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Barrage de mines de la mer du Nord

Le barrage de mines de la mer du Nord, également connu sous le Barrage du Nord, était un grand champ de mines mouillé à l'est des îles Orcades jusqu'en Norvège par la marine des États-Unis (aidé par la Royal Navy) au cours de la Première Guerre mondiale. L'objectif était de limiter les mouvements des sous-marins allemands depuis leurs bases en Allemagne vers les voies maritimes de l'Atlantique qui ravitaillaient les îles Britanniques. Le contre-amiral Lewis Clinton-Baker (en), commandant de la force de mouillage de mines de la Royal Navy à l'époque, décrivait le barrage comme le «plus grand mouillage de mines dans l'histoire du monde »[1]; mais de plus grands champs contenant plus de mines furent posées au cours de la Seconde Guerre mondiale[2].

Disposition du barrage en mer du Nord.

Origine du barrage

L'idĂ©e d'un barrage de mines dans la mer du Nord avait d'abord Ă©tĂ© proposĂ©e Ă  l'Ă©tĂ© 1916 par l'amiral Reginald Bacon (en) et avait Ă©tĂ© approuvĂ©e lors de la confĂ©rence navale alliĂ©e du . La Royal Navy — et en particulier l’amiral Beatty, alors commandant en chef de la Grande Flotte — Ă©tait sceptique quant Ă  la validitĂ© de l'opĂ©ration et ne pensait pas que l’immense effort de logistique et de fabrication qui Ă©tait nĂ©cessaire fĂ»t justifiĂ©. Un champ de mines dans la mer du Nord exigerait de miner les eaux sur une profondeur de 270 m (900 pieds) alors qu’aucun champ de mines n’avait Ă©tĂ© mis en Ĺ“uvre en mer Ă  plus de 91 m (300 pieds) de profondeur jusqu’alors[1]. Il Ă©tait estimĂ© que le champ de mines dans la mer du Nord exigerait 400 000 mines ancrĂ©es conventionnelles. Une mine "antenne" dĂ©veloppĂ©e en juillet 1917 Ă©tait efficace jusqu’à la profondeur maximale supposĂ©e des sous-marins de 61 m (200 pieds); et 100 000 de ces nouvelles mines Mk 6 seraient suffisantes pour former le barrage de mines de la mer du Nord[3].

Les États-Unis Ă©taient d’autant plus enthousiastes au sujet de l'opĂ©ration que la perte de convois transatlantiques Ă©tait une prĂ©occupation domestique majeure et que ce plan leur permettait de jouer un rĂ´le actif dans la lutte, tout en faisant jouer leur puissance industrielle et en risquant un minimum de vies amĂ©ricaines. Le secrĂ©taire adjoint Ă  la Marine Franklin D. Roosevelt appela directement le prĂ©sident Woodrow Wilson[4] pour surmonter l'opposition au projet du vice-amiral William Sims, qui commandait toutes les forces navales amĂ©ricaines en Europe[5]. L'US Navy passa une commande pour les mines Mk 6 en octobre 1917, 24 000 000 m (80 000 000 pieds) de câble d'acier nĂ©cessaire pour amarrer les mines au fond marin. Le contrat de 40 millions de dollars fut partagĂ© entre 140 fabricants et plus de 400 sous-traitants. Tous les composants de mines autres que les câbles mĂ©talliques, les explosifs et les circuits dĂ©tonants furent fabriquĂ©s par des constructeurs automobiles de Detroit[6]. Huit bateaux Ă  vapeur civils furent convertis en mouilleurs de mines, et 24 cargos, naviguant Ă  la cadence de deux ou trois voyages par semaine, Ă©taient nĂ©cessaires pour transporter les composants des mines aux centres d'assemblage en Écosse[1].

Objectifs

L'objectif était d'empêcher les sous-marins d'opérer dans l'Atlantique Nord et de s'attaquer au trafic transatlantique. Un barrage similaire avait déjà été placé en travers de la Manche, qui avait détourné les sous-marins vers le nord autour de l'Écosse. Le barrage de mines de la mer du Nord avait pour but de fermer cette route alternative, et également de rendre difficile l'approvisionnement des Uboote.

La mine Mark 6

Une mine Mk 6 au-dessus de son crapaud. Deux fusées cornes sont visibles, mais la fusée d'antenne n’est pas visible sur cette image.

