Accueil🇫🇷Chercher

Angelo Fabroni

Angelo Fabroni, biographe et historien italien, surnommé le Plutarque italien, né le à Marradi (Toscane), mort le . Il fut prieur de la basilique de Saint-Laurent à Florence, provéditeur de l'Université de Pise, et jouit de la faveur du grand-duc Léopold de Toscane et du pape Clément XIV.

Angelo Fabroni
Biographie
Naissance
Décès
Pseudonyme
Finarbo Euroteo
Activités
Autres informations
Membre de
Maître

Biographie

Angelo Fabroni naquit le 25 septembre 1732 à Marradi, dans le Grand-duché de Toscane ; sa famille y avait été riche et puissante, mais la fortune de son père était bornée, et il était le dernier de onze enfants. Après de premières études, faites dans sa patrie, il obtint en 1750, à Rome, une place dans le collège Bandinelli, fondé par un boulanger de ce nom, pour l’éducation d’un certain nombre de jeunes Toscans. Les élèves de ce collège étaient admis aux cours de celui des Jésuites. Fabroni suivit deux cours de rhétorique, l’un le matin, l’autre le soir. Son professeur du soir, le P. Giuseppe Maria Mazzolari, était excellent, celui du matin, le P. Girolamo Pichi, était le plus inepte des professeurs ; il donnait quelquefois pour devoir à ses écoliers une de ces petites antiennes que l’église chante aux fêtes des Saints. Fabroni aima mieux passer pour inepte lui-même aux yeux d’un maître que de se distinguer dans ce genre de compositions ; mais ayant trouvé, dans la classe du soir, l’occasion de faire un discours latin contre les plagiaires qui se font une réputation aux dépens des auteurs qu’ils ont pillés, ce discours reçut, dans le collège, une approbation générale, et donna de grandes espérances de son auteur. Il était à Rome depuis trois ans, et avait, dès la première année, perdu son père, qui l’avait laissé sans fortune.

Il avait étudié la logique, la physique, la métaphysique, la géométrie, et sentait la nécessité de se livrer à des occupations utiles, lorsqu’il fut présenté au prélat Giovanni Gaetano Bottari, vieillard triste et sévère, qui lui fit cependant un très favorable accueil. Il fut même arrangé entr’eux, peu de temps après, que Fabroni remplirait, pour lui, les fonctions d’un canonicat de Ste. Marie in transtevere. Bottari était un des soutiens du parti janséniste ; pour lui plaire, Fabroni se mit à étudier la théologie, et à traduire en italien des ouvrages français, tels que la Préparation à la mort, du Quesnel, les Principes et règles de la Vie chrétienne, de Letourneux, et les Maximes de la marquise de Sablé ; ce dernier ouvrage était accompagné d’amples Commentaires. Ils parurent tous trois chez Pagliarini, qui était le libraire ordinaire de la secte; ainsi, un élève des Jésuites fit ses premières armes littéraires sous la bannière de Jansénius.

Il remarqua bientôt que les livres qui réussissaient le mieux à Rome étaient écrits en latin ; il s’était habitué, dès sa jeunesse, à écrire élégamment en cette langue : le premier ouvrage latin qu’il publia fut une Vie du pape Clément XII. Elle est fort médiocre, au style près ; mais il serait difficile de la juger plus sévèrement qu’il ne la jugeait lui-même. Le cardinal Neri Corsini en fut cependant si satisfait, qu’il fit les frais de l’impression, et récompensa en outre magnifiquement Fabroni. Peu de temps après, il fut choisi par le maître du sacré palais pour prononcer devant Benoît XIV, dans la chapelle pontificale, un discours latin sur l’Ascension ; le pape, à qui il le présenta, reçut cet hommage avec une bonté particulière, et saisit, peu de temps après, l’occasion de lui faire du bien. La princesse Camille Rospigliosi avait laissé, en mourant, une somme d’argent qui devait être partagée entre des jeunes gens auxquels il était imposé pour condition d’être citoyens de Pise, d’étudier la jurisprudence, et d’avoir pris tons leurs degrés dans cette faculté.

