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Archivage Ă©lectronique

L'archivage électronique désigne l'archivage à long terme de documents et données numériques.

Les problématiques liées à la pérennisation des données numériques sont le coût et la durée de vie des supports, mais aussi l'accès au contenu malgré les avancées technologiques rendant les anciens supports obsolètes.

Ce qu'est l'archivage Ă©lectronique

L'archivage électronique commence dès la création des documents et permet à l'organisation productrice de l'information de les exploiter pour toute la durée de leur cycle de vie. C'est un processus qui fait appel à de multiples domaines de la gouvernance de l'information :

  • la gestion Ă©lectronique de documents pour la classification, l'indexation, la recherche multicritères, sĂ©mantique, plein-texte, etc. ;
  • la sĂ©curitĂ© des systèmes, l'interopĂ©rabilitĂ©, la preuve, la journalisation, la veille rĂ©glementaire ;
  • le stockage sur les infrastructures (matĂ©rielles et logicielles) ;
  • les outils de conservation Ă  long terme du numĂ©rique, la veille technologique.

L'archivage de contenus électroniques est l’ensemble des actions, outils et méthodes mis en œuvre pour réunir, identifier, sélectionner, classer, détruire et conserver des contenus électroniques, sur un support sécurisé, dans le but de les exploiter et de les rendre accessibles dans le temps, que ce soit à titre de preuve (en cas d’obligations légales notamment ou de litiges) ou à titre informatif. Le contenu archivé est considéré comme figé et ne peut donc être modifié. Ceci est notamment possible en garantissant l'authenticité via l’empreinte électronique, la signature électronique, la traçabilité des accès et bien d'autres moyens3. La durée de l’archivage est fonction de la valeur du contenu et porte le plus souvent sur du moyen ou long terme. La conservation est l’ensemble des moyens mis en œuvre pour stocker, sécuriser, pérenniser, restituer, tracer, transférer voire détruire, les contenus électroniques archivés.

Les 4 grands principes de l’archivage électronique

L’archivage électronique ne se limite pas au stockage et partage de l’information. En plus de la conservation, il garantit la recevabilité juridique des documents archivés, et ce pendant toute la durée de leur conservation[1].

Une des étapes de l’archivage électronique est le versement dans un système d’archivage (SAE)[1]. Le système d’archivage permet de garantir la pérennité, l’intégrité, la confidentialité et l’accessibilité des documents.

La pérennité

Une conversion dans un format pérenne doit être faite pour les documents qui sont versés dans le système d’archivage. Cette opération de conversion doit également être faite pour les informations descriptives et applicatives encapsulées. À cela sont également ajoutées et prises en compte toutes les informations qui pourront permettre de tenir un historique sur les documents archivés, quant aux droits d’accès et/ou de confidentialité[2].

En premier lieu, le SAE permet la pérennité de la valeur des données archivées, en assurant qu’ils constitueront une preuve recevable en justice, et ce pendant toute la durée de conservation. La durée de conservation équivaut à celle de leur utilité sur le plan administratif par exemple (durée pouvant atteindre les cent ans, ou ad vitam æternam pour ce qui est des données à valeur patrimoniale ou à conservation permanente)[3].

L’intégrité

L'intégrité des données archivées est assurée d'une part par des technologies et de l'autre par l'infrastructure, afin d'assurer leur lisibilité, la stabilité de l'information conservée et la traçabilité des actions effectuées sur ces données. Lors du versement d'un document dans le SAE, diverses opérations sont effectuées : il y a la récupération de métadonnées descriptives et applicatives, l'horodatage, le calcul d'empreinte, le scellement, la création de l'archive, l'émission d'un numéro d'identifiant, l’ajout dans le journal d'accusé de réception du client, etc.[4].

La confidentialité

L’archivage électronique doit sécuriser les données. Le document d’archive ne doit être visible que par les personnes ayant le droit d'accès[5]. Un chiffrement est utilisé pour que les données ne soient lues que par les personnes autorisées[6]. Tout ceci afin d'assurer la confidentialité des données archivées.

De plus, l’archivage électronique doit pouvoir laisser une trace. Cette trace permet d’identifier les changements qui ont été apportés au document, ainsi que la personne qui a apporté ces changements. Elle indique aussi la date de création du document ainsi que les dates auxquelles des modifications ont été apportées[4].

