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Ali Ali-Khodja

Ali Ali-Khodja, né à le à Alger, et décédé le à Alger, est un miniaturiste et peintre algérien.

Ali Ali-Khodja
Ali Khodja à gauche en compagnie du peintre Bachir Yellès et du musicien Sid Ahmed Serri
Naissance
Décès
(Ă  87 ans)
Alger
Nationalité
Activité
signature d'Ali Ali-Khodja
Signature

Biographie

Arrière-petit-fils du dey Ali Khodja, Ali Ali-Khodja est issu d'une famille ayant dirigé la Régence d'Alger.

Après la mort de son père en 1927, il est recueilli par ses oncles maternels dont l'un est le miniaturiste Mohamed Racim. De 1929 à 1937 Ali-Khodja fait ses études à l'école de Saint-Eugène puis à celle d'El-Biar. À partir de 1933 il est élève d'Omar Racim, son autre oncle maternel[1], au cours pratique de calligraphie et d'enluminure près l'École des beaux-arts d'Alger, de Mohamed Racim et d'Andrée Du Pac à l'École.

Ă€ partir de 1941 Ali-Khodja expose dans plusieurs salons et reçoit en 1942, la « Bourse Sivry Â», première bourse de la ville d'Alger (section miniature). Aux cĂ´tĂ©s notamment de Hemche, Temmam, Yellès et Ranem, il participe en 1944 Ă  l'exposition des « Jeunes peintres et miniaturistes musulmans d'AlgĂ©rie » organisĂ©e par Mohamed Racim. En 1945 il est dessinateur au bureau d'Ă©tudes du service de l'artisanat, oĂą il retrouve Sid-Ahmed Kara. Il prĂ©sente en 1946 une première exposition personnelle et reçoit de nouveau la bourse de la ville d'Alger (section miniature). Il est cooptĂ© en 1947 par la « sociĂ©tĂ© des artistes algĂ©riens et orientalistes Â» et participe Ă  une exposition collective en Scandinavie, Ă  Stockholm, Oslo et Copenhague, dans laquelle il prĂ©sente deux miniatures (IntĂ©rieur mauresque, Environs d'Alger) et deux enluminures. En 1950 il figure dans l'exposition des peintres de la revue « Soleil Â» fondĂ©e par Jean SĂ©nac[2]. Il reçoit en 1961 la mĂ©daille d'or du « Meilleur ouvrier de France Â». NommĂ© au MusĂ©e des arts et traditions populaires de 1948 Ă  1961, il est ensuite recrutĂ© comme professeur de dĂ©coration par l'École des Beaux-arts d'Alger oĂą il enseignera jusqu'en 1994.

Ali-Khodja participe Ă  partir de 1962 aux premières expositions organisĂ©es Ă  Alger après l'IndĂ©pendance, est en 1963 membre fondateur de l'Union nationale des arts plastiques (UNAP) et participe en 1964 Ă  son premier salon annuel. Il crĂ©e en 1966 pour les « Ballets algĂ©riens » un ensemble de costumes qui ne seront pas rĂ©alisĂ©s. En 1969 plusieurs de ses Ĺ“uvres sont exposĂ©es au 1er Festival panafricain d'Alger. En 1970 le grand prix national de peinture lui est attribuĂ© et en 1987 la mĂ©daille du mĂ©rite national. Ali-Khodja est Ă©galement membre du jury international de la première biennale internationale des arts plastiques d'Alger en 1987 et prĂ©sident du jury de la deuxième biennale en 1989.

L'Ĺ“uvre

De 1943 à 1950 Ali-Khodja peint exclusivement des miniatures autour des scènes quotidiennes du vieil Alger. Il commence de réaliser en 1963 des peintures ayant pour thème les paysages du Sahel algérois et en 1970 des aquarelles. De 1974 à 1977 ses peintures prennent pour thèmes les animaux. Autour de 1978 il pratique également la gravure.

Au début des années 1980 les œuvres puissamment colorées d'Ali-Khodja, sur toile, sur cuivre ou sur or, se font non figuratives. Le peintre ne leur donne plus que des titres allusifs: Formes primitives ou Signes des temps (1982), Apparence, Cosmogonie ou Eaux profondes (1983), Chemin spatial et Diffraction (1984), Obsession (1985), Transmutation (1985 et 1986), Exaltation, Genèse, Forme fluctuante, Scintillement, Fusion, Équilibre, Structures libres, Solstice ou Ambivalence (1986)[3].

Jugements

  • « Du travail d'Ali-Khodja se dĂ©gage une impression de profusion, mais une profusion faite de sĂ©rĂ©nitĂ© et de douceur. Des compositions feutrĂ©es, toutes en volutes et rondeurs, bannissant le tranchant, l'aigu et tout ce qui suggère les blessures. Les travaux font penser Ă  une sĂ©rie de « palettes » oĂą le peintre juxtapose ou combine avec prodigalitĂ© dĂ©sinvolture et jouissance. Le pinceau vagabonde entre les couleurs, s'attardant sur telle ou telle d'entre elles pour rehausser une touche, imposer une nuance prĂ©cise. (…) Sur les toiles d'Ali-Khodja, le blanc crayeux des falaises (le temps qui passe), le vert des frondaisons, les Fleurs de roche, l'horizon en flamme du couchant hors saison fusionnent pour construire une cosmogonie du rĂŞve. (…) Il ouvre sa toile toute grande et les couleurs affluent, submergeant les contours et les formes, s'agitant pour crĂ©er la vie, pour ressusciter les premiers germes d'une sorte de magma originel. »
Tahar Djaout, Une cosmogonie de rĂŞve[4]
  • « Il ne s'est guère occupĂ© de la « gestion Â» de sa carrière. (…) Les moyens traditionnels - mais nĂ©anmoins lĂ©gitimes - qu'utilisent les artistes pour faire connaĂ®tre leur Ĺ“uvre le rebutent ou, Ă  tout le moins, lui paraissent sans intĂ©rĂŞt rĂ©el. Il place par-dessus tout le fait que l'artiste doit ĂŞtre en accord avec lui-mĂŞme, ĂŞtre habitĂ© d'une profonde sĂ©rĂ©nitĂ© ou, si l'on prĂ©fère, avoir une intense croyance en ses choix esthĂ©tiques. »
Mustapha Orif[5]

