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Bataille d'Héraclée

La bataille d'Héraclée (actuellement, la commune de Policoro) est une bataille de l'Antiquité (280 av. J.-C.) qui vit s'affronter d'une part les troupes de la République romaine, commandées par le consul Publius Valerius Laevinus, et d'autre part celles de la coalition grecque d'Épire, de Tarente, de Thurii, de Métaponte et d'Héraclée, sous le commandement du roi d'Épire, Pyrrhus Ier. Les Grecs, conduits par un de leurs généraux les plus talentueux, remportèrent la victoire.

Bataille d'Héraclée
Description de l'image Pyrrhic_War_map-fr.svg.
Informations générales
Date 280 av. J.-C.
Lieu Héraclée, aujourd'hui Policoro Basilicate
Issue Victoire de Pyrrhus Ier d'Épire
Forces en présence
~ 35 000 légionnaires
3000 à 5 000 cavaliers ?
~ 25 000 hoplites
500 frondeurs
> 3 000 cavaliers
2 000 archers
20 éléphants de guerre
Pertes
15 000 morts
1 800 prisonniers
13 000 morts

Guerre de Pyrrhus en Italie

Batailles

Coordonnées 40° 13′ 12″ nord, 16° 40′ 11″ est

Cette bataille s'inscrit dans le cadre des luttes entre la Grande-Grèce et la jeune République romaine, qui tente d'étendre son hégémonie sur toute la péninsule italienne. Elle incarne également les premiers affrontements du monde romain et du monde grec.

Contexte

À la fin du IIIe siècle av. J.-C., Tarente est une des nombreuses colonies grecques de la Grande-Grèce. Les dirigeants de la cité, que sont les démocrates Philocharis et Ainesias, sont opposés à la République romaine, car ils craignent de perdre leur indépendance vis-à-vis d'une Rome grandissante. Cette inquiétude s'accentue après les succès militaires romains : alliance entre Romains et Lucaniens en 298, soumission des Samnites en 291, des Sabins en 290, victoire sur les cités étrusques et les mercenaires gaulois.

L’historien Pierre Grimal[1] rappelle les bonnes relations entre Rome et les cités grecques établies lors des longues guerres samnites, et le développement des relations commerciales romaines vers l’Orient[2]. Toutefois un traité passé en 303 avec Tarente interdit aux navires romains de naviguer à l’Est du cap Lacinium près de Crotone, c'est-à-dire de passer dans le golfe de Tarente pour aller commercer vers la Grèce et l’Orient. Tant que les guerres en Italie centrale mobilisaient Rome, ces restrictions passaient au second plan. Mais selon l'historien Marcel Le Glay[3], une faction politique romaine autour des Fabii et des grandes familles campaniennes prône l’expansion vers le sud de l’Italie et au-delà. Le blocage des droits de navigation va être un motif de conflit entre Romains et Tarentins.

Les Romains étendent donc leur contrôle vers le Sud en fondant de nombreuses colonies en Apulie et en Lucanie, dont la plus importante est Venusia. Vers 285, les troupes romaines interviennent dans les colonies grecques d'Italie : Crotone, Locres et Rhegium, pour les protéger des attaques des Lucaniens et des Bruttiens.

Les démocrates de Tarente savent pertinemment qu'une fois terminées les guerres contre leurs voisins immédiats, les Romains tenteront de s'emparer de la ville de Tarente. De plus, les Tarentins s'inquiètent de la prise du pouvoir des aristocrates à Thurii, qui décident en 282 d'accueillir une garnison romaine dans leur cité, pour faire face aux montagnards de Lucanie[4]. Une autre garnison de soldats campaniens, auxiliaires des Romains, s'installe à Rhegium, mettant le détroit de Messine sous protection romaine. Ces actes vont à l'encontre de l'indépendance des colonies de la Grande Grèce.

La seconde force politique importante de Tarente, les aristocrates menés par Agis, n'est pas opposée à entrer dans l'alliance romaine si elle parvient à reprendre le pouvoir dans la cité. Cette position provoque l'impopularité des aristocrates à Tarente.

