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Árpád

Árpád est le nom de la première dynastie qui règne en Hongrie de 895 à 1301, d'après le nom de son premier duc, Árpád de Hongrie, qui règne de 895 à 900?.

Árpád
Blason

Le nom Árpád est un diminutif du mot hongrois árpa (orge), qui est d'origine turque ancienne et est à rapprocher du turc arpa de même sens[1].

Le fondateur

D’après la tradition, Árpád, fils de Álmos, est élu prince par les sept tribus magyars fuyant les Petchenègues, et les conduit en 896, par le seuil de Moukatcheve, dans le bassin des Carpates où il fonde sa dynastie.

Les tribus hongroises sont alors constitués en ligues, qui reconnaissent, selon le modèle khazar, l’autorité de deux princes, un chef religieux, le kende, et un chef militaire, le gyula. On ignore laquelle des deux dignités a respectivement été attribuée à Árpád et à Kurszan. Selon la légende, le père d’Árpád, Álmos, aurait été tué lors de l’invasion, selon la coutume khazar du sacrifice du chef. À la mort de Kurszan en 904, la dualité princière est abandonnée. Le titre de gyula sera porté par les seigneurs de Transylvanie.

Un autre seigneur, décrit par l’empereur Constantin, le « horka » (en), règne en Pannonie du Nord, alors que les Árpád occupent la région entre Tisza et Danube. En outre, le prince héritier reçoit une province ducale, probablement le nord-est du pays où il commande les tribus kabares. Szabolcs, l’aîné des cousins d’Árpád, aurait porté le titre ducal.

Le duché de Hongrie

Après leurs défaite à la bataille du Lechfeld en 955 face à l’empereur germanique Otton Ier, les Hongrois cessent leurs raids vers l'Occident. Leur chef Bulcsú (de), capturé, est pendu comme relaps à Ratisbonne. Leur couche dirigeante est décimée.

Les Hongrois continuent pendant quelques années leurs raids contre Byzance. La création de la principauté de Kiev par Sviatoslav Ier les coupe de la Volga d’où auraient pu venir de nouvelles tribus. Ils se sédentarisent. Le système tribal s’affaiblit. Le horka disparu, le gyula, le deuxième personnage après le prince, se cantonne en Transylvanie où il se fait baptiser par des moines byzantins. En Transdanubie, une famille, descendant de l’ancien chef Árpád, s’affirme en s’appropriant de nombreuses terres possédées par les Slaves et en créant des villages d’hommes libres hongrois qui lui devaient le service militaire (jobagionnes). Le prince Taksony entreprend d’arrêter les incursions en Occident et met fin à l’ordre successoral « sénioral » au profit de la primogéniture directe.

Vers 970, le duc Géza, arrière petit-fils d’Árpád, arrive au pouvoir. Il entreprend l’organisation d’un État hongrois en favorisant le christianisme.

Géza est en rivalité avec le gyula de Transylvanie, qui regarde vers Byzance, dont il a épousé la fille Sarolt. Géza se tourne vers Otton II qui lui envoie Bruno, évêque de Saint-Gall, et accepte de se convertir au catholicisme romain ainsi que son fils Vajk, qui prend le nom d’Étienne (Istvan) à l’âge de dix ans (985). Des églises et des monastères sont fondés en Hongrie (abbaye bénédictine de Pannonhalma).

Géza fait convertir de gré ou de force un grand nombre de seigneurs et de guerriers et persécute les « chamans » et les païens récalcitrants. Il aurait fait enterrer vivant le chef des Petchenègues Thonuzoba. Il doit affronter de nombreuses révoltes, mais renforce son pouvoir.

Le royaume

Son fils Étienne Ier devient prince de Hongrie en 997. Il épouse la fille du duc Henri de Bavière, Gisèle (996) en fait adopter le christianisme par les Hongrois. En l'an 1000, Étienne Ier est sacré roi de Hongrie le jour de Noël avec une couronne envoyée par le pape Sylvestre II, avec le consentement de l’empereur Othon III.

Ses héritiers indirects règneront sur la Hongrie jusqu'en 1301.

« « La nation doit beaucoup aux Arpád : comme ducs ils lui ont donné le sol que nous occupons, comme rois ils ont fait de nous un peuple européen. Ils ont augmenté la population. Ils ont défendu l'indépendance nationale contre les trois plus grandes puissances de l'Europe, le Byzantin, le Pape, l'Allemand. » »

— Sándor Szilágyi, Erdélyország története, Pest, 1866, I, 72.