L’accessibilité

L’archivage électronique doit permettre l’accessibilité aux archives. C’est un principe qui rejoint une des fonctions archivistiques, la diffusion. Un document d’archive doit être accessible pour pouvoir être utilisé et répondre au besoin spécifique pour lequel il a été créé[7]. Cela en vaut de même pour un document d’archive électronique. Lorsqu’un utilisateur cherche une information, il doit pouvoir repérer le document dans lequel se trouve l’information[3].

Les outils de numérisation

L’ordinateur, l’écran, le numériseur et le logiciel de numérisation sont les outils nécessaires pour la numérisation.

Leur utilisation implique de prendre les dispositions suivantes :

  • S’assurer de leur compatibilitĂ© avec les Ă©tapes Ă  exĂ©cuter durant le processus de numĂ©risation ;
  • Faire une bonne sĂ©lection du matĂ©riel (de prĂ©fĂ©rence standard et de qualitĂ©), facilement accessible et en conformitĂ© avec les normes et les objectifs visĂ©s ;
  • S'assurer pouvoir de bĂ©nĂ©ficier d'un service de soutien technique dans le cas oĂą on a recours a un fournisseur pour la numĂ©risation ;
  • S'assurer d'avoir des outils de calibration durant tout le processus de numĂ©risation[8].

Ce que l'archivage Ă©lectronique n'est pas

Il convient de bien distinguer l’archivage :

  • du stockage, qui s’apparente aux actions, outils et mĂ©thodes permettant d’entreposer des contenus Ă©lectroniques et servant de base au traitement ultĂ©rieur des contenus, ce stockage peut ĂŞtre rĂ©alisĂ© sur divers supports tels que les CD-Rom dont la vie des donnĂ©es sera limitĂ©e de 2 Ă  10 ans pour les CD-Rom originaux et de 2 Ă  5 ans pour les CD-rom gravĂ©s. Quant au stockage sur disque dur ou serveur, la qualitĂ© du matĂ©riel joue un rĂ´le non nĂ©gligeable dans la durĂ©e de vie ;
  • de la sauvegarde, qui est l’ensemble des actions, outils et mĂ©thodes destinĂ©s Ă  dupliquer des contenus Ă©lectroniques d'origine dans un but sĂ©curitaire pour Ă©viter leur perte en cas de dysfonctionnement du dispositif sur lequel ils sont enregistrĂ©s (dans le cas de plan de reprise d'activitĂ© ou de continuitĂ© d'activitĂ©). Le contenu sauvegardĂ© n’est pas considĂ©rĂ© comme figĂ© et peut donc ĂŞtre modifiĂ© ou remplacĂ©. La durĂ©e de la sauvegarde est fonction de sa pĂ©riodicitĂ© et porte le plus souvent sur du court terme ;
  • de la numĂ©risation, qui consiste Ă  reproduire un document original sur support papier ;
  • de l'archivage au sens informatique qui permet la mise en mĂ©moire de documents et de donnĂ©es ;
  • de la gestion Ă©lectronique de documents (GED) qui facilite l'acquisition, le classement et l'exploitation des documents pour optimiser les flux de travail centrĂ©s sur les documents reçus ou produits. Elle ne s'intĂ©resse donc pas Ă  leur conservation dans le temps, mais uniquement Ă  leur exploitation dans le cadre de l'activitĂ© qu'ils concernent ;
  • du coffre-fort numĂ©rique ou Ă©lectronique, qui n'est qu'un dispositif technique visant Ă  sĂ©curiser les objets numĂ©riques dĂ©posĂ©s pour garantir leur intĂ©gritĂ©, par des mĂ©canismes d'identification des accĂ©dants et de traçabilitĂ© et cela quelles que soient les durĂ©es de conservation des informations, sans tenir compte du cycle de vie de ces documents ni de leur classement. C'est une sorte de sauvegarde en ligne de documents d'archive qui est une composante possible du SAE[9]. Le coffre-fort numĂ©rique est particulièrement adaptĂ© Ă  l'archivage de documents Ă©lectroniques au sens de la rĂ©glementation c'est-Ă -dire authentifiant et intègre. Ces caractĂ©ristiques sont gĂ©nĂ©ralement assurĂ©es par des systèmes cryptographiques de type signature sous forme Ă©lectronique ou scellement.

Supports d'archivage

Les supports de stockage de masse d'archives peuvent être magnétique (bande magnétique), optique (CD et DVD), magnéto-optique (disque magnéto-optique) ou encore électronique (disque dur, serveur de stockage réseau NAS, serveur Cloud[10]).

