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Bataille de Marib

La bataille de Marib commence en pendant la guerre civile yéménite, et oppose les forces loyalistes qui contrÎlent la ville de Marib aux rebelles houthis qui tentent de s'en emparer[1] - [2].

Bataille de Marib
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Situation à proximité de Marib
  • Territoire contrĂŽlĂ© par les loyalistes.
  • Territoire contrĂŽlĂ© par les Houthis.
  • Territoire contestĂ©.
Informations générales
Date –
(1 an, 1 mois et 25 jours)
Lieu Marib
Issue Cessez-le-feu dans le cadre de la trĂȘve nationale appliquĂ©e depuis le 2 avril 2022
Forces en présence
inconnuesinconnues
Pertes
2 000 morts et plusieurs milliers de blessĂ©s entre fĂ©vrier et avril 2021.27 000 morts entre fĂ©vrier et novembre 2021 selon la coalition menĂ©e par l'Arabie saoudite.
14 700 morts entre juin et novembre selon le ministĂšre de la dĂ©fense houthis.

Guerre civile yéménite

Batailles

CoordonnĂ©es 15° 27â€Č 41″ nord, 45° 19â€Č 26″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : YĂ©men
(Voir situation sur carte : YĂ©men)
Bataille de Marib

En , aprĂšs une offensive de presque une annĂ©e, les rebelles houthis ont rĂ©ussi Ă  encercler la ville sur trois fronts : au nord depuis Al-Jawf, au sud depuis la frontiĂšre du gouvernorat de Chabwa et Ă  l’ouest tout au long des fronts de la capitale du pays Sanaa[3].

Contexte

GĂ©ographiquement, elle fait par ailleurs la jonction entre le nord et le sud et mĂšne vers l’est et le reste du YĂ©men. Elle est Ă©galement proche des frontiĂšres de l’Arabie saoudite.

Ancien bastion d’Al-QaĂ«da dans la pĂ©ninsule Arabique[4], la rĂ©gion yĂ©mĂ©nite de Ma'rib riche en pĂ©trole, compte une population essentiellement tribale[5].

En 2015, la ville passe sous le contrĂŽle des troupes du gouvernement d'Abdrabbo Mansour Hadi[6]. Les annĂ©es suivantes, c'est l'une des rares Ă  ĂȘtre Ă©pargnĂ©e par la guerre civile opposant depuis 2014 les forces loyalistes fidĂšles soutenu par l'Arabie saoudite, aux rebelles houthis soutenus par l'Iran[1]. Sa capitale, Marib, peuplĂ©e de 2 millions d'habitants, constitue un refuge pour des centaines de milliers de dĂ©placĂ©s ayant fui les combats dans ce pays dĂ©vastĂ© par la guerre[7] - [8].

Au dĂ©but de l'annĂ©e 2020, les rebelles houthis qui contrĂŽlent le nord du pays et sa capitale Sanaa Ă  120 km de Marib tentent de s'en emparer, mais les combats baissent en intensitĂ© avant de s'arrĂȘter pendant plusieurs mois[1]. Les rebelles houthis s'emparent nĂ©anmoins du terminal pĂ©trolier de Ras Issa, reliĂ© Ă  Ma’rib par olĂ©oduc, et espĂšrent Ă©largir leur contrĂŽle aux raffineries[6].

En dĂ©but d'annĂ©e 2021, les houthis bĂ©nĂ©ficient de l'arrivĂ©e Ă  la tĂȘte des États-Unis d'un prĂ©sident (Joe Biden) moins favorable Ă  l'Arabie saoudite que son prĂ©dĂ©cesseur (Donald Trump)[8] - [9]. En effet, dans la foulĂ©e de son Ă©lection, Joe Biden dĂ©cide de suspendre les sanctions amĂ©ricaines contre les houthis pour faciliter la distribution d'aide humanitaire internationale au YĂ©men[10], et annonce son intention de retirer cette organisation paramilitaire de la liste noire amĂ©ricaine des groupes terroristes[11]. Enfin, la nomination par le gouvernement amĂ©ricain de Timothy Lenderking comme Ă©missaire pour le YĂ©men sonne Ă©galement comme un appel au dialogue alors que ce dernier avait menĂ© des nĂ©gociations entre les houthis et la coalition durant le mandat de Donald Trump[12].

Le , constatant ce relĂąchement des États-Unis en raison d'une recherche d’apaisement et de mĂ©diation au YĂ©men les houthis dĂ©cident de reprendre leur offensive pour tenter de s'emparer de la ville de Marib[1].