La mine Mk 6 Ă©tait une sphère en acier de 86 cm (34 pouces) de diamètre contenant une chambre de flottaison et 140 kg (300 livres) de TNT[7]. Chaque mine Ă©tait constituĂ©e de deux demi-sphères en acier soudĂ©es entre elles. Une charge explosive de Toxyl, mĂ©lange de 60 % de trinitroxylène (TNX) avec 40 % de TNT, Ă©tait moulĂ©e dans l'hĂ©misphère infĂ©rieur. Le Toxyl Ă©tait utilisĂ© parce que l’armĂ©e de terre des États-Unis contrĂ´lait la production amĂ©ricaine de TNT et ne fournissait pas les quantitĂ©s suffisantes pour le barrage de mines naval[6].

Pour le transport, la mine reposait au sommet d'un cube d’ancrage (crapaud) en acier d'environ 76 cm (30 pouces) de cĂ´tĂ© et possĂ©dait des roues permettant Ă  l'ensemble d’être dĂ©placĂ© par un système de rails Ă  bord des mouilleurs de mines. La mine Ă©tait reliĂ©e Ă  sa boĂ®te d'ancrage de 360 kg (800 livres) par un câble d'amarrage enroulĂ© sur une bobine[1]. La profondeur de la mine en dessous de la surface de l'eau Ă©tait contrĂ´lĂ©e en permettant au câble d'amarrage en acier de se dĂ©rouler de sa bobine, alors que la mine Ă©tait larguĂ©e par le mouilleur de mines, jusqu’à ce qu’un capteur suspendu sous l'ancre ne touchât le fond. Le capteur verrouillait la bobine du câble de sorte que le socle d'ancrage chutant tirait la mine flottante au-dessous de la surface, et le flotteur dĂ©ployait l'antenne au-dessus de la mine[1]. Chaque mine disposait de deux dispositifs hydrostatiques de sĂ©curitĂ© destinĂ©s Ă  la neutraliser si elle se dĂ©tachait de son câble d’amarrage et remontait Ă  la surface. La première Ă©tait un interrupteur ouvert dans le circuit de dĂ©tonation qui Ă©tait fermĂ© par la pression hydrostatique. Le second Ă©tait un ressort Ă©loignant le dĂ©tonateur Ă  distance de la charge explosive lorsqu’il n’était plus comprimĂ© par la pression hydrostatique. Les mines Ă©taient conçues pour ĂŞtre inactives Ă  des profondeurs de moins de 7,6 m (25 pieds)[6].

Chaque mine contenait une pile sèche avec un circuit dĂ©tonant Ă©lectrique pouvant ĂŞtre activĂ© par l'une des cinq fusĂ©es en parallèle. Quatre de ces fusĂ©es Ă©taient les cornes traditionnelles dans l'hĂ©misphère supĂ©rieur de la mine. Chaque corne contenait une ampoule de verre remplie d'Ă©lectrolyte fermant un circuit ouvert si elle Ă©tait cassĂ©e par la flexion de la corne de mĂ©tal mou[6]. La cinquième et nouvelle fusĂ©e Ă©tait une antenne de fil de cuivre, avec un flotteur destinĂ© Ă  la dĂ©ployer au-dessus de la mine. La coque en acier d'un navire touchant l'antenne de cuivre formerait une pile Ă©lectrique, et l'eau de mer agirait comme un Ă©lectrolyte fermant le circuit avec une plaque de cuivre isolĂ©e Ă  la surface de la mine pour actionner un relai dĂ©tonant Ă  l'intĂ©rieur de la mine[8]. La sensibilitĂ© du relais Ă©tait initialement rĂ©glĂ© pour fermer le circuit dĂ©tonant entre 25 et 40 millivolts. Le Bureau de l'artillerie, par la suite, accrut sa sensibilitĂ© entre 10 et 25 millivolts, mais elle fut plus tard rĂ©ajustĂ©e sur la base de l'expĂ©rience sur le terrain[9].