Les incidents déclencheurs

À l'automne de 282, Tarente célèbre son festival en l'honneur de Dionysos et, de leur théâtre en bord de mer, ses habitants parviennent à voir des navires romains qui entrent dans le golfe de Tarente[5], mission d'observation de dix navires pontés dirigée par Cornelius Dolabella selon l'historien Appien[6].

Les Tarentins, excédés de la violation par les Romains du traité leur interdisant de pénétrer dans le golfe de Tarente, lancent leur flotte contre les navires romains. Durant le combat, quatre navires romains sont coulés et un est capturé[6].

L’historien romain Dion Cassius donne une tout autre version de l’incident : Lucius Valerius, envoyé par Rome à Tarente, s’approche de la ville. Les Tarentins, égarés par l’ivresse de la fête et croyant à une intention mauvaise, l’attaquent et l’envoient par le fond[7].

L'armée et la flotte tarentine poursuivent par l’attaque de la ville de Thurii, rétablissent les démocrates au pouvoir et chassent les aristocrates qui ont fait alliance avec Rome. La garnison romaine est chassée de la ville[6].

Les Romains envoient alors une mission diplomatique dirigée par Postumius. Selon Dion Cassius, les ambassadeurs romains furent cette fois accueillis par les moqueries et les outrages de la populace tarentine, un fêtard aurait même uriné sur la toge de Postumius[7] - [8]. Ce dernier se serait alors exclamé « Riez, riez, votre sang lavera mes habits »[9].

Appien donne une version plus neutre de la rencontre : les Romains exigent la libération des prisonniers romains, présentés comme de simples observateurs, le retour des Thuriens expulsés de leur cité, avec indemnisation des dommages qui leur ont été causés, et la livraison des auteurs de ces crimes. Aux revendications romaines se joint le choc culturel : les ambassadeurs romains parlent mal le grec, leurs toges amusent l’assistance[6]. Les revendications romaines excessives sont repoussées, Rome se sent dans son droit et peut déclarer une guerre « juste » à Tarente.

Malgré leur victoire, les Tarentins sont conscients de leur faiblesse vis-à-vis de Rome, et demandent l'aide de Pyrrhus Ier, roi d'Épire.

Premières interventions armées

En 281, sous le commandement de Lucius Aemilius Barbula, les légions romaines entrent dans Tarente et la pillent. Malgré les renforts samnites et salentins, Tarente perd la bataille contre les Romains. À l'issue du combat, les Grecs choisissent Agis pour demander une trêve et engager des pourparlers avec Rome. Cependant, les négociations sont rompues lorsque débarquent à Tarente 3 000 soldats épirotes, avant-garde de Pyrrhus sous le commandement de Milon. Le consul romain Barbula est contraint de fuir, sous la pression des attaques des navires grecs.

La décision de Pyrrhus Ier d'aider la cité de Tarente contre les Romains est motivée par l'aide fournie quelque temps plus tôt par les Tarentins, lors de la conquête de l'île de Corcyre (auj. Corfou) par les Épirotes. Les Tarentins lui font miroiter un potentiel de 350 000 hommes et 20 000 chevaux recrutables chez les Samnites, les Lucaniens et les Bruttiens. Son but principal est de reconquérir la Macédoine qu'il a perdue en 285, mais il n'a pas assez de moyens chez lui pour recruter de nouveaux soldats.

Pyrrhus Ier projette d'aider Tarente, puis de se rendre par la suite en Sicile afin d'attaquer Carthage. Ainsi, après avoir amassé un butin important dans sa guerre contre Carthage et sa conquête du sud de l'Italie, il prévoit de réorganiser son armée pour conquérir la Macédoine.

Préparatifs

Avant de quitter l'Épire, Pyrrhus emprunte de nombreuses phalanges au roi de Macédoine Ptolémée Kéraunos (281–279) et demande une aide financière et maritime à Antiochos Ier, roi de Syrie, et à Antigone Gonatas, fils de Démétrios Poliorcète. Le roi d'Égypte Ptolémée II lui promet également d'envoyer 4 000 fantassins, 5 000 cavaliers et 50 éléphants de guerre[10] - [11]. Ces forces auront pour mission principale de défendre l'Épire durant la campagne menée en Italie.