Le contrÎle de la région de Marib présente également de forts enjeux économiques : elle produit prÚs de 10 % du gazole et, surtout, 90 % du gaz de pétrole liquéfié consommé dans le pays. La plupart des foyers yéménites en sont dépendants pour la cuisine et le chauffage, alors que de graves pénuries de carburant sévissent déjà dans de nombreuses régions. En outre, la bataille est importante dans le rapport de force dans les négociations entre les belligérants. Les Houthis espÚrent pouvoir mettre en avant une victoire stratégique, alors que le camp pro-Hadi tente pour sa part de conserver l'une de ses seules places fortes, son autorité dans le sud du pays étant trÚs contesté par les séparatistes[13].

L'International Crisis Group (ICG) explique que « Marib est le dernier bastion gouvernemental pro-Hadi dans ce qui fut le YĂ©men du Nord avant l’unification du pays, en 1990. Symboliquement, sa perte constituerait un revers majeur pour le gouvernement reconnu par la communautĂ© internationale et soutenu par la coalition saoudienne. C’est pour cela que Marib est important. Pour les houthistes, comme pour les forces du camp gouvernemental, pour qui cette attaque est un danger existentiel. Il y a probablement plusieurs facteurs en jeu, mais le principal est la conviction des houthistes qu’ils peuvent prendre cette ville et mettre fin Ă  la guerre dans le Nord, amĂ©liorer la viabilitĂ© Ă©conomique des rĂ©gions qu’ils contrĂŽlent et leur position de nĂ©gociation avec l’Arabie saoudite »[13].

DĂ©roulement de la bataille

Durant la premiÚre semaine de l'offensive, les combats autour de Marib font rapidement monter le bilan humain à plusieurs dizaines de morts et de blessés dans les deux camps[9]. Les rebelles houthis ont à leur disposition un arsenal conséquent avec plusieurs types d'armes notamment des blindés, des drones, des roquettes, et des missiles balistiques[5] - [14].

Ils rĂ©ussissent dans les premiers jours Ă  couper les lignes d'approvisionnement en Ă©quipements militaires dans le district d'El-Abdiya, Ă  50 km au sud de Marib, en vue de prĂ©parer des attaques et de renforcer le siĂšge de la ville[9]. Les forces gouvernementales dans la ville appellent les tribus locales Ă  leur venir en aide, tandis que jeudi , les rebelles houthis tirent un missile balistique dans la banlieue de Ma’rib tuant huit soldats et blessant beaucoup d’autres[11].

Lundi , les houthis poussent des centaines de leurs combattants au sud de la ville et parviennent Ă  s'emparer de certains sites pendant quelques heures avant d'ĂȘtre contraints de battre en retraite par les frappes aĂ©riennes de l'aviation saoudienne[15]. Des forces loyalistes ciblent les renforts houthis venant de Sanaa et bombardent leurs repaires au nord de la ville[15].

Le lendemain, les rebelles font Ă©tat de 13 frappes aĂ©riennes de la coalition arabe contre leurs troupes, ce qui ne les empĂȘche pas d'avancer Ă  l'ouest et au nord[8].

Entre le 10 et le , les forces de la coalition ont selon l'ONU, menĂ© plus de 100 frappes aĂ©riennes[6]. MalgrĂ© cela, les dĂ©fenses pro-gouvernementales Ă  Sarwah, Ă  l’ouest de Ma’rib, s'effondrent, avançant la ligne de front Ă  moins de 20 km de la ville de Marib[6].

Vendredi , des sources locales évoquent un bilan plus de 60 combattants tués à Ma'rib, ce qui en fait la journée la plus sanglante depuis le début de cette bataille le [1].

Le lendemain, une source militaire loyaliste annonçait un bilan de 50 combattants tués dans les affrontements durant les derniÚres 24 heures, dont 22 membres des forces gouvernementales et de 28 rebelles[1]. La chaßne des rebelles houthis Al-Massirah annonce que la coalition arabe menée par l'Arabie saoudite a mené plus de 12 raids aériens en appui aux forces gouvernementales au sol[1], tandis que selon des témoignages d'habitants, les houthis tirent une dizaine de missiles sur la ville[7].

Le samedi , des sources militaires gouvernementales annoncent un bilan d'au moins 90 combattants tués au cours des derniÚres 24 heures[2]. Des affrontements particuliÚrement violents éclatent sur six fronts, la plupart des offensives rebelles étant stoppées par les forces gouvernementales à l'exception du front de Kassara, au nord-ouest de la ville de Marib[2]. L'aviation saoudienne mÚnent plusieurs frappes contre des cibles des houthis sur plusieurs fronts, tuant au moins 58 rebelles et blessant des dizaines d'autres[2].

