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Bataille de Beignon

La bataille de Beignon se dĂ©roula lors de la chouannerie. À la fin du mois d'avril 1794, des Chouans venus pour la plupart du pays de VitrĂ© effectuent une expĂ©dition jusque sur les limites du Morbihan. Le 3 mai, ils s'emparent du bourg de Beignon. Mais l'expĂ©dition menĂ©e par Puisaye est un Ă©chec, car contrairement Ă  ses espĂ©rances, elle ne provoque aucune insurrection.

Bataille de Beignon
Informations générales
Date
Lieu Beignon
Issue Victoire des Chouans
Commandants
‱ Colonel Doré‹ Joseph de Puisaye
‱ DupĂ©rat
‱ Henri Forestier
‱ Louis Hubert
Forces en présence
1 200 hommes[1]
(selon les Chouans)
800 Ă  900 hommes[1]
Pertes
45 morts[1]
(selon les Chouans)
faibles

Chouannerie

CoordonnĂ©es 47° 58â€Č 18″ nord, 2° 10â€Č 11″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Bataille de Beignon
GĂ©olocalisation sur la carte : Bretagne
(Voir situation sur carte : Bretagne)
Bataille de Beignon
GĂ©olocalisation sur la carte : Morbihan
(Voir situation sur carte : Morbihan)
Bataille de Beignon

Prélude

Le 14 juillet 1793, les FĂ©dĂ©ralistes de Normandie et de Bretagne sont Ă©crasĂ©s Ă  la bataille de BrĂ©court, son commandant Joseph de Puisaye s'enfuit en Bretagne et trouve refuge Ă  la forĂȘt du Pertre, avec quelques officiers fĂ©dĂ©ralistes ou royalistes ; Frocard, de la Haichois, le colonel Roy, de la MassĂŒe, Legge et son frĂšre, prĂȘtre[1]. En octobre, pendant la VirĂ©e de Galerne, Puisaye tente d'entrer en relation avec les gĂ©nĂ©raux vendĂ©ens mais arrive Ă  Laval aprĂšs le dĂ©part de l'armĂ©e. Il regagne la forĂȘt du Pertre, mais en est expulsĂ© au dĂ©but de l'annĂ©e 1794, par la grande battue opĂ©rĂ©e par les gĂ©nĂ©raux Rossignol et KlĂ©ber[2]. La Haichois et La MassĂŒe sont tuĂ©s par les RĂ©publicains et Puisaye trouve refuge dans le pays de VitrĂ©[1].

Puisaye a pour ambition de prendre la tĂȘte des insurgĂ©s du nord de la Loire et de succĂ©der au marquis de La RouĂ«rie[1] - [2], il entre en relation avec Bertin, de Saint-Malo ancien conjurĂ© de l'Association bretonne, ce qui lui permet d'avoir des contacts avec l'Angleterre. Dans le pays de VitrĂ©, il rencontre le chef chouan Louis Hubert et lui fait part de son projet d'expĂ©dition sur le Morbihan. AprĂšs avoir obtenu son soutien, Puisaye gagne les environs de Rennes oĂč il s'assure lĂ  aussi l'appui de rescapĂ©s vendĂ©ens et de chefs chouans ; DupĂ©rat, Henri Forestier, Chantereau, Cacqueray, Poncet, BrĂ©chard et Jarry[1].

L'expédition de Puisaye

Puisaye revient au pays de VitrĂ© en avril, son projet est de se porter sur Morbihan et de rassembler les insurgĂ©s de ce dĂ©partement avec ceux d'Ille-et-Vilaine, il assure qu'il pourra ainsi rassembler une armĂ©e de plus de 20 000 hommes pour prendre Rennes[1]. Forts de ces promesses Hubert et les autres chefs de VitrĂ© ; La Poule, Blondiau, Mercier, Rossignol et Piquet Ă  la tĂȘte de 700 Ă  800 hommes, dont plusieurs vĂ©tĂ©rans de la VirĂ©e de Galerne, armĂ©s de fusils de chasse, de fourches ou de bĂątons se rassemblent Ă  Saint-Didier et se mettent en marche le 25 avril pour le pays de Rennes[1]. Puisaye tente Ă©galement de rallier les Chouans de FougĂšres, dont le chef AimĂ© du Boisguy se prĂ©sente Ă  La Chapelle-Saint-Aubert avec 300 hommes, mais pour une raison inconnue, Puisaye n'est pas prĂ©sent au rendez-vous[1]. La population des communes situĂ©es aux Sud-Est de Rennes Ă©tant rĂ©publicaines, les Chouans traversent rapidement ces territoires[1], ils gagnent la forĂȘt de Rennes oĂč ils reçoivent quelques renforts, mais deux colonnes rĂ©publicaines les attaquent et ils se replient aprĂšs une courte escarmouche, traversent la Vilaine Ă  Cesson-SĂ©vignĂ©, s'emparent d'un convoi de farine et couchent le soir Ă  Vern-sur-Seiche[2] - [1] - [3].

