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Belone belone

Aiguillette, Aiguille de mer, Poisson cornu, Orphie

L'Orphie, Poisson cornu, Aiguillette ou Aiguille de mer (Belone belone) est une espèce de poissons d'eau de mer ou saumâtre du genre Belone, famille des Belonidae, ordre des Béloniformes.

Description

Une orphie hors de l'eau.

L'orphie est un poisson serpentiforme qui possède un long bec armĂ© de fines dents très acĂ©rĂ©es. Le bec infĂ©rieur est lĂ©gèrement plus long que le supĂ©rieur. Ce poisson a la particularitĂ© d'avoir des arĂŞtes vertes Ă  bleues en raison de la biliverdine, un pigment biliaire rĂ©sultant de l’oxydation de la bilirubine[1]. La taille moyenne de l'adulte est de 30 cm (maxi 100 cm).

Comportement

Une orphie dans son milieu naturel.
Orphie.

Les orphies apparaissent près des côtes en début de saison chaude, y passent tout l'été et regagnent le large dès les premiers froids de l'automne. C'est un prédateur pélagique qui vit à proximité de la surface. Les jeunes forment de grands bancs. Adultes, les orphies ne forment plus que de petits groupes d'individus qui se suivent, mais plutôt de manière dispersée.

Répartition géographique

RĂ©partition de l'orphie.

Reproduction

La pĂ©riode de reproduction s'Ă©tale de mai Ă  aoĂ»t et la femelle pond environ 50 000 Ĺ“ufs.

Appellations et Ă©tymologie

Appellations diverses et dialectales

L’orphie est aussi connue localement sous le nom d’aiguillette, aiguille, aiguille de mer, poisson cornu, poisson-vince, seto, aigueille (patois noirmoutrain), bécassine de mer et anguillo (occitan) et de horfi (patois des îles Anglo-Normandes et du Bessin).

En outre, on ajoute souvent un qualificatif : orphie commune ou orphie vulgaire.

Étymologie

Le mot est attesté en français pour la première fois en 1393 sous la forme orfin[2].

Différentes étymologies ont été soutenues par les spécialistes, le terme serait issu du grec orphos[3] - [4], sans plus de détails, du néerlandais hoornvisch « poisson à corne »[5] ou encore de l'ancien scandinave hornfiskr, même sens[6].

La première étymologie est erronée, en effet orphos est le nom d'un poisson que l'on trouve dans l'Histoire des Animaux d'Aristote, latinisé en orphus chez Pline[7], mais il s'agit d'un gros poisson carnivore à dents de scie. Le nom de ce poisson va être régulièrement francisé en orphe. Linné va reprendre le mot sous la forme latine orfus pour qualifier une espèce d’ide, Cyprinus orfus, francisé en orfe, orphe. Le terme orfe se perpétue en anglais courant pour désigner l'ide, alors qu’orfe est vieilli en français.

Quant à la graphie du terme français orphie avec -ph-, elle est empruntée au précédent et repose sur l'analogie. En réalité, l'étymologie gréco-latine ne peut ni rendre compte de la finale -ie du terme français orphie, ni de l'origine géographique de ses premières attestations, ni de cette espèce de poissons d'un genre tout différent.

Le néerlandais hoornvisch [ho:rnfisk], s'il convient bien phonétiquement : amuïssement de [n] interconsonantique en français et chute des consonnes finales, n'est pas satisfaisant en ce qui concerne l'ancienneté des premières attestations (le français ayant rarement emprunté au néerlandais des termes relatifs à la vie maritime avant le XVe siècle) et leur origine géographique est essentiellement normande, et non pas picarde comme on l'attendrait dans le cadre d'un emprunt au néerlandais. Le terme est attesté anciennement en normand sous la forme horfi au singulier et l'on dit « le horfi » et non pas « l’orfi » sur les côtes du Bessin, etc. avec un h « aspiré », voire expiré. Comme de nombreux termes anciens relatifs à la vie maritime et à la navigation, le mot français est un emprunt au normand, lui-même de l'ancien scandinave hornfiskr « poisson à corne » qui se perpétue aussi dans le vieil anglais hornfisċ, l'islandais moderne hornfiskur, le suédois et le danois hornfisk[8].

Le dérivé orficot attesté à Agon (Normandie) renforce la pertinence de cette dernière hypothèse sur les plans géographique et phonétique, en effet, le k [k], graphié c, s'est maintenu dans le dérivé en -ot et le s s'est régulièrement amuï devant k / c.

Sous-espèces

PĂŞche

L'orphie est un poisson facile à pêcher pour des novices, car elle mord aussi bien à l'appât naturel qu'au leurre.
C'est aussi un poisson qui se défend très bien pour sa taille mais qui se fatigue très vite. L'orphie mord souvent sur les leurres destinés aux bars, et sur les mitraillettes à maquereaux et à lieus.

