Accueil🇫🇷Chercher

Bassin houiller de Faymoreau

Le bassin houiller de Faymoreau (ou bassin houiller de Vouvant) est le principal lambeau du bassin houiller de Vendée situé entre commune de Vouvant, Faymoreau et les communes voisines en Vendée jusqu'à Saint-Laurs en Deux-Sèvres, dans l'ouest de la France.

Carte des départements français.
Localisation du gisement sur la carte des bassins houillers français.

Le charbon est connu depuis le milieu du XVIIIe siècle et exploitĂ© de façon industrielle entre 1830 et 1958. De nombreuses concession sont accordĂ©es tout au long du XIXe siècle mais seront regroupĂ©s avant la fin du siècle par les houillères de Faymoreau. L'activitĂ©, dĂ©cline au XXe siècle et connait un regain lors des pĂ©nuries sous l'Occupation. La production totale du gisement s'Ă©lève Ă  1 million de tonnes.

Son territoire est marqué économiquement, socialement, paysagèrement, écologiquement et culturellement par l'exploitation intensive de la houille entre la seconde moitié du XVIIIe siècle jusqu'au milieu du XXe siècle. Le centre minier de Faymoreau ouvre en 2000 pour préserver la mémoire de ce passé minier dont plusieurs vestiges comme des corons et un chevalement.

GĂ©ologie

Carte de l'étendue du bassin houiller de Vendée.

Le gisement appartient au bassin houiller de Vendée qui s'est principalement formé au Stéphanien (daté entre -307 et -299 millions d'années[1].

La puissance des couches est très variable de 0,40 m Ă  plus de m. Les couches ont une allure « en chapelet » prĂ©sentant de nombreux passages stĂ©riles ou « crains ». De frĂ©quents rejets augmentent l’irrĂ©gularitĂ© du gisement.

Le bassin est divisé en plusieurs compartiments paraissant contenir chacun des systèmes de couches différents. Il est impossible d’établir une continuité des couches dans toute la longueur du bassin.

Histoire

Maisons ouvrières.

Une madame Delavau, veuve Defontaine, prétendait que son père avait découvert et exploité la houille dès 1775 à Puyrinsens (commune d’Antigny). Mais c’est officiellement dans les années 1820 que la houille aurait été découverte par Ignace Dobrée, conseiller général et maire de Chassenon. On assista à cette époque à une ruée vers le charbon. Ignace Moller et Thomas Dobrée (armateur à Nantes) projettent même l'installation de trois hauts fourneaux par pétition du 15 décembre 1827. Par ailleurs Eutrope Barthélémy de Cressac, ancien ingénieur en chef et ancien député, et Arnaud Désiré de La Fontenelle de Vaudoré, conseiller général des Deux-Sèvres, déposent en novembre 1826 une demande de concession. Une autre demande est faite par M. de la Termeilière au nom de la Sté des Mines et des Houillères. cette demande portait également sur les gisements de fer de La Termelière en Vendée.

Trois concessions sont accordées : LA BOUFFERIE (ou Bouffrie) par ordonnance royale du 1er février 1831 à MM de Fontanelle de Cressac, FAYMOREAU le même jour à MM Molier et Dobrée (puis Moller et Cie après la mort de T. Dobrée) et la concession de PUYRINSINS, instituée par ordonnance royale du 1er octobre 1833 sur 299 ha. Après plusieurs propriétaires successifs, cette dernière est acquise en 1910 par la société des mines de Faymoreau. Le décret de mutation ne sera publié que le 12 juin 1916. Elle est renoncée le 4 février 1935.

Enfin, la concession de CEZAIS, est créée le 6 juillet 1876 sur 1423 ha. Elle passe entre différentes mains avant de venir propriété de la société des mines de Faymoreau le 12 juin 1916. Elle est renoncée le 4 février 1935.

Dans le bassin de Chantonnay, est accordée en 1840 la concession de La Tabarière attribuée à MM. Mailhos et Cousin puis une autre concession, à Épagne, en 1847 cédée par son propriétaire Léon Devillaine à la Sté Bally et Cie.

Concessions

Carte des concessions du bassin houiller de Faymoreau.
  • Concession des Cezais
  • Concession d'Epagne
  • Concession de Puyrinsant
  • Concession de la Boufferie
  • Concession de Faymoreau
  • Concession Saint-Laurs
  • Chemin de fer d'Angers
  • Route de Niord Ă  Bressuire
Principaux charbonnages :
1. Puits de la Boufferie ;
2. Puits du Centre ;
3. Puits Bernard ;
4, 5 et 6. Puits de Saint-Laurs.