Il recrute également de nombreux soldats grecs, comme des cavaliers de Thessalie et des archers de Rhodes[12].

Au printemps 280, Pyrrhus embarque vers les côtes italiennes : il envoie à Tarente une avant-garde de 3 000 hommes commandée par Cinéas, puis transfère en bateau 20 000 fantassins, 3 000 chevaux, 20 éléphants de guerre, 2 000 archers et 500 frondeurs[13], soit une armée de 25 000 hommes.

Les Romains, prévenus de l'arrivée imminente de Pyrrhus, décident de mobiliser huit légions avec leurs auxiliaires[14]. Ces huit légions comptent 80 000 soldats[15] divisés en quatre armées :

  • La première armée, placée sous le commandement de Barbula, a pour mission de retenir les Samnites et les Lucaniens afin qu'ils ne puissent pas rejoindre l'armée de Pyrrhus. Cette armée est cantonnée près de Venusia.
  • La deuxième armée a pour mission de protéger Rome, au cas où Pyrrhus tenterait de l'attaquer.
  • La troisième armée, placée sous le commandement du consul Tiberius Coruncanius, doit attaquer les Étrusques, afin d'éviter une alliance de ces derniers avec Pyrrhus.
  • La quatrième armée, placée sous le commandement du consul Valerius Laevinus, doit attaquer la ville de Tarente et ravager la Lucanie.

Valérius Laevinus décide de se rendre à Héraclée, une ville fondée par les Tarentins, avec l'intention de couper la route de Pyrrhus vers les colonies grecques de Calabre. Cette manœuvre empêche ces colonies grecques de Calabre de se soulever contre Rome.

Les forces en présence

Notre source habituelle sur le détail des effectifs romains, à savoir Tite-Live, est malheureusement lacunaire sur cette période[16]. Faute de précisions chez les autres auteurs antiques, les éléments mentionnés ci-dessous reprennent donc Plutarque pour les effectifs grecs et sont complétés par des estimations possibles mais non certaines des forces romaines et alliées en présence. En outre, Plutarque semble se contredire quand il parle de naufrages qui anéantirent une bonne partie des troupes de Pyrrhus[13] et, au chapitre suivant, conserve les chiffres de départ pour énumérer l'armée grecque.

République romaine[17] Épire et Tarente[13]

Commandant : Publius Valerius Laevinus

Certains de ces soldats avaient pour mission de protéger le camp
et n'ont donc pas pris part aux hostilités.

Commandant : Pyrrhus Ier d'Épire

Déroulement de la bataille

Pyrrhus ne décide pas immédiatement de marcher sur Rome car il souhaite obtenir, préalablement, le renfort de ses alliés de Grande Grèce. Des effectifs de Tarentins sont enrôlés, sans grand empressement de leur part. Pendant ce temps, le consul Laevinus ravage la Lucanie pour empêcher les Lucaniens et les Bruttiens de rejoindre Pyrrhus[18].

Comprenant que les renforts Lucaniens et Bruttiens ne viendront pas, Pyrrhus décide d'attaquer les Romains dans une plaine non loin de la rivière Siris (aujourd'hui Sinni), située entre les villes d'Héraclée et de Pandosia. Il prend position et décide d'attendre les Romains. Avant d'engager le combat, Pyrrhus envoie des diplomates au consul romain Laevinius, afin de proposer son arbitrage dans le conflit entre Rome et les populations du Sud de l'Italie. Il promet que ses alliés respecteraient sa décision, si les Romains acceptent de le prendre comme arbitre, dans ce conflit[18].

Les Romains rejettent la proposition faite par Pyrrhus, et installent leur campement dans la plaine sur la rive droite de la rivière Siris. Valerius Laevinus dispose d'environ 30 à 35 000 soldats sous son commandement, dont de nombreux cavaliers.

Le nombre de troupes laissées par Pyrrhus à Tarente est inconnu, cependant on estime qu'il y a entre 25 et 30 000 soldats avec lui à Héraclée, soit moins que les Romains. Il prend position sur la rive gauche de la rivière Siris, espérant que les Romains auraient des difficultés pour la traverser[19]. Pyrrhus souhaite de cette manière obtenir plus de temps pour préparer son offensive.

