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Avenue de Saint-Mandé

L’avenue de Saint-Mandé est une voie du 12e arrondissement de Paris située dans les quartiers de Bel-Air et Picpus.

12e arrt
Avenue de Saint-Mandé
Voir la photo.
Vue de la partie orientale de la rue
et des contre-allées.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 12e
Quartier Bel-Air et Picpus
DĂ©but 29, rue de Picpus
Fin 115, boulevard Soult
Morphologie
Longueur 1 110 m
Largeur 39 m
Historique
Création 1662
DĂ©nomination
Ancien nom cours de la ménagerie, avenue du Bel-Air
GĂ©ocodification
Ville de Paris 8905
DGI 8682
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Avenue de Saint-Mandé
GĂ©olocalisation sur la carte : 12e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 12e arrondissement de Paris)
Avenue de Saint-Mandé
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Situation et accès

Grande artère du quartier du Bel-Air, elle est située entre la rue de Picpus et le boulevard Soult. Elle se prolonge vers la porte de Saint-Mandé par l’avenue Courteline. Elle est coupée en son milieu par un rond-point comprenant le square Courteline au niveau de son intersection avec le boulevard de Picpus.

L'avenue de Saint-Mandé est une avenue bourgeoise du 12e arrondissement de Paris, bordée en partie d'immeubles haussmanniens. Au niveau du carrefour avec la rue du Rendez-Vous et l'avenue du Docteur-Arnold-Netter se trouve une zone commerçante importante.

La voie est accessible par les lignes (M) (6) à la station Picpus, par les lignes de bus RATP 29 56 64 ainsi que par la ligne 3 du tramway (T) (3a) à l'arrêt Alexandra David-Néel.

Origine du nom

Elle doit son nom à son accès à la commune de Saint-Mandé dans le Val-de-Marne.

Historique

L'avenue de Saint-MandĂ© trouve son origine le 17 mai 1658 lorsque Mazarin, gouverneur du château de Vincennes, ordonne l'ouverture de deux « cours » rectilignes, l'un reliant la porte Saint-Antoine au château (le futur cours de Vincennes), l'autre conduisant du lieu-dit de « Piquepusse » Ă  la mĂ©nagerie de Vincennes (le cours de la MĂ©nagerie, future avenue de Saint-MandĂ©)[1]. Le cours de la mĂ©nagerie est ouvert quatre ans plus tard, en 1662, et constitue une « sorte d'allĂ©e extĂ©rieure au parc royal de Vincennes »[1]. Commençant rue de Picpus, aboutissant Ă  la porte du parc de Vincennes, dite « porte de la mĂ©nagerie », le cours est large de 42 mètres, ses deux extrĂ©mitĂ©s sont fermĂ©es par une barrière et il est bordĂ© de fossĂ©s[1]. Une large pelouse recouvre l'allĂ©e centrale tandis que deux contre-allĂ©es sont plantĂ©es de deux rangĂ©es d'Ormes[1]. Le passage des vĂ©hicules par le cours de la mĂ©nagerie est interdit et aucune habitation ne le bordait, ce cours devient un lieu de promenade[1]. Les propriĂ©taires des terrains sur lesquels fut implantĂ© le cours ne finirent d'ĂŞtre tous indemnisĂ©s qu'en 1731[1].

Jacques Petitmaire, dernier gouverneur de la ménagerie de Vincennes, fit construire à proximité de la ménagerie une demeure, dénommée Bel-Air. Après qu'il meurt en 1706, la ménagerie est transférée à Versailles et le cours prend le nom d'avenue du Bel-Air[1]. L'avenue du Bel-Air est prolongée en 1731 jusqu'au donjon du château de Vincennes (l'hôpital Bégin sera en partie implanté en 1858 sur ce prolongement)[1].

L'avenue de Saint-Mandé (en vert) en 1730 sur le plan Roussel.

L'avenue faillit disparaître lorsqu'en 1775 Turgot voulut supprimer le château de Vincennes et vendre les terrains de l'avenue du Bel-Air qui y conduisait[1]. Ce projet n'aboutit cependant pas, Turgot quittant le pouvoir en 1776[1]. Sous le Consulat, en l'an IX, le gouvernement envisage de vendre l'avenue et de n'en conserver qu'un simple chemin large d'une dizaine de mètres[1]. Cependant, les protestations de la municipalité de Saint-Mandé et de son maire Charles de Montzaigle conduisent à l'abandon de ce projet[1].

L'avenue s'étend alors sur le territoire de deux communes, Saint-Mandé et Paris et n'est plus entretenue[1]. Sa partie située à Saint-Mandé, dénommée avenue du Bel-Air, s'étend de la barrière de Saint-Mandé au château de Vincennes[1]. Sa partie parisienne commence rue de Picpus, sous la forme d'une ruelle étroite formant un coude, la ruelle de Saint-Mandé, puis à partir de l'actuelle avenue du Bel-Air (avenue radiale de la place de la Nation) et jusqu'à barrière de Saint-Mandé, l'avenue de Saint-Mandé est de même largeur et allure que son prolongement sur la commune de Saint-Mandé[1].

