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Années 1350 av. J.-C.

Les années 1350 av. J.-C. couvrent les années de 1359 av. J.-C. à 1350 av. J.-C.

Évènements

  • 1361-1352 av. J.-C.[1] : date prĂ©sumĂ©e du règne de Toutânkhamon[2] - [3].
    • situation confuse Ă  la mort d’AkhĂ©naton. SmenkhkarĂŞ, d’origine incertaine (peut-ĂŞtre le frère aĂ®nĂ© de Toutânkhamon, ou Zannanza, fils du roi hittite Suppiluliuma Ier, Ă©poux de MĂ©rytaton, la fille aĂ®nĂ©e d’AkhĂ©naton, qui aurait rĂ©gnĂ© après lui sous le nom d’Ânkh-KhĂ©perourĂŞ)[4], est choisi comme roi par le clergĂ© thĂ©bain tandis que son frère Toutânkhamon est proclamĂ© Ă  Amarna par NĂ©fertiti et ses fidèles. Toutânkhamon rĂ©side Ă  Amarna pendant trois ans, puis se rend Ă  Thèbes, peut ĂŞtre Ă  la mort de SmenkhkarĂŞ, et paraĂ®t avoir abjurer la foi d’Aton. Il prend le nom de Toutânkhamon. En l’an 4 de son règne, il restaure tous les cultes. Il meurt Ă  l’âge de 18 ans, après un règne de neuf ans[5].
    • Le culte d’Amon est rĂ©tabli en Égypte sous l’influence du gĂ©nĂ©ral AĂż, chef de la cavalerie d’AkhĂ©naton, vrai maĂ®tre de l’empire. Le retour Ă  la tradition prend en compte une part des apports nouveaux, aboutissant Ă  une codification subtile du rapport entre le dieu dĂ©miurge et ce qui procède de lui (Hymne Ă  Amon de Leyde) dans un grand effort de synthèse intellectuelle[6].
    • Houy, vice-roi de Nubie pendant le règne de Toutânkhamon. Il construit un temple et crĂ©e une colonie fortifiĂ©e Ă  Faras[7].
Les Hittites interviennent au Mitanni. Le roi d’Amourrou Azirou, successeur d’Abdi-Ashirta mène une politique de balance entre l’Égypte et le Hatti. Il assassine le gouverneur égyptien résidant à Simyra (Phénicie), puis s’assure la mainmise de la côte méditerranéenne, entre Byblos et Ougarit. Le désordre gagne Canaan, où les princes de Sichem et Gezer cherchent à accroître leurs possessions aux dépens de leurs voisins. Le roi de Byblos Rib-Addi est expulsé de la ville par son frère et le parti d’Azirou, puis livré aux Sidoniens. Le Pharaon n’intervient toujours pas. L’Égypte perd la Syrie du nord au profit du Hatti qui fixe la frontière à l’Oronte. Akhénaton renouvelle l’alliance avec Suppiluliuma, puis cherche l’appui de l’Assyrie, ce qui provoque la colère du roi de Babylone, Burnaburiash II, qui considère les assyriens comme ses sujets. Akhénaton donne alors une princesse égyptienne à un fils de Burnaburiash. Ce dernier finit par se rapprocher des Assyriens pour réprimer les incursions des nomades pillards Sutéens qui paralysaient le trafic commercial. La fille d’Ashur-ubalit épouse le fils de Burnaburiash[6].
  • 1360 av. J.-C.[1] : campagne de Suppiluliuma Ier contre le Mitanni[8]. Contrant l’attente des coalisĂ©s qui l’attendent en Syrie, il attaque d’abord l’Ishuwa puis pille Washshukanni, la capitale d’oĂą Dushratta s’est enfui, puis poursuit son offensive en Syrie pour aider Ougarit, reprend Alep et les villes coalisĂ©es (sauf Damas). Le Mitanni ne conserve que Karkemish sur l’Euphrate. Suppiluliuma passe une sĂ©rie d’accords avec les princes syriens du nord qui reconnaissent son autoritĂ© en Ă©change d’une assistance militaire (Alalakh, Alep, Karkemish, Ougarit). L’Égypte n’intervient pas militairement et nĂ©gocie avec les Hittites. Un traitĂ© est conclu, qui maintient avec les Hittites la frontière Ă©tablie jadis entre le Mitanni et l’Égypte (Ougarit, Kadesh et l’Amourrou restent Ă  l’Égypte).
  • 1354 av. J.-C.[1] : une armĂ©e Ă©gyptienne s’empare de Qadesh, clĂ© de la Syrie tandis que les Mitanniens tentent de dĂ©livrer Karkemish. Suppiluliuma Ier intervient, envoie une armĂ©e commandĂ©e par son fils TĂ©lĂ©pinu pacifier la rĂ©gion de Karkemish sans prendre la ville. Dans un second temps, une autre armĂ©e dirigĂ©e par Suppiluliuma assiège Karkemish qui tombe en huit jours. Suppiluliuma punit les rebelles, reprend Qadesh et confie Karkemish Ă  son fils Piyassilis et met son autre fils TĂ©lĂ©pinu sur le trĂ´ne d’Alep. C’est peut ĂŞtre Ă  ce moment-lĂ  que la dĂ©cision de reconstruire la ville d’Emar a Ă©tĂ© prise[9]. Suppiluliuma fait de Karkemish la seconde ville de l’Empire hittite, oĂą rĂ©side le vice-roi chargĂ© de contrĂ´ler les vassaux syriens. Piyassili, premier vice-roi, prend un nom Hourrite (Sarri-Kusuh), au moment de son intronisation. La province est une marche chargĂ©e de surveiller l’Euphrate d’oĂą peuvent venir des actions militaires assyriennes ou babyloniennes : le rĂ´le du gĂ©nĂ©ral hittite y est prĂ©pondĂ©rant. Ă€ Emar on a laissĂ© en place un roi, qui ne traite que des affaires d’intĂ©rĂŞt local[10]. Des agents du pouvoir hittite et le Grand des Chars (gĂ©nĂ©ral en chef hittite) sont prĂ©sents, puisque l’on a retrouvĂ© des actes scellĂ©s de son sceau.
Portrait présumé d'Aÿ.
  • 1352 av. J.-C. : mort du pharaon d'Égypte Toutânkhamon. Sa veuve, Ă‚nkhĂ©senamon, Ă©crit Ă  Suppiluliuma Ier pour lui demander en mariage l’un de ses fils (ou MĂ©rytaton, la fille aĂ®nĂ©e d’AkhĂ©naton[4]). Celui-ci Ă©tait alors occupĂ© au siège de Karkemish, dernière tĂŞte de pont du Mitanni, sur l’Euphrate. C’était offrir le trĂ´ne de Pharaon au Hatti. Suppiluliuma, craignant un piège, hĂ©site, et envoie un ambassadeur en Égypte pendant qu’il s’empare de Karkemish, puis, après le retour de son ambassadeur, envoie son fils Zannanza Ă  la reine, mais celui-ci est assassinĂ©, peut ĂŞtre sur ordre d’AĂż, ou d’Horemheb. La Syrie soumise, Suppiluliuma rentre en Anatolie. Le prince Arnuwandas marche sur l’Oronte pour venger la mort de son frère tandis que Canaan se rĂ©volte.
  • 1352-1348 av. J.-C. : règne d’AĂż[2] - [11]. Il semble qu’Ankhesenamon Ă©pouse finalement AĂż et lui confère ses droits au trĂ´ne d’Égypte[12]. Le gĂ©nĂ©ral Horemheb sauve l’Égypte : il reconquiert Canaan rĂ©voltĂ© et stoppe l’avance des Hittites sur l’Oronte.

