Ayodhya
Ayodhya (hindî : अयोध्या - du sanskrit : अयोध्या, « ayodhyā » qui signifie « qui ne peut être conquis ») (Aoude en français) est une cité antique et une ville de l'Inde, située dans l'État de l'Uttar Pradesh.
Ayodhya Aoude | |||||
Les Ghâts sur le Sarayu, le soir de Diwali. | |||||
Administration | |||||
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Pays | Inde | ||||
État ou territoire | Uttar Pradesh | ||||
District | Faizabad | ||||
Fuseau horaire | IST (UTC+05:30) | ||||
Démographie | |||||
Population | 49 650 hab. (2001) | ||||
Densité | 4 849 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 26° 47′ 47″ nord, 82° 11′ 55″ est | ||||
Superficie | 1 024 ha = 10,24 km2 | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : Inde
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Géolocalisation sur la carte : Uttar Pradesh
Géolocalisation sur la carte : Uttar Pradesh
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Géographie
Ayodhya est située dans la périphérie de Faizabad, sur la rive droite du Gaghra, à 500 km à l'est de New Delhi et à 160 km à l'est de Lucknow.
Histoire
Manu, le progéniteur indien de la race humaine et son premier législateur serait, d'après la tradition, le fondateur de la ville. Dans l'antiquité, Ayodhya - alors appelée Saketa - était la capitale du royaume de Kosala. Ville sainte de l'hindouisme, elle est considérée comme sacrée car elle est supposée avoir été la capitale du royaume de Rāma, le héros du Rāmāyana.
Les jaïns affirment que cinq de leurs Tirthankara sont nés à Ayodhya (Rishabha, Ajita, Abhinandana, Sumati et Ananta). C'est pour eux un lieu de pèlerinage important à ce titre.
Gautama Bouddha y donna quelques enseignements[1]. D'après les documents historiques du bouddhisme, c'est à Ayodhya que le grand maître mahāyāniste Asanga reçut l'enseignement vijñānavādin du bodhisattva Maitreya qu'il mit ensuite par écrit, dont la naissance des cinq grands traités célèbres (Pancha maitreyograntha) constituant le fondement de l'école Vijñānavāda :
- Abhisamayālankārakārikā (« Ornement de la réalisation ») ;
- Mahāyānasūtrālankārakārikā (« Ornement des sūtras mahāyāna ») ;
- Madhyānta-vibhanga (« Discrimination entre le milieu et les extrêmes ») ;
- Dharmadharmatāvibhanga (« Discrimination entre existence et essence ») ;
- Mahāyānottaratantra-śastra ou Ratnagotravibhaga (« Traité sur la nature de Bouddha »).
Au VIIe siècle, le pèlerin chinois Xuanzang la visita et y compta 20 temples bouddhistes hébergeant 3 000 moines, au sein, cependant, d'une population majoritairement hindouiste. À la fin du XIXe siècle, Ayodhya comportait 96 temples hindous et 36 mosquées. C'est là que le poète Tulsîdâs aurait composé sa version de l'épopée de Rāma.
Tensions inter-communautaires autour de la mosquée
Depuis le début des années 1990, Ayodhya est devenu le centre d'un conflit inter-communautaire entre musulmans et hindous. En effet, se trouvait dans cette ville la Mosquée de Babri (ou mosquée de Babur), construite en 1528 à la place d'un temple hindou consacré à Rāma, roi légendaire et septième incarnation de Vishnou. Or ce site est, pour les Hindous, celui que le Ramayana désigne comme le lieu de naissance de Rāma, et donc l'un des lieux les plus sacrés de l'hindouisme.
Le , une manifestation organisée par les nationalistes hindous contre l'existence de cette mosquée dégénère et aboutit à sa destruction. S'ensuivent de violents affrontements dans tout le pays qui causent la mort de 2 000 personnes, principalement des musulmans.
Le gouvernement a depuis acheté le terrain pour le soustraire aux factions rivales. Des fouilles entreprises sur le site pour vérifier la validité des revendications des dévots de Rāma confirment ces revendications, du moins quant à la présence d'un lieu de culte hindou antérieure à la mosquée. Dans l'attente d'une autorisation à commencer des travaux, les hindous dressent les plans pour le nouveau temple ; les matériaux nécessaires à sa construction sont bénis et entreposés à quelque distance du site.
