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Armoricaphyton chateaupannense

Armoricaphyton chateaupannense est une espèce éteinte de plantes, découverte en Anjou, en 2006, dans la carrière de calcaire de Montjean-sur-Loire par Christine Strullu-Derrien.

Armoricaphyton chateaupannense
Description de l'image Defaut 2.svg.

Genre

† Armoricaphyton
Strullu-Derrien et al.[1], 2014

Espèce

† Armoricaphyton chateaupannense
Strullu-Derrien et al.[1], 2014

Elle est aujourd'hui reconnue comme le plus vieux fossile ligneux connu au monde[1] - [2].

DĂ©couverte

Christine Strullu-Derrien est une chercheuse française travaillant au Musée d'histoire naturelle de Londres en tant que paléobotaniste et paléomycologiste.

En cherchant dans cette carrière appelée carrière de Châteaupanne, elle trouve différents fossiles de végétaux dont un particulièrement intéressant qu’elle choisit d’appeler Armoricaphyton chateaupannense en référence au massif armoricain et au nom de la carrière[1]. Le fossile a été étudié sous toutes les coutures par l'European Synchrotron Radiation Facility à Grenoble, fournissant les rayons X les plus puissants dans le monde.

Datation

Armoricaphyton chateaupannense date du DĂ©vonien infĂ©rieur, Ă  l'extrĂŞme base de l'Ă©tage Emsien. Il est vieux d'environ 407 Ma (millions d'annĂ©es)[3]. Ce fossile est constituĂ© d’une forme de bois alors que l’apparition du bois avait jusqu’alors Ă©tĂ© datĂ©e Ă  environ 397 millions d’annĂ©es[4] Ă  la fin de l'Emsien. Armoricaphyton chateaupannense est donc le plus vieux fossile ligneux du monde. Il fait reculer d’environ 10 Ma l’apparition du bois sur Terre. Elle est sans doute un prĂ©curseur des lignophytes, plantes possĂ©dant un cambium et produisant du bois[5].

Description

Les fossiles d'Armoricaphyton chateaupannense sont des tiges ramifiĂ©es Ă©troites (15 Ă  20 millimètres de large pour une longueur estimĂ©e Ă  15 Ă  20 centimètres) avec une organisation cellulaire semblable Ă  celle du bois (tissu xylĂ©mique)[3]. Ces fossiles de plantes sont Ă©pigĂ©nisĂ©s en pyrite (disulfure de fer)[1].

Le rĂ´le du bois

Il Ă©tait couramment admis que le bois servit de support pour l’élĂ©vation des plantes. Or les fossiles dĂ©couverts sont des espèces de petite taille (15 Ă  20 cm de long). Cette dĂ©couverte remet donc en cause le rĂ´le de bois qui n'aurait pas servi Ă  l’élĂ©vation mais plutĂ´t Ă  la circulation de la sève. Le bois amĂ©liore les capacitĂ©s conductrices des plantes. Il s’agirait donc d’une adaptation en rĂ©action Ă  la baisse en dioxyde de carbone connue au dĂ©but du DĂ©vonien[4].

Les plantes du Dévonien inférieur n’avaient ni feuilles, ni racines ; elles effectuaient sans doute leur photosynthèse au niveau de leurs ramifications. Sous le climat du Dévonien, elles avaient intérêt à conserver une densité somatique faible.

Notes et références

  1. (en) Christine Strullu-Derrien, Paul Kenrick, Paul Tafforeau, Hervé Cochard, Jean-Louis Bonnemain, Alain Le Hérissé, Hubert Lardeux et Eric Badel, « The earliest wood and its hydraulic properties documented in c. 407-million-year-old fossils using synchrotron microtomography », Botanical Journal of the Linnean Society, vol. 175, no 3,‎ , p. 423–437 (DOI 10.1111/boj.12175)
  2. « Anjou. La plus ancienne plante ligneuse du monde au musée », Espaces Naturels, no 52, octobre-décembre 2015, p. 10
  3. ouest-france.fr du 24 mai 2014, Le bois le plus vieux du monde trouvé en Anjou.
  4. (en) Christine Strullu-Derrien et al., « A simple type of wood in two early Devonian Plants »,sciencemag.org »
  5. http://www.univ-angers.fr/fr/recherche/actualites/decouverte-paleobotanique.html
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