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Bimbo (chanteur)

Moeterauri Tetua, dit Bimbo, né le et mort le à Papeete en Polynésie française, est un auteur-compositeur-interprÚte de variétés polynésiennes, guitariste, contrebassiste, joueur d'ukulélé, d'harmonica, et de guimbarde, percussionniste et sculpteur.

Bimbo
Nom de naissance Moeterauri Tetua
Naissance
Papeete, Polynésie française Drapeau de la France France
DĂ©cĂšs
Papeete, Polynésie française Drapeau de la France France
Activité principale Auteur-compositeur-interprÚte, sculpteur
Genre musical Musique polynésienne
Instruments Chant, guitare, contrebasse, ukulélé, harmonica, guimbarde, tambour
Années actives 1932-1986
Labels Tahiti Records
Manuiti[1]

Biographie

Moeterauri Tetua est nĂ© Ă  Papeete le et est adoptĂ© par la princesse Teriimaevarua Pomare, descendante de la dynastie des Tamatoa, qui rĂ©gnait sur les Ăźles de Ra'iātea, Taha'a, Huahine, et Pora Pora de l'actuel archipel de la SociĂ©tĂ© jusqu’en 1857. Il est Ă©levĂ© dans la famille royale, Ă  Arue, au sein de laquelle il passe toute son enfance[2]. Il dĂ©veloppe un talent musical trĂšs prĂ©coce grĂące aux nombreux musiciens qui sont dans son entourage familial. DĂšs 1929, il fait partie d'un orchestre et prend ainsi part aux fĂȘtes du Heiva. En 1932, il commence une carriĂšre de musicien professionnel dans les hĂŽtels et les bars de Tahiti, tels l'HĂŽtel Tiare, l'HĂŽtel Aina Pare ou le bar Au Col Bleu[3]. À cette Ă©poque, il est aussi boxeur amateur et, du haut de son mĂštre quatre-vingt-dix, il est surnommĂ© "Bimbo" par tous ses partenaires qui ont l'habitude de le frapper sur la poitrine[4].

En , Bimbo rejoint les Forces françaises libres en s'enrĂŽlant dans la Marine sous le nom de Moe Pateamai[5]. Il est affectĂ© comme matelot mĂ©canicien Ă  bord du bĂątiment Cap des Palmes, bananier saisi par les Forces françaises libres Ă  Libreville au Gabon en et tout juste arrivĂ© Ă  Papeete. Le Cap des Palmes repart de Tahiti le , avec Ă  bord le capitaine de vaisseau d'Argenlieu qui se dirige vers NoumĂ©a. Le bĂątiment passe l'essentiel des mois suivants jusqu'en octobre 1942 dans des missions de ravitaillement et de transport de matĂ©riels et de militaires dans le Pacifique sud entre la PolynĂ©sie, Wallis-et-Futuna, les Fidji, les Nouvelles-HĂ©brides, la Nouvelle-CalĂ©donie et Sydney. En , le bĂątiment arrive aux chantiers navals de Mare Island prĂšs de San Francisco en Californie pour y ĂȘtre transformĂ© en croiseur auxiliaire. À l'issue de sa conversion en , le bĂątiment est affectĂ© Ă  la IIIe Flotte amĂ©ricaine, oĂč il assure des missions d'escorte et de combat qui le mĂšneront Ă  Guadalcanal aux Îles Salomon en , d'oĂč les AlliĂ©s lancent leurs opĂ©rations contre les Japonais en Nouvelle-GuinĂ©e. En , le Cap des Palmes retourne Ă  San Francisco pour entretien et rĂ©paration et reprend ses missions entre le Pacifique sud et la Nouvelle-GuinĂ©e, d' Ă  . En , il quitte dĂ©finitivement le Pacifique et rejoint Toulon aprĂšs un certain nombre d'escales, notamment Ă  Sydney, Melbourne, Tamatave, Diego Suarez, Aden ou Port-SaĂŻd. Il repart de Toulon en et passe successivement par Oran et Brest avant d'arriver Ă  Saint-Nazaire pour entrer en grand carĂ©nage[6]. L'engagement de Bimbo dans les Forces navales françaises libres en 1941 lui vaut officiellement le titre de Français libre.

Bimbo séjourne alors en France pendant quelques mois. En 1945, il fait ainsi la connaisssance du musicien de jazz Django Reinhardt. Il rencontre aussi Andrée Teissot (1908-1998), avec laquelle il se marie en 1946 à La Seyne-sur-Mer. Elle partagera toute sa vie avec lui et ils auront trois enfants.

