Aménagement de l'Eastmain-1
L'aménagement hydroélectrique Bernard-Landry[2] est constitué de deux centrales hydroélectriques, d'un barrage et d'un réservoir érigés sur la rivière Eastmain par la Société d'énergie de la Baie James pour le compte d'Hydro-Québec entre 2002 et 2012.
Pays | |
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Province | |
Région administrative | |
Municipalité | |
Coordonnées |
52° 10′ 54″ N, 76° 03′ 05″ O |
Cours d'eau |
Vocation |
production électrique |
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Propriétaire | |
Date du début des travaux |
2002 |
Date de mise en service |
2007-2012 |
Coût |
2 300 M $ (Eastmain-1)[1] |
Centrale Eastmain-1 | |
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Hauteur de chute |
63 m |
Nombre de turbines |
3 |
Type de turbines | |
Puissance installée |
507 MW |
Production annuelle |
2,7 TWh/an |
Centrale Eastmain-1-A | |
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Hauteur de chute |
63 m |
Nombre de turbines |
3 |
Type de turbines | |
Puissance installée |
768 MW |
Production annuelle |
2,3 TWh/an |
Située à 88 km au nord de Nemiscau, dans la région administrative du Nord-du-Québec, au Québec, la centrale Bernard Landry a une puissance installée de 507 MW. Elle a été mise en service en 2007 et sous le nom de barrage Eastmain-1 et de la centrale hydroélectrique Eastmain-1-A. L'aménagement sera renommé en novembre 2019 par le premier ministre du Québec, François Legault, en l'honneur de l'ancien premier ministre feu Bernard Landry[3] - [4] - [5].
Les travaux de construction d'une deuxième centrale, la centrale Bernard-Landry d'une puissance installée de 768 MW, ont débuté en 2007 sur le même site. La construction de la deuxième centrale s'inscrit dans le cadre du projet de la dérivation partielle de la rivière Rupert. Le premier groupe turbine-alternateur de 256 MW est entré en service en [6] - [7] et les deux autres ont été placés en exploitation commerciale en et .
Contexte
L'aménagement, anciennement nommé l'Eastmain-1, est mentionné comme une composante facultative du complexe La Grande (1975), tel que décrit dans la version originale de l'article 8.1.2 de la Convention de la Baie James et du Nord québécois(CBJNQ), signée en [8].
Toutefois, ce n'est qu'à la suite de la signature de la convention de la Paix des Braves entre le premier ministre du Québec, Bernard Landry et le chef du Grand Conseil des Cris, Ted Moses, le , que le projet s'est mis en branle. Deux conventions signées le même jour entre les représentants autochtones, Hydro-Québec et sa filiale, la Société d'énergie de la Baie James (SEBJ), encadrent le développement hydroélectrique de l'Eastmain. La première, dite la convention Nadoshtin, prévoit la construction de la centrale autrement appelé Eastmain-1 aux conditions prévues pour les centrales faisant partie du complexe La Grande (1975), qui sont exemptées du processus d'examen environnemental.
Dans la convention Boumhounan, les parties conviennent par ailleurs de soumettre le projet Eastmain-1-A-Sarcelle-Rupert au processus environnemental prévu au chapitre 22 de la CBJNQ. En plus des avantages économiques pour les communautés et entreprises cries, Hydro-Québec a consenti, par la convention complémentaire no 13 à renoncer définitivement au projet Nottaway-Broadback-Rupert (NBR) qui était spécifiquement mentionné dans le chapitre 8 de la CBJNQ de 1975[9] - [10].
Après un processus d'audiences publiques, le gouvernement du Québec a sanctionné la construction du projet en et les autorisations du gouvernement du Canada ont été confirmées en décembre de la même année, ce qui a permis d'amorcer les travaux en . La centrale nommée à l'époque Eastmain-1-A a été officiellement inaugurée le en présence du premier ministre du Québec, Jean Charest.
Hydro-Québec estime le coût de l'ensemble du projet Eastmain-1-A—Sarcelle—Rupert à 5 milliards $. Selon son président-directeur général, Thierry Vandal, le coût de revient de l'électricité produite par ces nouvelles installations « sera inférieur à 5 sous par kWh », en raison des taux obligataires inférieurs aux prévisions du milieu des années 2000[11] - [12].