Les ancêtres de Fabroni avaient été admis, dès le commencement du XVIIe siècle, parmi les patriciens de Pise ; il avait fait son droit à Cesena, et y avait été reçu docteur ; enfin, depuis plusieurs années, il joignait l’étude des lois à celle de la théologie ; il demandait donc à avoir part au legs de la princesse ; il éprouvait, de la part de la famille, des refus, que Benoît XIV fit cesser en disant seulement qu’il désirait qu’on ne lui fit pas d’injustice. Fabroni put alors vivre avec plus d’aisance et se laissa, pendant quelques années, entraîner à la dissipation du monde, sans cependant interrompre ses études, ni perdre le goût des bonnes mœurs. La jurisprudence ecclésiastique était toujours l’object particulier de ses travaux ; il étudiait surtout à fond le Jus ecclesiasticum de van Espen ; il resserrait ou étendait le texte de cet auteur, et y faisait des additions et des notes ; enfin, il avait fait, sur ce livre, un nouveau livre qui aurait pu être utile pour l’étude de cette branche du droit ; mais il ne l’a point publié et n’y a jamais mis la dernière main.

Au bout de huit ans, terme auquel expirait le bienfait des Rospigliosi, il quitta enfin ce genre d’étude, qu’il n’avait embrassé que par convenance et par raison, et il se livra entièrement aux belles-lettres. Il prononça en latin, dans l’église de Ste. Marie, l’oraison funèbre du prétendant Jacques François Stuart ; le cardinal d’York, fils de ce prince, présent à cette cérémonie, fut ému jusqu’aux larmes et témoigna, par un présent considérable, sa satisfaction à l’orateur.

Ce fut vers ce temps-là que Fabroni conçut l’idée d’écrire en latin les vies des savants Italiens qui ont fleuri dans le XVIIe et le XVIIIe siècle, ouvrage qui devint, dès ce moment, le principal objet de ses recherches, de ses travaux, et qui a le plus contribué à sa réputation. Il en publia le premier volume en 1766 ; il avait donné, peu de temps auparavant, une traduction italienne des Entretiens de Phocion, de l’abbé de Mably. Cette publication ne fut pas généralement approuvée : à Venise, surtout, quelques patriciens regardèrent l’austérité de mœurs, recommandée aux républiques par Phocion, comme une censure de la licence que le Sénat était accusé d’autoriser parmi le peuple pour le distraire et l’asservir. Ils voulurent faire censurer l’ouvrage et prohiber la traduction ; mais la partie la plus sage du Sénat blâma cette rigueur, et permit qu’on en fît, à Venise même, une seconde édition. Cependant l’admiration de Fabroni pour un philosophe qui enseignait des choses qu’à Rome[1], selon ses propres expressions, on ignore ou l’on méprise ; son éloignement pour les démarches et pour les complaisances qui conduisent aux honneurs, et enfin, s’il faut l’en croire, l’inimitié des Jésuites, à qui ses liaisons avec Bottari le rendaient suspect ; toutes ces causes s’opposaient à son avancement et l’écartaient du chemin de la fortune ; il céda enfin aux instances d’amis puissants qui l’appelaient à Florence ; il s’y rendit en 1767, et le grand-duc Léopold lui donna, comme on le lui avait fait espérer, la place de prieur du chapitre de la basilique de Saint-Laurent.

Il partagea son temps entre les fonctions religieuses de sa place, qu’il remplissait avec beaucoup d’exactitude, et ses travaux littéraires, qui devinrent son seul amusement, ayant dès lors, à la musique près, renoncé aux plaisirs du monde qui prenaient à Rome une partie de son temps. Deux ans après, il obtint un congé pour aller à Rome revoir ses anciens amis. Le cardinal Ganganelli, qu’il avait compté autrefois parmi ses protecteurs, et qui venait d’être élevé au pontificat, lui fit le plus gracieux accueil, le nomma, presque malgré lui, l’un des prélats de la chambre pontificale, et fit, pour le retenir à Rome, les plus grands efforts ; mais Fabroni, attaché par la reconnaissance au grand-duc, qui venait encore de le créer provéditeur de l’Université de Pise et prieur de l’Ordre de Saint-Étienne, résista aux offres et aux instances du pape, sur les promesses duquel il fait d’ailleurs entendre assez clairement qu’il ne fallait pas toujours se fier. Après avoir fait un voyage à Naples, où il fut reçu avec bonté par la reine, et bien vu des gens de lettres et des savants, il retourna directement à Florence. Il profita de son crédit auprès du grand-duc pour obtenir la permission de tirer, des archives de Médicis, des lettres de savants du XVIIe siècle, adressées au cardinal Léopold de Médicis, qu’il publia en deux volumes, et qui jettent beaucoup de lumière sur l’histoire littéraire de ce temps-là. Il engagea un certain nombre de gens de lettres à entreprendre avec lui le journal de’ Letterati de Pise, dont ils firent paraître, par an, quatre volumes, et dont il fournissait lui-même une grande partie. Cette entreprise lui occasionna un surcroît de travail, souvent excessif, et lui attira, comme il arrive toujours, beaucoup de désagréments. Mais il la soutint avec courage, et poussa jusqu’à cent deux volumes la collection de ce journal.

