AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

BĂ©la IV

BĂ©la IV, nĂ© le et dĂ©cĂ©dĂ© le sur l'Ăźle de Margit-sziget, Ă  Budapest, est roi de Hongrie et de Croatie du au , duc de Styrie de 1254 Ă  1258. Membre de la dynastie ÁrpĂĄd, il est le fils d'AndrĂ© II de Hongrie et de Gertrude de MĂ©ran et le frĂšre de sainte Élisabeth de Hongrie.

BĂ©la IV
Illustration.
Titre
Roi de Hongrie
–
Couronnement à Székesfehérvår
Prédécesseur André II le Hiérosolomitain
Successeur Étienne V
Biographie
Dynastie Árpåd
Date de naissance
Date de décÚs
PÚre André II de Hongrie
MĂšre Gertrude de MĂ©ran
Conjoint Marie Lascaris
Enfants voir section

Le prince héritier

BĂ©la est couronnĂ© roi dĂšs 1220. Un groupe de grands propriĂ©taires oppose immĂ©diatement le jeune adolescent Ă  son pĂšre le roi AndrĂ© II afin qu'il obtienne un pouvoir temporel sous la forme d'un duchĂ© comprenant la Dalmatie, la Croatie et la Slavonie, au sud de la Drave qu'on nomme dĂ©sormais la « Slavonie entiĂšre Â» soit une partie importante du Royaume. AprĂšs la proclamation de la Bulle d'or (en), les relations se tendent avec son pĂšre AndrĂ© II et BĂ©la se rĂ©fugie en Autriche en 1223. L'annĂ©e suivante AndrĂ© II autorise son fils Ă  revenir et lui rend son duchĂ© de Slavonie. Un parti se constitue autour de BĂ©la Ă  la cour avec l'archevĂȘque de Spalato, les Ă©vĂȘques le ban et les ispans. AndrĂ© II dĂ©cide alors en 1226 de nommer son fils voĂŻvode de Transylvanie et place son autre fils Coloman Ă  la tĂȘte de la Slavonie. BĂ©la tente d'agrandir son fief transylvain vers la Bulgarie et en 1228 il assiĂšge en vain la forteresse de Vidin. Au cours de l'Ă©tĂ© 1230 BĂ©la entreprend sans succĂšs une expĂ©dition en Galicie contre Danilo afin d'y rĂ©tablir son frĂšre AndrĂ©. L'annĂ©e suivante le roi AndrĂ© et ses fils BĂ©la et AndrĂ© ont plus de succĂšs et le prince AndrĂ© (mort en 1234) reprend son trĂŽne. En 1232 le roi AndrĂ© II et ses fils BĂ©la et Coloman doivent souscrire la « Convention de Bereg Â» qui leur est imposĂ© par la noblesse par l'intermĂ©diaire du pape GrĂ©goire XII. Le roi AndrĂ© II meurt le et le prince BĂ©la est couronnĂ© sous le nom de BĂ©la IV le [1].

Les invasions mongoles

AlertĂ© par l’invasion de la Russie par les Tartares, il dĂ©pĂȘche plusieurs moines dominicains chargĂ©s de rechercher des Hongrois qui Ă©taient restĂ©s « dans la patrie des ancĂȘtres » lors de la migration de 895. En 1237, il accueille en Hongrie quarante mille Coumans, peuple de pasteurs turcs, chassĂ©s du bas Danube par les Mongols, et les Ă©tablit dans la zone marĂ©cageuse entre la Tisza et le Danube. Il espĂšre ainsi avoir Ă  sa disposition des troupes contre l’oligarchie nobiliaire.

Le chef mongol Batu QĂąn entre en Moravie et en Hongrie oĂč il prend Pest Ă  l’issue d’une victoire Ă  Mohi sur les rives du SajĂł () sur les troupes de BĂ©la IV. Les Mongols pillent le pays et massacrent une partie de la population[2]. BĂ©la doit se rĂ©fugier auprĂšs du prince FrĂ©dĂ©ric II d'Autriche, qui, au lieu de l’aider, profite de l’occasion pour lui arracher trois comtĂ©s. Il prend alors le chemin de la Dalmatie et s’installe Ă  Trau (Trogir), en attendant l’aide de l’Occident.

En mars 1242, l’avant-garde de Batu atteint l’Adriatique et le roi BĂ©la IV ne doit son salut qu’à un embarquement prĂ©cipitĂ© sur un navire en rade de Trogir. À l’annonce de la mort d’Ögödei (), le chef mongol, ses troupes refluent vers l’Orient pour participer au quriltay organisĂ© pour l’élection de son successeur. L’Europe centrale est ainsi sauvĂ©e[3].

La reconstruction

BĂ©la IV, de retour en Hongrie, trouve un pays ravagĂ© et doit tout reconstruire. Parmi les rĂ©sidences royales, il privilĂ©gie la forteresse de Buda et laisse Esztergom Ă  la disposition de l’archevĂȘque. Il repeuple le pays dĂ©vastĂ© en faisant appel Ă  des colons allemands Ă©tablis comme hĂŽtes (hospites), qui jouissent d’un statut particulier. Il autorise les grands Ă  construire des chĂąteaux forts de pierre. Les comitats (comtĂ©s) deviennent des comitats nobiliaires : l’ispan, nommĂ© par le roi, est assistĂ© de juges choisis par la noblesse locale. Les comitats obtiennent le droit d’envoyer leurs reprĂ©sentants Ă  la diĂšte. Le systĂšme des ordres dĂ©bute, qui caractĂ©rise par la suite la Hongrie, qui devient une oligarchie de barons.