Ouvrages
Les centrales sont situées sur la rive gauche et sont orientées nord-sud. À l'étape de la construction, les 3 groupes turbines-alternateurs de la centrale aujourd'hui nommé Bernard Landry avaient une puissance combinée de 480 mégawatts et la production annuelle devait atteindre 2,7 térawatts-heures (TWh). La hauteur de chute normale est de 63 m et le débit d'équipement prévu était estimé à 840 m3/s[13].
La centrale de l'Eastmain-1-A bénéficie des apports d'eau supplémentaires du détournement partiel de la rivière Rupert qui a été mis en service en novembre 2009 dans le cadre du même projet. Elle est située à 700 m à l'est de sa centrale-sœur dont elle partage plusieurs caractéristiques.
Depuis la mise en service complète de l'aménagement, les deux centrales sont exploitées de manière conjointe. L'addition de la dérivation de la Rupert et de Eastmain-1-A ajoute une production d'énergie supplémentaire de 2,3 TWh, pour un total de 5,0 TWh. Le facteur d'utilisation des deux centrales est de 47 %. Les deux centrales sont destinées à répondre aux fluctuations horaires et quotidiennes de la demande en électricité. Ainsi, plusieurs groupes seront stoppés durant les périodes de faible demande.
Notes et références
- Hydro-Québec, Rapport annuel 2006 : Notre choix est clair. Notre choix est vert, Montréal, Hydro-Québec, (ISBN 978-2-550-48983-2), p. 9
- « Un barrage et une centrale Bernard-Landry », sur La Presse, (consulté le )
- « ICI Radio-Canada Première | Balados, livres audio », sur Radio-Canada (consulté le )
- « Bernard Landry aura un barrage hydroélectrique à son nom », sur HuffPost Québec, (consulté le )
- Zone Politique- ICI.Radio-Canada.ca, « Bernard Landry immortalisé par Hydro-Québec », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
- Hydro-Québec, Rapport trimestriel : Deuxième trimestre 2011, Montréal, Hydro-Québec, (ISSN 0848-5836, lire en ligne), p. 13
- Karine Desbiens, « Eastmain-1-A: Un premier groupe de turbines entre en production », La Sentinelle/Le Jamesien, Chibougamau, (lire en ligne [archive du ])
- CBJNQ 1998, p. 122
- Paix des Braves 2002
- CBJNQ 1998, p. 123-126
- Martin Ouellet, « Jean Charest inaugure la centrale Eastmain », La Presse, Montréal, (lire en ligne)
- Charles Lecavalier, « Inauguration à Eastmain 1-A : Le premier ministre Jean Charest s'est dit « très heureux » jeudi de mettre en service la centrale hydroélectrique Eastmain 1-A, à près de 900 kilomètres au nord de Montréal. », Argent, (lire en ligne)
- Hydro-Québec, « Lire un résumé », sur Aménagement hydroélectrique de l'Eastmain-1 (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
- (en) Cristian R. Teodoru, Julie Bastien, Marie-Claude Bonneville, Paul A. del Giorgio, Maud Demarty, Michelle Garneau, Jean-Francois Hélie, Luc Pelletier, Yves T. Prairie, Nigel T. Roulet, Ian B. Strachan et Alain Tremblay, « The net carbon footprint of a newly created boreal hydroelectric reservoir », Global Biogeochemical Cycles, vol. 26, (DOI 10.1029/2011GB004187, lire en ligne, consulté le )
- Convention de la Baie-James et du Nord québécois et conventions complémentaires (édition 1998), Sainte-Foy, Les Publications du Québec, , 754 p., PDF (ISBN 2-551-17981-5, lire en ligne).
- Ententes entre Hydro-Québec, la Société d'énergie de la Baie James et les Cris du Québec : Résumés, Montréal, Hydro-Québec, (lire en ligne)
- Société d'énergie de la Baie James, Le complexe hydroélectrique de la Grande Rivière : réalisation de la première phase, Montréal, Société d'énergie de la Baie James / Éditions de la Chenelière, , 496 p. (ISBN 2-89310-010-4).
- Société d'énergie de la Baie James, Le complexe hydroélectrique de la Grande Rivière : réalisation de la deuxième phase, Montréal, Société d'énergie de la Baie James, , 427 p. (ISBN 2-921077-27-2).