Pour la sĂ©curitĂ© lors de la mise en place (mouillage), chaque mine avait cinq interrupteurs de sĂ©curitĂ© Ă  ressort sĂ©parĂ©s dans le circuit dĂ©tonant, maintenus ouverts par des pastilles de sel qui prenaient environ 20 minutes pour se dissoudre dans l'eau de mer après la mise Ă  l'eau par le navire mouilleur de mines[1]. L’autonomie de la batterie pour le circuit de dĂ©tonant Ă©tait estimĂ©e suffisante pour la rendre active pendant plus de deux ans[10].

Pose

Les quatre cargos de la Southern Pacific temporairement chargés de préparer le barrage de mines étaient connus sous le nom de Big Four. Le Canonicus illustre l'apparence de ces navires comme mouilleurs de mines. Après l'armistice, ces quatre navires devinrent des transports de troupes qui ramenèrent au pays les forces expéditionnaires américaines avant que les navires ne retournent à leur propriétaire d’origine.

Le barrage de mines constituait une barrière de 370 km (200 milles marins; 230 miles) de long et 24 km (13 milles marins, 15 miles) Ă  56 km (30 milles marins, 35 miles) de large[11]. Il Ă©tait divisĂ© en une zone B, au large de la cĂ´te est des Orcades, une zone C, près de la cĂ´te norvĂ©gienne entre Utsira et Bergen, et une zone A, centrale, la plus longue, reliant les deux zones cĂ´tières entre 0° 50' Ouest et 3° 10' Est. La Royal Navy posa des mines dans les zones B et C alors que la marine amĂ©ricaine minait la zone A. La Royal Navy a laissĂ© un canal de 16 km (8,7 milles marins, 10 miles) ouvert Ă  la navigation adjacent aux Orcades, et aucune mine ne fut posĂ©es dans les eaux territoriales norvĂ©giennes[12].

La force de minage amĂ©ricaine de la mer du Nord Ă©tait commandĂ©e par le contre-amiral Joseph Strauss (en) Ă  bord du navire amiral de la flotte de l'Atlantique, l’USS Black Hawk (en). Strauss Ă©tait un spĂ©cialiste de l’artillerie et avait Ă©tĂ© chef du Bureau de l'artillerie de 1913 Ă  1916. La première escadre de minage, sous le commandement du capitaine Reginald R. Belknap (en), fut assemblĂ©e Ă  Inverness, en Écosse en juin 1918. Au cours des cinq mois suivants, ces navires ont mouillĂ© 56 571 des 70 177 mines posĂ©es pour former le barrage de mines de la mer du Nord[3].

Seuls les deux plus petits des huit paquebots convertis pour poser le barrage restèrent commissionnĂ©s pour des opĂ©rations de pose de mines classiques. L’USS Shawmut, montrĂ© sur la photo en train de poser des mines du barrage de la mer du Nord, fut coulĂ© 23 ans plus tard lors de l'attaque sur Pearl Harbour après avoir Ă©tĂ© rebaptisĂ© Oglala.

L’USS Shawmut, en train de poser des mines du barrage de la mer du Nord.
  • USS San Francisco (en) (ancien croiseur protĂ©gĂ© converti en 1911 pour transporter 170 mines) (navire amiral)[1]
  • USS Baltimore (en) (ancien croiseur protĂ©gĂ© converti en 1915 transportaient 180 mines)[1]
  • USS Aroostook (en) (ex-paquebot Bunker Hill transportait 320 mines sur un pont)[1]
  • USS Shawmut (ex-paquebot Massachusetts transportait 320 mines sur un pont)[1]
  • USS Canandaigua (en) (ancien cargo El Siglo transportait 830 mines sur 3 ponts)[1]
  • USS Roanoke (en) (ancien cargo El Dia de la Southern Pacific transportait 830 mines sur 3 ponts)[1]
  • USS Canonicus (en) (ancien cargo El Cid de la Southern Pacific transportait 830 mines sur 3 ponts)[1]
  • USS Housatonic (en) (ancien cargo El Rio de la Southern Pacific transportait 830 mines sur 3 ponts)[1]
  • USS Saranac (en) (ex-paquebot Hamilton transportait 612 mines sur 2 ponts)[1]
  • USS Quinnebaug (en) (ex-paquebot Jefferson transportait 612 mines sur 2 ponts)[1]

