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Base de données chimiques

Une base de données chimiques est une base de données (éventuellement bibliographique) spécifiquement consacrée à l'information chimique. La plupart des bases de données chimiques stockent des informations sur des molécules stables. Les structures chimiques sont traditionnellement représentées dans une représentation de Lewis, qui utilise des lignes pour les liaisons chimiques (paires électroniques) entre atomes, et portées sur papier (formules structurales bidimensionnelles). Bien qu'elles constituent des représentations visuelles adaptées pour le chimiste, elles ne sont pas utilisables pour un usage informatique et plus particulièrement pour la recherche et le stockage.
Les grandes bases de données chimiques devraient être capables d'assurer le stockage et la recherche d'informations sur des millions de molécules (ou autres objets chimiques) sur des téraoctets de mémoire physique.

Représentation

Il existe deux techniques principales pour représenter les structures chimiques dans les bases numériques :

Ces approches ont été raffinées afin de permettre la représentation de différences stéréochimiques, de charges ainsi que des types spéciaux de liaisons comme celles des composés organométalliques. L'avantage principale d'une représentation informatique est la possibilité d'un stockage croissant et d'une recherche rapide et flexible.

Recherche

Les chimistes peuvent faire une recherche dans les bases en utilisant des parties de structures, des parties des nomenclatures IUPAC ou des contraintes imposĂ©es sur les propriĂ©tĂ©s. Les bases de donnĂ©es chimiques sont particulièrement diffĂ©rentes des autres bases de donnĂ©es plus gĂ©nĂ©rales dans leur façon de procĂ©der Ă  la recherche sur des sous-structures. Ce type de recherche est menĂ©e en recherchant un isomorphisme de sous-graphe (parfois aussi appelĂ© monomorphisme) et est une application largement Ă©tudiĂ©e de la thĂ©orie des graphes. Les algorithmes de recherche sont intensif numĂ©riquement, parfois de complexitĂ© temporelle O (n3) or O (n4) (oĂą n est le nombre d'atomes impliquĂ©s). La composante intensive de recherche est appelĂ©e recherche atome par atome (en anglais atom-by-atom-searching - ABAS). La recherche ABAS utilise habituellement l'algorithme d'Ullman ou ses variations. Des gains en vitesse sont obtenus par amortissement temporel, qui consiste Ă  Ă©conomiser du temps par utilisation d'information prĂ©-calculĂ©e. Ce prĂ©-calcul implique typiquement la crĂ©ation de sĂ©quence de bits reprĂ©sentant la prĂ©sence ou l'absence de fragments molĂ©culaires. En surveillant les fragments prĂ©sents, il est possible dans une recherche de structure d'Ă©liminer le besoin d'une comparaison ABAS avec les molĂ©cules ou objets chimiques cibles ne possĂ©dant pas les fragments requis par la recherche structurale. Cette Ă©limination est appelĂ©e Ă©crantage (en anglais screening, Ă  ne pas confondre avec les procĂ©dures d'Ă©crantage utilisĂ©es dans la recherche pharmaceutique ou avec l'Ă©crantage en atomistique). Les sĂ©quences de bits utilisĂ©es pour ces applications sont aussi appelĂ©es clĂ©s structurales. Les performances de telles clĂ©s dĂ©pendent du choix des fragments utilisĂ©s pour construire les clĂ©s et de leur probabilitĂ© de prĂ©sence dans les molĂ©cules de la base de donnĂ©es. Un autre type de clĂ© utilise des codes de hachage basĂ©s sur des fragments dĂ©terminĂ©s numĂ©riquement. Elles sont appelĂ©es « empreintes digitales Â» bien que le terme soit parfois utilisĂ© comme synonyme de clĂ©s structurales. L'espace-mĂ©moire nĂ©cessaire pour le stockage de ces clĂ©s structurales et empreintes digitales peut ĂŞtre rĂ©duit par « compactage Â», qui est produit en combinant des parties de clĂ© en utilisant des opĂ©rations judicieuses sur les bits et rĂ©duisant ainsi leur longueur globale.

Descripteurs

Toutes les propriĂ©tĂ©s « molĂ©culaires Â» au-delĂ  de la structure peuvent ĂŞtre sĂ©parĂ©es soit en caractĂ©ristiques physico-chimiques, soit en caractĂ©ristiques pharmacologiques, aussi appelĂ©es descripteurs. Par-dessus ce système, il existe de nombreux systèmes artificiels plus ou moins standardisĂ©s pour les molĂ©cules et objets chimiques qui produisent des dĂ©nominations plus ou moins ambigĂĽes et des synonymes. La nomenclature IUPAC est habituellement un bon choix pour la reprĂ©sentation des structures molĂ©culaires Ă  la fois lisible pour tout un chacun et constituant une chaĂ®ne de caractères bien que devenant peu pratique pour de grosses espèces. Les noms triviaux d'un autre cĂ´tĂ© abondent avec des homonymes et synonymes et sont par consĂ©quent un mauvais choix de clĂ© de dĂ©finition de la base. Tandis que les descripteurs physico-chimiques comme la masse molaire, la charge (partielle), la solubilitĂ©, etc. peuvent ĂŞtre quasiment directement calculĂ©es en se basant sur la structure molĂ©culaire, les descripteurs pharmacologiques ne peuvent ĂŞtre qu'indirectement dĂ©duits Ă  partir de statistiques multivariationnelles ou de rĂ©sultats expĂ©rimentaux (dĂ©pistage, essai biologique, etc.). Tous ces descripteurs peuvent ĂŞtre stockĂ©s avec la reprĂ©sentation de la molĂ©cule, pour des raisons de coĂ»ts de calculs, et le sont de manière courante.