Les supports de stockage temporaire les plus retrouvés en 2014 sont ceux de quatrième génération (clés USB, cartes SD, cartes microSD, etc.).

Le temps d'accès est un critère de choix dépendant largement des besoins de chaque entreprise.

Le stockage devra être pris en compte selon les besoins de l'utilisateur : en ligne (online), en différé (offline), en léger différé (nearline) ou en panachage.

L’évolutivité des systèmes devra assurer la compatibilité avec les systèmes antérieurs.

On parlera dans ce cas d'obsolescence technologique faisant référence à l'obsolescence de type matérielle, logiciel ou de format de fichier. Pour pérenniser l’archivage électronique, il est envisageable de procéder à des copies multiples de documents ou fichiers archivés, en diversifiant les technologies de stockage.

Formats d'archivage

Pour une archive informatique de longue durée, il est important de s'assurer autant que possible de l'indépendance de l'information par rapport à son format : par exemple pour des données archivées pour 20 ans, il est préférable de stocker l'information sous forme de texte brut (.txt ou autre), plutôt que dans un format natif pour lequel le programme associé risque de ne plus être disponible, ou dont le système d'exploitation ne sera plus opérationnel.

Les formats des fichiers doivent être compatibles entre systèmes, notamment dans le cas d’une migration de données. Un moyen d’éviter la disparition des formats de fichier est de choisir des formats durables, libres d’accès[11].

Cadre juridique et normatif

Droit positif

L'archivage électronique de documents est régi par :

LĂ©gislation relative Ă  l'archivage en France

Les informations qui suivent ne s'appliquent pas totalement aux archives publiques électroniques, qui sont soumises à des obligations spécifiques de conservation et de versement dans un service d'archives public. Ces obligations sont détaillées dans le livre 2 du code du patrimoine :

  • La loi du contient plusieurs dispositions relatives au droit de la preuve aux technologies de l’information et Ă  la signature Ă©lectronique. Elle modifie le Code civil français : l'article 1316-1[12] admet l'Ă©crit sous forme Ă©lectronique comme preuve au mĂŞme titre que l'Ă©crit sur support papier sous rĂ©serve que puisse ĂŞtre dĂ»ment identifiĂ©e la personne dont il Ă©mane et Ă  condition qu'il soit conservĂ© dans des conditions de nature Ă  en garantir l'intĂ©gritĂ©. L'article 1348[13] prĂ©cise ce qu'est une copie faisant foi. L’arrĂŞt de la Cour de cassation, deuxième chambre civile, en date du reconnaĂ®t Ă©galement la valeur probante d’un document Ă©lectronique[14]. Cet arrĂŞt confirme que l’écrit numĂ©rique doit respecter les termes dĂ©finis par les articles prĂ©cĂ©dents soit une reproduction fidèle et durable de la version originale papier. De plus, l’écrit numĂ©rique doit ĂŞtre horodatĂ© au moment de sa numĂ©risation et se prĂ©senter sous un format non modifiable. Si toutes ces conditions sont respectĂ©es, le document numĂ©risĂ© peut ĂŞtre conservĂ© Ă  la place du document papier.
  • L'article L134-2 du code de la consommation[15], introduit par la loi pour la confiance dans l’économie numĂ©rique en , impose l'archivage d'un Ă©crit prouvant l'existence de tout contrat Ă©tabli sous forme Ă©lectronique et portant sur une somme supĂ©rieure Ă  une certaine limite. Cette limite a Ă©tĂ© fixĂ©e Ă  120 euros par le dĂ©cret no 2005-137 du [16]. Cette disposition, qui concerne en particulier les sites Internet de commerce Ă©lectronique, vise Ă  faciliter le règlement des litiges. La durĂ©e de conservation des documents comptables reste cependant fixĂ©e Ă  10 ans (article L123-22 du code de commerce[17]) depuis 2003, ce qui depuis 2008 ne correspond plus aux dĂ©lais de prescription extinctive en matière civile.
  • Les articles 289 et suivants du code gĂ©nĂ©ral des impĂ´ts[18] fixent les règles relatives Ă  l'Ă©tablissement des factures, notamment sous forme Ă©lectronique, mais ne disposent nullement quant Ă  leur durĂ©e de conservation.
    • Trois processus sont prĂ©conisĂ©s pour l'archivage Ă©lectronique[19] :
      • La piste d'audit fiable qui inclut tout le processus de facturation ;
      • La signature Ă©lectronique qui permet de sĂ©curiser le processus ;
      • L'Ă©change de donnĂ©es informatisĂ© qui permet de sĂ©curiser la transmission de factures Ă©lectroniques.
  • Le règlement europĂ©en sur la protection des donnĂ©es Ă  caractère personnel, qui entre en vigueur le , encadre la gestion Ă  long terme des donnĂ©es par toutes les entitĂ©s, publiques ou privĂ©es, traitant des donnĂ©es Ă  caractère personnel[20].