Vendredi , les rebelles houthis prennent le contrĂŽle d'une montagne surplombant la ville de Marib, le mont Hilan, ce qui leur permet de menacer les premiĂšres lignes de dĂ©fense de la ville[16]. Des tĂ©moignages de combattant loyalistes dĂ©clarent que les houthis ont coupĂ© les lignes d'approvisionnement sur certains fronts et que les combats font dĂ©sormais rage Ă  l'ouest de la ville[16]. En rĂ©action, l'armĂ©e saoudienne mĂšne des dizaines de frappes aĂ©riennes sur des positions houthies[17]. Entre le 19 et le , les affrontements et frappes aĂ©riennes Ă  Kassara au nord-ouest de la ville de Marib, provoquent la mort de prĂšs de 70 combattants (22 pro-gouvernementaux et 58 houthis), et des dizaines de blessĂ©s[18]. La coalition dĂ©clare avoir rĂ©ussi Ă  dĂ©truire des Ă©quipements militaires rebelles, notamment des chars d'assaut[18]. À ce stade, des experts considĂšrent que la puissance de feu de la coalition devrait retarder une Ă©ventuelle victoire houthie, et qu'une chute imminente de Marib est peu probable[17].

Le , aprĂšs avoir baissĂ© en intensitĂ©, les combats reprennent Ă  la suite d'une nouvelle offensive des rebelles sur les fronts de Kassara et de Machjaa au nord-ouest de Ma'rib, faisant en 24 heures au moins 53 morts dans les deux camps, 22 soldats loyalistes et 31 rebelles[19]. L'aviation de la coalition est intervenue en soutien aux forces loyalistes, ce qui n'empĂȘche pas une avancĂ©e limitĂ©e des rebelles, mais sans pour autant menacer la ville[19]. Entre le 10 et le , le nombre de combattants tuĂ© se chiffre Ă  70, 26 loyalistes et 44 rebelles houthis, dont la progression limitĂ©e est repoussĂ©e grĂące Ă  l'appui des frappes aĂ©riennes de la coalition[20]. Ces frappes dĂ©truisent, 12 vĂ©hicules militaires, quatre chars et un canon[20].

Les 15 et , de nouveaux combats font 96 morts, 36 morts et 60 parmi les rebelles houthis, qui poursuivent une lente avancée avancent vers Ma'rib, menaçant de plus en plus la ville[21].

Les 23 et , les rebelles reprennent leur offensive en déployant des centaines de renforts, et des motos aprÚs que les frappes aériennes saoudiennes aient détruit la plupart de leurs véhicules militaires[22]. Malgré l'appui aérien saoudien aux combattants loyalistes, les houthis avancent et prennent le contrÎle total du front de Kassara[22]. Au moins 65 combattants sont tués en 48 heures, dont 26 membres des forces gouvernementales (incluant quatre officiers), et 18 rebelles[22].

Le , les loyalistes annoncent avoir repoussé une attaque massive des rebelles faisant 67 morts en 24 heures dont 27 soldats loyalistes et 40 rebelles, à al-Tala'a al-Hamra, à 18 kilomÚtres à l'ouest de la ville, prÚs de la principale route reliant Marib à la capitale Sanaa, contrÎlée par les rebelles[23].

AprĂšs un mois et demi d'accalmie et d'efforts diplomatiques pour obtenir un cessez-le-feu, les rebelles lancent une nouvelle attaque le avant d'ĂȘtre repoussĂ©s, une trentaine de morts dans leurs rangs et 16 du cĂŽtĂ© loyaliste[24]. Des avions de la coalition militaire dirigĂ©e par l’Arabie saoudite mĂšnent de nouvelles frappes sur plusieurs sites houthistes dans la province de Marib[24]. Les deux jours suivants, la poursuite des combats fait 90 morts en 48 heures, dont 63 rebelles et 27 loyalistes, sans faire bouger les lignes de front[25]. Entre le 24 et le , la poursuite des combats fait 13 morts du cĂŽtĂ© loyaliste et 48 du cĂŽtĂ© houthis, puis entre le 26 et le 27, de nouveau 16 morts du cĂŽtĂ© loyaliste et 34 rebelles du cĂŽtĂ© houthis[26].

En juillet, les houthis concentrent leur offensive sur le secteur de Bayhan, situé dans le gouvernorat de Chabwa frontalier de Marib, dont la prise accroisserait fortement la pression sur Marib qu'ils pourraient attaquer par le sud[27]. AprÚs une importante avancée de ces derniers, prenant le contrÎle des districts de Natie et Naaman à Al-Bayda, le camp loyaliste se renforce pour stopper leur progression[27].

Début septembre, avec une baisse des tensions pendant l'été, les combats reprennent de nouveau faisant 65 morts en 48 heures, 22 cÎté loyaliste et 43 cÎté houthis[28]. Les 7 et , un nouvel assaut des houthis fait 78 morts en 24 heures, 18 dans le camp des loyalistes et 60 dans le camp des rebelles, principalement en raison des frappes aériennes de l'aviation saoudienne[29]. Les 25 et , un nouvel assaut des houthis fait 50 morts en 24 heures, 7 dans le camp des loyalistes et 43 dans le camp des rebelles, principalement en raison des frappes aériennes de l'aviation saoudiennes[30]. Le lendemain, de nouveaux affrontements dans les provinces de Marib et Chabwa font 67 morts dont 58 houthis, principalement tués par les frappes aériennes de la coalitions[31]. Les 28 et , la poursuite des combats fait une centaine de morts en 48 heures, dont environ les deux tiers de rebelles houthis, alors que les forces loyalistes se renforcent grùce au ralliement de centaines de combattants de tribus locales[32].