[2]

Rois de Hongrie de la dynastie des Árpád

Arbre généalogique simplifié

                 (i) Álmos 820 - v. 895, duc de Hongrie
                        │
                (ii) Árpád, duc de Hongrie 895-907
                        │ 
           ┌────────────┴──────────┐
        Jutas                 (iii) Zoltan
           │                     907-?
           │                       │
   (iv) Fausz                (v) Taksony
                                948–972
                                   │
                       ┌───────────┴────────────────────────────────────────┐
                 (vi) Géza 972–997                                       Mihály     
                       │                                                    │
        ┌──────────────┴───────┬───────────────┐                            │
    Étienne Ier               Fille            Fille                     Vazul ou Ladislas le Chauve ?
  (vii) 997–1000               ∞                ∞                           │
  (1) 1000–1038        Ottone Orseolo(3) Samuel Aba 1041–1044               │
        │                      │                                            │
        │                      │                 ┌──────────────────────────┤
     Émeric         (2) Pierre Orseolo     (3) André Ier              (4) Béla Ier 1060–1063 
                         1038–1041          1046–1060                       │
                                                 │                          │
                                                 │                 ┌────────┴──────┐
                                           (7) Salomon Ier   (8) Géza Ier     (9) Ladislas Ier
                                             1063–1074         1074–1077       1077–1095
                                                                   │
                                        ┌──────────────────────────┤
                                  (10) Coloman                   Álmos
                                    1095–1116                      │
                                        │                          │
                                 (11) Étienne II          (12) Béla II
                                    1116–1131                  1131–1141
                                                                   │
                        ┌─────────────────────┬────────────────────┤
                 (13) Géza II     (15) Ladislas II        (16) Étienne IV
                   1141–1162              1162–1163            1163–1164
                        │                 
            ┌───────────┴──────────┐ 
 (14) Étienne III        (17) Béla III
       1162–1172               1172–1196
                                   │
                       ┌───────────┴──────────┐  
               (18) Émeric Ier         (20) André II
                   1196–1204              1205–1235
                       │                      │
                       │                    ┌─┴──────────────────────┐
            (19) Ladislas III       (21) Béla IV                   Étienne le Posthume
                   1204–1205            1235–1270                    │
                                            │                        │
                                            │                        │
                                     (22) Étienne V          (24) André III
                                        1270–1272                1290–1301
                                            │
                                            │
                                     (23) Ladislas IV     
                                        1272–1290

Génétique

Une étude génétique publiée en 2018 et portant sur l'analyse du squelette de Béla III a conclu que celui-ci appartenait à l'haplogroupe R1a (Y-ADN)[3]. Une autre étude publiée en 2020 précise l'haplogroupe (R-Z2125) et établit que les parents vivants les plus proches de la dynastie Árpád sont des Bachkirs modernes, principalement des districts de Burzyansky et Abzelilovsky de Bachkirie en fédération de Russie[4].

Notes et références

  1. (hu) István Tótfalusi, Magyar etimológiai nagyszótár [« Grand dictionnaire étymologique hongrois »], Budapest, Arcanum Adatbázis, coll. « Arcanum DVD Könyvtár » (no 2), (ISBN 9639374121), « árpa »
  2. Édouard Sayous, Histoire générale des Hongrois, tome I, Paris, 1876, p. 299 (lire en ligne).
  3. (en) Judit Olasz, Verena Seidenberg, Susanne Hummel et al., DNA profiling of Hungarian King Béla III and other skeletal remains originating from the Royal Basilica of Székesfehérvár, springer.com, 10 février 2018
  4. (en) Péter L. Nagy, Judit Olasz, Endre Neparáczki et al., Determination of the phylogenetic origins of the Árpád Dynasty based on Y chromosome sequencing of Béla the Third, European Journal of Human Genetics, juillet 2020, doi.org/10.1038/s41431-020-0683-z

Annexes

Bibliographie

  • Gyula Kristó, Histoire de la Hongrie médiévale, tome 1, Le temps des Árpáds, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, 2000, (ISBN 978-2-86847-533-6)
  • Attila Zsoldos, « Les filles des rois arpadiens de Hongrie comme instruments d’une politique dynastique », dans Mélanges de l'École française de Rome, 2017, tome 129, no 2 (lire en ligne)

Articles connexes

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