Blénod-lès-Toul
Blénod-lès-Toul est une commune française située dans le département de Meurthe-et-Moselle et la région Grand Est.
Blénod-lès-Toul | |
Tombeau de Hugues des Hazards dans l'église Saint-Médard. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Meurthe-et-Moselle |
Arrondissement | Toul |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays de Colombey et du Sud Toulois |
Maire Mandat |
Jean-Louis Olaïzola 2020-2026 |
Code postal | 54113 |
Code commune | 54080 |
Démographie | |
Gentilé | Béléniens [1] |
Population municipale |
1 031 hab. (2020 ) |
Densité | 59 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 36′ 00″ nord, 5° 50′ 03″ est |
Altitude | Min. 229 m Max. 432 m |
Superficie | 17,6 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Nancy (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Meine au Saintois |
Législatives | Cinquième circonscription |
Localisation | |
Commune de Meurthe-et-Moselle, située au point de jonction de trois départements : les Vosges, la Meuse et Meurthe-et-Moselle, entre les vallées de deux rivières : la Meuse et la Moselle. Blénod-lès-Toul fait partie du vignoble des côtes-de-toul.
Géographie
Situé à 285 mètres d'altitude moyenne, d’après les données Corine land Cover, le ban communal de 1 766 hectares comprend en 2011, plus de 24 % de terres arables et de prairies, près de 61 % de forêt, 12 % de surfaces agricoles diverses et 2 % de zones industrielles et urbanisées[2]. Il présente une forme quasi triangulaire dont le côté ouest forme une limite de canton. (cf Fig 1)
Le territoire est arrosé par les cours d'eau suivants : Ruisseau de la Deuille (0,193 km), Ruisseau des Ormes (0,911 km), Ruisseau des Pres Ury (2,832 km), Ruisseau de Saint-Fiacre (2,571 km), Ruisseau de Blénod , aussi dit de Blarin (2,308 km)[3].
La commune est desservie par la route départementale no 960 (Toul-Saudron) mais les chroniques historiques et répertoires archéologiques signalent d'ancien chemins la reliant à la voie romaine historique Langres -Metz[4].
Communes limitrophes
Urbanisme
Typologie
Blénod-lès-Toul est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [5] - [6] - [7].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nancy, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 353 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[8] - [9].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (61,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (61,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (38,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (23,1 %), terres arables (15 %), cultures permanentes (11,8 %), prairies (8,8 %), zones urbanisées (3 %)[10].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[11].
Toponymie
Bladenacum (xe siècle) ; Villa nuncupata Bladenau ; Blenodium ; Bladiniacum (982) ; Ecclesia de Blaviniaco (1154) ; Blenou (1367) ; Bleno (1496) ; Blénod-aux-Oignons (1779) sont les graphies recensées par le dictionnaire topographique de France[12].
Le toponyme apparaît toutefois dès 662/654 sur une épitaphe : Blenodium ; l'on trouve ensuite les formes Bladenaco en 965, Bladiniaco en 982, Blaniacum en 1103. Les premières formes françaises sont "Blenou" en 1367 et "Bleno" en 1496. La situation près de Toul n'apparaît qu'en 1862 : "Blénod-lez-Toul". L'on trouve également "Blénod-aux-Oignons" en 1779 [13].
Le toponyme vient d'un anthroponyme, soit le gallo-romain Bladinus diminutif de Bladus, soit le germanique Bladenus/Bladinus, avec le suffixe gallo-romain -iacum : domaine de Bladin/Bladen. Ce type de toponyme, jargon de l'administration fiscale, est caractéristique de l'Antiquité tardive IVe siècle-VIIe siècle [6], toutefois selon plusieurs sources[14] ce toponyme pourrait être lié au culte voué à Apollon ou Bélénos chez les Celtes.
Le dictionnaire de Meurthe[14] mentionne les écarts suivants : Menne, chapelle, Onze-Fontaines, moulin ; Robert et Saint-Fiacre. Il y a quatre moulins à grains.
Histoire
Antiquité
E. Olry indique la découverte de substructions gallo-romaines au lieu-dit la Voivre. Des artefacts (tuiles à rebord) ont été remis au musée lorrain de Nancy[4] Les mêmes sources indiquent la découverte de monnaies sur une hauteur dominant le village, soit au lieu de l'ancien fort de Blénod (bois de Sorvigne), soit au lieu-dit sur Moncel (Grand bois) qui pourrait être lié à un ancien oppidum. (fig 1) dit du "Mont Gaillaud".
D'après les chroniques historiques, André du Saussay, évêque de Toul (1657-1675) aurait prétendu que, de son temps, on avait découvert près du village une statue d'Apollon avec des colonnes (voir la découverte de l'Apollon de Francheville).
