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Bernard de Lattre de Tassigny

Bernard Jean Marie Michel[1] de Lattre de Tassigny est un officier français, né le à Paris (16e) et mort le prÚs de Ninh Binh (Tonkin).

Biographie

Bernard de Lattre de Tassigny est l'enfant unique du marĂ©chal Jean de Lattre de Tassigny et de Simonne Calary de LamaziĂšre. En , il organise, avec sa mĂšre puis le concours de la RĂ©sistance, l'Ă©vasion de son pĂšre de la prison de Riom[2] - [3] - [4]. Le gĂ©nĂ©ral de Lattre, se ralliant Ă  de Gaulle, rejoint Londres en puis Alger en . S'ensuit, pour Bernard de Lattre et sa mĂšre, une pĂ©riode de clandestinitĂ©[5] qui ne s'achĂšve que par leur exfiltration organisĂ©e par la RĂ©sistance et les services secrets de Londres[6]. Partant de Paris le , ils traversent la France, puis l'Espagne — entre le et le — pour rejoindre Alger, via Gibraltar[6]. DĂ©sireux de s'engager dans les Forces françaises libres, Bernard de Lattre est jugĂ© trop jeune pour ĂȘtre admis dans l'armĂ©e de libĂ©ration qui se prĂ©pare pour le dĂ©barquement de Provence ; nĂ©anmoins, devant sa volontĂ© de combattre, le gĂ©nĂ©ral de Gaulle lui accorde une dispense d'Ăąge[7] - [8]. Le , il est affectĂ© au 2e rĂ©giment de dragons. Lors de la bataille pour la libĂ©ration d'Autun, le , il est sĂ©rieusement blessĂ©[8]. Il reçoit la mĂ©daille militaire des mains du colonel Demetz, commandant le 2e dragons, lors d'une prise d'armes Ă  Masevaux, le [9] au cours de laquelle son pĂšre lui donne l'accolade[10].

EntrĂ© Ă  l'École militaire interarmes, le (promotion Victoire), il choisit l'arme blindĂ©e et cavalerie Ă  sa sortie. Le , il est aspirant. Stagiaire Ă  l'École de cavalerie de Saumur, il est nommĂ© sous-lieutenant le . AffectĂ© ensuite au 4e rĂ©giment de cuirassiers, Ă  Mourmelon-le-Grand, il est promu lieutenant le [8].

Il quitte la mĂ©tropole pour l'Indochine le . Chef d'un peloton blindĂ© du 1er rĂ©giment de chasseurs, il est commandant du poste de Yen My, qui contrĂŽle quinze villages et une population d'environ 20 000 habitants[11]. Il est citĂ© Ă  l'ordre de la brigade le .

Le , le gĂ©nĂ©ral de Lattre devient haut-commissaire, commandant en chef en Indochine et commandant en chef du corps expĂ©ditionnaire français en ExtrĂȘme-Orient. Son fils Bernard refuse de faire partie de son Ă©tat-major ; il veut rester avec ses hommes de troupe.

Bernard de Lattre prend le commandement d'un escadron composĂ© en grande partie de volontaires vietnamiens, le . À la suite des combats de MaĂŻ Dien, il est citĂ© Ă  l'ordre du corps d'armĂ©e le . Fin , Giap lance une grande offensive-surprise sur la riviĂšre Day. Le 29 mai, Bernard informĂ© de l'offensive de la brigade 304 vietminh rejoint son Bataillon (1er Chasseur) au nord de Ninh Binh. Il atteint dans la nuit du 29 au 30 son escadron sur le piton Hoi Hac (aujourd'hui rasĂ©) qui garde le passage du trafic fluvial (le blockhaus garde la ville)[8] - [12] Ă  l'ouest du piton de Non Nuoc. Il est mortellement atteint par un obus de mortier transpercĂ© de quatre-vingts blessures au pied du blockaus. Son corps est transportĂ© depuis les lignes de front aprĂšs que le commando Vandenberghe a repris la position[13]. Son pĂšre a eu cette phrase : "Bernard n'est pas mort pour la France, il est mort pour le Vietnam".

