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Benali BoudghĂšne

Benali Dghine BoudghĂšne (en arabe ŰŻŰșين ŰšÙ† Űčلي ŰšÙˆŰŻŰșن) connu sous le nom du Colonel Lotfi, nĂ© le Ă  Tlemcen et mort en combattant durant la guerre d'AlgĂ©rie le dans les montagnes de BĂ©char Ă  l'Ăąge de 25 ans. Il est nommĂ© responsable de la Wilaya V (Oranie) de la guerre de libĂ©ration de 1958 Ă  1960[2].

Benali Dghine
Benali BoudghĂšne
Benali BoudghĂšne

Surnom Brahim
Colonel Lotfi
Naissance
Tlemcen (Algérie)
DĂ©cĂšs (Ă  25 ans)
Au Djebel Béchar à cÎté de Béchar (Algérie).
Mort au combat
Origine Drapeau de l'Algérie Algérie
Allégeance FLN
Arme Armée de libération nationale
Grade Colonel
AnnĂ©es de service 1955 – 1960
Commandement Wilaya V
Conflits Guerre d'Algérie
Hommages
Famille Fatima MĂ©chiche (Ă©pouse)[1]

Biographie

NĂ© dans l'ouest de l’AlgĂ©rie, fils de Abdelkrim dit « Abdellah Dghine Â» (descendant de la famille turque BoudghĂšne al-Istanbuli)[3], employĂ© de mairie et de Mansouria Lokbani. À la mort de sa mĂšre, il est Ă©levĂ© par la seconde Ă©pouse de son pĂšre, une europĂ©enne convertie Ă  l'Islam dite Hadja Zohra. Il grandit dans l’AllĂ©e des Sources du quartier d'El KalaĂą de Tlemcen. Pour mĂ©moire, cette rue de moins de 100 mĂštres a donnĂ© plus de vingt Chahids (RĂ©fĂ©rences ?). C’étaient non seulement des voisins de Benali, mais des amis et plus tard des compagnons d’armes. Il effectue ses Ă©tudes primaires dans sa ville natale de Tlemcen et obtient le certificat d’études primaires en 1948. Parti au Maroc pour poursuivre ses Ă©tudes secondaires, il revient au bout d’une annĂ©e Ă  Tlemcen pour rejoindre l'Ă©cole franco-musulmane oĂč il commence Ă  se forger son esprit rĂ©volutionnaire Ă  travers ses lectures mais aussi ses discussions politiques avec son entourage. Rapidement, il cherche Ă  Ă©tablir des contacts avec les militants des mouvements nationalistes, pour mieux s’imprĂ©gner des idĂ©es et des projections patriotes.

Tout pour lui a Ă©tĂ© d’une trĂšs grande rapiditĂ©, qui dĂ©notait une maturitĂ© prĂ©coce et une volontĂ© d’engagement nationaliste chez ce jeune militant.

En octobre 1955, alors qu’il n’a que 21 ans il s’engage dans les rangs militaire de l'ALN dans la Wilaya V. Alors reprĂ©sentĂ© par Larbi Ben M'hidi et Abdelhafid Boussouf, il occupe le poste d'adjoint particulier du Commandant Si Djaber. Il sera ensuite amenĂ© Ă  s’occuper de la section de Tlemcen et Sebdou et Ă  installer les cellules clandestines du FLN naissant.

RepĂ©rĂ© pour son intelligence et son sens de l’organisation, il est dĂ©signĂ© dĂšs 1956 pour un travail de structuration des rĂ©seaux de fedayins dans toute l'Oranie, dans une conjoncture marquĂ©e par l’intensification de la lutte armĂ©e, dĂ©cidĂ©e par le commandement de la RĂ©volution. DĂšs la fin des travaux du congrĂšs de la Soummam du 20 aoĂ»t 1956, auxquels les reprĂ©sentants de l'Oranie ont eu une part active, grĂące Ă  la prĂ©sence de Larbi Ben M'hidi qui en Ă©tait l’un des principaux animateurs, Si Brahim, c’était son premier nom de guerre, se porte volontaire pour diriger les opĂ©rations militaires dans le Sud et mĂšne plusieurs batailles dĂ©cisives qui se solderont par de lourdes pertes dans les rangs de l’ennemi.

Il ne sera, toutefois, promu au grade de capitaine et chef de zone qu’en janvier 1957. Son ascension se fera de plus en plus rapide, en devenant commandant de la zone d'Aflou sous le nom de Lotfi, et membre du Conseil de direction de la Wilaya V.

En mai 1958, Lotfi est promu au grade de Colonel et dĂ©signĂ© Ă  la tĂȘte de la Wilaya V comme Commandant. Historiquement ce fut le plus jeune Colonel de la guerre de LibĂ©ration. Cette pĂ©riode est marquĂ©e par l'intensification des opĂ©rations françaises contre les maquis, et surtout par la construction des lignes Challe et Morice aux frontiĂšres est et ouest, visant essentiellement Ă  empĂȘcher l'acheminement des armes pour les maquis Ă  travers les frontiĂšres tunisiennes et marocaines. Ce qui devait alourdir la responsabilitĂ© du Colonel Lotfi, et l'obliger Ă  redoubler d’effort pour contrer ce blocus infernal tout en veillant Ă  la poursuite du combat.