Notes et références

  1. Selon la chronologie moyenne qui place le règne d'Hammurabi entre 1792 et 1750
  2. Georges Roux, La Mésopotamie : essai d'histoire politique, économique et culturelle, Seuil, , 473 p. (ISBN 978-2-02-008632-5, présentation en ligne)
  3. Vers 1336/1335 à 1327 av. J.-C., selon le British Museum, Malek, I. Shaw, N. Grimal. Autres avis de spécialistes : -1355 à -1346 (D. B. Redford), -1348 à -1339 (R. A. Parker), -1348 à -1338 (D. Arnold), -1347 à -1339/ -1338 (A. H. Gardiner, E. Hornung), -1343 à -1333 (A. D. Dodson), -1340 à -1331 (C. Aldred,K. A. Kitchen), -1335 à -1325 (J. von Beckerath), -1334 à -1324 (E. F. Wente), -1333 à -1323 (R. Krauss), -1319 à -1309 (H. W. Helck).
  4. Marc Gabolde, Toutankhamon, Pygmalion, 688 p. (ISBN 978-2-7564-1789-9, présentation en ligne)
  5. Corinne Julien, Histoire de l'humanité : 3000 à 700 av. J.-C, UNESCO, , 1402 p. (ISBN 978-92-3-202811-2, présentation en ligne)
  6. Jean-Claude Margueron, Le Proche-Orient et l'Égypte antiques, Hachette Éducation Technique, , 416 p. (ISBN 978-2-01-140096-3, présentation en ligne)
  7. G. Mokhtar, Histoire générale de l'Afrique : Afrique ancienne, vol. 2, UNESCO, , 560 p. (ISBN 978-92-3-202434-3, présentation en ligne)
  8. Georges Roux, op. cit, p. 300.
  9. Georges Roux, op. cit, p. 302.
  10. (en) Trevor Bryce, The Kingdom of the Hittites, Oxford, Oxford University Press, coll. « Clarendon Paperbacks », , 464 p. (ISBN 978-0-19-924010-4, présentation en ligne)
  11. 1327 av. J.-C. Selon Malek, Shaw, le British Museum et Grimal
    Autres avis de spécialistes : -1346 à -1343 (Redford), -1339 à -1335 (Parker), -1338 à -1335 (Arnold), -1338 à -1334 (Hornung), -1333 à -1328 (Dodson), -1331 à -1327/-1326 (Kitchen, Aldred), -1325 à -1321 (von Beckerath), -1324 à -1321 (Wente), -1323 à -1319 (Krauss), -1322 à -1319 (Murnane), -1309 à -1305 (Helck).
  12. Nicolas Grimal, Histoire de l’Égypte ancienne, Fayard, , 602 p. (ISBN 978-2-213-64001-3, présentation en ligne)
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