Similarité

Il n'existe pas de définition simple de la similarité entre deux objets chimiques, mais cependant, le concept peut être défini selon le contexte d'application et est parfois décrit comme l'inverse d'une mesure de distance dans l'espace des descripteurs. Deux objets pourraient par exemple ainsi être qualifiés de plus similaires entre eux que d'autres si la différence de leurs masses molaires respectives est plus faible que comparée à d'autres. Une variété d'autres mesures pourrait être combinée afin de produire une mesure de distance à variables multiples. Les mesures de distance sont parfois classées en mesures euclidiennes et les mesures non-euclidiennes selon le choix de l'inégalité triangulaire.
Les espèces des bases de données peuvent être ainsi regroupées par similarités. Des approches de regroupements hiérarchiques ou non-hiérarchiques peuvent être appliquées à des entités chimiques à attributs multiples. Ces attributs (ou propriétés moléculaires) peuvent être des descripteurs déterminés empiriquement ou déterminés numériquement. Une des approches de regroupement les plus courantes est l'algorithme des k plus proches voisins de Jarvis-Patrick.
Dans des bases orientées vers la pharmacologie, la similarité est définie habituellement en termes d'effets biologiques de composés (ADME/toxicité) qui peut être déduite de combinaisons similaires de descripteurs physico-chimiques en utilisant des méthodes QSAR.

Systèmes d'enregistrement

Les systèmes pour maintenir des entrées uniques pour les composés chimiques dans les bases de données sont appelés systèmes d'enregistrement. Ils sont parfois utilisés pour l'indexation chimique, les systèmes de brevets et les bases de données industrielles.
Les systèmes d'enregistrement renforcent l'unicité des composés présentés dans la base de données par l'utilisation de représentations uniques. En appliquant des lois de prééminence pour la génération des notations séquencées, on peut obtenir des représentations uniques (ou canoniques) comme les SMILES canoniques. Certains systèmes d'enregistrement comme le système CAS font usage d'algorithmes spécifiques afin de générer un code de hachage afin d'atteindre le même objectif.
Une différence clé entre un système d'enregistrement et une simple base de données chimiques est la possibilité de repr'esenter précisément ce qui est connu, inconnu et partiellement connu. Par exemple, une base de données peut stocker une molécule avec une stéréochimie non spécifiée, alors qu'un système d'enregistrement chimique requiert de spécifier si la configuration stérique est inconnue, un mélange (connu) spécifique, ou un racémique. Chacune de ces spécifications constitueraient une entrée différente dans un système d'enregistrement chimique.
Les systèmes d'enregistrement préconditionnent les objets chimiques afin d'éviter la considération de différences triviales comme entre les ions halogénures dans les composés chimiques.
On pourra citer comme exemple le système d'enregistrement Chemical Abstracts Service (CAS). Voir aussi numéro CAS.

Outils

Les représentations numériques sont habituellement transparentes pour les chimistes, les données étant traduites graphiquement. L'entrée de données est aussi simplifiée par l'utilisation d'éditeurs de structures chimiques. Ces éditeurs convertissent en interne les données graphiques en représentations numériques.
Il existe aussi de nombreux algorithmes pour l'interconversion de formats variés de représentation. OpenBabel est, par exemple, un des utilitaires permettant d'effectuer cette tâche. Ces algorithmes de recherche et de conversion sont implémentés soit dans le système de base de données lui-même ou comme maintenant dans des composantes externes qui les adaptent pour les systèmes de bases de données relationnels standard. Les systèmes basés sur Oracle ou PostgreSQL font usage de la cartridge technologie permettant des types de données définis par l'utilisateur. Cela permet à l'utilisateur de faire des requêtes SQL avec des conditions chimiques sur les recherches. Par exemple une requête sur les entrées présentant un cycle benzénique dans leur structure représenté comme une séquence SMILES dans une colonne SMILESCOL pourrait être :

SELECT * FROM CHEMTABLE WHERE SMILESCOL.CONTAINS('c1ccccc1').

Les algorithmes de conversion des noms IUPAC en représentation structurales en inversement sont aussi utilisés pour extraire de l'information des textes. Cependant, il existe des difficultés en raison de l'existence de plusieurs correspondances IUPAC. Un travail est en cours afin d'établir un standard IUPAC unique (voir InChI)

Notes et références

    Voir aussi

    Articles connexes

    Base de données et logiciel d'enregistrement

    Base de données de structures chimiques

    Bases de données de noms chimiques

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