Association ouvrière des compagnons du devoir et du tour de France
L'association ouvrière des compagnons du devoir et du tour de France (AOCDTF) est une association loi de 1901 destinée à la formation et à l'apprentissage de plusieurs métiers suivant les traditions du compagnonnage.
But | Association à but non lucratif pour la formation des jeunes et la promotion des métiers |
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Zone d’influence | France et mondiale |
Fondation | 1941 |
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Fondateur | Jean Bernard |
Siège |
82, rue de l’Hôtel-de-ville 75004 Paris, Île-de-France |
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Président | Christian PONS, Premier conseiller |
Slogan | Ni s'asservir, ni se servir, mais servir |
Site web | compagnons-du-devoir.com |
Son objet est de permettre à chacun et chacune de s'accomplir dans et par le métier dans un esprit d'ouverture et de partage. Ces filières, qui n'ont aucun équivalent dans les lycées professionnels de l'Éducation nationale, donnent des ouvriers expérimentés et très polyvalents dans trente métiers différents[1] dans les six filières qui sont : industrie-métallurgie, bâtiment, aménagement et finition, métiers du goût, matériaux souples, métiers du vivant.
Son slogan est : « Soyez de ceux qui construisent l'avenir ! »
Formation
D’un niveau scolaire généralement équivalent à celui d’une fin de classe de troisième lors de leur admission (15 % des postulants sont bacheliers), les apprentis suivent pendant un à deux ans une formation par alternance. Pendant six semaines consécutives, ils travaillent en entreprise puis retrouvent le Centre de formation d'apprentis (CFA) pendant deux semaines. L’entreprise formatrice reste la même durant toute la durée de l’apprentissage, jusqu'à l'obtention du CAP (certificat d'aptitude professionnelle) ou BEP (brevet d'études professionnelles selon les métiers).
L'obtention de ce diplôme permettra aux jeunes qui le souhaitent de s'engager sur le Tour de France, (par le biais d'une « adoption », prenant alors l’appellation d'« aspirant » - au titre de Compagnon), afin de se perfectionner au cours de leur voyage.
En effet, on ne devient pas compagnon sans avoir voyagé et le voyage reste l’une des principales caractéristiques de la formation proposée par les Compagnons du devoir. Les futurs compagnons appelés « Itinérants » vont d’entreprise en entreprise, de ville en ville, de région en région, de pays en pays, parfaire leurs connaissances professionnelles. Actuellement, les compagnons du devoir sont présents dans 45 pays des cinq continents, même si l'expression « Tour de France » reste toujours utilisée par tradition. Cette expérience humaine leur permet d’acquérir adaptabilité et ouverture d’esprit. Au terme de leur Tour de France d’une durée de trois à six ans, les jeunes sont invités à présenter un travail de réception ou « chef-d’œuvre » aux compagnons de leur corporation afin de devenir compagnon.
La trentaine de CFA des compagnons du devoir dispensent une formation initiale dans les métiers de la métallurgie, de la construction, de l’agencement et décoration, de l’alimentation, du cuir et du textile :
MĂ©tiers
- Boulanger
- Carreleur
- Carrossier constructeur
- Charcutier
- Charpentier / constructeur bois
- Chaudronnier
- Cordonnier / bottier
- Couvreur
- Ébéniste
- Électrotechnicien
- Forgeron
- Fondeur
- Fromager
- Jardinier-paysagiste
- Maçon
- Maréchal-ferrant
- Maroquinier
- MĂ©canicien
- Menuisier
- Pâtissier
- Peintre
- Plâtrier / Staffeur ornemaniste / Staff / Stucateur
- Plombier
- Sellier
- MĂ©tallier Serrurier
- Solier
- Tailleur de pierre
- Tapissier / Tapisserie d'ameublement / Tapissier garnisseur
- Tonnelier
- Mécanicien de précision
- Vigneron
- Fromager 31e métier à être officiellement admis chez les compagnons du devoir.
- Charcutier ce métier est entré en phase de consolidation chez les compagnons du devoir, ultime étape avant son admission définitive.
Débouchés
Le compagnonnage se présente comme un tremplin pour s'accomplir tant dans l'artisanat que dans l'entreprise[2].