Moyen Âge et Époque contemporaine
Au VIIe siècle, Dagobert Ier, roi de France, de 622 à 654, donna à l'évêque Teudefride, entre autres domaines, la forteresse de Galiaud et le bourg de Blénod, qui devint, dès-lors, le chef-lieu d'une châtellenie dépendant de l'évêché de Toul.
Outre cette donation, l'historien E. Grosse précise dans son Dictionnaire statistique du département de la Meurthe[15] :
« Le château de ce bourg fut réparé, embelli et fortifié en 1456, par l'évêque Henri de Ville ; il passait pour imprenable. En 1509, un autre évoque nommé Hugues des Hazards fit construire la belle église qui existe encore à Blénod ; elle est bâtie sur le plan de la cathédrale de Toul, mais dans des proportions plus minimes ; c'est une des plus remarquables du pays : On voyait aussi à Blénod un palais et un hôpital que le même prélat y avait élevés, mais il n'en reste plus que des ruines. »[15]
H. Lepage précise quant à lui :
« Dans le vallon qui s'étend entre Blénod et Rigny, s'élevait le château de Quatrevaux, célèbre par les conférences princières qui y furent tenues. Le 8 décembre 1299, l'empereur Albert I" et Philippe, roi de France, y étaient réunis. L'empereur y ratifia le mariage conclu entre son fils Rodolphe, et Blanche, fille de Philippe. Avant 1792, on voyait, dans la partie supérieure du cimetière, un fort bel oratoire sous l'invocation de saint Georges , et, au bas de la grande rue du bourg, une chapelle dite de Saint-Clément. »[14]
Le 21 février 1914 une tornade de classe EF2, soit des vents estimés entre 175 km/h et 220 km/h, affecte plusieurs dizaines d'habitations et l'église à Blénod-lès-Toul[16].
Politique et administration
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[20].
En 2020, la commune comptait 1 031 habitants[Note 3], en diminution de 3,73 % par rapport à 2014 (Meurthe-et-Moselle : +0,06 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Économie
E Grosse[23] indique, en 1836, dans son dictionnaire statistique, quelques chiffres économiques :
«Surface territ. cadast. , 1761 hect. , dont 920 en bois, 3o8 en terres labour. , 85 en prairies, 128 en friches , et 23o en vignes, dont les produits sont passables.»
(cf. carte historique du vignoble lorrain)
Secteur primaire ou Agriculture
Le secteur primaire comprend, outre les exploitations agricoles et les élevages, les établissements liés à l’exploitation de la forêt et les pêcheurs.
D'après le recensement agricole 2010 du Ministère de l'agriculture (Agreste[24]), la commune de Blénod-lès-Pont-à-Mousson était majoritairement orientée[Note 4] sur la polyculture et le poly - élevage (auparavant même production ) sur une surface agricole utilisée[Note 5] d'environ 239 hectares (inférieure à la surface cultivable communale) en forte baisse depuis 1988 - Le cheptel en unité de gros bétail s'est réduit de 662 à 108 entre 1988 et 2010. Il n'y avait plus que 11 (contre 17 auparavant)exploitation(s) agricole(s) ayant leur siège dans la commune employant 15 unité(s) de travail[Note 6].(26 auparavant)
Culture locale et patrimoine
Vestiges préhistoriques et antiques
- Enceinte de l'âge du Fer à éperon barré sur le mont Gaillaud.
- Vestiges de constructions romaines en plusieurs points de la commune.
Architecture civile
Village classé en 1975 comme typiquement lorrain, devant faire l'objet de restauration du patrimoine bâti.
- Ruines du château 13e/16e.
- Les Loges 1516, destinées à la protection de la population et des récoltes.
- Fort militaire du XIXe siècle, construit entre 1879 et 1883, sur les plans théoriques du général Raymond Adolphe Séré de Rivières. Modifié à partir d'août 1888 par ajout de béton spécial.
- Moulin à eau de Onze Fontaines.
- Enceinte de l'église avec portes fortifiées, chemin de ronde.
- Lavoir classique : 3 auges de pierre, place de la Barre.
- Fontaine place de la Barre du 16e.
Édifices religieux
- Église Saint-Médard reconstruite de 1506 à 1512, classée au titre des monuments historiques depuis 1862[25]: portail Renaissance, tombeau de Hugues des Hazards, 74e évêque de Toul, né à Blénod et fondateur de l'église (XVIe siècle), vitraux du XVIe siècle, statue XIIIe siècle, bas-relief XIVe siècle, pietà du XVe siècle, retable, statues, orgue 1735 de Dingler, boiseries et lutrin 18e.
- Portail du XVe siècle de l'ancienne chapelle Saint-Clément.
- Six croix de chemin.
- Ruines de la chapelle Sainte-Menne.