La Transylvanie, ravagĂ©e par les Mongols, est soumise Ă  la mĂȘme fĂ©odalisation que la Hongrie. Elle est divisĂ©e en comitats autour de chĂąteaux dĂ©sormais en pierre. Les chefs valaques sont intĂ©grĂ©s Ă  la noblesse des ispans. Les privilĂšges des Saxons et des Szeklers sont renouvelĂ©s. Les premiers peuvent Ă©lire leur comte, qui dĂ©pend directement du roi ; les seconds dĂ©signent leurs juges qui administrent les sept siĂšges (StĂŒhle) qu’ils forment.

BĂ©la IV dans le Chronicon Pictum, 1360.

BĂ©la IV accorde un nouveau statut municipal Ă  SzĂ©kesfehĂ©rvĂĄr (Albe royale) qui devient le modĂšle du dĂ©veloppement urbain en Hongrie. Il fonde la forteresse de Buda, y transfĂšre la population survivante de Pest et en fait le centre commercial principal du pays. Une vingtaine d’autres villes sont construites, bĂ©nĂ©ficiant de privilĂšges royaux, d’une topologie ordonnĂ©e et de la construction d’enceintes.

Le roi dispose de nombreux revenus domaniaux et rĂ©galiens comme les mines, le sel, les taxes et les pĂ©ages, ainsi que l’entretien de la cour. Il accroĂźt ses revenus par la frappe de monnaies d’argent, confiĂ©e Ă  l’archevĂȘque d’Esztergom, qui l’afferme Ă  un Juif venu de Vienne, Henel. Cette monnaie sĂ»re stimule l’activitĂ© Ă©conomique, commerciale et les rentrĂ©es fiscales. La Hongrie exporte des bƓufs, du vin, du sel, importe des draps, de la soie, des Ă©pices de Venise, d’Allemagne et de Moravie. Les droits rĂ©galiens provenant des mines (argent, or, sel) et sont partagĂ©s entre le fisc, les nouveaux entrepreneurs (notamment allemands) et la bourgeoisie des villes miniĂšres qui participe Ă  l’exploitation. Ces activitĂ©s fournissent autant ou davantage de revenus que les anciens impĂŽts en nature. Le redressement Ă©conomique s’effectue par la mise en valeur des rĂ©gions pĂ©riphĂ©riques ou dĂ©peuplĂ©es, particuliĂšrement dans le Nord (Slovaquie actuelle), oĂč de nouvelles villes ou bourgades sont fondĂ©es. Le royaume compte alors deux millions d’habitants et est peuplĂ© d’une mosaĂŻque de peuples de toute provenance : Allemands, Wallons, des « rĂ©fugiĂ©s » des steppes (Coumans et Iasses), des Juifs et des IsmaĂ©lites, des paysans « russes » de Galicie, des Roumains, des Polonais, des Moraves et autre Slaves[4].

La révolte d'Istvån

En 1262 et 1265, son fils IstvĂĄn (le futur Étienne V de Hongrie), qui gouverne en Transylvanie, tourne les armes contre son pĂšre. Il bĂ©nĂ©ficie de l’appui des Coumans (il a Ă©pousĂ© une princesse coumane) et des troupes des barons fĂ©lons qu’il attire dans son camp. Excellent chef militaire, au contraire de son pĂšre, il guerroie avec succĂšs contre Ottokar II de BohĂȘme et contre la Bulgarie. Il finit par battre son pĂšre et se fait proclamer « roi-junior » de la moitiĂ© orientale de la Hongrie en 1265[5] À la mort de BĂ©la IV le , le problĂšme de la succession se pose Ă  nouveau et l’anarchie fĂ©odale triomphe en Hongrie.

Ascendance

Union et postérité

Béla IV épouse en 1218 Marie Lascaris, fille de l'empereur de Nicée Théodore Ier Lascaris. Ils eurent dix enfants :

  1. Cunégonde (1234 morte en 1292), épouse en 1239 Boleslas V le Pudique ;
  2. Marguerite († avant 1242) ;
  3. Catherine († avant 1242) ;
  4. Anne de Hongrie (1226-) (en), duchesse de Mačva, Ă©pouse en 1244 Rostislav IV de Kiev ;
  5. Élisabeth (1236 morte en 1271), Ă©pouse d'Henri XIII de BaviĂšre ;
  6. Constance (? – ?), Ă©pouse du roi LĂ©on Ier de Galicie ;
  7. Étienne V de Hongrie ;
  8. Marguerite (27 janvier 1242 – 18 janvier 1271) ;
  9. Yolande de Pologne (? – 16/17 juin aprĂšs 1303), Ă©pouse de Boleslas le Pieux, duc de Grande-Pologne ;
  10. BĂ©la (en) (mort en 1269), duc de Slavonie en 1260.

Notes et références

  1. Gyula Kristó (trad. du hongrois), Histoire de la Hongrie Médiévale, t. I : « Le temps des Arpads », Rennes, Presses universitaires de Rennes, , 224 p. (ISBN 2-86847-533-7), p. 109-112.
  2. Marie Favereau : La Horde. Comment les Mongols ont changĂ© le monde., 2023, Éd. Perrin, (ISBN 978-2262099558)
  3. Gyula KristĂł Op.cit p. 138-140.
  4. Gyula KristĂł Op.cit p. 141-150.
  5. Gyula KristĂł Op.cit p.144-150.

Voir aussi

Bibliographie

  • Gyula Kristo, Histoire de la Hongrie MĂ©diĂ©vale, Tome I : le Temps des Arpads, Presses Universitaires de Rennes, 2000 (ISBN 2-86847-533-7). Source de l'article.
  • L. Juhasz (Ă©d.), Carmen Miserabile super Destructione Regni HungariĂŠ per Tartaros, dans Szentpetery, ed., Scriptores Rerum Hungaricarum, 2 vols. (Budapest 1937-1938) 11, p. 543-88.

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.