En octobre, de nombreux bombardements saoudiens visent les houthis au sud de la ville dans l'espoir de stopper leur offensive[33] - [34] - [35] - [36] - [37]. Mais cela n'empĂȘche pas les houthis de continuer leur lente progression, malgrĂ© des pertes trĂšs lourdes dans leurs rangs[32], estimĂ©es Ă  plus de 800 morts depuis dĂ©but octobre[38]. Ces derniers rĂ©alisent des avancĂ©es au sud de la ville, dans les districts de Harib, de Rahabah, d’Al-Joubah ou encore dans les gouvernorats de Shabwa et d’Al-Bayda[5].

À la fin du mois d', la ville de Marib est presque totalement encerclĂ©e par les houthis par le nord, par l’ouest, et par le sud[39]. Selon le journaliste indĂ©pendant Quentin MĂŒller, prĂ©sent sur place, seule une route Ă  l'est menant vers l’Hadramaout est encore ouverte, sĂ©curisĂ©e par une quarantaine de check-points, signe de son importance vitale[39]. Selon Quentin MĂŒller cette route est l’unique voie d'approvisionnement en vivres et en armes des forces loyalistes, et la seule porte de sortie pour la population dans le cas oĂč les rebelles parviendrait Ă  prendre la ville[39].

Entre le 3 et le 4 janvier 2022, la reprise des combats fait environ 200 morts dans le nord de Marib, dont 125 houthis et 70 loyalistes[40].

Le 25 janvier, aprÚs deux semaines de combats, les houthis sont chassés de Harib, une localité située au sud de la ville de Marib, par des forces loyalistes, la Brigade des Géants soutenues par les Emirats arabes unis, au lendemain d'une nouvelle attaque de ces insurgés contre le territoire émirati[41].

En avril 2022, une trĂȘve nationale est signĂ©e au YĂ©men entre l'Arabie saoudite et les rebelles houthis, entĂ©rinant une forme de statu quo militaire autour de la ville de Marib[42]. MalgrĂ© quelques affrontements sporadiques cette trĂȘve de six mois tient globalement jusqu'Ă  son expiration[43]. En octobre 2022, malgrĂ© l'Ă©chec des nĂ©gociations pour prolonger cette trĂȘve, cette-ci se transforme « trĂȘve gelĂ©e », oĂč chaque camp s’en tient aux conditions de l’accord, sans pour autant s'engager Ă  une cessation durable des hostilitĂ©s[43]. ParallĂšlement, des pourparlers secrets ont lieu entre les rebelles houthis et l'Arabie saoudite, cette derniĂšre dĂ©sirant se retirer de ce conflit coĂ»teux et enlisĂ©, et d'obtenir, par la nĂ©gociation, des garanties des houthis sur la sĂ©curisation de sa frontiĂšre avec le YĂ©men[44].

RĂ©actions internationales

Condamnations de l'offensive

Le , un porte-parole du Ministre français des Affaires étrangÚres Jean-Yves Le Drian appelle les rebelles houthis à mettre un terme à leurs « offensive, ainsi qu'à leurs actions déstabilisatrices, et à s'engager de façon constructive dans un processus politique de sortie de crise au Yémen »[14].

Le , le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, Mark Lowcock, déclare qu'un assaut sur Marib met en danger deux millions de civils, avec des centaines de milliers de personnes potentiellement forcées de fuir et des conséquences humanitaires inimaginables[45].

Le , le secrĂ©taire d'État amĂ©ricain Antony Blinken presse les rebelles houthis de cesser leur offensive Ă  Marib, assurant que « l'aide humanitaire seule ne mettra pas fin au conflit », lors d'une confĂ©rence de donateurs[46].

Jeudi , le Conseil de sécurité de l'ONU condamné l'escalade des affrontements autour de Marib, mettant en garde contre une aggravation de la crise humanitaire au Yémen[16]. Le lendemain, l'Union européenne déclare dans un communiqué :« L'escalade en cours au Yémen et dans ses environs sape les efforts de l'envoyé spécial de l'ONU, retarde la perspective d'une solution au conflit et accroßt l'instabilité régionale. »[18].

La Russie de son cÎté, exhorte « tous les participants au conflit à respecter strictement le droit international et à renoncer immédiatement et entiÚrement aux opérations militaires qui aboutissent à la destruction des infrastructures civiles »[18].

