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Arc de GalĂšre

L'arc de GalĂšre (en grec moderne : Î‘ÏˆÎŻÎŽÎ± Ï„ÎżÏ… ΓαλέρÎčÎżÏ…), aussi appelĂ© KamĂĄra (ÎšÎ±ÎŒÎŹÏÎ±), et la Rotonde (ÎĄÎżÏ„ÏŒÎœÏ„Î±) qui lui Ă©tait liĂ©e, sont un ensemble architectural de Thessalonique datant du IVe siĂšcle.

Arc de GalĂšre
Présentation
Type
Partie de
Civilisations
Style
Construction
Patrimonialité
Partie d'un site du patrimoine mondial UNESCO (d) ()
Site archéologique de GrÚce (d)
Logo du patrimoine mondial Patrimoine mondial
Identifiant
Localisation
Localisation
Coordonnées
40° 37â€Č 56″ N, 22° 57â€Č 06″ E
Carte

L’arc lui-mĂȘme constitue la derniĂšre baie restante d'un tĂ©trapyle, monument type de l’AntiquitĂ© classique romaine, comportant quatre entrĂ©es ou portes. Le tetrapyle original devait ĂȘtre Ă©largi par la suite pour former un octopyle permettant le croisement de routes secondaires. L’arc Ă©tait situĂ© entre la rotonde de Saint-Georges au nord et le palais de l’empereur GalĂšre (r. 305 – 311) au sud.

L’ensemble du complexe monumental, probablement pourvu de dĂŽmes, surplombait une artĂšre importante allant d’est en ouest de la ville, que croisaient deux passages de moindre importance pourvus de colonnes. L’arc constituait ainsi Ă  la fois une entrĂ©e monumentale et un point de transition entre la ville et le palais sacrĂ© de l’empereur[1].

Histoire

L’empereur GalĂšre fit construire l’arc et la rotonde comme parties composantes d’une enceinte impĂ©riale reliĂ©e Ă  son palais de Thessalonique. CommencĂ© en 299, la construction dura au moins jusqu’en 303, date Ă  laquelle il fut officiellement inaugurĂ©. Il cĂ©lĂ©brait la victoire de celui qui Ă©tait alors le « CĂ©sar » GalĂšre[N 1] sur les Perses sassanides lors de la bataille de Satala (ArmĂ©nie) et la prise de leur capitale CtĂ©siphon en 298[2]. Des archĂ©ologues ont retrouvĂ© d’importants restes de ce palais au sud-ouest[N 2].

Vue de l'arc de GalĂšre, en 1915.

GalĂšre mourut en 311. Il fut enseveli Ă  Felix Romulians (aujourd’hui Gamzigrad) prĂšs de Zaječar en Serbie. La rotonde, prĂ©vue pour lui servir de mausolĂ©e, resta vide pendant des dĂ©cennies, jusqu’à ce que l’empereur ThĂ©odose Ier (r. 379 – 395) dĂ©cide de la transformer en Ă©glise chrĂ©tienne. Cette Ă©glise, dite de l’Asomaton ou Archangelon, fut utilisĂ©e pendant quelque 1 200 ans jusqu’à ce que la ville tombe aux mains des Ottomans. Elle fut convertie en mosquĂ©e en 1490 (MosquĂ©e Suleyman Hortaji Effendi) et un minaret fut ajoutĂ© Ă  la structure. En 1912, les Grecs conquirent la ville pendant la premiĂšre guerre balkanique et la mosquĂ©e redevint une Ă©glise grecque orthodoxe, conservant toutefois le minaret. La structure, endommagĂ©e pendant un tremblement de terre en 1978, fut restaurĂ©e par la suite. DĂ©clarĂ©e monument historique, elle est sous la garde du ministĂšre grec de la Culture (dĂ©partement des AntiquitĂ©s byzantines), mais l’Église grecque orthodoxe y accĂšde certains jours de l’annĂ©e pour y tenir des cĂ©lĂ©brations. Elle est alors connue sous le nom d’église Saint-Georges.

Les mosaĂŻques de la rotonde, entre autres, ont valu au complexe d’ĂȘtre portĂ© au patrimoine mondial de l’HumanitĂ© par l’UNESCO en 1988 au titre des monuments palĂ©ochrĂ©tiens et byzantins de Thessalonique[3].

L'arc

Situation de l'arc et de la rotonde.