Normes professionnelles

De nombreuses normes fournissent une marche à suivre pour assurer l'archivage des documents, mais elles n'ont par définition aucun caractère obligatoire.

  • NF Z 42-013, norme française publiĂ©e en 1999 et rĂ©visĂ©e en 2009, qui prĂ©cise des procĂ©dures techniques et organisationnelles permettant de garantir l'intĂ©gritĂ© des documents lors de leur enregistrement, de leur stockage et de leur restitution. La norme a Ă©tĂ© publiĂ©e Ă  une Ă©poque oĂą l'Ă©crit Ă©lectronique ne pouvait constituer qu'un commencement de preuve et non une preuve de mĂŞme niveau que l'Ă©crit sous forme papier (art. 1316-1 du Code civil) ;
  • ISO 14641-1, norme internationale publiĂ©e en 2012 qui dĂ©finit les spĂ©cifications pour la mise en Ĺ“uvre d'un Système d'archivage Ă©lectronique. Elle est entièrement basĂ©e sur la norme NF Z42-013 dans sa version de 2009 ;
  • NF Z 43-400, norme française publiĂ©e en 2005, qui traite des COM (acronyme de Computer Output Microform) dĂ©signant le procĂ©dĂ© de stockage sur microformes, et des COLD (acronyme de Computer Output Laser Disc), dĂ©signant le procĂ©dĂ© de stockage sur disques laser ;
  • ISO 14721:2003, norme internationale, qui est une transposition de l'OAIS (Open Archive Information System), modèle conceptuel destinĂ© Ă  la gestion, Ă  l'archivage et Ă  la prĂ©servation longue de documents numĂ©riques. Cette norme a Ă©tĂ© rĂ©visĂ©e par l’ISO 14721 : 2012 ;
  • ISO 15489-1, norme internationale publiĂ©e en 2001 et rĂ©visĂ©e en 2016, dĂ©taillant les concepts et principes pour la gestion des documents Ă  valeur probante (Records management) des personnes physiques ou morales, privĂ©es ou publiques et dĂ©finissant les caractĂ©ristiques qui procurent Ă  un document sa valeur d'autoritĂ©, sa valeur probante : authenticitĂ©, intĂ©gritĂ©, fiabilitĂ© et exploitabilitĂ© ;
  • MoReq (Model Requirements for the Management of Electronic Documents and Records, puis Modular Requirements for Records Systems) est un recueil d'exigences pour l'organisation de l'archivage, Ă©laborĂ© par le DLM Forum (en) pour la Commission europĂ©enne.

L'archivage de courriers Ă©lectroniques

L’archivage des courriers électroniques répond à différents besoins émanant tant des directions informatiques, interlocuteur clé dans la majeure partie des projets actuels, mais également des directions métiers. Cela dépend généralement de la taille des entreprises et de leur organisation (par exemple, en mode projet).

Trois formes d’archivage pour les courriers électroniques sont mises en avant par plus d’une organisation sur deux. L’archivage le plus couramment constaté dans les organisations aujourd’hui peut être qualifié d’archivage « économique » et répond à des problématiques de gestion et de réduction des coûts induits par l’augmentation incessante des courriers électroniques qui génère des coûts de stockage importants et un engorgement des messageries, à des enjeux de recherche des courriers électroniques, de gains de productivité. De tels projets d’archivage sont souvent à l’initiative des directions informatiques et peuvent par la suite donner lieu à des projets d’archivage différents de la part d’autres directions au sein de l’organisation. Les deux autres formes d’archivage, davantage envisagées par les organisations que réellement déployées en ce début 2009, s’assimilent à l’archivage « réglementaire » et l’archivage « probatoire ». Assez proches l’une de l’autre, elles se différencient néanmoins par le caractère contraint de la première : l’existence d’un certain nombre de lois et de réglementations (telles que SOX, Bâle 2, etc.) oblige certaines entreprises à conserver des courriers électroniques et pièces jointes précisément identifiés (factures, fiches de paie, etc.) en cas de contrôle externe. Les directions métiers concernées (DAF, DRH, vente, etc.) sont de plus en plus demandeuses d’un tel archivage. Dans le cas de l’archivage qualifié de « probatoire », l’organisation se place davantage dans une position préventive et souhaite mettre en place les outils (logiciels, sous-traitances) lui permettant en cas de litige de pouvoir identifier les pièces (factures, contrats, relevés bancaires, brevets, etc) pour les dossiers et de pouvoir les utiliser à titre de preuve. De tels projets d’archivage sont le plus souvent entre les mains des directions juridiques.