De nombreuses concession sont accordées tout au long du XIXe siècle sous l'euphorie de la découverte, sans véritable compagne d'indentification. La plupart connaissent des mutations, cessions et regroupement, les houillères de Faymoreau récupère ainsi l'ensemble des concessions avant 1900[2].

Cezais

La concession de Cezais est instaurĂ©e en 1876 avec une superficie de 14,23 km2, elle est renoncĂ©e en 1935. Six puits y sont creusĂ©s, mais la production est très faible, le charbon Ă©tant de mĂ©diocre qualitĂ©[3]. Elle est considĂ©rĂ©e comme le pire Ă©chec du bassin[2].

Puyrinsant

La concession de Puyrinsant (Saint-Maurice-des-Noues) est instituĂ©e en 1833 avec une superficie de 2,99 km2. La qualitĂ© du charbon est mĂ©diocre, seuls quelques tranchĂ©es et puits modestes sont creusĂ©es. Les travaux sont abandonnĂ©es une première fois en 1848 avant de reprendre entre 1855 et 1866. La production est dĂ©risoire et la concession renoncĂ©e en 1935[3]. Cette concession a toujours Ă©tĂ© dĂ©ficitaire[2].

Epagne

La concession d'Epagne (hameau de Saint-Maurice-des-Noues) est accordĂ©e en 1847 avec une superficie de 4,33 km2. La qualitĂ© du charbon est lĂ©gèrement meilleure que dans les deux concessions prĂ©cĂ©dentes mais reste mauvaise. Les travaux rĂ©alisĂ©s dans cette concession sont d'importance moyenne, la production est peu importante. Les travaux sont abandonnĂ©s une première fois en 1875 avant de reprendre entre 1917 et 1923 pour finalement connaitre une dernière relance en 1935. La concession renoncĂ©e en 1961[3]. Elle est considĂ©rĂ©e comme une concession de second plan, derrière Faymoreau et Saint-Laurs, mais plus intĂ©ressante que les quatre autres. Le charbonnage le plus notable est le puits Saint-Michel qui a atteint une profondeur d'au moins 200 mètres[2].

  • Vestiges de la concession d'Epagne.
  • Le chevalement du puits Saint-Michel.
    Le chevalement du puits Saint-Michel.
  • Ruines d'anciens bâtiments du puits Saint-Michel.
    Ruines d'anciens bâtiments du puits Saint-Michel.
  • Les corons d'Epagne.
    Les corons d'Epagne.

La Boufferie

La concession de La Boufferie (hameau de Faymoreau) voie le jour en 1853 avec une superficie de 3,61 km2. La qualitĂ© du charbon est assez bonne, plusieurs puits sont creusĂ©es. Les travaux sont abandonnĂ©es une première fois en 1857 avant de reprendre entre 1897 et 1905. La production reste faible et la concession renoncĂ©e en 1961[3]. Elle est considĂ©rĂ©e comme l'une des deux concessions les plus riches et intĂ©ressantes[2]. Cette concession a toujours Ă©tĂ© dĂ©ficitaire[2].

Faymoreau

La concession de Faymoreau instaurĂ©e en 1831 avec une superficie de 4,62 km2. La qualitĂ© du charbon est assez bonne et la production est importante. Cette concession compte plusieurs puits importante tel que le puits du Centre, puits Saint-Joseph, puits du Couteau ou puits Bernard (325 mètres de profondeur). Les mines ferment en 1959 et la concession renoncĂ©e en 1961[3]. Elle est considĂ©rĂ©e comme l'une des deux concessions les plus riches et intĂ©ressantes[2].

  • Les puits de la concession de Faymoreau.
  • Le puits du Centre en 1906.
    Le puits du Centre en 1906.
  • Le puits du Centre entre les deux guerres mondiales.
    Le puits du Centre entre les deux guerres mondiales.
  • Le puits Bernard.
    Le puits Bernard.

Saint-Laurs

La concession de Saint-Laurs est accordĂ©e en 1840 avec une superficie de 4,90 km2 La qualitĂ© du charbon est moyenne et la production est importante. Cette concession compte plusieurs puits importante tel que le puits Saint-Laurent (455 mètres de profondeur), puits Sainte-Marie, puits Sainte-Claire, puits Sainte-Clotilde. Les mines ferment en 1916 et la concession, reprise par les houillères de Faymoreau est renoncĂ©e en 1961[3].