De retour Ă  Tahiti en 1946, le public de Papeete le retrouve Ă  l’hĂŽtel Les Tropiques, hĂŽtel fameux qui aurait Ă©tĂ© frĂ©quentĂ© en leur temps par Paul Gauguin et Marlon Brando[7], mais il se produit surtout pendant dix ans au Quinn's[8] - [9], boĂźte lĂ©gendaire restĂ©e en activitĂ© jusque dans les annĂ©es 1970. C'est lĂ  qu'il fait connaissance d'Eddie Lund et de Gaston Guilbert (1907-1992), pionniers des enregistrements musicaux en PolynĂ©sie. C'est Eddie Lund qui produit ses premiers succĂšs sur disque dĂšs 1954.

Cette annĂ©e-lĂ , Bimbo croise le chemin d'Yves Roche[4], qui joue alors au Zizou Bar Ă  Papeete. Les deux hommes se lient d'amitiĂ© et ne se sĂ©pareront plus. Yves Roche crĂ©e de nombreux groupes avec Bimbo, comme Trio Jazz PolynĂ©sien ou Tahiti Jazzy Quartet, dans lesquels jouent aussi Jean-Pierre Vincent et Jean-Claude Bourdelon. De son cĂŽtĂ©, Bimbo crĂ©e le groupe Les Royal Tahitians, connu aussi sous le nom de The Royal Tahitians, avec lesquels il fera la plupart de sa carriĂšre aux États-Unis et en PolynĂ©sie.

En 1956, il va s'installer Ă  Honolulu pour se produire avec son groupe Ă  l'hĂŽtel Hawaiian Village. Il suit ainsi les traces de nombreux chanteurs et danseurs polynĂ©siens de cette Ă©poque, partis tenter l'aventure amĂ©ricaine durant l'essor de la "culture tiki". Il revient Ă  Tahiti en 1957 et, aux cĂŽtĂ©s d'Yves Roche, chante dans divers endroits de l’üle : l'HĂŽtel Tahiti, le Bounty, le Royal Tahitien, le Matavai, la ChaumiĂšre ou encore le fameux restaurant Chez Michel et Éliane[10]. Multiple instrumentiste, il a nĂ©anmoins une prĂ©dilection pour la contrebasse, l'harmonica et la guimbarde. Ces derniers instruments confĂšrent Ă  ses orchestrations un son particulier et un style original, que le public nomme "TamourĂ© Bimbo" et qui est aussi le titre d'un de ses succĂšs[4].

En plus de la musique, Bimbo se rĂ©vĂšle ĂȘtre aussi un sculpteur remarquable. Il rĂ©alise de nombreux instruments de musique et de nombreuses Ɠuvres en bois. C'est Ă  cette activitĂ© artistique qu'il se consacre de plus en plus Ă  partir des annĂ©es 1960. Il dĂ©cĂšde le Ă  Papeete.

Bimbo est l'auteur et parfois l'auteur et le compositeur de quelques dizaines de chansons. La plupart de ses textes sont des transmissions biographiques ou des témoignages sur la vie quotidienne à Tahiti dans les années 1950 et 1960. Ses chansons les plus connues, comme, par exemple, "Te Matete", qui parle du marché de Papeete, "Haere Ana Oe I Hea", qui parle d'une épouse délaissée, "Vahine Anamite" ou encore "Titapu", deux tamourés avec des accompagnements joués à l'harmonica et à la guimbarde, sont aujourd'hui des classiques de la musique polynésienne.

En 2001, la poste de Polynésie française émet un timbre commémoratif en hommage à "Bimbo" dans la série "Célébrités de la chanson polynésienne"[2]. En 2017, le spectacle Tahiti 1917, qui retrace les carriÚres de quelques pionniers de la musique polynésienne comme George Tautu Archer, Augie Goupil, Bimbo et d'autres au travers d'extraits de films et de chansons, est présenté pour la premiÚre fois au public de Tahiti à Papeete[11].

Influences et collaborations musicales

Influences

Collaborations

Bimbo a travaillé pendant de longues années avec Yves Roche et a écrit les textes de nombreuses chansons composées par celui-ci, généralement signées de son nom, Moeterauri Tetua.

Discographie

Bimbo a enregistrĂ© de trĂšs nombreux albums sur disques en vinyle en 33 tours, super 45 tours et 45 tours. Ils sont aujourd'hui trĂšs rares sur le marchĂ© de l'occasion. En format numĂ©rique, ses Ɠuvres sont aujourd'hui uniquement disponibles en compilations, en particulier, sur le label Manuiti[1] d'Yves Roche. Les disques rĂ©pertoriĂ©s ci-aprĂšs comprennent des morceaux interprĂ©tĂ©s ou co-interprĂ©tĂ©s par Bimbo ou bien par un groupe dont Bimbo Ă©tait membre.