Les ouvriers qui ont fait le compagnonnage sont extrêmement recherchés[3] y compris dans la grande industrie : biscuiterie, automobile, industrie mécanique…
Il est possible de préparer une licence professionnelle en alternance avec les Compagnons du Devoir, (diplôme de niveau II, équivalent Bac+3), c'est une des concrétisations de la grande école des Hommes de métier en compagnonnage.
Après avoir fini leur tour de France, de plus en plus de compagnons complètent avec un diplôme d’ingénieur, via la validation des acquis de l'expérience (VAE) ou avec une autre école.
Chiffres
L'association a été fondée le 30 juillet 1941.
En 2006, elle comptait plus de 8 000 jeunes[4], dont deux tiers d'apprentis.
En 2011, il y avait :
- 10 000 jeunes en formation.
- plus de 3 000 jeunes en perfectionnement sur le tour de France ;
- 60 pays accessibles sur les 5 continents, la liste augmentant chaque année ;
- 378 jeunes dans le monde en 2011, l'AOCDTF s'impose comme le leader européen en termes de mobilité dans la formation professionnelle ;
- 94 % des apprentis ont un emploi après leur formation ;
- 88 % de réussite au CAP grâce à un accompagnement personnalisé ;
- 38 000 entreprises partenaires.
Patrimoine immatériel de l’humanité
Le compagnonnage, réseau de transmission des savoirs et des identités par le métier *
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Clocher de la maison des compagnons de Nantes. | |
Pays * | France |
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Liste | Liste représentative |
Année d’inscription | 2010 |
* Descriptif officiel UNESCO | |
« Le compagnonnage, réseau de transmission des savoirs et des identités par le métier » a été inscrit en novembre 2010 par le comité intergouvernemental de l'UNESCO sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité[5].
Distinctions
En 2015, l'association est lauréate du Prix Liliane-Bettencourt pour l'intelligence de la main dans la catégorie « Parcours ». Ce prix récompense notamment sa contribution au secteur des métiers d’art[6] - [7].
Notes et références
- Voir sur compagnons-du-devoir.com.
- (fr) (Les compagnons du devoir 2006, p. 22).
- (fr) Huret Marie, « Le compagnonnage, une arme antichômage », L'Express, 22 avril 1999.
- (fr) (Les compagnons du devoir 2006, p. 20)
- UNESCO, « Le compagnonnage, réseau de transmission des savoirs et des identités par le métier ».
- « Le Prix Liliane Bettencourt pour l’intelligence de la main fête ses 20 ans – PEMS – Pôle d'Excellence des Matériaux Souples » (consulté le )
- « Association ouvrière des Compagnons du Devoir et du Tour de France », sur Fondation Bettencourt Schueller, (consulté le )
Annexes
Bibliographie
- Jean Mopin, Devenir Compagnon, Ă©ditions Flammarion
- Nicolas Adell-Gombert, Des hommes de Devoir : Les Compagnons du Tour de France (XVIIIe – XXe siècle), éditions Maison des sciences de l’Homme
- Les compagnons du devoir, Tout savoir sur les compagnons du devoir, Paris, Librairie du Compagnonnage, , 223 p. (ISBN 978-2-901362-62-3, BNF 40201724)
- François Icher, Le compagnonnage, l'amour de la belle ouvrage, éditions Gallimard, coll. « Découvertes »
- François Icher, La France des compagnons, éditions de La Martinière
- François Icher, Les Compagnonnages et la société française au XXe siècle, histoire, mémoire, représentations, éditions Grancher
- François Icher, Petit dictionnaire du compagnonnage, éditions Desclée de Brouwer
- Étienne Martin-Saint-Léon, Le Compagnonnage, son histoire, ses coutumes, ses règlements et ses rites
- Émile Coornaert, Les Compagnonnages en France, du Moyen Âge à nos jours, Les Éditions ouvrières
- Pierre Barret et Jean-Noël Gurgand, Ils voyageaient la France. Vie et traditions des Compagnons du tour de France au XIXe siècle, Livre de Poche, Hachette
Articles connexes
- Chef-d'Ĺ“uvre (compagnonnage)
- Grande école des hommes de métier en compagnonnage
- Fondation de Coubertin
- Jean Bernard
- Compagnonnage
- François Icher, principal historien des compagnons du devoir
- Musée de la Maison de l'outil et de la pensée ouvrière
- Musée du Compagnonnage
- Librairie du Compagnonnage
- Association ouvrière des compagnons du devoir
- Compagnons du Devoir
- Tour de France du compagnonnage