Au dĂ©but de 1960, il assiste aux travaux du Conseil national de la RĂ©volution algĂ©rienne (CNRA) tenus Ă  Tripoli. À son retour dans le maquis, il est pris dans un traquenard dans les montagnes de BĂ©char aux cĂŽtĂ©s de son plus fidĂšle Lieutenant le TlemcĂ©nien (Louedj Mohammed) dit "Le Commandant Ferradj". Ces deux moudjahidines accompagnĂ©s de leurs frĂšres d'armes Aissa Benaroussi, Cheikh Zaoui et Brik Ahmed. Lotfi et Ferradj ont rejoint le maquis pour affronter une grosse armada de l'armĂ©e coloniale qui avait dĂ©jĂ  mis sa machine de guerre en marche, oĂč l’ennemi dĂ©ploie une artillerie trĂšs lourde pour encercler toute la Wilaya V. Ils sont tous mort dans le maquis Ă  l'exception d'Aissa Benaroussi gravement blessĂ© dans le combat puis emprisonnĂ© par l'armĂ©e coloniale. C’était le 27 mars 1960 Ă  Djebel BĂ©char. Il ne restait pourtant plus que deux ans pour la signature des accords du cessez-le-feu en mars 1962. Le Colonel Othmane prit le relais Ă  la tĂȘte de la Wilaya V jusqu'Ă  l'indĂ©pendance de l'AlgĂ©rie.

Sur le plan politique, le Colonel Lotfi est surtout connu pour sa loyautĂ© exemplaire, son intĂ©gritĂ© et sa perspicacitĂ©. Il s’est trĂšs vite dĂ©marquĂ© des querelles de chapelles et autres « intrigues politiciennes » qui Ă©maillaient les conclaves auxquels il avait eu l’occasion d’assister, Ă  Tunis, au Caire et enfin Ă  Tripoli. Il est mĂȘme allĂ© jusqu’à dĂ©noncer, auprĂšs de Ferhat Abbas, alors prĂ©sident du GPRA, ce qu'il qualifiait de « tendances fascistes » chez certains chefs militaires sans les dĂ©signer, qui, selon ses termes, «rĂȘvent d’ĂȘtre des sultans au pouvoir absolu. » Plus incisif encore, il ajoutait : «DerriĂšre leurs querelles, j’aperçois un grave danger pour l'AlgĂ©rie indĂ©pendante. Ils conservent du commandement qu'ils exercent le goĂ»t du pouvoir et de l'autoritarisme. » Il prĂ©voyait en fait la guerre fratricide entre le GPRA et les wilayas qui lui Ă©taient loyales d'un cĂŽtĂ© et l'État-major gĂ©nĂ©ral de l'autre qui va Ă©clater Ă  l'annonce de l'IndĂ©pendance et prĂ©disait dans le mĂȘme temps le dĂ©sarroi du peuple qui accĂ©dait enfin Ă  la paix.

C’est Ferhat Abbas qui a notĂ© toutes les impressions du jeune colonel, dĂ©pitĂ© par la tournure prise par les Ă©vĂ©nements : « L'atmosphĂšre au sein de la DĂ©lĂ©gation extĂ©rieure, Ă©crit-il, lui faisait peur. Les luttes sourdes des colonels ne lui avaient pas Ă©chappĂ©. Il en Ă©tait Ă©pouvantĂ© : j'aime mieux mourir dans le maquis que de vivre avec ces loups. » Cette attitude chevaleresque d'un homme dĂ©vouĂ© pour sa cause, celle de sa patrie, fera de lui un symbole du martyre.

Hommages

L'Aéroport de Béchar[4] porte son nom et un film a été réalisé qui retrace sa biographie dont le titre est Lotfi. Le Complexe sportif Akid Lotfi de la ville de Tlemcen porte son nom également.

À Oran, l'un des plus grands quartiers rĂ©cents de la ville porte son nom[5]; un lycĂ©e, situĂ© au centre-ville, porte Ă©galement son nom[6]. Sur un des ronds-points de la Wilaya de Tindouf il y a une statue Ă  son effigie.

Un film algérien Lotfi, réalisé en 2015, retrace sa vie.

Notes et références

  1. « L’AlgĂ©rie ne vous appartient pas, elle appartient au peuple tout entier », El-Watan
  2. Achour Cheurfi, La révolution algérienne (1954-1962), Alger, Casbah, , 495 p. (ISBN 9961-6-4478-6, lire en ligne), p. 220
  3. BellahcĂšne Bali et Kazi Aoual Kemal Eddine, Le Colonel Lotfi : Ă©crits, temoignages et documents, Alger, Thala Editions, , 262 p. (ISBN 978-9-931-34821-4, OCLC 851349288)
  4. Mohamed-ChĂ©rif Lachichi, « «Le colonel Lotfi Ă©tait peinĂ© de voir la direction que prenait la RĂ©volution»: Toute l'actualitĂ© sur lesoirdalgerie.com », http://www.lesoirdalgerie.com/,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  5. « Akid Lotfi : un pÎle d'attraction Oran », El Watan,
  6. « PrÚs d'un millier d'absents et des évanouissements... : Oran », Horizons,

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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