Au milieu des travaux dont il était occupé, il apprit que le grand-duc l’avait choisi pour précepteur de ses enfants. Il craignit que cette faveur n’excitât contre lui l’envie ; et, ne pouvant se soustraire au joug honorable qui lui était imposé, il crut devoir s’éloigner de Florence jusqu’au moment où il devrait entrer dans les fonctions de son emploi. Il demanda donc la permission de voyager. Le grand-duc non-seulement le lui permit, mais lui fit compter, par le trésor de l’Ordre de Saint-Étienne, la somme nécessaire pour son voyage. Fabroni vint à Paris, y fit un assez long séjour, passa en Angleterre, où il ne resta que quatre mois, et revint en France.

A Londres comme à Paris, il vit ce qu’il y avait de plus élevé par rang et de plus distingué dans les sciences, les lettres et les arts. Mais il mettait une grande différence entre le caractère et la manière de vivre des deux nations, et toutes ses préférences étaient pour les français. Il retourna en Toscane dans l’été de 1773 ; le grand-duc avait changé d’avis relativement à l’éducation de ses enfants ; quelle que fût la cause de ce changement, Fabroni s’en félicita, et se trouva heureux de conserver son indépendance. Son Recueil biographique devint plus que jamais son travail de prédilection. Il retoucha, augmenta et publia de nouveau cinq volumes de Vies qui avaient déjà paru. Il en ajouta de nouvelles, qui se suivirent rapidement. Enfin il forma le projet d’écrire, indépendamment de ce Recueil, la Vie de trois grands hommes qui ont fondé la gloire et l’élévation de la maison de Médicis. Il commença par Laurent le Magnifique, remonta ensuite à son aïeul, Cosme l’Ancien, père de la patrie, et redescendit à son fils, le pape Léon X, mais seulement huit ans après avoir publié la Vie de Cosme. Dans cet intervalle il fit un voyage en Allemagne, visita Vienne, Dresde, Berlin, vit les grands, les savants, les académies, et fut à son retour, en 1791, engagé par le grand-duc à écrire l’Histoire de l’Université de Pise. Il en publia trois volumes en moins de quatre ans, sans interrompre ses Vies des savants, ni la composition de sa Vie de Léon X, ni son Journal. Il continua ce dernier ouvrage jusqu’à la première entrée des Français en Italie (1796), qui interrompit les communications entre la Toscane, la Lombardie, Venise, et plusieurs autres états avec lesquels il avait besoin de correspondre pour alimenter son Journal.

Ses autres travaux souffrirent aussi des circonstances publiques. Cependant à Lucques, où il alla passer deux mois, en 1800, il écrivit encore les Vies de deux savants (Beverini et Tabarrani) ; mais il sentit les premières atteintes de douleurs de goutte, qui augmentèrent bientôt, au point de lui interdire toute espèce de travail. Lorsqu’elles lui laissaient quelqu’intervalle, il revenait aux objets habituels de ses études. Mais en 1801, il se fit en lui un changement de goûts et de volontés ; il dit adieu aux occupations littéraires, et se livrant exclusivement à celles qui avaient la religion pour objet, il n’écrivit plus que des ouvrages de dévotion, tels que, pour la Fête de Noël, en 1801, pour Notre-Dame de Bon Secours. en 1803. A cette dernière époque de vie. il se reprochait quelques légèretés et quelques traits de passion qui lui étaient échappés dans ses écrits ; il se repentait surtout d’avoir dit, en parlant des Jésuites, qu’ils étaient comme les cochons, qui, lorsque vous en avez blessé un, fondent tous ensemble sur vous ; et il est vrai que cela n’était digne, ni d’un aussi bon chrétien, ni d’un aussi élégant écrivain. C’était dans la Vie d’Apostolo Zeno qu il avait écrit cette phrase ; et, par un oubli des bienséances, presque incroyable dans un homme tel que lui, il avait dédié et adressé cette Vie au célèbre Tiraboschi, son ami, qui avait été jésuite, et qui, malgré la douceur de son caractère, ne put pas n’en être point offensé.