En 2012, 59 % des décideurs jugent nécessaire l’archivage « probatoire »[21].

Les études montrent que le numérique prend une place et une influence de plus en plus importantes[22]. Il devient nécessaire d’adapter les structures afin d’archiver tous types de documents. Ces derniers doivent répondre à des exigences légales et réglementaires ou doivent pouvoir être opposables en cas de litiges.

Cependant, la notion de risque et l’absence de preuves apparaissent, dues aux pertes de données et au non-respect des règles de conservation. De tels événements peuvent avoir de lourdes conséquences en cas de contrôle fiscal, de procès, de pertes de données stratégiques, etc. L’enjeu est donc le coût du risque, même s’il ne semble pas évident à déterminer selon les décideurs. En 2010, 35 % des organisations françaises interrogées[23] déclaraient pratiquer l’archivage de contenus à valeur probatoire. Elles devraient être 71 % d'ici à l'horizon 2012.

Le , l'équipe projet du programme « Valeurs Immatérielles Transmises aux Archives pour Mémoire » (VITAM)[24] a publié une « preuve de concept[25] » (POC) sur l'archivage des messageries, dans le cadre de la préparation d’un dossier de présentation du programme destiné à la Direction interministérielle des systèmes d’information et de communication (DISIC)[26].

Coût de l’archivage électronique

Il est difficile d’estimer le coût réel de l’archivage électronique. Celui-ci varie en fonction de la solution choisie. En effet, il ne sera pas le même en cas d’archivage externe ou interne et il comprend différentes catégories de coût[27].

Le processus d’archivage peut être mis en œuvre en interne. Ceci nécessite que soit adoptée une politique « connue et respectée par les personnes intervenant à un titre ou à un autre dans le processus de conservation » et formalisée pour respecter différentes contraintes (durée de conservation, modalités d’archivage électronique, ajout de métadonnées, etc.). Par exemple, l’adoption d’une charte au sein de l’entreprise[28].

Cependant, son coût pour l’organisme peut être très important (formations, matériels informatiques, logiciels, temps d’archivage, mise à jour des normes, etc.). Ainsi beaucoup d’entreprises se sont spécialisées dans l’archivage et offrent une large gamme d'offres et de solutions permettant à des producteurs d'archives électroniques d'externaliser leur archivage.

Toutefois, il faut s’assurer de prendre certaines précautions dans la rédaction du contrat de service qui sera conclu par l’entreprise, notamment en termes :

  • de confidentialitĂ© et de sĂ©curisation des informations qui sont confiĂ©es au prestataire, y compris le processus de destruction des donnĂ©es et matĂ©riels de stockage ;
  • d’obligation d’information et de conseil mise Ă  sa charge ;
  • d’assurance professionnelle ;
  • de bien dĂ©finir l'indexation et les plans de classement qui seront mis en place ;
  • de la possibilitĂ© d'un traitement de reconnaissance de caractère (OCR) pouvant permettre la recherche par mots-clĂ©s[29] ;
  • ou encore de prĂ©vision des conditions de reprise de sa mission de conservation par un tiers.

Le recours à un prestataire externe peut permettre de prévoir contractuellement les évolutions technologiques nécessaires et de garantir la sécurité des données.

Les offres communes sont des abonnements à des coffres forts numériques, des licences utilisateurs pour un type de service particulier[28], ou encore la location d’un volume de données comme proposé par le CINES[30] ou la BNF[31].

