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Approximation de Korovkin

Le thĂ©orĂšme d'approximation de Korovkin est un rĂ©sultat d'analyse fonctionnelle dĂ©couvert par Pavel Korovkin (en) dans les annĂ©es 1950[1] - [2]. Il permet de se contenter, pour dĂ©montrer que certains processus d'approximation convergent pour toutes les fonctions considĂ©rĂ©es, de le vĂ©rifier pour un ensemble fini d'entre elles. Il unifie ainsi divers procĂ©dĂ©s comme celui de Bernstein[3], qui fournit l'une des preuves du thĂ©orĂšme de Weierstrass. ÉlĂ©mentaire mais fructueux, il est Ă  l'origine d'une branche active de la thĂ©orie constructive de l'approximation[4] - [5].

ÉnoncĂ©

Soient C([a, b]) l'espace des fonctions rĂ©elles continues sur un segment rĂ©el [a, b], et (Pn) une suite d'opĂ©rateurs linĂ©aires positifs (en) de C([a, b]) dans C([a, b])[6]. Si Pn(f) converge uniformĂ©ment sur [a, b] vers f pour les trois fonctions monomiales f0(x) = 1, f1(x) = x et f2(x) = x2, alors il en est de mĂȘme pour toute fonction f de C([a, b])[7] - [8].

DĂ©monstration

Soit f une fonction continue sur [a, b]. Montrons[7] - [9] que la suite des fonctions Pn(f) converge uniformément vers f sur [a, b]. Fixons un réel Δ > 0.

L'application f, continue sur le compact [a, b], est :

Soit x ∈ [a, b]. Pour tout y ∈ [a, b], on a :

  • si |y – x| < η alors |f(y) – f(x)| < Δ ;
  • si |y – x| ≄ η alors |f(y) – f(x)| ≀ 2M ≀ 2M(y – x)2/η2.

La valeur f(y) est donc toujours comprise entre Par positivitĂ© des opĂ©rateurs Pn, on en dĂ©duit que Or gx et dx sont des polynĂŽmes du second degrĂ© — c'est-Ă -dire des combinaisons linĂ©aires de f2, f1 et f0 — donc (par hypothĂšse sur les Pn) uniformĂ©ment sur [a, b]. De plus, puisque les coefficients de ces deux combinaisons linĂ©aires sont des fonctions bornĂ©es de x ∈ [a, b], la convergence est Ă©galement uniforme par rapport Ă  x. Il existe donc N tel que pour tout n ≄ N et tous x, y ∈ [a, b] : en particulier : d'oĂč finalement : On a donc bien :

Notes et références

  1. (en + ru) P. P. Korovkin, « On convergence of linear positive operators in the space of continuous functions », Dokl. Akad. Nauk SSSR (N.S.), vol. 90,‎ , p. 961-964.
  2. (en) Pavel Petrović Korovkin, Linear Operators and Approximation Theory, Hindustan Pub. Corp., .
  3. (en) Francesco Altomare, « Korovkin-type Theorems and Approximation by Positive Linear Operators », Surveys in Approximation Theory, vol. 5,‎ , p. 92-164 (arXiv 1009.2601), Theorem 3.6.
  4. Altomare 2010.
  5. (en) Francesco Altomare et Michele Campiti, Korovkin-type Approximation Theory and Its Applications, Walter de Gruyter, , 627 p. (ISBN 978-3-11-014178-8, présentation en ligne).
  6. Ou mĂȘme dans ℝ[a, b] : Altomare 2010, Theorem 3.1.
  7. (en) Allan Pinkus, « Weierstrass and approximation theory », J. Approx. Theory, vol. 107, no 1,‎ , p. 1-66 (DOI 10.1006/jath.2000.3508), p. 58.
  8. (en) Neal Lamar Carothers, Real analysis, CUP, , 401 p. (ISBN 978-0-521-49756-5, présentation en ligne), p. 186.
  9. Altomare 2010, Theorem 3.2, sous une forme plus générale à peu de frais.
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