Ses obsĂšques sont cĂ©lĂ©brĂ©es par l'aumĂŽnier militaire Xavier Louis de la promotion GalliĂ©ni en la cathĂ©drale Saint-Joseph de HanoĂŻ (dite cathĂ©drale des Martyrs de HanoĂŻ), en prĂ©sence de son pĂšre. Sa dĂ©pouille et celles du lieutenant Mercier et du brigadier Mellot, tombĂ©s Ă  ses cĂŽtĂ©s, sont ensuite rapatriĂ©es en mĂ©tropole, accompagnĂ©es par le gĂ©nĂ©ral de Lattre, oĂč une cĂ©rĂ©monie officielle, en forme d'hommage aux combattants d'Indochine, est organisĂ©e[14] Ă  l'Ă©glise Saint-Louis-des-Invalides en prĂ©sence de membres du gouvernement et de l'État-Major des armĂ©es[15]. TerrassĂ© par un cancer Ă  la hanche mal soignĂ© et bouleversĂ© par la mort de son fils unique, son pĂšre meurt 7 mois plus tard Ă  Paris le .

La mort de Bernard de Lattre reçut un large écho dans la presse nationale et internationale, en particulier par des articles dans Le Figaro, Le Monde, Paris Match[16], The New York Times[17] ainsi que dans le TIME magazine[18]. Ses funérailles furent présentées dans LIFE comme Picture of the Week[19].

Peu de temps avant son dĂ©part pour l'Indochine, le , Bernard de Lattre avait eu l'occasion d'ouvrir le bal avec la princesse Margaret Ă  l'ambassade du Royaume-Uni en France — bal donnĂ© en l'honneur de la princesse — ; la revue Radar avait fait paraĂźtre un dessin en couverture, dessin qui fut offert Ă  la famille aprĂšs sa mort[20].

Le tombeau de Bernard de Lattre de Tassigny est situé au cimetiÚre de Mouilleron-en-Pareds, aux cÎtés de celui de ses parents[1] - [21].

DĂ©corations

Hommages

  • Une chapelle a Ă©tĂ© Ă©rigĂ©e Ă  sa mĂ©moire Ă  Wildenstein[27] - [28]. Cette chapelle est situĂ©e prĂšs de l'ancien centre de repos et de vacances « Rhin et Danube », dont la construction avait Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©e par le gĂ©nĂ©ral de Lattre, en 1949, pour accueillir les orphelins de l'armĂ©e ; inaugurĂ©e par lui le , il dĂ©cida qu'elle porterait le nom de « Bernard de Lattre »[29] - [30] - [31].
  • La 24e promotion (1984-1985) de l'École militaire interarmes porte son nom.