Le barrage de mines se composait de 18 rangĂ©es de mines disposĂ©es dans la direction est-ouest. Dix rangĂ©es de mines Ă©taient posĂ©es Ă  une profondeur de 24 m (80 pieds) pour ĂŞtre dĂ©clenchĂ©es par les bâtiments circulant en surface. Les sous-marins immergĂ©s Ă©taient ciblĂ©s par quatre rangĂ©es de mines Ă  49 m (160 pieds) de profondeur et quatre autres lignes immergĂ©es Ă  73 m (240 pieds). Depuis Utsira, qui est lĂ©gèrement au nord des Orcades, l'alignement des champs de mines de la zone centrale A obliquait dans la direction est-nord-est Ă  partir des Orcades. Lorsque cela Ă©tait possible, la longitude Ă©tait dĂ©terminĂ©e Ă  partir d'un câble calibrĂ© tendu près d’un point de repère et dĂ©roulĂ© d’une bobine de corde Ă  piano de 230 km (140 miles) de long placĂ©es Ă  bord de l'un des croiseurs qui guidaient la flottille de mouillage. La latitude Ă©tait vĂ©rifiĂ©e Ă  partir de l'Ă©lĂ©vation du soleil lorsque les conditions atmosphĂ©riques le permettaient.

Le barrage nĂ©cessita de multiples missions, appelĂ©es « excursions », pour poser des rangĂ©es parallèles de mines dans la mer du Nord entre la Norvège et les Orcades. L’escadron de minage no 1 (Mine Squadron One) effectua 13 sorties de deux jours de mouillage de mines. Il posait des rangĂ©es parallèles de mines en naviguant en colonnes distantes de 460 mètres (500 yards), le dernier bateau de chaque colonne larguait une mine tous les 91 mètres (100 yards)[9]. Lorsqu’un mouilleur de mines avait Ă©puisĂ© son stock de mines, un autre mouilleur de mines de la colonne se laissait glisser en dernière position pour continuer la sĂ©quence de minage. Les mouilleurs de mines Ă©taient prĂ©cĂ©dĂ©s par des destroyers de la Marine royale nettoyant les mines et chassant les sous-marins ennemis. Une force de protection, constituĂ©e d’escadrons de croiseurs avec des cuirassĂ©s de la Royal Navy, manĹ“uvrait Ă  proximitĂ© pour dĂ©fendre la formation de mouillage, mais aucun navire de guerre de surface allemand ne tenta de les engager. Des bouĂ©es temporaires Ă©taient larguĂ©es pour marquer le point d’arrĂŞt d'une mission de minage pour Ă©viter de laisser un vide avec le dĂ©but de « l’excursion » suivante. Ces bouĂ©es Ă©taient potentiellement susceptibles d'ĂŞtre dĂ©placĂ©es par des tempĂŞtes ou des actions de l'ennemi[1].

Trois Ă  cinq pour cent des nouvelles mines mouillĂ©es en mer du Nord explosaient dès leur armement (pastilles de sel dissoutes). Les hydrophones dĂ©tectaient des dĂ©tonations prĂ©maturĂ©es pendant une semaine après leur mouillage. Ces dĂ©tonations prĂ©maturĂ©es furent initialement attribuĂ©es Ă  l'activation des circuits de dĂ©tonation de la fusĂ©e de la corne par l'eau de mer s'infiltrant dans les mines, et l'espacement entre les mines fut augmentĂ©, passant de 76 m (250 pieds) pendant la première mission de mouillage Ă  91 m (300 pieds) pendant les missions suivantes afin de minimiser les dommages causĂ©s Ă  une mine par l'explosion d’une mine voisine. Environ un pour cent des mines dĂ©ployĂ©es au cours de la première mission se dĂ©tacha de ses amarres et s'Ă©choua en Norvège sous un mois. Les mines dĂ©ployĂ©es durant les onze dernières missions avaient des ressorts installĂ©s sur le point d'attache du câble d'amarrage pour amortir les efforts exercĂ©s par les vagues pendant les tempĂŞtes. Les dĂ©tonations prĂ©maturĂ©es augmentèrent de 14 % pour la quatrième mission de mouillage, parce que certaines mines avaient Ă©tĂ© assemblĂ©es avec les rĂ©glages des relais de fusĂ©e d'antenne plus sensibles par le Bureau de l’artillerie. La cinquième mission de mouillage fut interrompue lorsque 19 % des mines explosèrent prĂ©maturĂ©ment. Le USS San Francisco identifia comme cause majeure des dĂ©tonations prĂ©maturĂ©es la sensibilitĂ© d’un relais, lors d'un essai comparatif sur le terrain, le 12 aoĂ»t. Des enquĂŞtes ultĂ©rieures mirent en Ă©vidence des dĂ©pĂ´ts de sulfate de cuivre causĂ©s par la corrosion de l'antenne, ce qui crĂ©ait un faible courant Ă©lectrique augmentant la probabilitĂ© d’activation du relais lors des accĂ©lĂ©rations dues aux ondes de choc lorsque des mines situĂ©es Ă  proximitĂ© explosaient. Les dĂ©tonations prĂ©maturĂ©es chutèrent Ă  un niveau compris entre quatre et six pour cent lorsque la sensibilitĂ© fut ajustĂ©e Ă  un niveau de 30 Ă  45 millivolts pour les mines posĂ©es lors des cinq dernières sorties de mouillage[9].