  • Les puits de la concession de Saint-Laurs.
  • Le puits Saint-Laurent.
    Le puits Saint-Laurent.
  • Le puits Sainte-Claire.
    Le puits Sainte-Claire.
  • Le puits Sainte-Clotilde.
    Le puits Sainte-Clotilde.

Exploitation

Le puits Le Couteau.

Dans les annĂ©es 1835 le charbon extrait dans la rĂ©gion de Chantonnay est vendu essentiellement aux fours Ă  chaux de la rĂ©gion. Une première sociĂ©tĂ© des mines est crĂ©Ă©e en 1838 et dissoute dès 1842. le fonds social est acquis par un ancien capitaine, Bodet de La Fenestre. La sociĂ©tĂ© est transformĂ©e en sociĂ©tĂ© anonyme des Houillères de VendĂ©e au capital de 600 000 francs. Elle possède les concessions de Faymoreau, de la Boufferie et celle de Puyrinsens. Elle sera ensuite transformĂ©e en sociĂ©tĂ© Ă  commandite par actions avec pour gĂ©rant Joseph Hilper puis, Ă  partir de 1847, Pierre Bally.

L'exploitation dans les années 1867 est toujours assurée par la société des houillères de Vendée qui créé des fours à chaux à Payré ; la société devint par la suite (1843) "Société civile particulière des houillères et verrerie de la Vendée". La concession de Faymoreau était exploitée par les puits des Dorderies, le Bois Menias et à l'Agdesière. En 1851, la société devint Sté Bally et cie. En 1858, Léon Devillaine, propriétaire de la concession d'Épagne, la cède à Bally, les concessions sont dès lors, réunies, Bally devenant seul propriétaire. En 1874, la société passe aux mains de la veuve de Bally.

Les travaux de La Boufferie s’arrĂŞtent dès 1830 et sont intermittents sur celle de Puyrinsens. La concession de Puyrinsens a Ă©tĂ© exploitĂ©e de 1834 Ă  1848 (678 tonnes extraites). Une tentative de reprise a lieu en 1856 puis de 1861 Ă  1863 oĂą 2 446 tonnes sont extraites. Le gisement est très irrĂ©gulier et la qualitĂ© du charbon mĂ©diocre. En 1887, la production est de 27 427 tonnes, en 1888 : 30 625 tonnes, en 1912, 24 807 tonnes et en 1913 : 25 412 tonnes.

Le puits du Centre.

Mais c'est la concession de Faymoreau qui s’avĂ©rera la plus intĂ©ressante. Les puits les plus rĂ©cents ont Ă©tĂ© le puits Saint-Laurent (exploitation terminĂ©e en 1916), le puits du Couteau (arrĂŞtĂ© en 1918 et dont le gisement a Ă©tĂ© repris par le puits Bernard), le puits du Centre (arrĂŞtĂ© en 1926 Ă  la suite d'un accident), le puits d’Epagne et enfin, le puits Bernard, le dernier en activitĂ©. La production a oscillĂ© entre 23 000 tonnes en 1920 et 62 000 tonnes en 1936.

Le puits d’Épagne foncĂ© en 1847 Ă  200 m a Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© en 1869. L'exploitation se faisait par un puits rectangulaire boisĂ© et une cheminĂ©e d'aĂ©rage dans la veine Nord. Par suite de la mauvaise qualitĂ© du charbon, du manque de communication, la mine a Ă©tĂ© fermĂ©e lors de la dĂ©couverte du gisement plus riche du houiller infĂ©rieur du puits du Centre situĂ©e sur la voie ferrĂ©e Niort-Bressuire (Ă  l'emplacement sur lequel sera ensuite construite la Centrale Ă©lectrique).

En 1917, le siège d'Épagne est repris et des travaux importants sont entrepris. Le puits est approfondi Ă  200 m en vue de l'exploitation des 4 couches connues du houiller supĂ©rieur dĂ©jĂ  dĂ©houillĂ©es jusqu'au niveau 100. Mais ces travaux sont Ă  nouveau arrĂŞtĂ©s en 1921, pour ĂŞtre une nouvelle fois repris en 1923 avant d'ĂŞtre abandonnĂ©s en 1925 après avoir reconnu Ă  cette profondeur et Ă  125 m, deux faisceaux de couches.

Pendant la période 1923-1925 les travaux suivants avaient été exécutés :

  • Achèvement Ă©quipement d’un puits circulaire de 4,40 m de diamètre jusqu’à l’étage 200 m ;
  • Reconnaissances poussĂ©es au Nord et au Sud du puits ;
  • Traçages dans un ensemble de couches.