Aux vacances de l’Université de Pise, Fabroni se retira dans une solitude auprès de Lucques, appelée S. Cerbon, chez les Franciscains réformés, uniquement occupé, pendant un mois, de sa fin qu’il sentait approcher. De retour à Pise, il ne fit plus que souffrir, et voir s’accroitre chaque jour les progrès de son mal. Il expira enfin 22 septembre 1803, après avoir rempli tous les devoirs de la religion. Ses obsèques furent faites avec magnificence dans l’église de S. Étienne, et sa sépulture décorée d’une inscription honorable. On en a gravé une autre plus-étendue an dessous de son buste en marbre, placé à Pise, dans le Campo-Santo. On a dû aussi en mettre une en son honneur dans le nouvel hôpital de Marradi sa patrie, pour la fondation duquel il avait donné le premier une somme d’environ trois mille écus, et auquel il avait procure des libéralités considérables, tant de la part des princes de Toscane, que de ses plus riches concitoyens.

Ĺ’uvres

Les principaux ouvrages de Fabroni sont :

  • Vitæ Italorum doctrina excellentium qui sæculis XVII et XVIII floruerunt. La meilleure Ă©dition, et la plus complète, est celle de Pise, commencĂ©e en 1778, in-8°, et dont il donna successivement 18 volumes, le dernier, en 1799. Le 19e et le 20e parurent après sa mort, Ă  Lucques, 1804 et 1805 ; l’un composĂ© de Vies Ă©crites dans ses dernières annĂ©es, et qu’il Ă©tait prĂŞt Ă  faire imprimer ; l’autre, de sa propre Vie, Ă©crite par lui-mĂŞme, jusqu’en 1800, avec un supplĂ©ment de l’éditeur, M. Dominique Pacchi ; et d’un choix de Lettres adressĂ©es Ă  Fabroni par des princes et par des savants. Elles prouvent de quelle considĂ©ration il jouissait, et contiennent des dĂ©tails intĂ©ressants pour l’histoire littĂ©raire. Cette collection biographique ne renferme pas moins de 154 Vies, y compris la sienne. Il est vrai qu’il y en admit 21 Ă©crites par diffĂ©rents auteurs de ses amis ; mais tout le reste lui appartient ; et si l’on songe au nombre infini d’objets que l’auteur embrasse, aux recherches qu’exigeait la discussion des faits, Ă  la variĂ©tĂ© des connaissances que supposent les notices claires et suffisantes de tant d’ouvrages scientifiques de tous genres, enfin, Ă  l’élĂ©gance continue avec laquelle ces Vies sont rĂ©digĂ©es, on ne sera pas surpris du grand succès qu’elles ont eu dans le monde savant. L’abbĂ© AndrĂ©s, dans le 3e volume de son Histoire gĂ©nĂ©rale de la LittĂ©rature, n’a pas craint de dire que si, dans l’histoire littĂ©raire, l’Italie peut regarder Tiraboschi comme son Tite-Live, elle doit aussi se vanter d’avoir son Plutarque dans Fabroni.
  • Giornale de’ letterati, Pise, 105 vol. in-12 On peut mettre au nombre des ouvrages de Fabroni, ce journal qui lui dut sa naissance, dont plusieurs volumes sont entièrement de lui, et auquel il ne cessa point de fournir des articles intĂ©ressants, principalement sur les beaux-arts anciens et modernes. L’étude qu’il en avait faite et ses recherches sur cet objet lui fournirent les matĂ©riaux d’une Histoire des arts du dessin, ouvrage imparfait sans doute, mais oĂą se trouvent cependant beaucoup d’observations peu communes et de bon goĂ»t. C’est encore Ă  cette classe de ses Ă©crits que se rapporte sa Dissertation sur la fable de