L’arc de GalĂšre est situĂ© Ă  l’intersection des rues Egnatia et Dimitriou Gounari.

Description

Plan de l’Arc.

La structure consistait en un octopyle formant un arc triple dont il ne reste que l’arche centrale et un pilier. La maçonnerie est faite de moellons bruts recouverts de panneaux de marbre avec sculptures en relief.

L’arc central mesure 9,7 m de largeur et 12,5 m de hauteur ; celui du cĂŽtĂ© est de 4,8 m de largeur et de 6,5 m de hauteur. Cet arc central surplombait la via Egnatia qui constituait la principale route romaine entre Dyrrhacium (aujourd’hui DurrĂ«s, en Albanie) Ă  Constantinople et Ă©tait en mĂȘme temps la voie decumanus (principale voie est-ouest d’une ville romaine) de la citĂ©. Une route faisant communiquer la rotonde (125 m au nord-est) avec le complexe du palais (235 m au sud-ouest) passait Ă  travers l’arc dans son axe long.

Seuls survivent les trois piliers nord-ouest des huit piliers originaux et des parties de maçonnerie. Les quatre piliers formant le cĂŽtĂ© est, de mĂȘme que le pilier le plus au sud du cĂŽtĂ© ouest, sont perdus. Les autres parties de la structure furent dĂ©truits Ă  une date inconnue probablement lors de l’un des nombreux tremblements de terre qui ont ravagĂ© Thessalonique au cours de l’Histoire.

La structure a dĂ» ĂȘtre consolidĂ©e Ă  l’aide de briques modernes pour protĂ©ger la maçonnerie exposĂ©e aux Ă©lĂ©ments. Les deux piliers qui flanquent l’arc central conservent toutefois leurs panneaux de marbre sculptĂ©, qui prĂ©sentent les guerres de GalĂšre contre les Perses.

Programme sculptural de l’arc

L’arc et ses bas-reliefs, cĂŽtĂ© nord-ouest.
L'arc, cÎté sud-est.
Reliefs du pilier sud.
Assemblage des panneaux subsistants.

Il est difficile de se faire une idĂ©e exacte du programme d’ensemble des panneaux en raison de la perte d’un trop grand nombre de reliefs.

Quatre rangĂ©es de dĂ©corations sculptĂ©es superposĂ©es ornent chaque pilier. Chaque rangĂ©e est sĂ©parĂ©e des autres par des moulures ouvragĂ©es reprĂ©sentant rubans et guirlandes. Une marque identifie le fleuve Tigre. Les panneaux reprĂ©sentent diverses scĂšnes historiques, rĂ©alisĂ©es cependant avec la plus grande libertĂ©[1]. Ainsi, GalĂšre, le CĂ©sar, est reprĂ©sentĂ© sur l’un des panneaux dans un combat particulier avec le shah sassanide Narseh, bien qu’ils ne se soient jamais rencontrĂ©s au cours d’une bataille. Sur l’arc, GalĂšre Ă  cheval attaque avec une lance Narseh, Ă©galement Ă  cheval, alors qu’un aigle portant dans ses serres la couronne de la victoire s’approche de GalĂšre, fiĂšrement assis sur son cheval, alors que le souverain perse parait prĂšs de tomber. Des Perses terrifiĂ©s sont foulĂ©s par les sabots des chevaux du CĂ©sar dans le dĂ©sarroi de la bataille, le tout visant manifestement Ă  exalter la puissance de GalĂšre.

Le bas-relief montrant la famille impĂ©riale participant Ă  un sacrifice d’action de grĂące se veut une rĂ©plique des prototypes augustĂ©ens que l’on trouve sur l’Ara Pacis, Ă  Rome. Aux cĂŽtĂ©s de GalĂšre et aidant Ă  faire le lien avec son prĂ©dĂ©cesseur Domitien, se trouve son Ă©pouse Valeria, fille de DioclĂ©tien. Ici comme sur les autres panneaux, les visages ont Ă©tĂ© soigneusement burinĂ©s, soit qu’il s’agisse d’une damnatio memoriae, soit d’une manifestation d’hostilitĂ© pour les images Ă  la pĂ©riode iconoclaste.