Notes et références

  1. « De Lattre de Tassigny Bernard Jean Marie Michel », sur memorialgenweb.org (consulté le ).
  2. Robert Aron, Grands dossiers de l'histoire contemporaine, Paris, CAL (Club des amis du livre), (1re éd. : Grands dossiers de l'histoire contemporaine ; Nouveaux grands dossiers de l'histoire contemporaine, Paris, Librairie Académique Perrin, 1962-1964), 494 p., « L'évasion de De Lattre de Tassigny », p. 277-283.
  3. Robert O. Paxton (trad. Claude Bertrand, prĂ©f. Stanley Hoffmann), La France de Vichy – 1940-1944, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points-Histoire », (rĂ©impr. novembre 1999) (1re Ă©d. 1973), 475 p. (ISBN 978-2-02-039210-5), p. 337.
  4. Robert O. Paxton (trad. de l'anglais par Pierre de Longuemar), L'ArmĂ©e de Vichy – Le corps des officiers français 1940-1944, Paris, Éditions Tallandier, (rĂ©impr. Le Seuil, coll. « Points-Histoire », 2006 (postface de Claude d’Abzac-Epezy) 567 p. (ISBN 2020679884)) (1re Ă©d. 1966), 588 p. (ISBN 2-84734-139-0), p. 407 et 427.
  5. Simonne de Lattre de Tassigny, Jean de Lattre, mon mari, t. I : 25 septembre 1926 – 8 mai 1945, Paris, Presses de la CitĂ©, 1972, 507 p., p. 358-368.
  6. Simonne de Lattre de Tassigny, Jean de Lattre, mon mari, t. I : 25 septembre 1926 – 8 mai 1945, op. cit., p. 369-387.
  7. Archives départementales de la Vendée. Bernard de Lattre de Tassigny.
  8. « Site de la promotion Bernard-de-Lattre à l'EMIA », sur emia.delattre, archivé par wikiwix (consulté le ).
  9. Simonne de Lattre de Tassigny, Jean de Lattre, mon mari, t. I : 25 septembre 1926 – 8 mai 1945, op. cit., p. 476.
  10. « Dans l'Alsace libérée » [vidéo], sur ina.fr, Les Actualités Françaises, (consulté le ).
  11. Simonne de Lattre de Tassigny, Jean de Lattre, mon mari, t. II : 8 mai 1945 – 11 janvier 1952, Paris, Presses de la CitĂ©, 1972, 417 p., p. 183.
  12. Ă  l'ouest du piton pagodon de Non Nuoc, au sommet duquel il reste deux blockhaus, l'un dominant le fleuve Day et l'autre la ville de Ninh Binh.
  13. Simonne de Lattre de Tassigny, Jean de Lattre, mon mari, t. II, op. cit., p. 294.
  14. René Gilli, « La « Marque » du général de Lattre en Indochine », sur Saint-Cyr.org, archivé par wikixwix, (consulté le ).
  15. Simonne de Lattre de Tassigny, Jean de Lattre, mon mari, t. II, op. cit., p. 295-296.
  16. « Ici fut tué Bernard de Lattre, il est vengé par ce drapeau », Paris Match, no 118, 23 juin 1951.
  17. (en) « French Chief's Son Slain; Lieut. Bernard de Lattre Dies in Combat in Indo-China », sur select.nytimes.com, (consulté le ).
  18. (en) « War: Soldier's Son », sur time.com, TIME magazine, (consulté le ).
  19. Kiss for a Soldier Son, LIFE, 25 juin 1951, p. 27
  20. Simonne de Lattre de Tassigny, Jean de Lattre, mon mari, t. II, op. cit., p. 169-170.
  21. « Patrimoine », sur mairie-mouilleronenpareds.fr, commune de Mouilleron-en-Pareds (consulté le ).
  22. Simonne de Lattre de Tassigny, Jean de Lattre, mon mari, t. I, op. cit., p. 492.
  23. Simonne de Lattre de Tassigny, Jean de Lattre, mon mari, t. II, op. cit., p. 283.
  24. Simonne de Lattre de Tassigny, Jean de Lattre, mon mari, t. I, op. cit., p. 464.
  25. Simonne de Lattre de Tassigny, Jean de Lattre, mon mari, t. II, op. cit., p. 299.
  26. Simonne de Lattre de Tassigny, Jean de Lattre, mon mari, t. II, op. cit., p. 129.
  27. « Chapelle Saint-Bernard à la mémoire du fils du maréchal de Lattre de Tassigny », sur souvfrancais-stamarin.com (consulté le ).
  28. « Chapelle Saint-Bernard à la mémoire du fils du maréchal de Lattre de Tassigny », sur wildenstein.fr, commune de Wildenstein (consulté le ).
  29. Simonne de Lattre de Tassigny, Jean de Lattre, mon mari, t. II, op. cit., p. 325-329.
  30. 47° 58â€Č 57″ N, 6° 57â€Č 26″ E
  31. Pierre Normand, Histoire d'un chantier, Centre Bernard de Lattre – Wildenstein (Haut-Rhin), 1972, 61 p.

Bibliographie

Lien externe

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