Bataille de Lwów
La bataille de Lwów (ou siège de Lwów) se déroule pendant la campagne de Pologne au début de la Seconde Guerre mondiale et oppose pendant dix jours l'armée polonaise aux armées allemandes et soviétiques pour le contrôle de la ville de Lwów (aujourd'hui Lviv en Ukraine). Cette dernière est alors considérée comme une position clé de la « tête de pont roumaine » et fut donc défendue à tout prix.
Date | 12 septembre- |
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Lieu | Lwów, Pologne (aujourd'hui Lviv, Ukraine) |
Issue | Reddition des forces polonaises |
Reich allemand Union soviétique | Pologne |
1re division de montagne 2e division de montagne Éléments de la 7e division d'infanterie et de la 5e Panzerdivision 6e armée | 11 bataillons d'infanterie 5 batteries d'artillerie 2 trains blindés 1 unité de cavalerie 1 compagnie de soldats du génie |
484 tués 918 blessés 608 malades 24 tués ou blessés | inconnues |
Batailles
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- Kock
Coordonnées | 49° 50′ 31″ nord, 24° 01′ 53″ est |
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Contexte historique
Initialement, l'armée polonaise ne prévoyait pas de défendre Lwów, car située trop loin derrière la ligne de front et considérée comme trop importante dans la culture polonaise pour être le lieu de combats[1]. Toutefois, la brutalité de la Blitzkrieg allemande et la désintégration des forces polonaises à Łódź fait planer le danger d'une offensive allemande sur la ville.
Le , le général polonais Władysław Langner décide de protéger la ville en formant une ligne de défense avec Bełżec, Rawa Ruska et Magierów sur le San pour faire face à la progression allemande[2]. La mise en défense dure jusqu'au .
Déroulement de la bataille
L'offensive allemande
Le , les premiers assauts allemands sur la ville commencent mais sont repoussés après des combats acharnés face aux forces polonaises retranchées dans le centre-ville, constituées de volontaires locaux et de réfugiés.
L'état-major allemand décide de se replier et d'encercler Lwów en attendant l'arrivée de renforts. La ville est constamment bombardée par la Luftwaffe et par l'artillerie allemande qui ciblent les églises, les hôpitaux, les usines d'eau et d'électricité[3]. Du côté polonais le commandement est alors confié au général Franciszek Sikorski.
L'invasion soviétique
Le , l'Armée rouge rejoint le Troisième Reich et envahit la Pologne. Les forces de la 6e armée du front ukrainien commandé par Filipp Golikov franchissent la frontière et marchent en direction de Lwów. Le plan polonais de « tête de pont roumaine » est mis à mal et l'armée polonaise réorganise ses troupes afin de défendre la ville, renforçant ses positions.
Le , la Luftwaffe largue des tracts par milliers sur la ville demandant aux Polonais de se rendre. Ceux-ci restent ignorés et un nouvel assaut allemand est lancé, en vain.
Le , les premières unités blindées soviétiques atteignent les faubourgs de Lwów. Après un court combat, celles-ci sont défaites par les défenseurs polonais. Dans la nuit du 19 au 20, l'Armée rouge assiège la ville à l'est, prenant ainsi les Polonais en étau avec les Allemands à l'ouest.
Les lignes de défense polonaises sont constituées principalement de fortifications terrestres et de barricades construites par des volontaires locaux sous la supervision des soldats du génie de l'armée.
La reddition polonaise
Le , des pourparlers concernant la reddition de la garnison débutent entre les officiers polonais et des envoyés soviétiques. Le commandant allemand sur place demande aux Polonais de se rendre et les informe, à la suite de leur refus, qu'un assaut général sera lancé sur la ville le 21. Mais, la veille, Adolf Hitler ordonne à Gerd von Rundstedt de laisser Lwów aux Russes et l'attaque allemande est annulée.
Le général polonais Franciszek Sikorski sait que la situation de ses hommes est sans espoir et qu'une bataille pourrait causer davantage de pertes civiles. Le , les Soviétiques acceptent les conditions de reddition proposées par le général Langner, un acte de reddition est signé, sous la condition que les soldats polonais puissent quitter la ville et rentrer chez eux, ce qui est accepté par l'URSS.
Mais, quelques heures après la signature de l'accord, les officiers polonais sont arrêtés par le NKVD et escortés jusqu'à Ternopil d'où ils sont envoyés au goulag en Russie. La plupart d'entre eux seront assassinés lors du massacre de Katyn en 1940. Quant au général Franciszek Sikorski, il sera exécuté à Kharkov en 1940[4].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Battle of Lwów (1939) » (voir la liste des auteurs).
- (pl) Wacław Stachiewicz, Wierności dochować żołnierskiej. Varsovie, RYTM, 1998. p. 832. (ISBN 83-86678-71-2)
- (pl) Artur Leinwand, Obrona Lwowa we wrześniu 1939 roku. Instytut Lwowski, 1991
- (pl) Wojciech Włodarkiewicz, Lwów 1939, Warszawa, Dom Wydawniczy Bellona, , 237 p. (ISBN 978-8-311-09619-6)
- « Biography of Major-General Franciszek Józef Sikorski (1889 – 1940), Poland », sur www.generals.dk (consulté le )