Succès du barrage

Les problèmes d'approvisionnement et des difficultés techniques causèrent des retards. Les opérations de mouillage de mines supplémentaires prévues pour achever le barrage furent annulées lorsqu’il fut reconnu que la fin prochaine des hostilités approchait. La treizième excursion de mouillage eut lieu le . La conception du champ de mines faisait qu'il y avait en théorie 66 % de chances qu’un sous-marin en surface déclenchât une mine et 33 % de chance pour un sous-marin en plongée[13]. Sur la base du nombre de mines effectives observées en nettoyant le barrage, les chances réelles furent réévaluées comme étant plus proches de 20 % pour un sous-marin en surface et de 10 % pour un sous-marin en plongée. Comme les dernières mines furent posées seulement quelques jours avant la fin de la Première Guerre mondiale, il est impossible d'évaluer la réussite du barrage. Certains soutiennent que le champ de mines était une cause majeure de la baisse du moral de la Marine impériale allemande durant les derniers mois de la guerre, tandis que d'autres suggèrent que l'Allemagne balayait facilement des chenaux sûrs à travers l’immense, et non surveillé, champ de mines[5].

Les statistiques officielles sur les sous-marins allemands perdus, compilées le , créditaient le barrage de mines de la mer du Nord de la destruction certaine de quatre sous-marins, la destruction probable de deux autres, et la destruction possible des deux autres[1].

  • : SM UB-12 (en) – inconnu - peut-ĂŞtre coulĂ© par le barrage de mines de la mer du Nord[14]
  • : SM U-92 (en), prĂ©sumĂ© coulĂ© par la zone B du barrage de mine de la mer du Nord[14] (confirmĂ© en 2007)[15]
  • SM UB-127 (en), coulĂ© par la zone B du barrage de mine de la mer du Nord[14]
  • : SM U-156 (en), coulĂ© par la zone A du barrage de mine de la mer du Nord[14]
  • : SM U-102 (en), prĂ©sumĂ© coulĂ© par la zone B du barrage de la mine de la mer du Nord[14] (confirmĂ© en 2006)[16]
  • : SM UB-104 (en), par la zone B du barrage de mine de la mer du Nord[14]
  • : SM UB-113 - inconnu - peut-ĂŞtre coulĂ© par le barrage de mines de la mer du Nord[14]
  • : SM UB-123, coulĂ© par la zone A du barrage de mine de la mer du Nord[14]

Huit autres bateaux sont connus pour avoir été endommagés par les mines, et certains membres du personnel de l'Amirauté présumèrent que le champ de mines pourrait être responsable de la perte de cinq sous-marins ennemis qui disparurent sans explication[1].