Le faisceau Nord comporte 3 veines (no 1, 2 et 3) de très faible puissance (0,5 Ă  0,7 m) et le faisceau Sud comportant une seule veine exploitable, la veine Bonneraye

Dans le faisceau Nord, la veine 1 a Ă©tĂ© reconnue sur 160 m Ă  l'Ă©tage 125 et 260 m Ă  l'Ă©tage 200 ; elle a une Ă©paisseur moyenne de 0,50 m ; elle est considĂ©rĂ©e comme non exploitable. La veine 2 distante de la 1 de 30 m environ, a Ă©tĂ© reconnue sur 180 m Ă  l'Ă©tage 125 et 220 m Ă  l'Ă©tage 200 ; son Ă©paisseur moyenne de 1,30 m. Enfin, une 3e veine a Ă©tĂ© identifiĂ©e Ă  20 m de la couche 2.

Dans le faisceau Sud, la veine Bonneraye, au sud du puits Ă  185 m au Sud de la veine 1 du groupe Nord a Ă©tĂ© recoupĂ©e Ă  l'Ă©tage 125 et Ă  l'Ă©tage 200. D’une puissance de 0,80 Ă  m et donnant un charbon ½ gras tenant de 15 Ă  20 % de cendres, cette veine a Ă©tĂ© suivie Ă  200 m sur 550 m environ par un traçage qui a permis de reconnaĂ®tre l'exploitabilitĂ© de cette couche sur environ 50 %. Le siège a Ă©tĂ© dĂ©sĂ©quipĂ© en 1925. La mine fut ensuite ennoyĂ©e puis, Ă  la fin des annĂ©es 1940, dĂ©noyĂ©e pour exploiter la veine Bonneraye.

En 1929, la profondeur moyenne des travaux est de 68 m, les veines ont une Ă©paisseur moyenne de 2,25 m. Le dĂ©pilage qui concerne la veine Bernard uniquement, de l’étage compris entre les niveaux 28 et 68 a Ă©tĂ© achevĂ© et le dĂ©pilage de l’étage suivant 68-108 a Ă©tĂ© amorcĂ©. La longueur totale des traçages a Ă©tĂ© portĂ© au niveau 28 de 958 Ă  1 151 m et au niveau 68, de 1051 Ă  1 212 m, dans des parties de veines très irrĂ©gulières.

On a, en outre, atteint le niveau 108 par 2 descenderies situĂ©es l’une Ă  110 m Ă  l’Ouest et l’autre Ă  340 m Ă  l’Est du plan inclinĂ© d’extraction. On a tracĂ© ce niveau Ă  l’Est sur 284 m dont la plus grande partie en veine de 2,5 m et Ă  l’ouest sur 47 m dans une veine de 2 Ă  2,6 m.

Enfin, on a repris au niveau 28 une bowette qui avait Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©e en 1927 Ă  145 m de la couche, dans le but de recouper un faisceau de filons charbonneux dĂ©couvert par des travaux de surface dans une carrière Ă  remblais situĂ©e Ă  285 m de la veine Bernard.

Le puits Bernard après 1930.

Le montage du chevalement du nouveau puits Bernard a Ă©tĂ© achevĂ© en juin 1929 et mis en service en 1932. Le fonçage de ce nouveau puits de 5,5 m a dĂ©butĂ© en 1928 et a Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© Ă  334 m. Le puits Bernard est Ă©quipĂ© d’un treuil de 450 ch. La cage est Ă  deux Ă©tages de deux berlines chacune. La capacitĂ© maximum est de 500 t en deux postes ;

En surface, on a terminé un raccordement de la mine Bernard à la gare de Saint-Laurs et il a été mis en exploitation en mai 1929.

En 1931, les dépilages ont porté sur les niveaux 68/-100 en veine Bernard, et des traçages ont lieu en veine Henriette à 68, 100 et 145 et en veine X à 28 et 100. En 1932, on exploite par le siège Bernard entre 100 (niveau d’extraction) et 145 (nouvel étage). En 1933-35, la production a lieu entre les mêmes étages (145/190), toujours en veine Bernard.

Au 31 décembre 1934 les effectifs étaient les suivants : Direction, ingénieurs : 3, Maîtrise, surveillants : 9, Employés : 4, Ouvriers fond : 146 (dont 2 garçons de 13 à 16 ans et 2 de 16 à 18 ans), Ouvriers jour : 69 (dont 2 femmes et 6 garçons de moins de 16 ans).