NiobĂ©. L’occasion pour laquelle il l’écrivit lui donne un titre de plus Ă  la reconnaissance des Florentins. Des statues antiques du plus grand prix Ă©taient toujours restĂ©es Ă  Rome, dans le palais des MĂ©dicis, et manquaient Ă  la galerie de Florence. Fabroni engagea le comte de Rosenberg, ministre du grand-duc LĂ©opold, Ă  obtenir de ce prince l’ordre de faire transporter Ă  Florence ces antiques, parmi lesquelles se trouvait l’admirable groupe des seize statues de NiobĂ© et de ses enfants. En les examinant de près et de suite, Fabroni conclut, de la perfection de cet ouvrage et de plusieurs autres indices, qu’il n’était point de Praxitèle, comme on le croyait communĂ©ment, mais de Scopas ; et il appuya, dans cet Ă©crit, son opinion sur les raisons les plus solides, quoique le fameux peintre RaphaĂ«l Mengs, qu’il avait consultĂ©, ne fĂ»t pas de cet avis, et que l’on ait sur cet objet, dans le Recueil de ses Ĺ’uvres, publiĂ©es par le chevalier Azzara (Rome, 1787, in-4°, p. 357 et 362), deux lettres adressĂ©es Ă  Fabroni, pour combattre son opinion.
  • Laurentii Medicis magnifici Vita, Pise, 1784, 2 vol. in-4°, traduite en français par Jacques Accarias de SĂ©rionne, Berlin, 1791, in-8°. Le premier volume contient l’histoire ; le second, les notes, les monuments et pièces justificatives. Ces monuments prĂ©cieux, la plupart inconnus jusqu’alors, et que l’auteur eut le premier l’idĂ©e et la permission de tirer des archives de la maison de MĂ©dicis, rendirent tout nouveau cet intĂ©ressant sujet. Cette Histoire de Laurent le Magnifique, Ă©crite avec beaucoup d’ordre, de clartĂ©, d’élĂ©gance et d’impartialitĂ©, donna, pour la première fois, une idĂ©e juste du plus grand homme de cette maison cĂ©lèbre et de l’un des plus grands hommes des temps modernes. William Roscoe, en suivant la mĂŞme marche, en puisant dans les mĂŞmes archives, y a fait de nouvelles dĂ©couvertes, et a produit, dans sa langue, un ouvrage encore meilleur ; mais ce n’est pas peu de gloire pour Fabroni que d’avoir frayĂ© cette route et d’y avoir si heureusement marchĂ© le premier.
  • Magni Cosmi Medicei vita, Pise, 1789, 2 vol. in-4°. Le plan et le mĂ©rite de cet ouvrage sont les mĂŞmes que ceux du prĂ©cĂ©dent. Le caractère, au moins extĂ©rieur, de Cosme, qui fut surnommĂ© le Père de la patrie, y est fidèlement tracĂ© ; il n’y manque que quelques traits plus profonds, qui auraient dĂ©voilĂ© les secrets de l’ambition de cet homme simple et populaire, mais adroit et mĂŞme rusĂ©[2], qui s’éleva, par la faveur du peuple, au-dessus des grands et des nobles. On n’y voit peut-ĂŞtre pas assez, comme dans son germe, l’étonnante fortune et la haute destinĂ©e de cette famille de commerçants, qui devint peu de temps après une dynastie de souverains.
  • Leonis X pontificis maximi vita, Pise, 1797. Dans cette Vie d’un grand protecteur des lettres et des arts, l’auteur avait Ă  embrasser un horizon politique plus Ă©tendu ; il devait mĂŞler en plus grande proportion les affaires d’état aux intĂ©rĂŞts de la rĂ©publique des lettres ; il n’est pas sĂ»r qu’il y ait Ă©galement rĂ©ussi, Ici l’histoire n’est suivie que de notes. Ce n’était plus dans les archives de Florence, c’eĂ»t Ă©tĂ© dans celle de Rome qu’il eĂ»t fallu puiser, pour en