Amar Ould Hamouda
Amar Ould-Hamouda (en kabyle: Æmer At កemmuda), nĂ© en 1923 Ă Tassaft Ouguemoun, assassinĂ© en mars 1956, Ă©tait un militant nationaliste berbĂšre. Il est particuliĂšrement connu pour avoir Ă©tĂ© dans les annĂ©es 1940 l'un des leaders du mouvement dit "berbĂ©riste" qui, au sein du mouvement nationaliste algĂ©rien, milita pour une « AlgĂ©rie amazighe ».
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Il est condamné à mort en 1956, quelques mois avant le congrÚs de la Soummam, par le commandement de la Wilaya III historique (Kabylie) dirigé notamment par Krim Belkacem[1] - [2].
Biographie
Amar Ould-Hamouda est originaire du village de Tassaft Ouguemoun dans l'actuelle commune d'Iboudraren en Kabylie. Il est le cousin du colonel Amirouche. ĂlĂšve de lâĂcole normale de BouzarĂ©ah, il a Ă©tudiĂ© aussi Ă Boufarik, MĂ©liana et Ben-Aknoun oĂč il faisait partie du "Groupe du lycĂ©e de Ben-Aknoun" avec Hocine AĂŻt-Ahmed, SaĂŻd Chibane, Omar Oussedik, Mohand Idir AĂŻt- Amrane et Ouali BennaĂŻ[3].
AprĂšs son Ă©chec au baccalaurĂ©at, il opte pour lâactivitĂ© militante au sein du parti PPA oĂč il milita pour une AlgĂ©rie axĂ© sur le berbĂ©risme dĂšs 1942.
Militant de lâorganisation secrĂšte (OS), il est dĂ©signĂ© responsable pour la Kabylie. Membre de lâĂ©tat-major de lâOS, il est dĂ©signĂ© candidat Ă Michelet (Ain-El-Hammam) aux Ă©lections de lâassemblĂ©e algĂ©rienne dâavril 1948.
Déçu de l'orientation idĂ©ologique arabo-musulmane que le mouvement nationaliste imprĂ©gnait pour son combat, il tenta vainement d'intĂ©grer la dimension berbĂšre Ă cette cause. Il fut l'un des artisans de la crise berbĂ©riste de 1949. NumĂ©ro deux du mouvement berbĂšre, il est arrĂȘtĂ© dans un tramway Ă Alger au printemps 1949 lors de la « crise berbĂ©riste ». IncarcĂ©rĂ© Ă la prison de Blida, il est torturĂ© mais nâavouera pas son appartenance Ă lâOS. Alors quâil est encore en prison, il est exclu du parti pour ses positions « berbĂ©ristes ». Il dĂ©cide de revendiquer en 1950, face Ă la police, ses responsabilitĂ©s et ses actions au sein de lâOS. LibĂ©rĂ©, il trouve un emploi de voyageur de commerce (Maison Jonathan) Ă Alger avec Bachir Boumaza et M'barek Ait-Menguellet[4].
AprĂšs le dĂ©clenchement de la Guerre d'AlgĂ©rie, alors qu'il avait rejoint les rangs de la Wilaya III du FLN, il est convoquĂ©, lui et d'autres camarades, par des hauts gradĂ©s de la Wilaya Kabyle. Lors du rendez-vous, ils sont notamment accueillis par le colonel Krim Belkacem, Amar Ouamrane, le commandant Si Nacer ainsi que Amar Ait Chikh. Ces hauts gradĂ©s, qui Ă©taient tous kabyles et qui avaient notamment combattu aux cĂŽtĂ©s de son cousin Amirouche, accusent Amar Ait Hamouda et ses camarades d'ĂȘtre des partisans du berbĂ©risme / sĂ©paratisme. Ce dernier et ses compagnons furent aussitĂŽt condamnĂ©s Ă mort par les gĂ©nĂ©raux Kabyles de la Wilaya III historique[1].
Sa tombe n'a toujours pas été retrouvée, tout comme celle de son compagnon d'infortune M'barek Ait-Menguellet[4].
AprĂšs lâouverture dĂ©mocratique de 1988, une association culturelle portant son nom ("Tidukla Tadelsant Amar At Hamuda") fut crĂ©Ă©e en 1989 dont la lutte pour sa rĂ©habilitation a Ă©tĂ© un objectif majeur pour l'ensemble de ses adhĂ©rents, et mĂȘme pour l'ensemble des habitants du village de Tassaft.
Notes et références
- Dmoh Bacha, Algerie Culture Identite : Maghreb Algerie Maroc Tunisie, Illindi Publishing, , 225 p. (ISBN 978-1-0955-9126-0, lire en ligne)
- Yassine TEMLALI, La genÚse de la Kabylie : Aux origines de l'affirmation berbÚre en Algérie (1830-1962), La Découverte, (ISBN 978-2-348-06580-4, lire en ligne)
- Ali Guenoun : Chronologie du mouvement berbĂšre 1945-1990, un combat et des hommes, CASBAH Ăditions
- Said Sadi, Amirouche : une vie, deux morts, un testament. Une histoire algérienne, éd. L'Harmattan, 2010, (ISBN 978-2-296-12450-9)