Expositions personnelles

  • 1946 : Librairie Ferraris, Alger
  • 1947 : Librairie Baconnier, Alger
  • 1986 : Galerie M'hamed Issiakhem, Office Riadh el Feth, Alger
  • 1988 : Centre Culturel AlgĂ©rien, Paris
  • 1991 : Galerie Isma, Alger
  • 1996 : Galerie Berlioz, Marseille
  • 1998 : Centre culturel algĂ©rien, Paris
  • 2005 : Galerie d'Art 54, La Citadelle, Bab El-Djedid, Alger
  • 2007 : MusĂ©e Étienne Dinet, Bou Saâda
  • 2009 : Centre culturel de la radio algĂ©rienne, Alger

Illustrations

Armoiries de la ville d'Alger

Ali Ali-Khodja a créé une série de timbres postaux algériens en 1963, une série d'affiches pour le Ministère du Tourisme en 1965 et en 1968, puis pour les Floralies d'Alger en 1974 et la foire artisanale de Ghardaïa en 1976. Il a également réalisé en 1965 les armoiries de la ville d'Alger.

Musées

Éléments de bibliographie

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Catalogues d'expositions personnelles

  • Ali-Khodja, textes de Ali Ali-Khodja, Ali Silem et Mustapha Orif, Galerie M'hamed Issiakhem, Office Riadh el Feth, Alger, 1986 (62 p.). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Catalogues d'expositions collectives

  • Artistes algĂ©riens d'aujourd'hui, prĂ©face de Mustapha Orif, Alger, Galerie M'hamed Issiakhem, Office Riadh El-Feth, 1986. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • AlgĂ©rie, peinture des annĂ©es 1980, textes de Mustapha Orif et Ramon Tio Bellido, Centre national des arts plastiques, Paris, 1986 (p. 6). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Le XXe siècle dans l’art algĂ©rien, (textes de Ramon Tio Bellido, Malika Dorbani Bouabdellah, Dalila Mahammad Orfali et Fatma Zohra Zamoum), Château BorĂ©ly, Marseille / Orangerie du SĂ©nat, Paris, avril- (p. 24, 26, 27, 37, 38, 170, 176-177) (ISBN 2950676812). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Ouvrages généraux

  • La peinture en AlgĂ©rie, Alger, Ministère de l'information, 1969. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Mohammed Khadda, ÉlĂ©ments pour un art nouveau, Alger, SNED, 1972 (p. 49). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • MusĂ©es d'AlgĂ©rie, II, L'art populaire et contemporain, Alger, Ministère de l'information et de la culture, 1973 (p. 70). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Mansour Abrous, Les artistes algĂ©riens, Dictionnaire biographique, 1917-1999, Alger, Casbah Éditions, 2002 (p. 20-22). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Jean SĂ©nac, Visages d'AlgĂ©rie, Écrits sur l'art, textes rassemblĂ©s par Hamid Nacer-Khodja, prĂ©face de Guy Dugas, Paris, Paris-MĂ©diterranĂ©e / Alger, EDIF 2000, 2002 (p. 103) (ISBN 2-84272-156-X). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Tahar Djaout, Une mĂ©moire mise en signes, Écrits sur l'art, textes rĂ©unis par Michel-Georges Bernard, PrĂ©face de Hamid Nacer-Khodja, El Kalima Éditions, Alger, 2013 (p. 23-26, Ă©lĂ©ments de biographie p. 166). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Articles

  • Saad Ziane, Pour connaĂ®tre la peinture algĂ©rienne, dans El DjezaĂŻr, Alger, Ministère du tourisme algĂ©rien, 1968 (p. 50). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • CrĂ©ative AlgĂ©rie, PhrĂ©atique no 51, Paris, hiver 1989 (p. 86, 89, 106). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Notes et références

  1. « Omar était dans la pure tradition avec l’enluminure et la calligraphie, alors que Mohamed, miniaturiste, était plus ouvert au monde extérieur. Tous deux ont vécu à Montparnasse et côtoyé les grands maîtres de l’époque. Leur apport à l’art algérien est considérable. Les Racim restent des modèles dans leur domaine. », déclare Ali Ali-Khodja (Hamid Tahri, Une peinture toute en poésie, dans El Watan, Alger, 14 avril 2005.
  2. Jean Sénac, Visages d'Algérie, Écrits sur l'art, Paris, Paris-Méditerranée / Alger, EDIF 2000, 2002, p. 103
  3. Toiles reproduites parmi d'autres dans Ali-Khodja, Galerie M'hamed Issiakhem, Office Riadh el Feth, Alger, 1986.
  4. dans Algérie-Actualité, n° 1314, 20-26 décembre 1880.
  5. Ali-Khodja, Galerie M'hamed Issiakhem, Office Riadh el Feth, Alger, 1986, p. 17.

Articles connexes

Lien externe

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