Une fois pêchée, on peut la conserver dans un vivier, en vue d'une pêche au vif, en traîne lente pour dentés et pagres. On peut également la consommer, l'aiguillette ayant une chair très fine. Attention : le squelette et les arêtes de ce poissons sont verdâtres, tout comme son dos.

Danger pour l'homme

L'orphie n'attaque a priori pas l'homme mais sa mâchoire en forme d'aiguille ou d'épée peut causer des blessures perforantes graves. Parfois, la mâchoire casse lors de l'impact et reste dans le corps comme corps étranger, la victime ne sachant pas toujours ce qui lui est arrivé[9] - [10].

Attention à la confusion entre le genre “poisson-aiguille” (Belone, en anglais “needlefish”) et l’espèce “orphie” (Belone belone, en anglais “garfish”). La suite concerne une autre espèce, l’orphie ne vivant ni en Asie, ni en Océanie (voir l’onglet “Répartition géographique” ci-dessus). (cou, bras, jambes[11], poitrine, torse[12], visage, yeux. En effet l'orphie aime nager en surface de l'eau et vu sa vitesse de déplacement rapide, elle peut embrocher des baigneurs, pouvant entraîner la mort (blessure fatale au cerveau par perforation de l'oeil en 1977[13], cœur en 2007) même si les traumatismes recensés dans la littérature sont rares (plus d'une trentaine de cas, principalement en région Indo-Pacifique le , alors qu'il pêchait avec sa famille, au large des côtes de Buton en Indonésie Mohammad IDUL, a eu le cou transpercé par ce poisson

Il lui arrive aussi de sauter hors de l'eau et risque alors de planter les gens se trouvant sur un bateau[14] ou des véliplanchistes[15] et kitesurfers. La plupart des accidents recensés concerne des pêcheurs car au moment de remonter la prise, le poisson saute inévitablement. Il a aussi été reporté des blessures la nuit, l'orphie étant attirée par la lumière du bateau.

Préparation culinaire

Ce poisson a une odeur très particulière lorsqu'il est cru (« mĂ©tallique Â», semblable Ă  l'odeur du barracuda), mais sa chair est assez ferme et savoureuse une fois cuite et ressemble « un peu Â» Ă  celle de la sole. DĂ©coupĂ©e en tronçons et frite au beurre avec poivre et sel, l'aiguillette ou orphie aura des amateurs.


Notes et références

  1. Fabienne POLLARD, « Orphie, le poisson aux arêtes bleues turquoises... le retour », sur le p'tit bistrot vagabond (consulté le )
  2. Site du CNRTL : étymologie d’orphie
  3. Albert Dauzat, Jean Dubois, Henri Mitterand, Nouveau Dictionnaire Ă©tymologique et historique, Paris, Larousse, 1971, p. 497.
  4. Dictionnaire historique de la langue française, 3 vol., 3e éd. enrichie, Le Robert; 2006 sous la direction d'Alain Rey, p. 2358a
  5. Walther von Wartburg, FEW t.16, p. 224b.
  6. Elisabeth Ridel, Les Vikings et les mots, Éditions Errance, 2010, p. 251.
  7. Elisabeth Ridel, op. cit.
  8. Elsevier Masson, « La mâchoire d’une orphie dans l’orbite », sur EM-Consulte (consulté le )
  9. O Rahimian et R Hage, « La mâchoire d’une orphie dans l’orbite », sur www.em-consulte.com, (consulté le )
  10. (en) Labbe JL , et al., « An unusual surgical emergency: a knee joint wound caused by a needlefish. - PubMed - NCBI », sur www.ncbi.nlm.nih.gov (consulté le )
  11. (en) Justin James Clark et Hao Chih Ho, « Two Cases of Penetrating Abdominal Injury From Needlefish Impalement », The Journal of Emergency Medicine, vol. 43, no 3,‎ , p. 428–430 (ISSN 0736-4679, DOI 10.1016/j.jemermed.2009.10.013, lire en ligne, consulté le )
  12. (en) M. J. McCabe, W. M. Hammon, B. W. Halstead et T. H. Newton, « A fatal brain injury caused by a needlefish », Neuroradiology, vol. 15, no 3,‎ , p. 137–139 (ISSN 0028-3940 et 1432-1920, DOI 10.1007/bf00329055, lire en ligne, consulté le )
  13. « Orphie - Vikidia, l’encyclopédie des 8-13 ans », sur fr.vikidia.org (consulté le )
  14. (en) Karen W. Link, Francis L. Counselman, Joanne Steele et Michael Caughey, « A new hazard for windsurfers: needlefish impalement », The Journal of Emergency Medicine, vol. 17, no 2,‎ , p. 255–259 (ISSN 0736-4679, DOI 10.1016/S0736-4679(98)00164-4, lire en ligne, consulté le )

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