Tentative de médiation américaine et onusienne

Á la suite de son Ă©lection en le prĂ©sident amĂ©ricain Joe Biden affiche sa volontĂ© de relancer les pourparlers pour mettre fin Ă  la guerre civile yĂ©mĂ©nite, contrastant avec le positionnellement isolationniste et pro-saoudien de son prĂ©dĂ©cesseur Donald Trump[47]. DĂšs lors, la diplomatie de amĂ©ricaine soutient la stratĂ©gie de l’émissaire de l’ONU sur le YĂ©men, Martin Griffiths, pour ramener les deux parties Ă  la table des nĂ©gociations[47].

Le , celui-ci appelle à la fin des combats, assurant que[45] : « Personne ne peut rien faire pour forcer les belligérants à la paix à moins qu'ils ne choisissent de déposer les armes et de se parler. La responsabilité de mettre fin à la guerre incombe d'abord et avant tout aux parties au conflit. J'espÚre qu'elles ne manqueront pas cette chance. »

En fĂ©vrier et , le nouvel Ă©missaire amĂ©ricain pour le YĂ©men Tim Lenderking effectue un voyage de 17 jours dans le Golfe pour rencontre les diffĂ©rentes parties prenantes au conflit et leurs soutiens Ă©trangers, notamment le nĂ©gociateur des rebelles, Mohammad Abdelsalam Ă  Oman[47]. Mais le plan de paix promu par l'ONU et Washington est froidement accuueilli par les Saoudiens et sĂšchement rejetĂ© par les houthis, qui restent dĂ©terminĂ©e Ă  conquĂ©rir Marib ce qui leur permettrait de disposer d’une nouvelle source de revenus et d’une position de force Ă  la table des nĂ©gociations[47].

Selon l’ONU, l’objectif du cessez-le-feu serait, avant mĂȘme une reprise des pourparlers, l’ouverture de l’aĂ©roport de Sanaa et l’assouplissement des restrictions sur le port d'Al-HodeĂŻda, essentiel pour l’acheminement de l’aide humanitaire dont dĂ©pend 80 % de la population yĂ©mĂ©nite[47].

Le , l'Arabie saoudite propose « cessez-le-feu global dans tout le pays sous la supervision des Nations unies », initiative saluée par le gouvernement yéménite en exil, mais cette proposition est immédiatement rejetée par les houthis[48].

Les États-Unis annoncent à la mi-mai des sanctions contre des chefs militaires Houthis[49].

Le , l'émissaire de l'ONU pour le Yémen, Martin Griffiths acte la fin de sa missions de trois devant le Conseil de sécurité de l'ONU, en déplorant son échec pour mettre un terme au conflit[50] : « Un médiateur n'est pas responsable de la guerre, ni de la paix. Son rÎle est de présenter aux parties les moyens de mettre fin à la guerre. C'est avec un profond regret que je vous rapporte que les parties n'ont toujours pas surmonté leurs divergences. ».

En , le nouvel Ă©missaire de l'ONU, le SuĂ©dois Hans Grundberg, appelle Ă  son tour Ă  l'arrĂȘt des combats[51].

Mercredi , le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé à la désescalade au Yémen, en exigeant « un cessez-le-feu national immédiat » et en condamnant le « recrutement et l'utilisation d'enfants et de la violence sexuelle dans le conflit »[39].

RĂ©ponses des houthis

Hicham Charaf Abdallah, un responsable politique houthis, justifie l'offensive de Marib par la nĂ©cessitĂ© de lutter contre des « groupes extrĂ©mistes » venus renforcer les forces fidĂšles au prĂ©sident Abd Rabbo Mansour Hadi[14]. Le porte-parole des houthis, Mohammad Abdel Salam, dĂ©clare lui sur Twitter : « ce dont Ma’rib est tĂ©moin fait partie d’une bataille de libĂ©ration nationale, face Ă  l’agression et au blocus continus »[6].

Mercredi , Mohammad Abdel Salam rend à nouveau la parole sur la chaßne qatarie al-Jazeera sur laquelle il déclare[52] :

« On nous a demandĂ© un cessez-le-feu global. La premiĂšre Ă©tape est d’ouvrir les ports et les aĂ©roports, puis d’aller vers un processus de cessez-le-feu stratĂ©gique consistant Ă  arrĂȘter les frappes aĂ©riennes (de la coalition), les missiles et les drones »

Lundi , Mohammad Abdel Salam justifie selon la chaßne de télévision Al-Masirah le rejet des houthis de la proposition saoudienne de cessez le feu et réitérant ses conditions : « L'Arabie saoudite doit annoncer la fin de l'agression et lever complÚtement le blocus »[48]. Les houthis réclament notamment l'ouverture de l'espace aérien et maritime du Yémen, sous contrÎle saoudien, comme condition préalable à tout processus de dialogue[48].