Notes et références

  1. Philippe Delahaye (CDC Arkhinéo), « Archivage électronique : il faut voir au-delà de la simple conservation », sur Le Journal du Net, (consulté le ).
  2. CDC Arkhinéo, « L’archivage électronique va plus loin que la simple conservation », sur arkhineo-archivage.com, (version du 28 janvier 2021 sur Internet Archive) (consulté le ).
  3. Antony Belin et Jean-Marc Rietsch, « Archivage électronique et analyse de risque : Les nouveaux défis de l’archiviste », Archives, Québec, Association des archivistes du Québec, vol. 46, no 1,‎ , p. 1 / 14 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  4. Eric Le Ven, « Quelle sécurité pour l'archivage électronique ? », sur Archimag, (consulté le ).
  5. « Qu'est-ce que le SAE ? », sur archivage-numerique.fr (consulté le ).
  6. « Se connecter - ProQuest Dissertations & Theses Global - ProQuest », sur search.proquest.com (consulté le ).
  7. Carol Couture, Les fonctions de l'archivistique contemporaine, p. 19.
  8. Baghdad Hanae, « La numérisation des documents administratifs : Méthodes et recommandations » [PDF], sur DGAN - BAnQ, (consulté le ).
  9. « Introduction à l'archivage électronique à valeur probante », sur Maarch, (version du 13 février 2018 sur Internet Archive) (consulté le ).
  10. « Archivage à valeur probante : définition et importance pour le Cloud », sur IONOS Digitalguide (consulté le )
  11. « Le concept d’archivage numérique pérenne », sur CINES, (version du 2 juin 2013 sur Internet Archive) (consulté le ).
  12. Art. 1316-1 (abrogé) du Code civil, version en vigueur du au , publié sur Légifrance (consulté le ).
  13. Art. 1348 du Code civil, version en vigueur depuis le sur Légifrance (consulté le ).
  14. Cour de cassation, civile, Chambre civile 2, no 07-17.622, , publié sur Légifrance (consulté le ).
  15. Art. L134-2 (abrogé), version en vigueur du au sur Légifrance (consulté le ).
  16. Décret no 2005-137 du pris pour l'application de l'article L. 134-2 du code de la consommation, sur Légifrance (consulté le ).
  17. Art. L123-22 du code de commerce, version en vigueur depuis le sur Légifrance (consulté le ).
  18. Art. 289-0 du code général des impôts, version en vigueur depuis le sur Légifrance (consulté le ).
  19. Art. 289 du code général des impôts, version en vigueur depuis le sur Légifrance (consulté le ).
  20. « RGPD : L’Archivage électronique est aussi concerné », sur CDC Arkhinéo, (version du 17 février 2019 sur Internet Archive) (consulté le ).
  21. « Archivage électronique à vocation probatoire : les approches et perspectives de Markess pour 2014 », sur ZDNet, (consulté le ).
  22. « L’archivage des contenus électroniques à vocation probatoire, un projet stratégique », (version du sur Archive.today), sur blog.markess.com, (consulté le ).
  23. « Référentiel de Pratiques : Archivage & Conservation de Contenus Électroniques » Inscription nécessaire, sur markess.com, (consulté le ).
  24. « Vitam : Vers un socle d’archivage électronique commun à toute l’administration », sur DITP, (version du 23 mai 2020 sur Internet Archive) (consulté le ).
  25. [PDF] « L’archivage des messageries électroniques : Preuve de concept VITAM », sur SIAF, (version du 20 mai 2020 sur Internet Archive), 103 p. (consulté le ).
  26. « Outils et plates-formes d'archivage électronique », (version du sur Archive.today), sur SIAF, (consulté le ).
  27. Marie-Anne Chabin, « Documents numériques, Gestion de contenu : Coûts de l'archivage électronique », (version du sur Archive.today) Accès limité, sur Éditions techniques de l'ingénieur, (consulté le ).
  28. Blandine Poidevin, « L'archivage électronique », sur jurisexpert.net, (consulté le ).
  29. « Numérisation des fonds documentaires », (version du sur Archive.today), sur everial.com (consulté le ).
  30. « Archivage, les données concernées : Données scientifiques, archives publiques et ressources des bibliothèques et centres de documentation », sur CINES (consulté le ).
  31. [PDF] « Tarif général de BnF Archivage numérique », sur BnF, (version du 14 octobre 2018 sur Internet Archive), 2 p. (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

(Liste classée en ordre croissant d'années d'éditions)

Articles connexes

Liens externes

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