Le carreau comprend un compresseur Ingersoll de 150 ch et deux de rĂ©serve (1 de 150 et 1 de 47 ch). Les bĂ©nĂ©fices de la sociĂ©tĂ© pour 1935 sont de 1 293 000 francs.

On a terminé en 1936 l’exploitation par le siège Bernard entre les étages 145 et 190, les dépilages se poursuivent entre 190 et 235. Le traçage s’est poursuivi à l’étage 280 au nord-ouest la veine Bernard qui a un pendage de 60° et au sud qui est en plateure. En 1931, la mine emploie 268 personnes en moyenne.

En 1937, la production est de 55 470 tonnes et utilise 155 personnes au fond et 77 au jour.

En 1937, l’exploitation fond se reporte de plus en plus vers l’Ouest. Il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© de creuser un puits intĂ©rieur Ă  une distance d’environ 200 m du puits actuel. Ce puits intĂ©rieur est limitĂ© Ă  200 t, il est Ă©quipĂ© d’une machine de 130 ch avec cage Ă  un Ă©tage de deux berlines.

On exploite par dépilages entre les étages 235 et 280 en veine Bernard et Henriette. On utilise 9 marteaux perforateurs Meudon pour le creusement des galeries, 22 marteaux piqueurs Meudon et 10 marteaux piqueurs Lacroix au charbon.

En 1938 les dépilages ont porté sur les niveaux 235, 280 et 325. L'épaisseur moyenne de la couche est de m.

Une convention est passée avec l'État le 11 octobre 1940 pour le développement des travaux. À cette fin, le puits d'Epagnes a été repris lors de la Seconde Guerre mondiale et tout le matériel nécessaire pour son rééquipement a été commandé en 1942.

Le 12 juillet 1945, un coup de grisou provoque la mort de 9 personnes dont 4 prisonniers de guerre allemands, 4 ouvriers polonais et un français.

En 1946, les travaux d'exploitation se font en veine Bernard Ă  l'Ă©tage 25, oĂą l'ancien traçage a Ă©tĂ© dĂ©pilĂ©. En profondeur, les Ă©tages suivants sont actifs : 375 (veine Sud et quelques travaux en veine Nord), 425 (veine Sud), 475 (veine Sud) et 525 en veine Henriette. La production de 1946 est de 51 770 tonnes.

En 1948, les dépilages entre 475 et 525 et les traçages entre 525 et 575 sont en cours. Le déhouillage entre 475 et le jour est terminé.

En 1948, le puits Bernard est Ă  nouveau seul actif ; il a 325 m de profondeur au diamètre de m et est prolongĂ© par un bure (diamètre 4,20 m) jusqu’à 525 m afin d’exploiter Ă  cette profondeur la veine Bernard et les veines 6 et sud du Couteau. Les travaux ont Ă©galement reconnu au mur de la veine Bernard, la veine Henriette.

La veine Bernard a une puissance de 0,50 m Ă  m avec un pendage de 60 Ă  90°. Elle produit un charbon demi-gras friable contenant 13 Ă  15 % de cendres et environ 15 Ă  20 % de MV. De nombreux crans sillonnent le gisement et donnent Ă  la couche une forme de chapelet. La veine Henriette a une puissance de 0,10 Ă  1,50 m. L’aĂ©rage est assurĂ© par un ventilateur aspirant installĂ© Ă  la surface sur le puits inclinĂ© laissĂ© dans les travaux d’affleurements. Le circuit d’air qui suit les diffĂ©rents sous-Ă©tages de l’exploitation est d’un entretien très coĂ»teux.

La veine Bernard, principalement exploitĂ©e, avait Ă©tĂ© suivie en surface sur près de km. Ă€ l’étage 525, elle ne reprĂ©sente plus qu’un dĂ©veloppement de 250 m environ. En aval pendage ce dĂ©veloppement diminue encore. En outre, la puissance se rĂ©vèle de plus en plus capricieuse et rĂ©duite au fur et Ă  mesure de l’approfondissement. Ă€ 525, les 250 m de dĂ©veloppement prĂ©sentent 60 m de stĂ©riles. La puissance moyenne ne dĂ©passe pas m contre 1,50 m aux Ă©tages supĂ©rieurs.

