Alice Saunier-Seïté
Alice Saunier-Seïté[1] est une géographe et femme politique française, née Saunier le à Saint-Jean-le-Centenier (Ardèche) et morte le [2] dans le 6e arrondissement de Paris. Elle est secrétaire d'État de à , puis ministre des Universités jusqu'en .
Alice Saunier-Seïté | |
Fonctions | |
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Ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine | |
– (2 mois et 16 jours) |
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Président | Valéry Giscard d'Estaing |
Gouvernement | Barre II et III |
Prédécesseur | Monique Pelletier |
Successeur | Georgina Dufoix (Famille, secrétaire d'État) |
Secrétaire d'État aux Universités[N 1] | |
– (5 ans, 1 mois et 20 jours) |
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Président | Valéry Giscard d'Estaing |
Gouvernement | Chirac I Barre I et II |
Prédécesseur | Jean-Pierre Soisson |
Successeur | Roger-Gérard Schwartzenberg (indirectement) |
Biographie | |
Nom de naissance | Alice Louise Saunier |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Saint-Jean-le-Centenier (Ardèche) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Paris 6e |
Nationalité | Française |
Parti politique | Parti républicain |
Profession | Universitaire |
Biographie
Carrière universitaire
En 1952, elle soutient un mémoire de diplôme d’études supérieures de géographie. Elle est nommée dans un collège technique de la région parisienne où elle enseigne le français, l’histoire et la géographie. En 1958, elle est admise en qualité de chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Elle consacre sa thèse, en 1963, au massif de l’Oetzal et une thèse supplémentaire au Suedfoehn qui souffle sur Innsbruck[3].
En 1963, elle est nommée maître de conférences de géographie à Brest. En 1970, elle dirige l’Institut universitaire de technologie de Sceaux, qu'elle a été chargée de créer. Au cours de sa carrière universitaire, elle a été en France la première femme à être élue doyen de la faculté de lettres et de sciences sociales de Brest, avant d'être recteur de l'académie de Reims (en juillet 1973) et enfin professeur au Conservatoire national des arts et métiers[4].
Postes occupés
- Docteur ès lettres (prix Jean-Baptiste Morot de la Société de géographie en 1963)[5] et diplômée de l’École nationale des langues orientales vivantes
- Chargée de recherches du CNRS (1958-1963)
- Maître de conférences en géographie (1963)
- Professeur à la faculté des lettres de Rennes (1965-1969)
- Doyen de la faculté des lettres et des sciences sociales de Brest (1968-1969). Première femme doyen d'une faculté française
- Professeur à l'université Paris-V (1969-1970)
- Directrice de l’IUT de Sceaux (1970-1973)
- Recteur de l’académie de Reims de 1973 à 1976. Première femme recteur d'académie
- Professeur titulaire de la chaire d'organisation géographique de l'espace au Conservatoire national des arts et métiers. Première femme élue à une chaire au CNAM.
Carrière politique
Le 12 janvier 1976, elle est nommée secrétaire d’État aux Universités. En 1979, elle prend la responsabilité de faire raser les bâtiments de l'université de Vincennes, qui est reconstruite 15 km plus loin, à Saint-Denis où elle se trouve encore. La presse satirique s'en donna à cœur joie, le Canard enchaîné titre : « Alice a perdu ses facultés » et le commentaire peu amène de la ministre fut publié partout : « De quoi se plaignent-ils ? Leurs nouveaux bâtiments seront situés entre la rue de la Liberté, l'avenue Lénine et l'avenue de Stalingrad, et ils sont chez les communistes »[6].
À l'hiver 1981, elle cosigne dans Éléments une tribune intitulée « Pour une alternative au socialisme »[7].
Postes occupés
- Secrétaire d'État aux Universités dans le gouvernement Jacques Chirac (1) du au , puis dans le gouvernement Raymond Barre (1) du au
- Ministre des Universités dans le gouvernement Raymond Barre (2) du au et dans le gouvernement Raymond Barre (3) du au
- Ministre déléguée à la Famille du au dans le gouvernement Raymond Barre (3)
- Adjointe au maire de Manso (1977-1983)
- Conseillère de Paris (1983-2001) (Premier conseiller de Paris à être élu à l'Institut de France)
- Adjointe au maire du VIe arrondissement de Paris
- Présidente nationale du mouvement des élus locaux (1990-1998)
- Membre de l’Académie des sciences morales et politiques (1995) dans la section générale, au fauteuil laissé vacant par le décès de Bernard Chenot
Vie privée
Fille de Daniel Saunier, et de Marie-Louise Lascombe, elle épouse Élie-Jacques Picard — dont elle a deux fils — puis Jérôme Seïté, inspecteur général de l’enseignement supérieur, l’un des rédacteurs de la loi d’orientation déposée par Edgar Faure (mariée en 1968, veuve en 1972)[8].