DĂ©minage

La participation des États-Unis Ă  l'effort de dĂ©minage fut supervisĂ©e par le contre-amiral Strauss Ă  bord du navire de maintenance Blackhawk Ă  partir duquel il avait commandĂ© le mouillage de mines. Les remorqueurs Patapsco (en) et Patuxent (en) remorquaient les sĂ©maques en bois Red Rose et Red Fern de l’AmirautĂ© pour mener le premier essai de nettoyage en dĂ©cembre. Le dĂ©minage fut accompli en suspendant un câble en dents de scie entre deux bateaux naviguant sur un parcours parallèle. Lorsque maintenu sous la surface par des dispositifs appelĂ©s « plongeurs », le câble pouvait accrocher les orins des mines flottantes dessus de leurs crapauds. Si le fil dentelĂ© sĂ©parait la mine de son orin, la mine faisait surface et Ă©tait dĂ©truite par des tirs de canon. Les sĂ©maques nettoyèrent et dĂ©truisirent six mines avant que l'hiver ne stoppât les travaux en mer. L'hiver fut consacrĂ© Ă  tester un dispositif de protection Ă©lectrique pour rĂ©duire le risque de toucher les antennes de mines avec des navires Ă  coque en acier. Le Patapsco et le Patuxent testèrent le dispositif de protection en dĂ©minant 39 mines en mars[17]. La force de dĂ©minage de la Royal Navy impliqua 421 vaisseaux manĹ“uvrĂ©s par 600 officiers et 15 000 hommes du 1er avril au [18].

Douze dragueurs de mines de classe Lapwing et 18 chasseurs de sous-marins Ă©taient disponibles pour le premier passage de routine des dragueurs de mines amĂ©ricains le . Le premier passage d’une durĂ©e de deux jours permit de supprimer 221 mines, Strauss demanda plus de navires dans l'espoir de supprimer le barrage durant l’étĂ©. Vingt chalutiers de l’AmirautĂ© avec des Ă©quipages amĂ©ricains, seize autres dragueurs de mines de classe Lapwing et un autre navire de rĂ©paration le Panther (en) furent placĂ©s sous son commandement. Le Panther fut chargĂ© du support des chalutiers William Ashton, Thomas Blackhorne, Thomas Buckley, Richard Bulkeley, George Burton, Pat Caharty, William Caldwell, George Clarke, John Clay, George Cochrane, John Collin, William Darnold, Sam Duffy, John Dunkin, John Fitzgerald, John Graham, Thomas Graham, Thomas Henrix, William Johnson, Thomas Laundry et des chasseurs de sous-marins SC- 37 (en), 38 (en), 40 (en), 44 (en), 45, 46, 47, 48 (en), 95, 110, 164, 178, 181, 182, 206, 207, 208, 254, 256, 259, 272, 329, 354 et 356. Le Blackhawk lui fournit la maintenance des grands navires opĂ©rant en six divisions[19].

L’USS Eider (chasseur de mines no 17) (à gauche) au port avec les chasseurs de sous-marins a ses côtés lors de l'apurement du barrage de la mine mer du Nord en 1919. Le chasseur de sous-marin le plus à gauche est soit le SC-254, le SC-256 ou le SC-259 et les autres sont (de gauche à droite) le SC-45, le SC-356, le SC-47 et le SC-40.

Les difficultés avec la procédure de nettoyage venaient des orins qui s'emmêlaient dans les plongeurs attachés aux câbles. Le dispositif de pilotage des câbles était souvent perdu si la mine explosait et coupait les câbles. Environ un tiers des navires furent endommagés par l'explosion de mines. Deux hommes furent tués dans des incidents distincts alors qu'ils tentaient de faire charger à bord des mines à bord pour dégager les plongeurs emmêlés. On avait supposé que les dispositifs de sécurité hydrostatiques de mines Mk 6 permettraient de minimiser les risques de cette procédure, mais les pertes de plongeurs augmentèrent lorsque le manque de fiabilité de ces dispositifs de sécurité fut reconnu. Les conséquences du déminage, initiées par la destruction d'une mine, pouvait provoquer la détonation d’une mine non détectée près de l'un des dragueurs de mines et était une autre source de dommages. Une partie de ce déminage fut attribué à l'accélération de la dégradation de l'armature du relais de la fusée de l’antenne ou à l’infiltration de l'eau de mer dans les mines endommagées plutôt qu’à la détonation normale des explosifs. Les dragueurs de mines étaient parfois en mesure de continuer à déminer en continu, mais les chalutiers étaient moins durables. Sept hommes se noyèrent lorsque le Richard Bulkeley fut coulé par une détonation d’une mine le 12 juillet. Strauss mis fin à l’utilisation des chalutiers comme bâtiment de déminage, mais en conserva six pour le transport des plongeurs de rechange vers les dragueurs de mines lorsque les câbles étaient détruits par l'explosion de mines. Les treize chalutiers restants retournèrent à l'Amirauté. Les navires les plus endommagés furent réparés, mais le SC-38 fut déclaré irréparable. Trois autres hommes de la force de déminage furent tués dans des accidents individuels avant que Strauss ne déclara que le barrage était nettoyé le [20]. Les démineurs ne trouvèrent qu'environ 25 à 30 % des mines posées un an plus tôt[21]; ils supposèrent que les autres avaient soit vu leur orin se briser, soit avaient coulé au fond, ou avaient été détruites par des explosions prématurées. Strauss fut fait chevalier commandeur de l'ordre de Saint-Michel et Saint-Georges pour ses efforts[1]; mais des doutes quant à l'efficacité de l'effort de déminage persistèrent jusqu’au XXIe siècle[2].