Sur un autre panneau, les tĂ©trarques sont tous drapĂ©s de leur toge pendant qu’une Victoire tient une couronne de lauriers sur la tĂȘte des deux Augusti. Un troisiĂšme panneau cĂ©lĂšbre l’unitĂ© de la tĂ©trarchie avec une reprĂ©sentation des tĂ©trarques cĂŽte-Ă -cĂŽte. La pose dĂ©personnalisĂ©e des tĂ©trarques n’est pas sans rappeler la statue de porphyre que l’on retrouve Ă  l’angle d’un mur de la basilique Saint-Marc de Venise. Seul GalĂšre, revĂȘtu de son armure, offre le sacrifice sur l’autel.

Ce qui reste de l’arc tĂ©moigne de la gloire de la tĂ©trarchie et de la prĂ©Ă©minence de GalĂšre sur ses collĂšgues. En mĂȘme temps, il cĂ©lĂšbre la gloire de l’Empire romain par la victoire du futur Auguste sur l’ennemi sassanide.

  • Sacrifice de GalĂšre et de sa famille aux dieux romains pour sa victoire.
    Sacrifice de GalĂšre et de sa famille aux dieux romains pour sa victoire.
  • Combat de GalĂšre et de Narseh.
    Combat de GalĂšre et de Narseh.
  • Les Ă©lĂ©phants au bas de l’Arc.
    Les Ă©lĂ©phants au bas de l’Arc.

La rotonde

Situation et description

Plan de la rotonde, conçue pour ĂȘtre le mausolĂ©e de GalĂšre.

La rotonde est situĂ©e Ă  125 m au nord-est de l’arc, Ă  40°37'59.77"N, 22°57'9.77"E. Elle est Ă©galement connue sous son nom officiel d’église grecque orthodoxe de Saint-Georges (en grec : Agios Georgios) et informel d’église de la Rotonde (ou plus simplement encore, la Rotonde).

La structure circulaire, commencĂ©e en 306, Ă©tait probablement destinĂ©e Ă  servir de mausolĂ©e pour le CĂ©sar. Elle a un diamĂštre de 24,5 m. Ses murs ont plus de 3,6 m d’épaisseur ce qui explique probablement sa survie jusqu’à nos jours. Les murs sont percĂ©s de huit baies rectangulaires, celle de l’ouest servant d’entrĂ©e. Un dĂŽme de brique couronne le tout, atteignant 30 m Ă  son sommet. Dans son Ă©tat d'origine, le dĂŽme Ă©tait dotĂ© d’un oculus, comme le PanthĂ©on de Rome.

La rotonde et ses mosaĂŻques

La rotonde fut vidĂ©e avant d'ĂȘtre convertie en Ă©glise chrĂ©tienne, vers 326, sous le rĂšgne de Constantin, et rehaussĂ©e de nombreuses mosaĂŻques dont il ne reste que peu d'Ă©lĂ©ments. Les mosaĂŻques de la rotonde sont les plus anciennes mosaĂŻques murales Ă  fond d'or prĂ©servĂ©es de l'art chrĂ©tien[4]. Elles s'inscrivent dans la continuitĂ© d'un art paĂŻen antĂ©rieur dont il existe peu de vestiges. Certains d'entre elles sont purement ornementales : octogones avec oiseaux et poissons dans la niche sud-est, cercles entrecroisĂ©s dans la niche ouest, tapis dans la niche sud. Les mosaĂŻques du dĂŽme sur fond d'or sont divisĂ©es en trois zones : quinze martyrs en larges robes devant des paons[5], une pseudo-architecture animĂ©e de feuilles d'acanthe et de rayures ornementales, avec des apĂŽtres et des anges fragmentĂ©s, autour du Christ triomphant (non conservĂ©).

  • Fresque de l'Ascension.
    Fresque de l'Ascension.
  • Abside et autel moderne.
    Abside et autel moderne.
  • Cerclage du minaret.
    Cerclage du minaret.
  • MosaĂŻques de la coupole.
    MosaĂŻques de la coupole.
  • MosaĂŻque de la partie supĂ©rieure de la coupole.
    Mosaïque de la partie supérieure de la coupole.
  • MosaĂŻque de la coupole reprĂ©sentant Saint LĂ©on.
    Mosaïque de la coupole représentant Saint Léon.
  • MosaĂŻque d'une voĂ»te.
    Mosaïque d'une voûte.