Le puits du Couteau sert de retour d’air et d’issue de secours. Ce puits avait Ă©tĂ© abandonnĂ© en 1921 parce que foncĂ© Ă  petite section rectangulaire de 1 sur m ; sa profondeur est de 315 m. Il est Ă©quipĂ© d’une cage Ă  un seul Ă©tage et une berline et actionnĂ© par un treuil de 30 ch. Un bure intĂ©rieur circulaire a permis d’exploiter jusqu’à l’étage 355 m. Les câbles employĂ©s au puits intĂ©rieur et au puits Bernard sont des câbles plats mĂ©talliques.

Le système du Couteau, comportant 3 veines principales avait Ă©tĂ© exploitĂ© autrefois Ă  l’aide du puits du Couteau. La veine Nord tracĂ©e au niveau de 375 sur 60 m n’a rien donnĂ©, elle a Ă©tĂ© abandonnĂ©e. La veine sud est en cours de dĂ©pilage au niveau 475 et en cours de traçage au niveau 525. Au niveau 475 elle prĂ©sentait encore un dĂ©veloppement de 600 m dont 150 m de stĂ©riles. La diminution de dĂ©veloppement et la rĂ©duction de puissance en profondeur sont moins sensibles qu’en veine Bernard. Enfin, l’exploitation de la veine 6 est terminĂ©e. Ă€ 475 m elle n’a Ă©tĂ© suivie que 60 m et Ă  475 sur 30 m.

Les rĂ©serves estimĂ©es Ă  cette Ă©poque sont faibles : 77 000 tonnes (24 000 en veine Bernard, 30 000 en veine du Couteau, 13 000 en veine Bonneraye auxquels on ajoute 10 000 sous les stots de surface.).

En 1950, la dĂ©cision d’abandonner l’exploitation profonde du siège Bernard est prise. L’étage 525, auquel on accĂ©dait par un bure de 200 m Ă  partir de l’étage 325, est dĂ©mantelĂ©. Les travaux sont dĂ©sormais limitĂ©s aux stots de surface entre 20 et 50 m abandonnĂ©s par les anciens.

La mine de Faymoreau vend essentiellement son charbon dans la région, la centrale électrique en absorbant le quart, le reste, essentiellement en cimenterie et fours à chaux, la SNCF n’achète plus depuis l’arrêt de la laverie.

Au 31 dĂ©cembre 1952 la mine employait 74 ouvriers fond, 48 ouvriers jour, 7 employĂ©s, 11 agents de maĂ®trise et 2 ingĂ©nieurs. En dĂ©cembre 1954, 20 ouvriers sont licenciĂ©s par suite de la fermeture de la centrale Ă©lectrique de Faymoreau. La production en 1954 est de 17 000 tonnes. Au 31 dĂ©cembre 1957, subsistaient 47 personnes. En 1952, la sociĂ©tĂ© des mines de Faymoreau est une SA dont le capital est passĂ© de 2 Ă  6 millions de francs par prĂ©lèvement sur les rĂ©serves et dont le prĂ©sident est M. Marcel Demonque. Elle est devenue, en fait, une filiale de la SA des Fours Ă  Chaux de l'Ouest Ă  la suite de la liquidation de la sociĂ©tĂ© Énergie Electrique de l'Ouest de la France qui a Ă©tĂ© nationalisĂ©e. Elle possède une filiale Ă  98 %, la sociĂ©tĂ© d'exploitation des Fours Ă  Chaux de St Vincent Sterlange (VendĂ©e) et a acquis la concession de plomb argentifère de Huelgoat. La production a Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©e le 2 fĂ©vrier 1958. La centrale thermique, nationalisĂ©e en 1946, a Ă©tĂ© dĂ©mantelĂ©e dès 1956.

MĂ©thodes d'exploitation

En 1929, La veine Bernard qui a un pendage de 60 % est travaillĂ©e en tailles chassantes en gradins renversĂ©s par Ă©tages de 40 m dans les dressants ; on Ă©tablit deux cheminĂ©es distantes de 50 m entre les 2 niveaux ; cette cheminĂ©e Ă©tant divisĂ©e en deux compartiments dont l’un sert de remblai et l’autre au personnel et Ă  l’aĂ©rage. Les tailles, d’une hauteur de m, sont situĂ©es de part et d’autre de ces cheminĂ©es. et par tailles chassantes en plateure. Le roulage est rĂ©alisĂ© Ă  l'aide de chevaux.

En 1938, L'exploitation est faite par Ă©tage de 45 m de hauteur toujours selon les mĂŞmes mĂ©thodes, l'Ă©tage est partagĂ© par un intermĂ©diaire Ă  mi hauteur entre la voie de roulage et la galerie de base.