78 tours

  • To To To E – Tiare (Tahiti 140) : "To To To E" en face A est interprĂ©tĂ© par Bimbo avec L'Orchestre Quinn's Tahitian Hut et "Tiare" en face B est interprĂ©tĂ© par Mila

Super 45 tours, 45 tours

  • 1958 : To To To E – Tiare (Tahiti 179) : "To To To E" en face A est interprĂ©tĂ© par Bimbo avec L'Orchestre Eddie Lund et "Tiare" en face B est interprĂ©tĂ© par Mila
  • Kilakila Haleakala – Tupapau – Ah Soy Vahine – Vas t'en toi (Manuiti 4165) : par Bimbo

33 tours

  • 1954 : Rendezvous In Tahiti (Decca DL-8189, Festival FL-7134, Tahiti EL-1002) : disque de douze morceaux par Eddie Lund and His Tahitians comprenant les chansons "Mama Iti E Papa E" et "Aore Tapoi To Te Penu" crĂ©ditĂ©es Ă  Eddie Lund and His Tahitians featuring Bimbo
  • 1979 : Bimbo (Manuiti 3037) : par Bimbo
  • Tahiti Jazzy (Manuiti) : par Tahiti Jazzy Quartet

Compilations anciennes

  • Tahiti Dream Island (Capitol TAO 10281, Reo Tahiti RT 540) : album enregistrĂ© par Gaston Guilbert featuring Morito Tauroa, EugĂšne, Loma, Maeva, Bimbo, Lafine, LĂ©onard, FĂ©licie and Diana
  • 1977 : Airs de fĂȘtes tahitiennes – Chants de pirogues (Manuiti 3027) : disque de douze morceaux comprenant les titres "Otuitui Ta'u Mafatu", "Oe Hinano", "Taurua No Tiurai" et "Papio" interprĂ©tĂ©s par Les Royal Tahitians

Compilations modernes

  • Escale Ă  Tahiti – A Journey To Tahiti (Playa Sound PS 64501) : disque de vingt-trois morceaux comprenant la chanson "Aue Te Vahine Popaa" interprĂ©tĂ©e par Bimbo
  • Chants et rythmes du Pacifique du Sud – South Pacific Songs And Rhythms (Sunset SA 141072) : disque de trente morceaux comprenant les chansons "I Vai Ufaufa", "Titapu", "Hilo E" et "Ute Na Faraoti Tane" interprĂ©tĂ©es par Bimbo
  • 1984 : Tamure tonic (Manuiti 3048, Playa Sound PS 3048) : disque de vingt-quatre morceaux comprenant la chanson "Titapu" interprĂ©tĂ©e par Bimbo
  • 1990 : Polynesia! – Native Songs And Dances From The South Seas (Manuiti 65053, Playa Sound PS 65053) : par Charley Mauu et Les Royal Polynesians et Bimbo et Les Royal Tahitians
  • 2002 : Te Maitai O Bimbo (Manuiti S 65837) : disque comprenant dix-huit chansons interprĂ©tĂ©es par Bimbo entrecoupĂ©es de seize anecdotes racontĂ©es par Bimbo

Notes et références

  1. « Manuiti Productions Musicales Polynésiennes » (consulté le )
  2. « Centre philatélique de Polynésie française », sur tahitiphilatelie.pf (consulté le )
  3. (en) Herbert G. Metcalfe, That Summer In Tahiti, General Store Publishing House, , 148 p. (ISBN 978-1-894263-17-7, lire en ligne), p. 34
  4. « Musique : il y a trente ans disparaissait Bimbo, l'inoubliable Bimbo », sur tahiti-infos.com, (consulté le )
  5. « Un Français libre : Moeterauri Tetua dit Bimbo alias Moe Pateamai », sur francaislibres.net (consulté le )
  6. Dimitri Ignatieff, « PrĂ©sence dans le Pacifique des navires de la France libre », Bulletin de la SociĂ©tĂ© d’études historiques de la Nouvelle-CalĂ©donie, no 77,‎ 4e trimestre 1988
  7. (en) Hugh A. Mulligan, « After hundreds of years, Tahiti is still ‘island of love’ », The Gettysburg Times,‎ , p. 7 (lire en ligne, consultĂ© le )
  8. « Tahiti d'antan : folles nuits à la belle époque », sur tahiti-infos.com, (consulté le )
  9. (en) « The toughest bar in the world », sur holidaymag.wordpress.com, (consulté le )
  10. « Joe Dassin reçoit un hommage en chansons », sur ladepeche.pf, (consulté le )
  11. « Le spectacle "Tahiti 1917" rendra hommage à Moeterauri Tetua "Bimbo" jeudi soir au petit théùtre », sur tahiti-infos.com (consulté le )

Liens externes

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