- Ermitage Saint-Fiacre.
Personnalités liées à la commune
- Hugues des Hazards, 74e évêque de Toul, né à Blénod-Lès-Toul en 1454, fondateur de l'église, Il était chancelier du duché de Lorraine et est mort en 1517.
- Joseph Petitbien, né le 11 mai 1818 à Blénod-lès-Toul et décédé le 27 décembre 1891 à Blénod-lès-Toul. Maire de Blénod-lès-Toul et conseiller général, député de Meurthe-et-Moselle de 1876 à 1885.
Héraldique, logotype et devise
Blason | D'azur à la croix d'argent cantonnée de quatre dés du même à un point de sable. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Voir aussi
Bibliographie
- Abbé Pierre-Étienne Guillaume, Notice sur le bourg de Blénod-les-Toul, Imprimerie de L. Vincenot, Nancy, 1843 (lire en ligne)
- Maurice Toussaint, « Blénod-lès-Toul », dans Revue lorraine illustrée, 3e volume, 1908, p. 49-64 (lire en ligne)
- Paul Marot, « Blénod-lès-Toul », dans Congrès archéologique de France.96e session. Nancy et Verdun. 1933, Société française d'archéologie, Paris, 1934, p. 311-318
- Alexandre Laumond, « Retour sur «la paroisse primitive» : le cas de Blénod dans le doyenné de Toul », dans Études touloises, 2006, no 117, p. 23-36 (lire en ligne)
Articles connexes
Liens externes
- Portail Internet de la ville
- « Blénod-les-Toul », Monographies communales de Meurthe-et-Moselle réalisées pour l'exposition universelle de 1889 et conservées par les Bibliothèques de Nancy, sur https://galeries.limedia.fr
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
- Orientation technico-économique de la commune : production dominante de la commune, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel de l'ensemble des exploitations agricoles de la commune à la production brute standard.
- Superficie agricole utilisée : superficies des terres labourables, superficies des cultures permanentes, superficies toujours en herbe, superficies de légumes, fleurs et autres superficies cultivées de l'exploitation agricole.
- Unité de travail annuel : mesure en équivalent temps complet du volume de travail fourni par toutes les personnes intervenant sur l'exploitation. Cette notion est une estimation du volume de travail utilisé comme moyen de production et non une mesure de l'emploi sur les exploitations agricoles.
Références
- « Meurthe-et-Moselle », sur habitants.fr (consulté le ).
- « Fiche ma commune : http://sigesrm.brgm.fr/?page=ficheMaCommune&codeCommune=54080 », sur Système d’information pour la gestion des eaux souterraines du bassin Rhin-Meuse.
- « Ruisseau de blenod [A5620350] - Cours d'eau », sur www.sandre.eaufrance.fr (consulté le ).
- Société d'archéologie lorraine Auteur du texte, « Revue historique de la Lorraine / publiée tous les deux mois par la Société d'archéologie lorraine et du Musée historique lorrain », sur Gallica, (consulté le ), p. 124.
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- France. Comité des travaux historiques et scientifiques., Dictionnaire topographique de France comprenant les noms de lieu anciens et modernes., Imprimerie nationale, 1861- (OCLC 227035528, lire en ligne).
- Henri Lepage, Dictionnaire topographique du département de la Meurthe, Paris, Imprimerie impériale, , 240 p. (lire en ligne).
- Lepage, Henri, 1814-1887., Le Département de la Meurthe : statistique historique et administrative, Peiffer, (OCLC 10409348, lire en ligne).
- E. Grosse, Dictionnaire statistique du département de la Meurthe : contenant une introduction historique..., Nabu Press, (réimpr. 2012) (1re éd. 1836), 972 p. (ISBN 978-1-278-24895-0 et 1-278-24895-1, OCLC 936241814, lire en ligne), Article "Blénod".
- https://www.keraunos.org/actualites/faits-marquants/1900-1949/tornade-blenod-les-toul-21-fevrier-1914-meurthe-et-moselle-lorraine-grand-est
- Est Républicain du 30 septembre 1907
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
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- Grosse, E., Dictionnaire statistique du departement de la meurthe : contenant une introduction historique ..., Nabu Press, , 972 p. (ISBN 978-1-278-24895-0 et 1-278-24895-1, OCLC 936241814, lire en ligne), p. 89.
- « Ministère de l'agriculture et de l'alimentation - agreste - La statistique, l'évaluation et la prospective agricole - Résultats - Données chiffrées », sur agreste.agriculture.gouv.fr (consulté le ) : « Principaux résultats par commune (Zip : 4.4 Mo) - 26/04/2012 - http://agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/zip/Donnees_principales__commune.zip ».
- « Église Saint-Médard », notice no PA00106000, base Mérimée, ministère français de la Culture.