Conséquences après guerre

Comme 1919 tirait à sa fin, le début de l'hiver força à suspendre le déminage systématique des mines flottantes à orin, mais la Royal Navy reprit ses opérations de déminage au printemps suivant, en continuant à déminer les zones de pêche, et maintenait un destroyer en patrouille pour traquer les mines à la dérive[18]. Les pertes de navires civils causés par les mines en mer du Nord continuèrent; l'origine de la mine, dans ces cas, était souvent difficile à déterminer. En octobre 1919, une vingtaine de membres d'équipage se noyèrent lorsque le bateau à vapeur suédois Hollander coula quelques minutes après avoir heurté une mine[22]; le paquebot Kerwood heurta une mine et coula le 1er décembre de la même année[23].

Références

  1. Belknap, Reginald Rowan The Yankee mining squadron; or, Laying the North Sea mining barrage (1920) United States Naval Institute p. 5,15,18-22,27-36,43-47,56,82-83,101&108
  2. « Munitions Contamination of Marine Renewable Energy Sites in Scottish Waters »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), QinetiQ (consulté le )
  3. « The North Sea Mine Barrage », The Great War Society (consulté le )
  4. « Early Political Career », Roosevelt Institute (consulté le )
  5. Potter and Nimitz Sea Power (1960) Prentice-Hall p. 470
  6. Daniels, Josephus The Northern Barrage and other Mining Activities (1920) Government Printing Office p. 20,47-58
  7. Campbell, John Naval Weapons of World War II (1985) Naval institute Press (ISBN 0-87021-459-4) p.167
  8. « Mineman Memories », Derek S. Hartshorn (consulté le )
  9. Daniels, Jesephus The Northern Barrage and other Mining Activities (1920) Government Printing Office p. 105-120
  10. Daniels, Josephus The Northern Barrage and other Mining Activities (1920) Government Printing Office p.26
  11. « The Great North Sea Mine Barrage », American Heritage (consulté le )
  12. Daniels, Josephus The Northern Barrage and other Mining Activities (1920) Government Printing Office pp.38&121
  13. Daniels, Jesephus The Northern Barrage and other Mining Activities (1920) Government Printing Office p. 125
  14. Tarrant, V.E. The U-Boat Offensive 1914-1945 (1989) (ISBN 1-85409-520-X) p. 76
  15. Koerver, Hans Joachim. Room 40: German Naval Warfare 1914-1918. Vol II., The Fleet in Being (Steinbach, Germany: LIS Reinisch, 2009).
  16. « U-102 » (consulté le )
  17. Davis, Noel, LT, USN Sweeping the North Sea Mine Barrage (1919) p. 15-18
  18. « STATEMENT of the FIRST LORD OF THE ADMIRALTY Explanatory of the NAVY ESTIMATES, 1919-1920 », Naval-History.Net (consulté le )
  19. Davis, Noel, LT, USN Sweeping the North Sea Mine Barrage (1919) pp.19,27&94-95
  20. Davis, Noel, LT, USN Sweeping the North Sea Mine Barrage (1919) p. 5,50-51&76-77
  21. (en) Arnd Bernaerts, Climate change & naval war : a scientific assessment, Victoria, B.C, Trafford, , 326 p. (ISBN 978-1-412-04846-0, lire en ligne), p. 285-290
  22. Launceton, Australia Examiner 28 October 1919 p. 5
  23. United Nations REPORTS OF INTERNATIONAL ARBITRAL AWARDS Vol VII p. 199-203

Voir aussi

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