Première phase de la bataille
Seconde phase de la bataille

Denys d'Halicarnasse (auteur du Ier siècle av. J.-C.) dans ses Antiquités romaines, (livre XIX, 12) et Plutarque (46-125) qui s'en inspire pour sa Vie de Pyrrhus (16 et 17), donnent le plus de détails sur les péripéties de la bataille. On se base donc sur leur récit.

À l'aube, les Romains commencent à traverser la rivière Siris, et la cavalerie romaine attaque l'infanterie légère et les éclaireurs grecs par les flancs, qui sont alors contraints de prendre la fuite. (Voir la première phase de la bataille).

Dès que Pyrrhus apprend que les Romains commencent à traverser la rivière, il ordonne à la cavalerie macédonienne et thessalienne d'attaquer la cavalerie romaine. Son infanterie, composée de peltastes, d'archers et d'une infanterie lourde, commence à se mettre en marche. La cavalerie grecque parvient avec succès à désorganiser les troupes romaines et à provoquer leur retraite.

Pendant l’affrontement, Oblacus Volsinius[20], chef d’un détachement auxiliaire de la cavalerie romaine, repère Pyrrhus grâce aux armes magnifiques qu’il porte et le suit dans ses déplacements. Portant une attaque soudaine, il blesse et jette Pyrrhus à bas de son cheval, avant d’être tué par les compagnons de Pyrrhus. Pyrrhus se relève mais pour éviter de constituer une cible trop repérable, il confie ses armes à Mégaclès (en), un de ses officiers[21].

Les phalanges commencent leur attaque. Elles mènent plusieurs attaques, toutes suivies par des contre-offensives romaines. Cependant, elles parviennent à passer les premières lignes romaines, mais ne peuvent atteindre les unités romaines sans rompre leur formation, ce qui risquerait de les exposer dangereusement à une contre-offensive romaine[22].

Dans cette lutte indécise, Mégaclès, que les Romains prennent pour Pyrrhus, est tué. Les Romains exultent, mais Pyrrhus se montre et ranime le courage de ses troupes. Il décide d'envoyer ses éléphants de guerre dans la bataille. Les Romains sont effrayés par les éléphants de guerre et leur cavalerie dont les chevaux paniquent ne peut les attaquer[23] - [24]. La cavalerie épirote attaque alors les ailes de l'infanterie romaine.

L'infanterie romaine s'enfuit permettant ainsi aux Grecs de s'emparer du camp romain. Dans les batailles antiques, la prise de son camp par l'adversaire sanctionne une défaite totale sur le terrain. On peut donc supposer que les Romains ont tout abandonné : matériel, animaux de bât, ravitaillement, bagages individuels. Les légionnaires survivants regagnent Venusia, probablement démunis de tout équipement.

Plutarque rapporte les pertes de la bataille en citant deux sources, assez divergentes[23] :

  • Selon l'historien grec Hieronymos de Cardia, l'armée romaine a perdu environ 7 000 soldats tandis que Pyrrhus en a perdu 4 000.
  • Selon Denys d'Halicarnasse, les pertes sont très élevées : près de 15 000 morts romains, et 13 000 pour Pyrrhus.

S'y ajoutent selon Eutrope 1 800 romains faits prisonniers. Un historien tardif Paul Orose (vers 380-vers 418) fournit un bilan des pertes romaines d'une précision surprenante : 14 880 morts et 1 310 prisonniers pour les fantassins, 246 cavaliers tués et 502 prisonniers, ainsi que 22 enseignes perdues[25]. Les valeurs de Paul Orose recoupent celles de Denys et d'Eutrope, ce qui ne les rend pas forcément plus fiables.

Pyrrhus propose aux prisonniers romains de rallier ses rangs, comme cela se fait en Orient avec les contingents mercenaires, ce qu'ils refusent[26].