En 1948, la couche, presque verticale, est exploitĂ©e par tailles chassantes prises par gradins montants. La relevĂ©e des sous Ă©tages est de 25 Ă  40 m. les tailles sont complètement remblayĂ©es Ă  l’aide de stĂ©rile provenant de la surface. La largeur de la taille est de 10 m environ. Chaque gradin a 2,50 m de large et m de haut. Par suite de la grande friabilitĂ© du charbon, chaque gradin est pris en descendant après boisage de sa «coupure» supĂ©rieure.

L’ouverture d’un dépilage est précédée du traçage dans la couche même d’un cheminée reliant les voies se 2 sous étages voisins. La longueur de la taille est donc la hauteur d’un sous étage. Deux compartiments sont aménagés dans la cheminée, l’un pour l’aérage et la circulation du personnel, l’autre, pour le culbutage des berlines et du remblai. Grâce à l’inclinaison de la couche, le remblai se met en place sans intervention de main-d’œuvre autre que celle nécessaire au roulage en voie supérieure de la taille.

Le boisage de la taille est fait par les piqueur. L’abattage du charbon se fait au poste du matin et au poste de l’après-midi. Le chargement et le roulage se font au poste du matin sauf dans le cas de la reprise d’une nouvelle choque où le déblocage se fait à tous les postes d’abattage jusqu’à ce que la capacité de la cheminée au charbon soit au moins égale à la production d’un jour.

L’exploitation (1948) se fait par Ă©tages de 50 m en remontant. La mĂ©thode utilisĂ©e est celle des gradins renversĂ©s avec remblayage par gravitĂ©. Dans chaque Ă©tage sont dĂ©limitĂ©s des panneaux dont le dĂ©veloppement n’excède pas 50 m et est d’ailleurs presque toujours arrĂŞtĂ© par des crains. Sensiblement au milieu de chaque panneau, et partant de la voie infĂ©rieure, un montage Ă  deux compartiments de 1,50 Ă  m (puissance de la veine) sur 1,30 m est poussĂ© jusqu’à la voie du niveau supĂ©rieur. L’un des compartiments est destinĂ© Ă  la circulation du personnel, l’autre Ă  la descente des remblais.

Ă€ partir du montage une première taille montante est poussĂ©e sur 10 m de front, initialement rectiligne et aussitĂ´t que possible dĂ©coupĂ©e en gradins de m. Le charbon tombe sur les remblais pour se dĂ©verser dans la voie de fond par une cheminĂ©e qui aura sa position dĂ©finitive Ă  l’extrĂ©mitĂ© de la première taille et qui servira ultĂ©rieurement Ă  attaquer un deuxième ensemble de 10 m. l’unitĂ© de 10 m est dĂ©pilĂ©e sur toute la relevĂ©e (50 m) de l’étage avant l’attaque de l’unitĂ© suivante. Lorsque la puissance de la veine dĂ©passe m, elle est enlevĂ©e en deux tranches.

Le cycle correspond Ă  deux postes. Le premier poste, seulement d’abattage, occupe 4 hommes (un par gradin et un aide pour les 3 gradins) ; le deuxième poste comporte seulement 2 hommes Ă  l’abattage dans les gradins infĂ©rieurs, le remblayage ayant Ă©galement lieu, le cas Ă©chĂ©ant pendant ce poste. En veine normale. En veine normale de 1,50 m, l’avancement est de m par poste.

L’abattage en taille se fait uniquement au marteau piqueur ordinaire (La Croix-type BAM) ; pour les travaux au rocher (galeries, TB) la mine dispose de 11 marteaux perforateurs. Il n’y a pas de tir au charbon. En travers bancs l’explosif employé est l’explosif BAM à 60 % de nitroglycérine. En galerie, on utilise le grisou-dynamite.

Le remblayage se fait par culbutage en utilisant la pente naturelle. Il a lieu lorsque les vides créés permettent le culbutage de 60 berlines, c’est-à-dire, en veine normale, tous les deux jours au plus. Il occupe 4 hommes dans la voie de tête. Les remblais proviennent des travaux de traçage en stériles au fond et de carrières à remblais au jour (anciens terrils).

En matière de soutènement en galerie et en TB, on utilise le boisage métallique (cadres Toussaint et Meintzmann) dans la galerie qui relie le puits Bernard et le puits intérieur, ailleurs le soutènement se fait par cadres ordinaires en bois. En taille, la chandelle n’est posée qu’en cas de besoin. Les éléments du boisage sont poussardés et distants d’un mètre.