tirer des monuments secrets et authentiques : mais cette facultĂ© n’était accordĂ©e Ă  personne, et quand M. Roscoe a voulu ajouter, comme Fabroni, une Vie de LĂ©on X Ă  celle de Laurent, il a dĂ» se contenter, comme lui, de ce que pouvaient lui fournir les archives florentines et de ce que Fabroni lui-mĂŞme avait dĂ©jĂ  publiĂ©. Il eĂ»t bien fait de n’y pas ajouter tant de choses imprimĂ©es ailleurs, tant de pièces de vers tirĂ©es de recueils connus, et de ne pas surcharger de 450 pages d’appendix l’histoire trop volumineuse de ce pontife.
  • Historia Lycæi Pisani, Pise, 3 vol. in-4°, 1791, 1793 et 1795, 3 vol. in-4°. Cette histoire embrasse toute la darĂ©e de l’UniversitĂ© de Pise, depuis son origine jusqu’à la fin de la domination des MĂ©dicis. Un 4e volume devait comprendre l’histoire de l’universitĂ© sous les grands-ducs de la maison d’Autriche ; mais la difficultĂ© d’écrire sur des choses et des personnes si voisines de son temps, et sur celles de son temps mĂŞme, arrĂŞta l’auteur. Il paraĂ®t qu’il n’avait rien Ă©crit de ce volume que sa vie, qui devait en former le premier chapitre, et qui a Ă©tĂ© trouvĂ©e parmi ses manuscrits, avec ce titre : De curatore Academiæ caput I.
  • Francisci Petrarchæ vita, Parme, Bodoni, 1799, in-4°. L’auteur avait formĂ© avec M. Baldelli, auteur d’une Vie italienne de PĂ©trarque, publiĂ©e Ă  Florence en 1797, le projet d’une nouvelle Ă©dition des Lettres de ce grand homme, oĂą ils auraient ajoutĂ© toutes celles qui sont encore inĂ©dites. Elles devaient ĂŞtre prĂ©cĂ©dĂ©es d’une nouvelle Vie de PĂ©trarque, Ă©crite en latin comme les Lettres. Fabroni l’avait composĂ©e avec un soin particulier ; le malheur des temps ayant empĂŞchĂ© cette publication intĂ©ressante, il donna son manuscrit Ă  Bodoni, qui l’imprima. L’ouvrage contient peu de choses nouvelles, et n’est Ă  peu près qu’un abrĂ©gĂ© de ce que d’autres avaient dĂ©jĂ  Ă©crit ; mais il se fait lire avec plaisir, et cette Ă©dition est recherchĂ©e par ceux qui aiment Ă  voir Ă©lĂ©gamment imprimĂ©s les livres Ă©lĂ©gamment Ă©crits.
  • Elogj d’illustri Italiani, Pise, 2 vol. in-8°, 1786 et 1789, 2 vol. in-8°. Après avoir tant Ă©crit en latin Ă  la louange de ses illustres compatriotes, Fabroni voulut aussi leur consacrer des Ă©loges en langue italienne : parmi ceux que contient le premier de ces deux volumes, il y en a trois qui se trouvaient dĂ©jĂ  dans ses Vies latines ; ils ne sont point traduits, mais refaits, et peuvent ĂŞtre regardĂ©s comme nouveaux ; les autres le sont entièrement. Ils ne sont pas tous consacrĂ©s aux sciences ; on y trouve ceux de deux grands poètes, Carlo Innocenzo Frugoni et Pietro Metastasio. Le second volume renferme, outre les Ă©loges de plusieurs savants Italiens, ceux du roi de Prusse FrĂ©dĂ©ric II et du grand peintre RaphaĂ«l Mengs.
  • Elogj di Dante Alighieri, di Angelo Poliziano, di Lodovico Ariosto, e di Torquato Tasso, Parme, Bodoni, 1806.

Notes

  1. Sed hæc Romæ aut ignorantur aut contemnuntur. (Vie de Fabroni, écrite par lui-même.)
  2. Fabroni dit de lui que Laurent fut un plus grand homme, mais qu’il surpassa en ruse et en finesse (calliditate) et Laurent et tous les autres Médicis.

Bibliographie

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.