Œuvres
- 1963 - Les Vallées septentrionales du massif Oetztal (sous le nom d'Alice Picard).
- 1965 - Contribution à l'étude du Suedfoehn d'Innsbruck (sous le nom d'Alice Picard).
- 1980 - Le comte Boissy d'Anglas. Conventionnel et pair de France, France Univers, 359 p.
- 1982 - En première ligne. De la communale aux universités, Plon, 188 p.
- 1984 - Remettre l'État à sa place (Sous la direction d'Alice Saunier-Seïté), Plon / Le club Figaro Magazine, 187 p.
- 1985 - Une Europe à la carte (Sous la direction d'Alice Saunier-Seïté), Plon / Le club Figaro Magazine, 193 p.
- 1998 - Le Cardinal de Tournon, le Richelieu de François Ier. La Voute, Les Deux Mondes, 1998, 159 p.
- 1998 - Les Courtenay. Destin d'une illustre famille bourguignonne, France Empire, 1998, 252 p.
- 1999 - Dictionnaire des monuments d'Île-de-France (en collaboration).
- 2000 - Giscard à deux voix, Perrin.
Bibliographie
- Jean Choffel, Seule, une femme, Alice Saunier-Seïté, Flammarion, Paris, 1992, (ISBN 2-080642-32-4)
- Pierre Mazeaud, Notice sur la vie et les travaux de Alice Saunier-Seïté (1925-2003), Institut de France, 2007 (www.asmp.fr)
Les archives d'Alice Saunier-Seïté sont conservées aux Archives nationales et forment le fonds 100/AJ.
Distinctions
Décorations
- Commandeure de la Légion d'honneur. Officière du , elle est promue commandeure le [10].
- Grande officière de l'ordre national du Mérite. Elle est directement élevée à la dignité de grand officier le [11], pour récompenser ses 39 ans de services civils.
- Commandeure de l'ordre des Palmes académiques. Elle est nommée ex officio au grade de commandeur lors de sa nomination en tant que rectrice de l'Académie de Reims en 1973.
- Commandeure de l'ordre des Arts et des Lettres. Elle est faite commandeure le [12].
- Grande croix ou grand officier en Grèce, Islande, Luxembourg, Portugal, Suède, Burkina, Cameroun, Côte d'Ivoire, Égypte, Gabon, Indonésie[5].
Hommage
En 2017, le jardin de la rue Visconti, dans le 6e arrondissement de Paris, prend son nom en hommage.
En 2022, une salle de l'UFR Segalen à Brest (UBO) est nommée en son honneur, à la suite d'une consultation, du fait d'avoir été la première doyenne élue dans cette université[13].
Notes et références
- Elle est promue ministre par la suite.
- Saunier est le nom de son père, Seïté celui de son second mari (le premier s'appelait Picard). Voir la notice la concernant sur le site du catalogue de la BnF.
- Insee, « Extrait de l'acte de décès de Alice Louise Émilienne Saunier », sur MatchID
- Pierre Estienne, « Picard (Mme Alice). — Contribution à l'étude du Südföhn ď Innsbruck. », Revue de Géographie Alpine, vol. 52, no 2, , p. 359–361 (lire en ligne, consulté le ).
- Rédaction, « Notice sur la vie et les travaux d’Alice Saunier-Seïté », sur Académie des Sciences Morales et Politiques, (consulté le ).
- Gérard Joly, Dictionnaire biographique de géographes français du XXe siècle aujourd'hui disparus, PRODIG, coll. « Grafigéo », (ISBN 978-2-901560-83-8, lire en ligne)
- Claude-Marie Vadrot, « Quand Vincennes déménage à Saint-Denis ». Politis, nº 30 avril 2008, p. 32.
- Philippe Lamy (sous la dir. de Claude Dargent), Le Club de l'horloge (1974-2002) : évolution et mutation d'un laboratoire idéologique (thèse de doctorat en sociologie), Paris, université Paris-VIII, , 701 p. (SUDOC 197696295, lire en ligne), p. 370.
- Notice sur la vie et les travaux d’Alice Saunier-Seïté, Pierre Mazeaud, Académie des sciences morales et politiques, 25 janvier 2007.
- Musée de la Légion d'honneur.
- Décret du 1er avril 1994 portant promotion
- ORDRE NATIONAL DU MERITE
- Archives des nominations et promotions dans l'ordre des Arts et des Lettres.
- « L’Université de Bretagne Occidentale féminise les noms de ses amphithéâtres à Brest et à Quimper », sur letelegramme.fr, (consulté le )
Voir aussi
Article connexe
Liens externes
- Ressources relatives à la recherche :
- Ressource relative à la vie publique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :