina).

Bombardiere
illustration de Bombardiere (destroyer)
Le destroyer Bombardiere en navigation en 1942.

Type Destroyer
Classe Soldati 2e série
Histoire
A servi dans Regia Marina
Commanditaire Drapeau du Royaume d'Italie Royaume d'Italie
Constructeur Cantieri Navali Riuniti (CNR)
Chantier naval Cantiere navale di Ancona - AncĂ´ne - Italie
Quille posée 7 octobre 1940
Lancement 23 mars 1942
Commission 15 juillet 1942
Statut Torpillé et coulé par le sous-marin HMS United (P44) le 17 janvier 1943.
Équipage
Équipage 13 officiers, 202 sous-officiers et marins.
Caractéristiques techniques
Longueur 106,7 mètres
Maître-bau 10,2 mètres
Tirant d'eau 4,35 mètres
DĂ©placement 1 850 tonnes en standard
2 460 tonnes en pleine charge
Propulsion 3 chaudières
2 turbines Ă  vapeur
2 hélices
Puissance 50 000 cv (36 800 kW)
Vitesse 39 nœuds (72,2 km/h)
Caractéristiques militaires
Armement 4 canons Ansaldo 120/50 Mod. 1926
1 canon da 120/15 mm
8 mitrailleuses de 20 mm Breda Model 1935
6 tubes lance-torpilles de 533 mm
2 lanceurs de charges de profondeurs (34 bombes)
2 trémies pour les charges de profondeur
capacité de transport et de pose de 64 mines
Rayon d'action 2 200 milles nautiques Ă  20 nĹ“uds
Carrière
Indicatif BR

Conception et description

Les destroyers de la classe Soldati étaient des versions légèrement améliorées de la classe précédente Oriani[1]. Ils avaient une longueur entre perpendiculaires de 101,6 mètres[2] et une longueur hors tout de 106,7 mètres. Les navires avaient une largeur de 10,15 mètres et un tirant d'eau moyen de 3,15 mètres et de 4,3 mètres à pleine charge[3]. Les Soldatis déplaçaient 1 830-1 850 tonnes métriques à charge normale, et 2 450-2 550 tonnes métriques à pleine charge[4]. Leur effectif en temps de guerre était de 206 officiers et hommes de troupe[2].

Le Bombardiere était propulsé par deux turbines à vapeur à engrenages Belluzzo/Parsons, chacune entraînant un arbre d'hélice à l'aide de la vapeur fournie par trois chaudières Yarrow[2]. Conçus pour une puissance maximale de 48 000 chevaux-vapeur (36 000 kW) et une vitesse de 34-35 nœuds (63-65 km/h) en service, les navires de la classe Soldati ont atteint des vitesses de 39-40 nœuds (72-74 km/h) pendant leurs essais en mer alors qu'ils étaient légèrement chargés. Ils transportaient suffisamment de fuel pour avoir une autonomie de 2 340 milles nautiques (4 330 km) à une vitesse de 14 nœuds (26 km/h) et de 682 milles nautiques (1 263 km) à une vitesse de 34 nœuds (63 km/h)[4].

La batterie principale du Bombardiere était composée de quatre canons de 120 millimètres de calibre 50 dans deux tourelles jumelées, une à l'avant et une à l'arrière de la superstructure. Sur une plate-forme au milieu du navire se trouvait un canon à obus en étoile de 120 millimètres de 15 calibres[5]. La défense antiaérienne des "Soldati" était assurée par huit canons Breda modèle 1935 de 20 millimètres[4]. Les navires étaient équipés de six tubes lance-torpilles de 533 millimètres dans deux supports triples au milieu du navire. Bien qu'ils ne soient pas dotés d'un système de sonar pour la lutte anti-sous-marine, ils sont équipés d'une paire de lanceurs de grenades sous-marines. Les navires pouvaient transporter 48 mines[2].

Construction et mise en service

Le Bombardiere est construit par le chantier naval Cantiere navale di Ancona, basé à Ancône en Italie, et mis sur cale le 7 octobre 1940. Il est lancé le 23 mars 1942 et est achevé et mis en service le 15 juillet 1942. Il est commissionné le même jour dans la Regia Marina.

Histoire du service

Une fois opérationnel, le Bombardiere est affecté à des missions d'escorte sur les routes de la Méditerranée orientale[6], puis sur celles de la Tunisie, effectuant un service assez court. Pendant toute la période où l'unité est opérationnelle - de juillet 1942 au naufrage - elle est commandée par le Capitaine de frégate (capitano di fregata) Giuseppe Moschini[7].

Le 18 novembre 1942, il escorte à Bizerte, avec son navire-jumeau (sister ship) Legionario et le torpilleur moderne Groppo, les transports de troupes Puccini et Viminale. Le convoi arrive à destination sans encombre malgré les attaques des sous-marins britanniques au large du Cap San Vito[8].

De retour en Italie, l'unité escorte de Bizerte à Naples les grands et modernes navires à moteur Monginevro et Sestriere ainsi que les navires-jumeaux Legionario et Velite, mais à 15h04 le 21 novembre, à environ 18 milles nautiques (34 km) au sud-ouest d'Ischia, le Velite est touché et immobilisé par une torpille : le Bombardiere prend en remorque le navire endommagé et le remorque jusqu'à Naples[8].

Le 17 janvier 1943, il appareille de Bizerte pour escorter, avec le Legionario, le navire Ă  moteur Mario Roselli Ă  Palerme[9] - [10]. Ă€ 17h30, peu après le coucher du soleil, alors que la Sicile est dĂ©jĂ  en vue, l'Ă©quipage aperçoit le sillage d'une torpille lancĂ©e par le sous-marin britannique HMS United (P44). Le Bombardiere tente de virer Ă  tribord pour Ă©viter la torpille, mais il est touchĂ© Ă  la hauteur du pont. L'explosion dĂ©truit le pont, en projette une partie Ă  la mer, et fait Ă©clater les chaudières, brisant le navire en deux[9] - [10]. La section arrière coule presque immĂ©diatement, Ă  17h25, Ă  la position gĂ©ographique de 38° 15′ N, 11° 43′ E (24-26 milles nautiques (44-48 km )au nord-ouest de Marettimo), la proue coule quelques minutes plus tard[6] - [10] - [11]. Le commandant Moschini (nĂ© Ă  Sant'Elpidio a Mare, province d'Ascoli, le 17 juin 1903) a libĂ©rĂ© le timonier coincĂ© dans l'Ă©pave et l'a jetĂ© Ă  l'eau, avant de disparaĂ®tre avec le navire[9]. Sa mĂ©moire a Ă©tĂ© rĂ©compensĂ©e par la mĂ©daille d'or de la valeur militaire[7]. Le Legionario, sans s'arrĂŞter, a simplement jetĂ© les radeaux de sauvetage qu'il a Ă  bord aux survivants du destroyer[9]. Parmi ceux qui sont morts avant l'arrivĂ©e des sauveteurs se trouve le chef mĂ©canicien, le capitaine des ingĂ©nieurs de la marine Eugenio Amatruda, qui, grièvement blessĂ©, Ă©tait montĂ© sur un radeau après avoir fait de son mieux pour sauver ses hommes (il a reçu la mĂ©daille d'argent de la valeur militaire)[12].

D'autres unités envoyées de Palerme ont sauvé 49 hommes du Bombardiere, la plupart blessés ou en état d'hypothermie[9]. Le commandant Moschini, 7 officiers et 167 sous-officiers et marins ont disparu en mer[9].

Commandement

Commandants
Commandant en second
  • Capitaine de corvette (Capitano di corvetta ) Giulio Contreas (nĂ© Ă  Formia le 25 novembre 1910) (15 juillet 1942 - 17 janvier 1943)

Notes et références

  1. Brescia, p. 127
  2. Gardiner & Chesneau, p. 300
  3. Whitley, p. 169
  4. Brescia, p. 128
  5. Fraccaroli, p. 55
  6. Trentoincina
  7. Marina Militare<
  8. Giorgio Giorgerini, La guerra italiana sul mare. La Marina tra vittoria e sconfitta 1940-1943, pp. 542-543
  9. Gianni Rocca, Fucilate gli ammiragli. La tragedia della Marina italiana nella seconda guerra mondiale, p. 273
  10. Le Operazioni Navali nel Mediterraneo
  11. Ct classe Soldati
  12. KR 40-43: cronache di guerra Di Giulio Grilletta

Voir aussi

Bibliographie

  • Maurizio Brescia, Mussolini's Navy: A Reference Guide to the Regina Marina 1930–45, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 978-1-59114-544-8)
  • Aldo Fraccaroli, Italian Warships of World War II, Shepperton, UK, Ian Allan, (ISBN 0-7110-0002-6)
  • Robert Gardiner et Roger Chesneau, Conway's All The World's Fighting Ships 1922–1946, London, Conway Maritime Press, (ISBN 0-85177-146-7)
  • Robert Gardiner et Stephen Chumbley, Conway's All The World's Fighting Ships 1947–1995, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 1-55750-132-7)
  • JĂĽrgen Rohwer, Chronology of the War at Sea 1939–1945: The Naval History of World War Two, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, , Third Revised Ă©d. (ISBN 1-59114-119-2)
  • M. J. Whitley, Destroyers of World War 2: An International Encyclopedia, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 1-85409-521-8)
  • (it) Giorgio Giorgerini, La guerra italiana sul mare. La Marina tra vittoria e sconfitta, 1940-1943, Mondadori, 2002, (ISBN 978-88-04-50150-3).

Liens externes


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