Les Houthis cherchent Ă©galement Ă  nĂ©gocier avec les tribus locales. D'aprĂšs Abdulghani Al-Iryan, du Sanaa Center for Strategic Studies, « une offre a Ă©tĂ© faite aux tribus de Marib par les houthistes : dĂ©noncer la coalition dirigĂ©e par l’Arabie saoudite, chasser les militants d’Al-Qaida dans la pĂ©ninsule arabique et de l’État islamique du gouvernorat, et partager les revenus pĂ©troliers et gaziers. Les dirigeants locaux pourraient conserver leurs postes et bĂ©nĂ©ficier, du moins pour l’instant, d’une certaine autonomie locale »[53].

En septembre, les houthis reprennent leur offensive et spurs de leurs chances de victoire, ignorent toutes nouvelles tentatives de mĂ©diation onusienne et internationale, prĂ©fĂ©rant trancher militairement la question de Marib[3]. De leur cĂŽtĂ©, certains intermĂ©diaires amĂ©ricaines et onusiens admettent se prĂ©parer Ă  l’étape suivante, celle de l’aprĂšs-chute de Marib[3].

Ripostes saoudiennes

L'Arabie saoudite, en plus de soutenir militairement le camp loyaliste dans la bataille, mÚne de nombreuses frappes aériennes sur des bastions houthis en représailles à l'offensive de Marib, ainsi que des tentatives d'attaques de drones de la part des houthis sur le territoire saoudien[54] - [55]. En réaction les houthis parviennent le à frapper une raffinerie de pétrole (déclenchant un incendie) à Riyad avec une frappe aérienne ayant nécessité l'envoi de six drones[17]. Cette attaque provoque de nouvelles frappes saoudiennes en riposte, sur la capitale Sanaa et le port de Salif sur le littoral de la mer Rouge[56].

Le , l'Arabie saoudite annonce avoir menĂ© une sĂ©rie de frappes aĂ©riennes contre des troupes houthis Ă  10 km au sud de Marib, tuant plus de 150 rebelles et dĂ©truisant 8 vĂ©hicules[33]. Elle annonce le lendemain avoir tuĂ© au moins 134 combattants ennemis dans de nouvelles frappes[34]. Le , 150 rebelles auraient Ă©tĂ© tuĂ©s, portant le nombre de morts dans leurs rangs Ă  plus de 500 en l'espace de quatre jours[35]. Le 15, plus de 180 rebelles auraient encore Ă©tĂ© tuĂ©s dans des raids[36]. Le 16, la coalition revendique avoir tuĂ© 165 houthis dans de nouveaux raids aĂ©riens[37]. Le 21, le nombre de rebelles tuĂ©s dans les raids aĂ©riens saoudiens sont selon la coalition de 82[57], et le ce chiffre serait de 90 lorsque de nouveaux raids visent al-Abdiya, Ă  100 kilomĂštres au sud de Ma’rib[58]. Le 24, l'Arabie saoudite annonce que de nouveaux raids aĂ©riens ont fait 264 morts chez les rebelles[59]. Entre le 28 et le , l'Arabie saoudite dĂ©clare avoir tuĂ© 218 rebelles au cours de frappes aĂ©riennes Ă  al-Jawba (50 km au sud de Ma'rib) et Ă  Al-Kassara (30 km au nord-ouest de Ma'rib)[60]. Le , le nombre de rebelles tuĂ©s selon l'Arabie saoudite serait de 115[61]. Le 7, l'Arabie saoudite annonce avoir tuĂ© 138 rebelles houthis et dĂ©truit 17 vĂ©hicules au cours des derniĂšres 24 heures dans de nouveaux raids dans les rĂ©gions d'al-Jouba (au sud de Marib) et al-Kassara (au nord)[62]. Le 11, la coalition militaire dirigĂ©e par l'Arabie saoudite affirme avoir menĂ© en 24 heures plus de 20 raids aĂ©riens dans les localitĂ©s de Sirwah (Ă  l'ouest de la ville de Ma'rib) et al-Bayda (au sud), tuant 125 rebelles houthis et dĂ©truisant 14 vĂ©hicules militaires[63]. Le 13, l'Arabie saoudite affirme avoir tuĂ© 196 rebelles houthis et dĂ©truit 17 vĂ©hicules au cours des derniĂšres 24 heures dans de nouveaux raids dans les rĂ©gions de Sirwa Ă  l'ouest de Ma'rib, et al-BaĂŻda, la province jouxtant Ma'rib au sud[64].

Analyse et bilan

Enjeux pour le gouvernement yéménite

Selon des experts, l’issue de cette bataille autour du dernier bastion du gouvernement yĂ©mĂ©nite dans le Nord, pourrait modifier drastiquement le cours du conflit au YĂ©men entrĂ© dans sa septiĂšme annĂ©e[65]. CĂŽtĂ© loyaliste, Marib est le dernier bastion gouvernemental pro-Hadi dont l'autoritĂ© est menacĂ© au Nord par les houthis, et au sud du YĂ©men par les sĂ©paratistes du Conseil de transition du Sud[66]. De fait, Marib est devenue une « capitale informelle » du gouvernement yĂ©mĂ©nite[39] aprĂšs son expulsion d’Aden par les sĂ©paratistes du sud en [67]. Une partie du ministĂšre de la DĂ©fense est transfĂ©rĂ©e Ă  Marib[39].