Conséquences

Progression de Pyrrhus vers Rome

Après la bataille, des renforts venant de Lucanie et du Samnium rejoignent l'armée de Pyrrhus. Les cités grecques se rallient aussi à Pyrrhus, dont Locres qui chasse sa garnison romaine[27]. À Rhegium, dernière position de la côte sud italienne contrôlée par Rome, le préteur campanien Decius Vibellius (de) (ou Decius Vibullius) qui commandait la garnison fait défection : il massacre une partie des habitants et chasse les autres, et se proclame administrateur de Rhegium, se mutinant contre l'autorité romaine[28] - [29].

Pyrrhus commence sa progression en Étrurie et capture de nombreuses petites villes en Campanie mais ne peut prendre Capoue. Sa progression est stoppée à Anagni, à deux jours de Rome (30 km), quand il rencontre une autre armée romaine. Pyrrhus se rend compte qu'il ne dispose pas d'assez de soldats pour se battre contre Laevinus et Barbula, qui vont probablement chercher à l'affronter. Devant ce constat, il décide de se retirer. Les Romains ne le pourchassent pas.

Par la suite, Fabricius Luscinus est envoyé en ambassade auprès de Pyrrhus pour traiter de l'échange des prisonniers capturés lors de la bataille d'Héraclée. Comme il refuse les présents de Pyrrhus[30], celui-ci, charmé de ses vertus, lui confie les prisonniers pour les emmener à Rome, à la condition de les lui renvoyer si le Sénat romain refuse de payer leur rançon. Le Sénat n'ayant point admis les demandes de Pyrrhus, Fabricius les lui renvoie, respectant ainsi sa promesse.

Cette bataille incarne, avec celle d'Ausculum, les dernières résistances de la Grande-Grèce face à la jeune République romaine qui étend son hégémonie sur la péninsule italienne. Malgré ses victoires d'Héraclée et plus tard d'Ausculum, Pyrrhus sera battu à Beneventum, ce qui marque le début du déclin militaire du monde grec au profit du monde romain.

Citations

  • Au vu des pertes considérables engendrées par la bataille et comme on le félicitait de sa victoire, Pyrrhus dit « Encore une pareille, et je retourne seul en Épire »[31]. Pour cette raison, une victoire néfaste pour le camp vainqueur est appelée une victoire à la Pyrrhus.
  • Après sa victoire, Pyrrhus, ayant remarqué que les soldats romains qui avaient été tués étaient tous touchés de face[32], prononça ces paroles : « Avec de tels hommes, j'aurais pu conquérir l'Univers »[33].
  • Rencontrant de nouveau l’armée de Laevinius beaucoup plus nombreuse qu’auparavant, Pyrrhus s’écria : « Taillés en pièces, les bataillons des Romains renaissent comme l’hydre »[34].

