Elizabeth Kendall
Elizabeth Kendall (1855-1952) est une universitaire américaine, professeure d'histoire et de sciences politiques.
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Marcia Elizabeth Kendall |
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Wellesley College Yenching Academy of Peking University (en) |
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Biographie
Elizabeth Kendall est née le à Middlebury (Vermont)[1]. Elle est la seconde fille[note 1] de Lucretia Hasseltine Kimball[note 2] et de Reuben Safford Kendall[note 3].
Elle commence ses études en Allemagne, à Heidelberg[1] et en France[6]. Elle passe deux ans à l'Université d'Oxford pour y étudier l'Histoire[7], à Radcliffe College[8], est diplômée en droit à Boston University[7], est professeur à Lake Forest (Illinois), puis est recrutée par Wellesley College, l'une des Sept Sœurs[5].
Elle y entre en 1879, y enseigne d'abord le français, l'allemand, puis l'histoire et les sciences politiques[9]. Elle y donne un cours intitulé Constitutionnal History of England[10]. Elle participe à la création de l'Agora Society qui « tente de créer un idéal supérieur de féminité qui peut conduire les étudiantes tout au long de leur vie à travailler pour leur pays, pour leurs semblables. »[note 4] - [11]. Elle se rend en Inde pour y étudier le système colonial[9]. En 1914, elle visite la Turquie et en 1915, le Kueichow et le Kuangsi en Chine[12]. En 1917, elle est à Shanghai, puis part pour le Kansu. Elle revient à Shanghai par bateau sur la rivière Han, puis par le Kinhan Railway, via Kaifeng, Hsuchowfu et Pukow[13].
En 1921, après qu'elle eut pris sa retraite de professeure d'Histoire[14] - [15], le Women's Yenching College (en) de Pékin devient sister college de Wellesley College et reçoit la visite de la présidente de Wellesley, Ellen Fitz Pendleton. Celle-ci décide alors de lui envoyer deux professeurs invités : Elizabeth Kendall et Eliza Kendrick[16].
Elle décède en 1952[17].
A Wayfarer in China
En 1911, elle entreprend un voyage « without a companion of her own race or color » mais avec son terrier irlandais, Jack, qui la suivit dans tous ses périples[18]. Elle parcourt la Côte dalmate, puis la Turquie et l'Inde. En Birmanie, elle n'obtient pas de passeport du gouvernement chinois pour pénétrer en Chine, qu'elle gagne par mer débarquant à Canton. Elle parcourt la Chine parfois en chaise à porteurs, parfois à cheval, parfois à pied. Elle passe par le Tibet, descend le Yang-Tsé, gagne Hankou par le train, puis le désert de Gobi[6], où elle put remettre à un prince mongol un buggy commandé aux États-Unis[19]. Elle rejoint le lac Baïkal et prend le Transsibérien à Irkoutsk. Elle gagne Liverpool, d'où elle revient aux États-Unis[6].
Elle a publié en 1913 la relation de ce voyage : A Wayfarer in China. Ce voyage et sa relation lui ont valu d'être nommée Fellow of the Royal Geographical Society[20].
A Wayfarer in China se situe dans le cadre de la littérature féminine sur les voyages et de l’étude critique du colonialisme à travers les carnets de voyage. Kendall entreprend des incursions audacieuses dans des contrées lointaines à un moment crucial dans l’histoire de la Chine et émet des jugements tout aussi audacieux sur les cultures qu'elle rencontre. Sa perspective est étonnamment contemporaine dans sa critique de la domination culturelle, celle de l'Occident en Chine tout comme celle de la majorité Han sur les Tibétains et d'autres minorités autochtones[21].
Hommages
Elizabeth Kendall vue par ses contemporains
- « Now, a few words about Jack's mistress, Miss Elizabeth Kendall, member of the history department of Wellesley College, who when at home teaches history and politics to America's young women, and when she is not travels with Jack to the hidden places of the earth. Miss Kendall is a sturdy, grey-haired, little lady of somewhat past middle age, who travels because she loves travelling, and to gather world impressions the better to fill the chair of history and politics at Wellesley, which is in Massachusetts near Boston. That she thinks no more of going alone with her dog and one Chinese servant to the Tibetan border than most Shanghai women would think of visiting the native city here, indicates the stuff of which she is made. Miss Kendall has visited every country worth visiting except Japan »[23]
- Un de ses collègues la caractérise ainsi : comme beaucoup d'universitaires femmes, elle était à la fois invisible et extravisible[note 5].
- Mary Dewson (en), qui fut son élève à Wellesley, a déclaré que ce fut elle qui l'encouragea à poursuivre des études d'Histoire. Elle la considérait comme la personne la mieux habillée de l'université[24].
- « C'est le vent de la lande ouverte qui bruit dans la robe académique de Miss Kendall. Les portes et même les fenêtres de sa salle de classe sont des tentations continuelles. Elle aspire au changement, à l'aventure, à l'exploration des espaces lointains du globe. Grâce à sa généreuse fidélité à Wellesley, elle réalise que Wellesley n'est pas le monde. », Katharine Lee Bates[25]
Archives
Les papiers de Kendall sont conservés aux archives de Wellesley College[26].