GĂ©ographiquement, selon Élisabeth Kendall, chercheuse en Ă©tudes arabes et islamiques au Pembroke College de l’universitĂ© d’Oxford, Marib est la derniĂšre artĂšre majeure reliant l’Arabie saoudite, alliĂ©e du gouvernement au territoire du sud du pays[38]. La perte de Marib couperait le gouvernement yĂ©mĂ©nite de son principal soutien Ă©tranger[38].

Selon le gouverneur de la région, Sultan Al-Arada, allié du gouvernement d'Abdrabbo Mansour Hadi, Marib est devenue le « symbole de la résistance contre les houthis », mais aussi « un paradis pour tous les Yéménites qui ont fui la dictature, un important centre économique et une ville historique »[5].

La chercheuse Élisabeth Kendall abonde dans ce sens, dĂ©crivant Marib a Ă©tĂ© une « success-stories de la guerre », accueillant des millions de dĂ©placĂ©s tout en recevant d’importants investissements saoudiens[38]. Voir ces efforts Ă©chouer serait un coup dur pour la crĂ©dibilitĂ© du gouvernement yĂ©mĂ©nite[38].

Enjeu pour les rebelles houthis

CĂŽtĂ© rebelle, la prise de Ma’rib donnerait aux rebelles davantage de poids dans d’éventuelles nĂ©gociations, voire les inciterait Ă  pousser plus au sud[65].

Le contrĂŽle de Marib permet d'accĂ©der Ă  des ressources en hydrocarbures et une centrale Ă©lectrique, apportant Ă  la fois d’importantes recettes financiĂšres, du carburant pour les vĂ©hicules[68], et de grandes quantitĂ©s de gaz de pĂ©trole liquĂ©fiĂ© utilisĂ© pour la cuisine et le chauffage dans presque tous les mĂ©nages yĂ©mĂ©nites[66].

Toutefois, en cas de prise de Marib par les houthis, il est fort probable des sanctions seront internationales leur appliquĂ©es, d'autant plus leurs principaux soutiens, l'Iran et le Hezbollah libanais, sont eux-mĂȘmes sous sanction internationales[3]. Si le pĂ©trole constitue une nouvelle ressource pour les houthistes, le bĂ©nĂ©fice qu’ils pourront en tirer sera principalement limitĂ© au marchĂ© intĂ©rieur avec des coĂ»ts d’entretien Ă  assumer[3].

Enfin, l'enjeu du contrĂŽle de Marib doit se comprendre dans le contexte global de la guerre civile yĂ©mĂ©nite : aprĂšs sept ans d’une guerre dĂ©vastatrice, la prise de Marib permettrait aux rebelles d’avoir plus de poids dans d'Ă©ventuelles nĂ©gociations de paix[32]. Mais d'un autre cĂŽtĂ©, s’ils prennent Marib, les rebelles risquent d’ĂȘtre encore moins enclins Ă  nĂ©gocier, prĂ©fĂ©rant utiliser Marib pour poursuivre leur avancĂ©e vers les provinces du Sud voisines toujours aux mains du gouvernement, en vue d’assurer leur contrĂŽle total sur le YĂ©men[32].

Stratégie offensive rebelle

D’aprĂšs des commandants loyalistes, les rebelles dĂ©ferlent contre les lignes de dĂ©fense par vagues apparemment inĂ©puisables et appuyĂ©es par des bombardements constants : d'abord des recrues novices, parmi lesquelles beaucoup d’enfants, pour Ă©puiser les forces loyalistes et leurs munitions, puis des combattants expĂ©rimentĂ©s[65]. Selon l'agence de presse britannique Middle East Eye, plus de 10 000 enfants de 10 Ă  15 ans ont Ă©tĂ© recrutĂ©s par les rebelles houthis entre 2014 et 2020, dont environ 1400 sont morts au combat[69]. AprĂšs avoir perdu la plupart de leurs vĂ©hicules dĂ©truits par des frappes aĂ©riennes, les rebelles utilisent des motos pour attaquer[22], mais le terrain en relief reste particuliĂšrement dĂ©favorable Ă  leurs Ă©quipements[68]. Des heures de combats sont gĂ©nĂ©ralement interrompues de brĂšves accalmies pour rĂ©cupĂ©rer les cadavres[65].

ParallĂšlement, les houthis adoptent la « politique de la terre brĂ»lĂ©e » en dĂ©truisant tout sur leur chemin, peu importent les dĂ©gĂąts provoquĂ©s par les missiles et bombardements des drones, ne faisant cas ni des pertes humaines, ni des consĂ©quences humanitaires, le seul enjeu pour eux Ă©tant les bĂ©nĂ©fices politiques et Ă©conomiques qu’ils vont tirer du contrĂŽle de Marib[3].