Notes et références

  1. Pierre Grimal, La civilisation romaine, Paris, Flammarion, coll. « Champs » (no 101), (réimpr. 1998) (1re éd. 1981), 379 p. (ISBN 978-2-080-81101-1), p. 33-34.
  2. En 306, Rome passe un traité d’amitié avec Rhodes, importante puissance du commerce maritime.
  3. Marcel Le Glay, Rome, Grandeur et Déclin de la République, Ed Perrin, 1990, réédité en 2005, (ISBN 2262018979), p. 68-69.
  4. Periochae du livre XI de Tite-Live.
  5. Selon l'historien polonais Krzysztof Kęciek (pl), l'aristocratie a demandé aux commandants romains Publius Cornelius et Lucius Valerius d'arrêter et d'exécuter les démocrates et leurs partisans. Ainsi, les aristocrates favorables à Rome auraient pu prendre le pouvoir à Tarente. Cette hypothèse d'une attaque romaine directe ne cadre toutefois pas avec la méthode romaine de se placer en position de guerre « juste », comme le montre la suite.
  6. Appien, Histoire de Rome, les guerres samnites.
  7. Dion Cassius, Fragments CV du livre IX.
  8. Les Periochae de Tite-Live confirment que les ambassadeurs furent malmenés.
  9. Eugène Talbot, Histoire romaine, p67 L'ouvrage sur Gallica.
  10. Justin, Abrégé des Histoires philippiques de Trogue-Pompée, livre 17,2.
  11. Pyrrhus avait séjourné plusieurs années à Alexandrie et était le beau-frère des deux Ptolémée, ce qui explique en partie leur aide militaire. Ceux-ci, demi-frères et rivaux, avaient en arrière-pensée le renforcement de leur influence respective sur la Macédoine.
  12. Les dirigeants des cités grecques ne souhaitaient pas entrer en guerre avec l'Épire.
  13. Plutarque, Vie de Pyrhhus, 15.
  14. La levée militaire normale dans les années 300 av. J.-C. est de quatre légions (Tite-Live, livre IX, 30) commandé par un consul. Ici la levée est une double armée pour chaque consul.
  15. Cette estimation est un maximum. Sur la base théorique d'une légion complète de 4 200 hommes, on déduit environ 33 000 légionnaires, les effectifs fournis par les villes alliées étant en général équivalents ou supérieurs.
  16. Ce que nous possédons de Tite-Live passe du livre X, qui s'achève sur l'année 293, au livre XXI, qui reprend en 219. Les résumés des livres manquants (periochae) ne donnent quant à eux pas de détail.
  17. Sur la base moyenne de 4 200 fantassins et 300 cavaliers romains par légion.
  18. Plutarque, Vie de Pyrrhus, 16.
  19. Strabon signale que la Siris est navigable, donc de quelque largeur (Strabon, Géographie, livre VI, 1, 14).
  20. Oblacus est nommé Oplax chez Plutarque, et Obsidius (en) par Florus.
  21. Denys d’Halicarnasse. Antiquités romaines, livre 18,2.
  22. Polybe dans son récit de la bataille de Cynoscéphales en 197 insiste la nécessité vitale pour la phalange de maintenir sa cohésion (Polybe, Histoire, XVIII, 26).
  23. Plutarque, Vie de Pyrrhus, 17.
  24. Justin, Abrégé des Histoires Philippiques, livre XVIII,1.
  25. Paul Orose, Histoires contre les païens, livre 4,1, (latin) Orosius, Book 4 - Latin text.
  26. Eutrope, Abrégé d'Histoire romaine, livre II,11.
  27. Justin, Epitome de Trogue-Pompée, Histoires philippiques, livre 18, 1.
  28. Polybe, Histoire générale, livre I, 1.
  29. Diodore de Sicile, livre XXII, 2.
  30. Selon Frontin, « Cinéas, ambassadeur de Pyrrhus ayant offert à Fabricius une forte somme d'argent, celui-ci la refusa et dit, qu'il aimait mieux commander à ceux qui possédaient ces trésors, que de les posséder lui-même. » (Frontin, Stratagèmes, livre IV, III).
  31. Eugène Talbot, Histoire romaine, p. 69 L'ouvrage sur Gallica.
  32. Être touché dans le dos est la marque des fuyards, signe de lâcheté indigne.
  33. Dion Cassius, Fragments, CXIX.
  34. Dion Cassius, Fragments, CXXIV.

Sources

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Auteurs de l'Antiquité

Auteurs modernes

  • Theodor Mommsen, traduit par C. A. Alexandre, Histoire romaine, Livre II, chapitre VII, Guerre entre Rome et le roi Pyrrhus, [lire en ligne]
  • (pl) Krzysztof Kęciek, Benewent 275 p.n.e, Bellona Warsaw 2001 Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Jérôme Carcopino, Pyrrhus, conquérant ou aventurier ?, dans Profils de conquérants, Paris, Flammarion, 1961, réédition 1992. (ISBN 2080500899)
  • (en) John Drogo Montagu, Battles of the Greek and Roman Worlds [détail des éditions]
  • Eugène Talbot, Histoire romaine, 1875 [lire en ligne] Document utilisé pour la rédaction de l’article

Extraits

  • Florus, Abrégé de l'Histoire Romaine, Livre I, XVIII

XVIII. - Guerre contre Tarente et contre le roi Pyrrhus. - (An de Rome 471 - 481.) (traduction sous la direction de M. Nisard, 1865)