À Rennes, les RĂ©publicains sont informĂ©s de ce mouvement, 50 hussards sont envoyĂ©s sur Vern, mais ils tombent dans une embusade et se replient avec perte de deux morts[1]. Cependant seuls les officiers vendĂ©ens avec une soixantaine d'hommes ont rejoint la troupe de Puisaye[1]. Les Chouans de VitrĂ© commencent Ă  se mĂ©fier, car Puisaye leur avait dit disposer de 10 000 hommes au sud de Rennes, et menacent de faire demi-tour. Puisaye parvient cependant Ă  les convaincre que la majoritĂ© de ses forces sont au Morbihan[1].

La marche reprend, mais les 50 cavaliers de l'adjudant-gĂ©nĂ©ral Damas sont Ă  leur poursuite[3]. Le convoi est repris, mais les Bleus perdent la trace des Chouans qui franchissent Ă  nouveau la Vilaine Ă  CicĂ©. Des gardes nationaux de Rennes tentent de leur couper la route, mais Puisaye les contourne par Maure-de-Bretagne puis gagne la forĂȘt de Paimpont. Le 3 mai il est Ă  Beignon situĂ© Ă  la limite des deux dĂ©partements[2].

Le combat

Parti de Montfort, le colonel DorĂ© rassemble plusieurs garnisons et forme une colonne de 1 200 hommes, dont 40 cavaliers parmi lesquels des gendarmes et douze prĂȘtres constitutionnels[1] menĂ© par le curĂ© Champion[2]. Les RĂ©publicains arrivent en vue de Beignon, aux abords du bourg un cavalier en uniforme s'opproche d'eux ; « En avant, mes amis, les Royalistes, presque tous ivres morts, gisent dans les rues de Beignon, avançons rapidement et c'en est fait d'eux. » Mais il s'agit d'un piĂšge, les RĂ©publicains attaquent sans se mĂ©fier et tombent sur les Chouans et les VendĂ©ens en bon ordre dans le bourg. Ces derniers avancent sans tirer, cependant les cavaliers et le colonel trop avancĂ©s, prennent la fuite et jettent la confusion dans leurs rangs. Ce dĂ©sordre fait paniquer les RĂ©publicains qui prennent la fuite avant mĂȘme qu'un seul coup de fusil ne soit tirĂ©. Poursuivis par les Chouans, les RĂ©publicains se divisent en deux groupes, le premier s'enfuit par la forĂȘt de Paimpont et n'est pas inquiĂ©tĂ©, le second en revanche est rattrapĂ© prĂšs de la petite riviĂšre de l'Aff. Selon Pontbriand, 45 RĂ©publicains sont tuĂ©s, parmi lesquels le curĂ© Champion et le juge de paix Jan de la Hamelinais[1].

L'abbĂ© Pierre-Paul Guillotin, prĂȘtre rĂ©fractaire, laisse un tĂ©moignage dans ses mĂ©moires :

« Le samedi 3 mai 1794, un détachement d'environ 800 Vendéens armés, venant du cÎté de Guer et Guignen, est attaqué dans la lande de Beignon par une troupe de patriotes qui est mise en fuite et dont plusieurs sont tués ; entre'autres le curé constitutionnel de Montauban et le juge de paix dudit lieu.
Le lendemain matin, ce dĂ©tachement paraĂźt au Moulin Ă  papier, et vers dix heures arrive aux Trois-Roches proche TrĂ©bran, oĂč il s'arrĂȘte pour dĂźner. De lĂ , instruit qu'il y a un dĂ©pĂŽt de fusils dans la sacristie de Concoret, M. de Puisaye, le commandant, envoie un certain nombre d'hommes pour enlever ces armes, arrivĂ©s au bourgs, ils crient : Vive le roi, abattent deux chĂȘnes de la libertĂ©, s'emparent de 52 fusils et des pistolets de M. Viallet et s'en retournent aux Trois-Roches.
Vers 3 heures aprĂšs midi, ils partent en chantant les vĂȘpres et allant vers Saint-Malon. Plusieurs habitants du pays les accompagnent jusqu'Ă  la croix au Blanc. Cette troupe paie gĂ©nĂ©reusement tout ce qu'elle prend, montre beaucoup de piĂ©tĂ©, n'insulte personne, n'attaque point la premiĂšre et dit ne s'assembler ainsi que pour le rĂ©tablissement de la religion et de la royautĂ©. Deux des leurs sont arrĂȘtĂ©s par les habitants de la Ville-Danet qui les conduisent Ă  PlĂ©lan pour ĂȘtre fusillĂ©s. M. Puisaye fait fusiller prĂšs St-Malon un nommĂ© Pollet, qui refusa de dire : Vive le roi[4]. »

Bibliographie

Références

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