Ĺ’uvres
Livres
- The Growth of the English Nation, 1894 [lire en ligne]
- A History of England for High Schools and Academies, 1899 [lire en ligne]
- A Wayfarer in China. Impressions of a Trip Across West China and Mongolia. With illustrations, Boston and New York, Houghton Mifflin Company, The Riverside Press Cambridge, 1913 (en) A Wayfarer in China (Wikisource anglophone)
- A Short History of England for School Use, 1920[note 6] - [lire en ligne]
Articles
- « A Word on the Russian Question », The Wellesley News,‎ , p. 5
- « From The Great River to The Great Wall », The Wellesley News, vol. 21, no 10,‎ , p. 1
Bibliographie
- (en) Kate Rose, « Imaginary Chinas : Elizabeth Kendall's Quest for Un-Civilization », dans Kate Rose (dir.), China From Where We Stand : Readings in Comparative Sinology, Cambridge Scholars Publishing, (ISBN 9781443892025), p. 139-181
- (en) Kate Rose, « Just Like Us : Elizabeth Kendall’s Imperfect Quest for Equality », Journal of Feminist Scholarship, vol. 14,‎ , p. 40-54
- (en) Patricia Ann Palmieri, In Adamless Eden : The Community of Women Faculty at Wellesley, Yale University Press,
- (en) Jean Glasscock, Katharine Canby Balderston, Wellesley College, 1875-1975 : A Century of Women, Wellesley College,
- (en) The Kimball Family News, Topeka, Kansas, G. F. Kimball,
- (en) Leonard Allison Morrison, Stephen Paschall Sharples, The Kimball Family NewHistory of the Kimball family in America from 1634 to 1897 and of its ancestors the Kemballs or Kemboldes of England, vol. 2, Boston, Sharples, (lire en ligne)
- (en) Julie Des Jardins, Women and the Historical Enterprise in America : Gender, Race, and the Politics of Memory, 1880-1945, UNC Press Books,
- (en) Susan Ware, Partner and I : Molly Dewson, Feminism, and New Deal Politics, Yale University Press,
- Douglas Kerr, Julia Kuehn (Ă©ds.), A Century of Travels in China: Critical Essays on Travel Writing from the 1840s to the 1940s, Hong Kong University Press, 2007, p. 86-87 lire sur Google Livres
- Julia Kuehn, « China of the Tourists: Women and the Grand Tour of the Middle Kingdom, 1878–1923 », Asian Crossings: Travel Writing on China, Japan and Southeast Asia, 2008 [lire en ligne]
- « Woman Crosses China », Regina Leader-Post, Regina, Saskatchewan, Canada,‎ , p. 7
- (en) Hao Ping, « Ascension of Yenching to a first-place University », dans Hao Ping (dir.), John Leighton Stuart's Missionary-Educator's Career in China, Routledge, (ISBN 9781134878031), p. 102-132
- « History », The Wellesley alumnae quarterly, vol. 2,‎ octobre 1917-juillet 1918
- « Tribute to Miss Kendall », The Wellesley alumnae quarterly, vol. 4,‎ octobre 1919-juillet 1920
- (en) Alison L. Prentice, Marjorie R. Theobald, Women who Taught : Perspectives on the History of Women and Teaching, University of Toronto Press,
Notes et références
Notes
- Elle a une sœur plus âgée, Lucretia Hasseltine, et un frère cadet, Francis Lockwood[1]
- Lucretia Hasseltine Kimball, also a seminary graduate and firm believer in higher education for women, taught with her daughters in a mid-western academy. An advocate of abolition and black education, Mrs Kendall infuses her daughter Elizabeth with a reformist spirit[2]. Elle a enseigné à l'Université Howard[1]. Elizabeth continua à vivre avec elle quand elle enseignait à Wellesley College[3]
- Le révérend Kendall fut consul des États-Unis en Europe, à Strasbourg puis à Brindisi[4]. Il est mort à Genève en 1873[5]
- « attempts to create a higher ideal of womanhood which can lead students throughout their lives to work for their country, for their fellow men and women and did so by sponsoring debates, mock conventions, political rallies and elections. »
- Gipsy Gentleman Gives Colourful Accounts of Dog, Travel, Teaching sur Internet Archive
- basé sur des recherches effectuées par Katharine Coman en Angleterre entre 1886 et 1894
Références
- Morrison, p. 844.
- Palmieri, p. 67.
- Prentice, p. 253.
- Morrison, p. 843.
- Kimball, p. 258.
- Regina.
- Ware, p. 19.
- https://babel.hathitrust.org/cgi/pt?id=uiug.30112112467953&view=1up&seq=155
- Wellesley, p. 88.
- Ware, p. 20.
- Beth Burmester, « Discovering the Legacy of Rhetoric in Nineteenth-Century Women's Colleges: Connecting Institutional and Individual Histories across Geographies », South Atlantic Review , vol. 71, n° 4, 2006, p. 13
- History, p. 182.
- History, p. 183.
- Wellesley, p. 145.
- Tribute, p. 267.
- Hao, p. 112.
- « Deaths and Funerals, Elizabeth Kendall, Professor of History at Wellesley 32 Years », Boston Globe, 22 mai 1952, p. 8
- Jardins.
- Rose : Imaginary Chinas, p. 139.
- Wellesley, p. 102.
- Rose : Just Like Us.
- wellesley.edu
- History, lire en ligne:https://babel.hathitrust.org/cgi/pt?id=nyp.33433074841622&view=plaintext&seq=198, p. 182.
- Ware, p. 29.
- Tribute, p. 270.
- wellesley.edu