« [...] Ce fut près d'Héraclée, sur les bords du Liris, fleuve de la Campanie, et sous les ordres du consul Lévinus, que se livra le premier combat. Il fut si terrible qu'Obsidius, commandant de la cavalerie Frentane, ayant chargé le roi, le mit en désordre et le força de sortir de la mêlée, dépouillé des marques de sa dignité. C'en était fait de Pyrrhus, lorsque accoururent les éléphants qui changèrent, pour les Romains, le combat en spectacle. Leur masse, leur difformité, leur odeur inconnue, leur cri aigu, épouvantèrent les chevaux qui, croyant ces ennemis nouveaux plus redoutables qu'ils n'étaient en effet, causèrent, par leur fuite, une vaste et sanglante déroute. »

Le texte sur wikisource - Original de la traduction - Original du texte latin

[18,0] LIVRE XVIII. Guerre de Pyrrhus en Italie et en Sicile. Digression sur l'histoire ancienne de Carthage. (traduction sous la direction de M. Nisard, 1865)

« [18,1] I. PYRRHUS, roi d'Épire, pressé par une nouvelle députation de Tarente, et par les prières des Samnites et des Lucaniens qui avaient aussi besoin de secours contre les Romains, cédant moins d'ailleurs aux vœux de ces peuples suppliants, qu'à l'espoir de conquérir l'Italie, s'engage à leur conduire une armée. Déjà porté à cette expédition, l'exemple de ses aïeux acheva de l'y entraîner. Il craignait de rester au-dessous de son oncle Alexandre, qui avait défendu cette même Tarente contre les Brutiens ; ou de montrer moins d'audace qu'Alexandre le Grand, qui avait subjugué l'Orient en portant ses armes si loin de ses états. Il confie donc la garde de son royaume à Ptolémée (en), son fils, âgé de quinze ans, et débarque son armée au port de Tarente, conduisant avec lui Alexandre et Helenus (it), ses plus jeunes enfants, pour charmer l'ennui d'une guerre si lointaine. Instruit de son arrivée, et pressé de le combattre avant qu'il ait reçu les secours de ses alliés, le consul romain Valerius Lévinus se hâte de lui présenter la bataille. Malgré l'infériorité du nombre, le roi n'hésita point à l'accepter. Les Romains avaient déjà l'avantage, quand l'aspect des éléphants, qu'ils ne connaissaient point encore, les frappa d'un soudain effroi, et les mit bientôt en fuite : les Macédoniens durent à un monstre nouveau d'arracher la victoire à leurs vainqueurs. Mais elle coûta cher aux ennemis. Pyrrhus fut blessé grièvement, et perdit une partie de son armée : il eut plus à se glorifier qu'à se réjouir de son triomphe. Ce premier succès lui ouvrit les portes d'un grand nombre de villes. On vit entre autres les Locriens, embrassant le parti de Pyrrhus, lui livrer la garnison romaine. Le roi renvoya sans rançon deux cents soldats romains ainsi tombés en son pouvoir, pour que Rome connût sa générosité, comme elle avait éprouvé sa valeur. Peu de jours après, l'armée des alliés s'étant unie à lui, il livre une deuxième bataille où il obtint le même succès qu'à la première. (Voir Bataille d'Ausculum) »

Original de la traduction - Original du texte en latin

  • Polybe, Histoire générale, Livre I, I

« [...] Quelque temps après, et un an avant que les Gaulois fissent irruption dans la Grèce, fussent défaits à Delphes et se jetassent dans l'Asie, les Tarentins, craignant que les Romains ne tirassent vengeance de l'insulte qu'ils avaient faite à leurs ambassadeurs, appelèrent Pyrrhus à leur secours. Les Romains ayant soumis les Tyrrhéniens et les Samnites, et ayant gagné plusieurs victoires sur les Gaulois répandus dans l'Italie, ils pensèrent alors à la conquête du reste de ce pays, qu'ils ne regardaient plus comme étranger, mais comme leur appartenant en propre, au moins pour la plus grande partie. Exercés et aguerris par les combats qu'ils avaient soutenus contre les Samnites et les Gaulois, ils entreprirent de marcher contre Pyrrhus, le chassèrent d'Italie, et défirent ensuite tous ceux qui avaient pris parti pour lui. »

Original de la traduction

Voir aussi

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