Les houthis ont aussi une stratégie politique de tentative de conclure des alliances avec les tribus locales, mais celles-ci font front commun contre eux[38].

Stratégie défensive loyaliste

Face aux rebelles, les rangs loyalistes grossissent Ă©galement : des tribus rĂ©pondent aux appels pour envoyer leurs hommes sur le front, et beaucoup affirment ĂȘtre en position de force grĂące Ă  une meilleure connaissance du dĂ©sert que les houthis, habituĂ©s aux montagnes[65]. Les forces gouvernementales ont Ă©galement dĂ©garni d’autres fronts au sud du pays pour renforcer la rĂ©sistance autour de Marib[68].

Les loyalistes, en positions dĂ©fensives, construisent des tranchĂ©es et Ă©rigent des barriĂšres de terre Ă  la pĂ©riphĂ©rie de Marib[23]. Le soutien aĂ©rien de la coalition menĂ©e par l'Arabie saoudite leur est dĂ©cisif pour rĂ©sister, sans lequel la ville serait probablement tombĂ©e en quelques semaines[68]. Celui-ci s'intensifie en face Ă  la montĂ©e en puissance de l'offensive rebelle[32]. Mais en dehors de ce soutien aĂ©rien, la coalition est assez rĂ©ticente Ă  apporter un soutien matĂ©riel trop important aux troupes rĂ©guliĂšres et tribales dont elle doute de la loyautĂ© certains belligĂ©rant lui ayant plusieurs fois fait faux bond depuis le dĂ©but du conflit[68]. En outre, la corruption au sein de la chaĂźne d’approvisionnement militaire contribue Ă  la faiblesse des forces anti-houthistes, et que les pĂ©nuries de matĂ©riel et de munitions[68].

Enfin, ces alliances tribales nouĂ©es de circonstance contre les houthis ne peuvent rĂ©gler les dysfonctionnements militaires structurels inhĂ©rents Ă  la fusion entre des composantes politiques aussi hĂ©tĂ©rogĂšnes, surtout en l’absence d’une direction militaire commune et au vu de la faible expĂ©rience militaire de nombre de ces groupes, en comparaison avec houthis[3]. L’avancement des rebelles houthis est moins dĂ» Ă  leur force, qu’à la faiblesse structurelle du camp d’en face[3].

Bilan humain

Le , au bout de trois mois d'affrontements, les loyalistes annoncent un bilan de 2 000 combattants tuĂ©s, tandis que les pertes du cĂŽtĂ© des rebelles, qui en communiquent pas dessus, sont estimĂ©es bien plus Ă©levĂ©es[23]. En novembre, un bilan publiĂ© par la coalition menĂ©e par l'Arabie saoudite Ă©voque la mort de 27 000 combattants rebelles dans la bataille de M'arib, depuis fĂ©vrier[70].

Manquant d’eau potable et d’électricitĂ©, les camps de rĂ©fugiĂ©s souffrent de surpopulation, et les dĂ©placĂ©s disent y ĂȘtre visĂ©s par des tirs des houthis[65]. Les combats font plus de 10 000 dĂ©placĂ©s internes pour le seul mois de [38]. Entre septembre et novembre, selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les rĂ©fugiĂ©s plus de 40 000 personnes sont obligĂ©es de fuir Ma'rib depuis septembre, et de nombreux nouveaux dĂ©placĂ©s souffraient de diarrhĂ©e aiguĂ«, de malaria et d'infections respiratoires aiguĂ«s[71]. Sur la mĂȘme pĂ©riode, selon l'Organisation internationale pour les migrations, les nouvelles arrivĂ©es dans les 137 camps de dĂ©placĂ©s de la province ont presque Ă©tĂ© multipliĂ©es par dix, tandis que jusqu'Ă  40 personnes sont parfois obligĂ©es de partager la mĂȘme tente[71].

Le , au moins 22 personnes dont des enfants sont tuĂ©es dans un bombardement au sud de la ville de Ma’rib qui a touchant une mosquĂ©e dans le secteur d’al-Jawba[72].

Certains analystes considĂšrent comme probable qu'au-delĂ  d'une certaine progression des rebelles, une reddition du camp loyaliste serait probable, afin d’éviter la destruction de leur ville, alors qu'aucun des deux camps ne souhaite s’engager dans une bataille urbaine sanglante[32]. Un compromis pourrait ĂȘtre trouvĂ© afin d'assurer la neutralitĂ© des tribus actuellement pro-gouvernementales ainsi qu'un partage des ressources en Ă©change de la reconnaissance par les houthis du gouvernement local[32]. Il est aussi possible que les houthis deviennent les dirigeants de facto de tout le nord du pays, et qu’ils gagnent aussi du terrain dans le sud[38].

Références

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