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Plan PĂ©kin

Le plan PĂ©kin (ou opĂ©ration PĂ©kin) Ă©tait une opĂ©ration au cours de laquelle trois destroyers de la marine polonaise, le Burza (« TempĂȘte »), le BƂyskawica (« Éclair »), et le Grom (« Tonnerre »), furent Ă©vacuĂ©s vers le Royaume-Uni Ă  la fin aoĂ»t et dĂ©but avant le dĂ©clenchement de la guerre. Ils reçurent l'ordre de se rendre dans des ports britanniques et d’aider la Royal Navy britannique dans le cas d'une guerre avec l'Allemagne nazie. Le plan fut un succĂšs et permit aux navires d'Ă©viter une destruction certaine durant l'invasion allemande.

Destroyers polonais pendant le plan PĂ©kin. Vue du Grom et du Burza depuis le BƂyskawica.

Contexte

Le plan fut mis au point afin d’escamoter la division de destroyers (Dywizjon KontrtorpedowcĂłw) de la marine polonaise du thĂ©Ăątre d'opĂ©ration de la mer Baltique. La Kriegsmarine avait sur la marine polonaise un avantage numĂ©rique accablant, et dans le cas d'une guerre, le haut commandement polonais s'Ă©tait rendu compte que les navires qui resteraient dans la Baltique, petite mer fermĂ©e, seraient susceptibles d'ĂȘtre rapidement coulĂ©s par les Allemands. De plus, les dĂ©troits danois Ă©taient Ă  portĂ©e de la Kriegsmarine et de la Luftwaffe, il y avait donc peu de chances que le plan puisse rĂ©ussir aprĂšs le dĂ©but des hostilitĂ©s.

Le gouvernement britannique, le , par l'intermĂ©diaire du lieutenant-gĂ©nĂ©ral Sir Adrian Carton de Wiart, chef de la mission militaire britannique fit de fortes recommandations au marĂ©chal Edward Rydz-ƚmigƂy, commandant en chef des forces polonaises, pour Ă©vacuer les Ă©lĂ©ments les plus modernes de la flotte de la Baltique. ƚmigƂy-Rydz, initialement rĂ©ticent, accepta le principe de cette Ă©vacuation.

Une partie de la raison qui motiva ƚmigƂy-Rydz Ă  s’y ranger Ă©tait l'idĂ©e d'une tĂȘte de pont roumaine. On espĂ©rait en Pologne que les forces polonaises pourraient tenir dans le sud-est du pays, prĂšs de la frontiĂšre commune avec la Roumanie, jusqu'Ă  l'arrivĂ©e d'une offensive franco-britannique. Des munitions et des armes pourraient ĂȘtre livrĂ©es Ă  partir de l'ouest par les ports et les chemins de fer roumains. La marine polonaise serait alors en mesure d'escorter les navires transportant des fournitures dans les ports roumains.

Le voyage vers l’Écosse

Destroyer polonais (BƂyskawica ou Grom) sous le pont ferroviaire du Forth en Écosse

Comme les tensions entre la Pologne et l'Allemagne augmentaient, le commandant de la flotte polonaise, le contre-amiral JĂłzef Unrug signa l'ordre d'opĂ©ration le , un jour aprĂšs la signature du pacte de dĂ©fense commune anglo-polonais (en) ; l’ordre fut envoyĂ© dans des enveloppes scellĂ©es aux navires. Le , la flotte reçut le signal « PĂ©kin, PĂ©kin, PĂ©kin » du commandant en chef polonais, le marĂ©chal ƚmigƂy-Rydz : « ExĂ©cuter PĂ©kin ». À 12 h 55, les navires reçurent le signal par des drapeaux de signalisation ou par radio de la tour de contrĂŽle de Oksywie, les capitaines respectifs des navires ouvrirent les enveloppes, et partirent Ă  14h15 sous le commandement du capitaine de frĂ©gate Roman Stankiewicz (pl). Le BƂyskawica Ă©tait commandĂ© par le capitaine de frĂ©gate WƂodzimierz Kodrębski, le Burza par le capitaine de frĂ©gate StanisƂaw Nahorski (pl) et le Grom par le capitaine Aleksander Hulewicz (pl).

Les navires traversĂšrent sans aucun problĂšme la mer Baltique, entrĂšrent dans l’Øresund aprĂšs minuit. Dans le passage, ils rencontrĂšrent le croiseur lĂ©ger allemand Königsberg et un destroyer, la guerre n'ayant pas encore commencĂ©, il n'y eut pas de combat. Les navires polonais sont ensuite passĂ©s dans le CattĂ©gat et le Skagerrak. Le , les navires furent repĂ©rĂ©s et suivis par des hydravions de reconnaissance allemands, et le groupe mit le cap vers la NorvĂšge afin de dĂ©jouer la surveillance au cours de la nuit, et reprirent leur cap initial vers le Royaume-Uni. Les navires entrĂšrent dans la mer du Nord, et Ă  9 h 25 le 1er septembre apprirent l'invasion allemande de la Pologne. À 12 h 58, ils rencontrĂšrent les destroyers de la Royal Navy HMS Wanderer et HMS Wallace et reçurent Ă  bord un officier de liaison. À 17 h 37, ils se mirent Ă  couple Ă  Leith, le port d'Édimbourg.

Conséquences

Le plan PĂ©kin suscita une controverse en Pologne, mais il s'avĂ©ra ĂȘtre une sage dĂ©cision. Les navires servirent aux cĂŽtĂ©s de la Royal Navy pendant le reste de la guerre, et l’ORP Burza et l’ORP BƂyskawica survĂ©curent Ă  la guerre. D'autre part, tous les autres navires de surface (en) de la marine polonaise qui Ă©taient restĂ©s dans la mer Baltique furent engagĂ©s et coulĂ©s ou capturĂ©s par les forces allemandes, la premiĂšre bataille Ă©tant celle de la baie de Dantzig le 1er septembre[1]. Le sort des deux plus grands navires restants fut Ă©loquent : le quatriĂšme destroyer polonais, le Wicher et le plus grand navire de la marine polonaise, le mouilleur de mines lourd Gryf, furent tous les deux coulĂ©s au troisiĂšme jour de la guerre, le [1].

Quant aux Allemands, confrontĂ©s au plan PĂ©kin le , ils rappelĂšrent de la mer Baltique l'unitĂ© tactique qui avait Ă©tĂ© prĂ©vue pour les engager, les trois croiseurs lĂ©gers NĂŒrnberg, Köln et Leipzig, sous le commandement du vice-amiral Densch (en).

  • ORP Burza
    ORP Burza
  • ORP BƂyskawica
    ORP BƂyskawica

Articles connexes

Notes et références

  1. (en) Michael Alfred Peszke, Poland's Navy, 1918-1945, Hippocrene Books, , 222 p. (ISBN 0-7818-0672-0), p. 37

Bibliographie

  • Jerzy Pertek (en), Wielkie dni maƂej floty (Great days of the small fleet), Wyd. PoznaƄskie, PoznaƄ 1976, (OCLC 69482799), (ISBN 83-210-0542-X)
  • Adrian Carton de Wiart, Happy Odyssey, Jonathan Cape, Londres, 1950
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