En 1819, la commune de Saint-MandĂ© entreprend la rĂ©novation de l'avenue du Bel-Air, bien que non propriĂ©taire de l'avenue : replantation d'Ormes, restauration des fossĂ©s latĂ©raux, pose de barrières Ă  ses extrĂ©mitĂ©s[1]. Le 31 mai 1824, une ordonnance royale confie Ă  la commune de Saint-MandĂ© la jouissance et l'administration de l'avenue du Bel-Air, Ă  charge pour elle de l'entretenir et de la conserver comme lieu de promenade[1]. En 1825, la commune de Saint-MandĂ© prĂ©voit qu'une ligne uniforme de jardinets large de 3,90 mètres sera placĂ©e devant les maisons qui sont construites en bordure de l'avenue[1]. Ces jardinets, pris sur la voie publique et dont la jouissance est accordĂ©e aux riverains contre redevance, doivent ĂŞtre plantĂ©s de verdure, de fleurs ou d'arbustes qui ne doivent pas avoir plus d'une mètre de haut et la clĂ´ture de ces jardinets, d'un mètre Ă©galement, doit ĂŞtre uniforme et ne pas porter d'enseigne ou d'Ă©talage[1]. L'avenue comptait une dizaine de maisons en 1817, trente-deux en 1828 et soixante en 1840[1]. Ă€ cette Ă©poque, la pelouse centrale est pavĂ©e et devient accessible aux vĂ©hicules, l'avenue devient en 1837 une simple voie de communication[1].

À Paris, l'extrémité de l'avenue côté rue de Picpus (la ruelle de Saint-Mandé) est alignée en 1840 sur le reste de l'avenue[1].

La construction de l'enceinte de Thiers coupe l'avenue en deux parties et l'ampute de 300 mètres. Lorsque l'enceinte sera dĂ©molie entre 1919 et 1925, ce tronçon de 300 mètres sera reconstituĂ© et deviendra l'avenue Courteline.

Vue des jardinets encore présents devant les immeubles de l'avenue de Saint-mandé, côté nord de l'avenue (numéros pairs).

Lors de l'agrandissement de Paris en 1860, la partie intra-muros de l'avenue qui dépendait jusqu'alors de la commune de Saint-Mandé devient parisienne mais la ville de Paris maintient les règles relatives aux jardinets situés devant les maisons bordant l'avenue[1]. En 1860, ces jardinets étaient présents entre les numéro 45 et 111 et entre les numéros 50 et 106[1]. Cependant, une partie de ces jardins disparu progressivement avec la construction d'immeubles avec des boutiques en rez-de-chaussée [1].

Le pont de la Petite Ceinture au-dessus de l'avenue de Saint-Mandé avec ses deux contre-allées en terrasse.

En 1888, la suppression du passage à niveau de la Petite Ceinture modifie l'avenue entre l'avenue du Docteur-Arnold-Netter et le boulevard Soult qui passe désormais en tranchée sous la ligne de chemin de fer et est bordée de deux contre-allées en terrasse[1].

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

  • Au no 41 se trouve un immeuble de rapport en pierre de taille, de style Art nouveau, construit en 1903 par l’architecte Jean Falp. Cet immeuble est composĂ© de quatre travĂ©es, dont les deux centrales possèdent des oriels s'Ă©tendant du deuxième Ă©tage au quatrième. Les oriels sont soutenus par de fortes consoles sculptĂ©es de tĂŞtes de femmes, encadrant les fenĂŞtres du premier Ă©tage. Au-dessus de chaque baie, des mascarons reprĂ©sentent au premier Ă©tage des tĂŞtes de femmes et aux Ă©tages supĂ©rieurs des animaux mythiques. La porte principale en bois sculptĂ©e est surmontĂ©e d'une sculpture reprĂ©sentant deux tĂŞtes de femmes aux longs cheveux se touchant face Ă  face. Le bâtiment est inscrit sur la liste des protections patrimoniales de l'arrondissement[2].
  • L'immeuble du no 41 avant son ravalement en 2013.
    L'immeuble du no 41 avant son ravalement en 2013.
  • Porte de l'immeuble du no 41, après ravalement.
    Porte de l'immeuble du no 41, après ravalement.
  • Maison de ville au no 53.
    Maison de ville au no 53.
  • Maison de faubourg du no 92.
    Maison de faubourg du no 92.
  • L'avenue de Saint-MandĂ© Ă  la fin des annĂ©es 1870.
    L'avenue de Saint-Mandé à la fin des années 1870.
  • Avenue de Saint-MandĂ© au niveau de sa partie basse.
    Avenue de Saint-Mandé au niveau de sa partie basse.
  • Voie principale et contre-allĂ©es.
    Voie principale et contre-allées.
  • Le pont de l'avenue de Saint-MandĂ©.
    Le pont de l'avenue de Saint-Mandé.
  • Fontaine Wallace.
    Fontaine Wallace.

Notes, sources et références

  1. Jacques Hillairet, Le XIIe arrondissement et son histoire, Les Éditions de Minuit, (réimpr. 1989) (ISBN 2-7073-0556-1), « Saint-Mandé (avenue de) », p. 297-303
  2. Règlement du PLU, tome II, annexe VI, p. 302.
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