Notes et références

Notes

  1. GalĂšre Ă©tait alors l’un des tĂ©trarques juniors; il devait devenir « Auguste » en succĂ©dant Ă  DioclĂ©tien lorsque celui-ci abdiqua en 305.
  2. L’immense palais de GalĂšre fut bĂąti avec des matĂ©riaux locaux, possiblement sur les restes d’une autre construction dĂ©truite par un incendie. On a retrouvĂ© des mosaĂŻques de grandes dimensions couvrant de nombreuses piĂšces. Dans l’angle sud-ouest des endroits excavĂ©s (40°37'48.53"N, 22°56'55.99"E) se trouvait une structure que l’on a appelĂ©e « salle octogonale ». On a d’abord cru qu’il s’agissait d’un mausolĂ©e, mais il pourrait aussi s’agir de l’entrĂ©e monumentale du palais. Au nord-est du palais se trouvait un hippodrome.

Références

  1. Kazhdan (1991) « Arch of Galerius », vol. 1, p. 160
  2. Barnes (1981) p. 18
  3. UNESCO, liste 456-002
  4. Eutychia Kourkoutidou-Nikolaïdou, Anastasia Tourta: SpaziergÀnge durch das byzantinische Thessaloniki. Editionen Kapon, Athen 1997, (ISBN 960-7254-48-1), S. 56.
  5. Zum Pfauenmotiv: Paul Huber: Athos - Leben, Glaube, Kunst. 2. Auflage. Artemis, ZĂŒrich 1982, (ISBN 3-7611-0041-8), S. 387–388.

Bibliographie

  • (en) Barnes, Timothy D. Constantine and Eusebius. Cambridge (MA), Harvard University Press, 1981. (ISBN 978-0-674-16531-1).
  • (en) Alexander Kazhdan (dir.), Oxford Dictionary of Byzantium, New York et Oxford, Oxford University Press, , 1re Ă©d., 3 tom. (ISBN 978-0-19-504652-6 et 0-19-504652-8, LCCN 90023208), s. v. Arch of Galerius, vol. 1, 160 ;
  • (en) Dyggve, E. "Recherches sur le palais imperial de Thessalonique", Copenhagen, 1945.
  • (el) Î§Î±ÏÎŹÎ»Î±ÎŒÏ€ÎżÏ‚ Ι. ΜαÎșαρόΜας, «Η ÎšÎ±ÎŒÎŹÏÎ±, Ï„Îż ΞρÎčαΌÎČÎčÎșό Ï„ÏŒÎŸÎż Ï„ÎżÏ… Î“Î±Î»Î”ÏÎŻÎżÏ… στη Î˜Î”ÏƒÏƒÎ±Î»ÎżÎœÎŻÎșη» Î˜Î”ÏƒÏƒÎ±Î»ÎżÎœÎŻÎșη, 1969.
  • (fr) HĂ©brard, E. "Les Travaux du Service archĂ©ologique d'ArmĂ©e d'Orient a l'arc de triomphe de GalĂšre & Ă  l'arc de triomphe de GalĂšre et Ă  l'Ă©glise Saint-Georges de Salonique", Bulletin de correspondance hellĂ©nique, 44, 1920.
  • (de) Laubscher, H. P. Der Reliefschmuck des Galeriusbogens in Thessaloniki, Berlin, 1975.
  • (en) Makaronas, C. J. The Arch of Galerius at Thessaloniki. Salonique, 1970.
  • (en) Nasrallah, Laura. "Empire and Apocalypse in Thessaloniki: Interpreting the Early Christian Rotunda". Journal of Early Christian Studies, 2005, 13 (4): 475.
  • (en) Rothman, M. « The Thematic Organization of the Panel Reliefs of the Arch of Galerius », American Journal of Archaeology 81, 1977, 427-454.
  • (en) Rothman, M. "The Panel of the Emperors Enthroned on the Arch of Galerius". Byzantine Studies/Etudes Byzantines 2:1, 1975.
  • (fr) UNESCO. Monuments palĂ©ochrĂ©tiens et byzantins de Thessalonique. [en ligne] https://whc.unesco.org/fr/list/456/-002.
  • (en) Vichers, M. "A note on the Byzantine Palace at Thessaloniki". Annal of the British School at Athens, 66, 1971.
  • (en) Ward-Perkins, J. B. "Roman Imperial Architecture". New York, 1981. (ISBN 978-0300052923).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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