En ce qui concerne le dĂ©blocage, aucune taille n’est Ă©quipĂ©e de couloirs. Le charbon glisse sur les remblais jusqu’à la cheminĂ©e qui aboutit Ă  la voie de fond. En galerie le roulage se fait dans des berlines ordinaires de 700 l et la traction par chevaux (12 chevaux sont en service au fond, le parcours de roulage peut atteindre 1,500 m). Il n’y a pas de transport horizontaux du personnel au fond.

La venue d’eau varie de 400 m3 par jour en octobre novembre Ă  1 300 m3 en mars avril. Elle est liĂ©e directement aux prĂ©cipitations. La mine dispose de 4 pompes de 60 m3/h chacune.

Installations de traitement et installations jour

Criblage, lavoir et agglomération

Le criblage du puits Bernard.

L’installation lavoir rhĂ©olaveur Clouwez de 40 t/h a Ă©tĂ© commencĂ©e en 1929, il sera terminĂ© en 1930. Il remplacera l’ancien lavoir du puits du Centre. L’usine d’agglomĂ©ration n’est plus exploitĂ©e en 1929.

Le criblage lavoir est amĂ©liorĂ© en 1938 pour pouvoir extraire tous les grains du tout venant. Il a Ă©tĂ© installĂ© un cribleur laveur Ă©quipĂ© Ă  volontĂ© d'une toile de 13 mm, 20 mm ou 30 mm. Il produit des fines brutes 0/13 ou 0/20 au lieu du tout venant 0/60.

Énergie électrique

Le courant est fourni par la centrale de la Société Énergie Electrique de l’Ouest : 3000 V pour l’extraction, 3000/400 V pour les compresseurs et les pompes et 3000/220 ou 110-125 V pour les autres utilisations. Il n’est utilisé au fond que pour l’alimentation des treuils et l’éclairage fixe des puits Bernard et intérieur.

  • La centrale thermique.
    La centrale thermique.
  • L'intĂ©rieur.
    L'intérieur.
  • Poste Ă©lectrique.
    Poste Ă©lectrique.

Air comprimé

En 1938, deux compresseurs Ingersoll de 150 ch et un Rateau de 50 ch fournissent l’air comprimé. En 1948, le puits Bernard dispose au jour de 4 compresseurs : 1 Worthington de 250 ch, 1 Ingersoll de 150 ch (en réserve), 1 Rateau de 100 ch (en réserve) et 1 Rateau de 50 ch mis en service, si besoin est, pendant le poste de nuit. Au puits d’Epagne, un compresseur de 250 h a été installé au jour en 1948. Il n’existe pas de compresseur au fond.

Production

La production du bassin de Famoreau s'Ă©lève Ă  1 million de tonnes[4]. En comparaison, le bassin de Chantonnay, qui n'a connu que de brèves tentatives artisanales, a produit guère plus de 110 tonnes[3].

Entre 1930 et 1943, la compagnie de Faymoreau extrait en moyenne 55 000 tonnes par an, tandis que la concession de Saint-Laurs fournie entre 10 000 et 20 000 tonnes annuelles[2].

Production :

  • 1931 : 49 907
  • 1932 : 47 915
  • 1933 : 49 128
  • 1935 : 53 850
  • 1936 : 60 320

Patrimoine

Le centre minier de Faymoreau retrace l'histoire du bassin minier. le chevalement en béton du puits Saint-Michel d'Epagne est conservé dans un parc[i 1]. Les friches industrielles du puits Bernard[i 2] et de la centrale thermique subsistent, tout comme le bâtiment d'extraction du puits Sainte-Claire, l’hôtel des mines[i 3]. Il existe également des maquettes de chevalements[i 4], les corons et une chapelle des mineurs[i 5].

  • L'hĂ´tel des Mines.
    L'hĂ´tel des Mines.
  • La chapelle des mineurs.
    La chapelle des mineurs.
  • Le centre minier.
    Le centre minier.
  • Chevalement d'Epagne.
    Chevalement d'Epagne.
  • Puits Sainte-Claire.
    Puits Sainte-Claire.
  • Les ruines de la centrale.
    Les ruines de la centrale.
  • Le carreau du puits Bernard.
    Le carreau du puits Bernard.

Notes et références

Références aux ouvrages

Références à internet

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • H. Etienne et J.-C. Limasset, Ressources en charbon de la rĂ©gion Pays-de-la-Loire : Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Mayenne, Sarthe et VendĂ©e, Nantes, BRGM, (lire en ligne [PDF]). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.