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Années 210 av. J.-C.

Les années 210 av. J.-C. couvrent les années de 219 av. J.-C. à 210 av. J.-C.

Événements

D’après Polybe, la constitution romaine sous la République a atteint sa perfection à l’époque d’Hannibal, vers 210 av. J.-C.[1]. Trois formes de gouvernement, royauté, aristocratie, démocratie, se trouvent amalgamées dans la constitution :

  • Les consuls ont un pouvoir quasi monarchique. Ils ont la haute main sur les affaires publiques et militaires et tous les autres magistrats, Ă  l’exception des tribuns, qui sont sous leurs ordres. Ils introduisent les ambassadeurs dans le SĂ©nat, ils provoquent les dĂ©libĂ©rations dans les cas urgents, ils promulguent les sĂ©natus-consultes. Ils doivent Ă©galement convoquer l’assemblĂ©e, prĂ©senter les projets de loi, appliquer les dĂ©cisions de la majoritĂ©. Leur pouvoir est presque absolu en matière militaire : ils fixent le contingent que doivent fournir les alliĂ©s, nomment les tribuns militaires, font les levĂ©es de troupes. En campagne, ils ont le droit de punir qui bon leur semble et sont libres d’engager sur les fonds de l’État les dĂ©penses qu’ils veulent. Un questeur les accompagne et exĂ©cute immĂ©diatement tous leurs ordres.
  • Le SĂ©nat a un pouvoir aristocratique. Il administre le trĂ©sor public. Les questeurs et les censeurs dĂ©pendent d’un dĂ©cret du SĂ©nat pour engager des dĂ©penses. Le SĂ©nat juge Ă©galement les crimes commis en Italie qui entraĂ®nent l’intervention publique : trahison, conjuration, emprisonnements, assassinats. Il est responsable des ambassades envoyĂ©es Ă  l’étranger ou reçues Ă  Rome, de la soumission des peuples vaincus et des dĂ©clarations de guerre.
  • L’assemblĂ©e du peuple a une part importante de pouvoir dĂ©mocratique : seule dans l’État elle peut dĂ©cerner les honneurs ou infliger un châtiment. Elle confère les charges Ă  ceux qui les mĂ©ritent. Elle juge les crimes passibles d’une amende considĂ©rable, surtout quand l’accusĂ© a occupĂ© une haute magistrature et peut, elle seule, prononcer une condamnation Ă  mort. Elle est maĂ®tre d’adopter ou de rejeter les lois, dĂ©libère sur la guerre et la paix, sanctionne, ratifie ou repousse les alliances, les conventions et les traitĂ©s.
Cette constitution, d’apparence équilibrée et harmonieuse, à la suite de l’échec des démocrates devant l’ennemi (Flaminius, Minucius et Varron), se transforme en un régime oligarchique au milieu du IIe siècle.
  • 225 ou 218-200 av. J.-C. : règne du roi nubien d’éducation grecque Arkamani (identifiĂ© Ă  l'ErgamĂ©nès de Diodore de Sicile ; massacre les prĂŞtres d’Amon Ă  Napata, marquant la rupture dĂ©finitive de l’ancien pacte entre les rois et le clergĂ©[2]. L’ancienne coutume, rapportĂ©e par Diodore de Sicile au Ier siècle avant l'ère chrĂ©tienne, voulait que les prĂŞtres d’Amon ordonnent le suicide rituel du roi s’il dĂ©mĂ©ritait ou si ses forces dĂ©clinaient. Par le massacre les prĂŞtres, Arkamani abolit cette coutume et impose Ă  MĂ©roĂ© des rĂ©formes venues de l’extĂ©rieur[3].

Personnages significatifs

Notes et références

  1. Polybe, Histoire générale, vol. 1, Paris, Delahays, (présentation en ligne)
  2. (en) Moustafa Gadalla, The Twilight Of Egypt, Tehuti Research Foundation (ISBN 978-1-931446-24-2, présentation en ligne)
  3. École pratique des hautes études, Cahiers d'études africaines, vol. 37, Mouton, (présentation en ligne)
  4. Paul Marie Duval et Venceslas Kruta, L'Art celtique de la période d'expansion, IVe et IIIe siècles avant notre ère : Actes du colloque, Librairie Droz, , 268 p. (ISBN 978-2-600-03342-8, présentation en ligne)
  5. L'Épire de la mort de Pyrrhos à la conquête romaine : (272 - 167 av. J. C.), Presses Univ. Franche-Comté, (présentation en ligne)
  6. Paul Cloché, Thèbes de Béotie : des origines à la conquête romaine, Presses universitaires de Namur, , 289 p. (ISBN 978-2-87037-019-3, présentation en ligne)
  7. Yves Denis Papin, Chronologie de l'histoire ancienne, Éditions Jean-paul Gisserot, , 126 p. (ISBN 978-2-87747-346-0, présentation en ligne)
  8. Serge Lancel, Hannibal, Fayard, , 398 p. (ISBN 978-2-213-64232-1, présentation en ligne)
  9. André Clérici et Antoine Olivesi, La République romaine, Presses Universitaires de France, (présentation en ligne)
  10. Catherine Grandjean, Geneviève Hoffmann, Jean-Yves Carrez-Maratray, Le monde hellénistique, Armand Colin, , 352 p. (ISBN 978-2-200-24237-4, présentation en ligne)
  11. (en) John Drinkwater et Timothy Venning, Chronology of the Roman Empire, Londres, Continuum International Publishing Group, , 850 p. (ISBN 978-1-4411-5478-1, BNF 43848321, présentation en ligne)
  12. Catherine Grandjean, Geneviève Hoffmann, Jean-Yves Carrez-Maratray, Le monde hellénistique, Armand Colin, , 352 p. (ISBN 978-2-200-24237-4, présentation en ligne)
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