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Azoospermie

En médecine ou médecine vétérinaire, l'azoospermie est l’absence totale de spermatozoïdes dans le sperme. Elle peut être soit obstructive (ou excrétoire), c’est-à-dire due à une obstruction quelconque sur les canaux transportant les spermatozoïdes, soit sécrétoire, c’est-à-dire due à un problème de formation des spermatozoïdes, au niveau des tubes séminifères. C'est une cause de stérilité.

Algorithmes pour le bilan de l'homme infertile. Algorithme à considérer lors de l'évaluation initiale (en haut). Algorithme de prise en charge du patient présentant une azoospermie (en bas).

Causes

L'origine de l'altération de la spermatogenèse peut être soit une affection testiculaire primitive congénitale ou acquise, soit une insuffisance hypothalamo-hypophysaire congénitale ou acquise.

Ses causes primaires peuvent être un traitement anticancéreux, une orchiépididymite (inflammation des testicules et de l'épididyme), le syndrome de Klinefelter (présence d'un chromosome X supplémentaire entraînant le génotype XXY), la cryptorchidie (testicule resté dans l'abdomen), la mucoviscidose (trop grande viscosité des sécrétions bronchiques et digestives)[1] ou bien une mutation (bien que très rare) située sur le chromosome Y (délétion des gènes AZF (en)[2] ou mutation du gène TEX11)[3]. La mise en évidence de ce type d'azoospermie se fait grâce à la biopsie testiculaire qui confirme l'anomalie.

L'azoospermie ne correspond pas forcément à une stérilité.

Contraception

Plusieurs méthodes de contraception masculine permettent d'atteindre l'azoospermie temporaire afin d'éviter la fécondation.

La vasectomie a un effet obstructif, efficace à 99,8 % après un délai de trois mois suivant l'opération[4]. Cette dernière est rapide, peu invasive et sans effets secondaires. Si la vasectomie est permanente, la vasovasostomie est l'opération qui permet sa réversibilité (70 à 90 % de réussite, décroissante avec la durée écoulée depuis la vasectomie[5]).

La contraception masculine thermique (C.M.T.), permet l'atteinte du seuil de contraception, et parfois aussi d'atteindre une azoospermie[6].

La méthode hormonale interrompt également la sécrétion de manière temporaire. Sa réversibilité est également avérée, sous couvert d'un usage ne dépassant pas 18 mois[7].

Traitements

Concernant une restauration de la fertilité masculine, la ponction testiculaire de sperme, ou une opération chirurgicale d'extraction de sperme testiculaire (aussi dite TESE pour Testicular sperm extraction) permettent respectivement - pour certaines formes d'azoospermies - de récupérer des spermatozoïdes ou des cellules de sperme viables, pour ensuite les utiliser pour d' autres procédures (éventuellement après congélation pour une conservation à moyen ou long termes). La procédure est alors le plus souvent une fécondation artificielle par injection intracytoplasmique de spermatozoïdes (ICSI) dans le cadre d'une fécondation in vitro (FIV)[8].

La TESE est souvent recommandé aux hommes ne produisant pas de sperme dans leur éjaculat en raison d'une azoospermie[9].

Notes et références

  1. (en) Edgar Mocanu, Richard Shattock, David Barton, Melissa Rogers, Ronan Conroy, Orla Sheils, Claire Collins, Cara Martin, Robert Harrison et John O'Leary, « All azoospermic males should be screened for cystic fibrosis mutations before intracytoplasmic sperm injection », Fertility and Sterility, vol. 94, no 6,‎ , p. 2448–50 (PMID 20381036, DOI 10.1016/j.fertnstert.2010.02.029).
  2. (en) Robert I. McLachlan et Moira K. O'Bryan, « Clinical Review: State of the art for genetic testing of infertile men », Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism, vol. 95, no 3,‎ , p. 1013–24 (PMID 20089613, DOI 10.1210/jc.2009-1925).
  3. (en) Alexander N. Yatsenko, Andrew P. Georgiadis, Albrecht Röpke, Andrea J. Berman, Thomas Jaffe, Marta Olszewska, Birgit Westernströer, Joseph Sanfilippo, Maciej Kurpisz, Aleksandar Rajkovic, Svetlana A. Yatsenko, Sabine Kliesch, Stefan Schlatt et Frank Tüttelmann, « X-Linked TEX11 Mutations, Meiotic Arrest, and Azoospermia in Infertile Men », The New England Journal of Medicine, vol. 372, no 22,‎ , p. 2097–2107 (PMID 25970010, PMCID PMC4470617, DOI 10.1056/NEJMoa1406192).
  4. (en) - World Health Organization Department of Reproductive Health and Research - Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health Center for Communication Programs Knowledge for Health Project - United States Agency for International Development Bureau for Global Health Office of Population and Reproductive Health, Family Planning A GLOBAL HANDBOOK FOR PROVIDERS Evidence-based guidance developed through worldwide collaboration Updated 3rd edition, WHO, , 460 p. (ISBN 978-0-9992037-0-5, lire en ligne), p. 231-246
  5. Roger Mieusset (dir.), Jean-Claude Soufir (dir.), A. Jardin et V. Izard, La contraception masculine, Springer Science & Business Media, , 213 p. (ISBN 2817803469), p. 129-136
  6. (en) Roger Mieusset et Louis B'Ujan, « The potential of mild testicular heating as a safe, effective and reversible contraceptive method for men », International Journal of Andrology, vol. 17, no 4,‎ , p. 186–191 (ISSN 0105-6263 et 1365-2605, DOI 10.1111/j.1365-2605.1994.tb01241.x, lire en ligne, consulté le )
  7. J.-C. Soufir et R. Mieusset, « Guide pratique d'une contraception hormonale ou thermique », Revue Andrologie,‎ , p. 211-215 (lire en ligne).
  8. Sam D. Graham et Thomas E. Keane, Glenn's urologic surgery, Philadelphia, PA, 8th, (ISBN 9781496320773, OCLC 927100060).
  9. Dabaja et Schlegel, « Microdissection testicular sperm extraction: an update », Asian Journal of Andrology, vol. 15, no 1,‎ , p. 35–39 (ISSN 1745-7262, PMID 23241638, PMCID 3739122, DOI 10.1038/aja.2012.141).

Voir aussi

Articles connexes

Systèmes et organes du corps humain

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