La Haute Cour d'Allâhâbâd a décidé, le , que le site devait être divisé en trois parties : un tiers aux représentants de la communauté hindoue, un autre aux représentants de la communauté musulmane, le dernier étant octroyé à l'organisation hindoue Nirmohi Akhara.
Le verdict précise que la mosquée Babri, érigée par l'empereur moghol Babar au XVIe siècle, a bien été construite sur les ruines d'un temple hindou. Selon le jugement de 2010, les 265 inscriptions découvertes le après la démolition du bâtiment, ainsi que l'étude d'autres vestiges architecturaux ne laisse la place à aucun doute sur le fait que les inscriptions sont en écriture devanagari datant des XIe et XIIe siècles[2] : les trois juges admettent qu'il y a un temple sous la mosquée et deux juges sur trois admettent que le temple a été démoli[3].
Selon le Jaïn Samata Vahini, une organisation sociale des jaïns, la « structure qui a pu être trouvée lors de fouilles serait un temple jaïn du VIe siècle » ; Sohan Mehta, secrétaire général du Jaïn Samata Vahini, revendique que la structure démolie a été construite sur les vestiges d'un ancien temple jaïn, et que l'excavation par l'Archaeological Survey of India, commandée par la haute Cour d'Allahabad pour régler les différends concernant la mosquée Babri, le prouve[4].
L'ensemble des juges ont décidé que le dôme central de la structure était attribué à la communauté hindoue, peut-on lire sur le site internet du Hindustan Times. L'un des avocats de la communauté musulmane a indiqué qu'il ferait appel de la décision.
Le 9 novembre 2019, la Cour Supreme indienne a rendu le jugement définitif : le terrain controversé d'Ayodhya est alloué dans son intégralité à la communauté hindoue pour la construction d'un temple. La communauté musulmane se voit allouer un terrain de cinq acres (soit par l’État soit par le Centre). Le jugement complet représente 1045 pages[5].
Lieux et monuments
Le rapport demandé à l'Archaeological Survey of India et rendu en août 2003 affirme que l'on y trouve « une preuve archéologique d'une structure massive juste en dessous de la structure contestée (la mosquée) », « une sculpture mutilée d'un couple divin » a été mise au jour, ainsi que des motifs décoratifs en forme de fleur de lotus, symbole classique de l'hindouisme[6].
Divers
La ville d'Ayutthaya en Thaïlande a été nommée d'après le nom d'Ayodhya.
La ville de Yogyakarta en Indonésie a également été nommée d'après Ayodhya.
Références
- (en) Damien Keown, A Dictionary of Buddhism, Oxford University Press, voir page 27 et Saketa page 244.
- (en) « Temple pillars used to make Babri Masjid: Judge – Rediff.com News », News.rediff.com (consulté le )
- (en) One verdict, many questions, Chennai, The Hindu, (lire en ligne)
- Press Trust of India, « Jain body jumps into Ayodhya dispute, claims disputed site », Express India, (consulté le )
- (en) « Civil Appeal Nos 10866-10867 of 2010 », sur https://www.sci.gov.in,
- (en) « Civil Appeal Nos 10866-10867 of 2010 », sur https://www.sci.gov.in/,
Bibliographie
- (en) Meenakshi Jain, Rama and Ayodhya (Aryan Books International, 2013), (ISBN 8173054517).
- (en) Koenraad Elst Ayodhya: The Case Against the Temple (2002) (ISBN 81-85990-75-1)
- (en) Harsh Narain, The Ayodhya Temple Mosque Dispute: Focus on Muslim Sources (1993)
- (en) B.B. Lal, Rāma, His Historicity, Mandir, and Setu: Evidence of Literature, Archaeology, and Other Sciences, Aryan Books, 2008 ( (ISBN 978-81-7305-345-0)
Voir aussi
Articles connexes
- Koenraad Elst : philosophe, auteur de plusieurs ouvrages sur Ayodhya
- Glossaire de la mythologie et de l'iconographie hindoues