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Algorithmique

L'algorithmique est l'étude et la production de rÚgles et techniques qui sont impliquées dans la définition et la conception d'algorithmes, c'est-à-dire de processus systématiques de résolution d'un problÚme permettant de décrire précisément des étapes pour résoudre un problÚme algorithmique.

Étymologie

Le mot « algorithme » vient du nom du mathĂ©maticien Al-KhwĂąrizmĂź[1] (latinisĂ© au Moyen Âge en Algoritmi), qui, au IXe siĂšcle Ă©crivit le premier ouvrage systĂ©matique donnant des solutions aux Ă©quations linĂ©aires et quadratiques. Le h muet, non justifiĂ© par l'Ă©tymologie, vient d’une dĂ©formation par rapprochement avec le grec ጀρÎčΞΌός (arithmĂłs)[2]. « Algorithme » a donnĂ© « algorithmique ». Le synonyme « algorithmie », vieux mot utilisĂ© par exemple par Wronski en 1811[3], est encore parfois utilisĂ©[4].

Histoire

Fragment d'une tablette cunéiforme avec un problÚme algorithmique. MET ME86 11 404

Antiquité

Les premiers algorithmes dont on a retrouvé des descriptions datent des Babyloniens, au IIIe millénaire av. J.-C.. Ils décrivent des méthodes de calcul et des résolutions d'équations à l'aide d'exemples[5] - [6].

Un algorithme cĂ©lĂšbre est celui qui se trouve dans le livre 7 des ÉlĂ©ments d'Euclide, et appelĂ© algorithme d'Euclide. Il permet de trouver le plus grand diviseur commun, ou PGCD, de deux nombres. Un point particuliĂšrement remarquable est qu’il contient explicitement une itĂ©ration et que les propositions 1 et 2 dĂ©montrent sa correction.

C'est ArchimĂšde qui proposa le premier un algorithme pour le calcul de π[7].

Étude systĂ©matique

Le premier Ă  avoir systĂ©matisĂ© des algorithmes est le mathĂ©maticien perse Al-KhwĂąrizmĂź, actif entre 813 et 833. Dans son ouvrage AbrĂ©gĂ© du calcul par la restauration et la comparaison, il Ă©tudie toutes les Ă©quations du second degrĂ© et en donne la rĂ©solution par des algorithmes gĂ©nĂ©raux. Il utilise des mĂ©thodes semblables Ă  celles des Babyloniens, mais se diffĂ©rencie par ses explications systĂ©matiques lĂ  oĂč les Babyloniens donnaient seulement des exemples.

Le savant andalou AverroĂšs (1126-1198) Ă©voque une mĂ©thode de raisonnement oĂč la thĂšse s’affine Ă©tape par Ă©tape, itĂ©rativement, jusqu’à une certaine convergence et ceci conformĂ©ment au dĂ©roulement d’un algorithme. À la mĂȘme Ă©poque, au XIIe siĂšcle, le moine Adelard de Bath introduit le terme latin de algorismus, par rĂ©fĂ©rence au nom de Al Khuwarizmi. Ce mot donne algorithme en français en 1554.

Au XVIIe siĂšcle, on pourrait entrevoir une certaine allusion Ă  la mĂ©thode algorithmique chez RenĂ© Descartes dans la mĂ©thode gĂ©nĂ©rale proposĂ©e par le Discours de la mĂ©thode (1637), notamment quand, en sa deuxiĂšme partie, le mathĂ©maticien français propose de « diviser chacune des difficultĂ©s que j’examinerois, en autant de parcelles qu’il se pourroit, et qu’il seroit requis pour les mieux rĂ©soudre ». Sans Ă©voquer explicitement les concepts de boucle, d’itĂ©ration ou de dichotomie, l’approche de Descartes prĂ©dispose la logique Ă  accueillir le concept de programme, mot qui naĂźt en français en 1677.

En 1843 , la mathématicienne et pionniÚre des sciences informatique Ada Lovelace, fille de Lord Byron et assistante de Charles Babbage réalise la premiÚre implémentation d'un algorithme sous forme de programme (calcul des nombres de Bernoulli)[8].

Le dixiÚme problÚme de Hilbert qui fait partie de la liste des 23 problÚmes posés par David Hilbert en 1900 à Paris est clairement un problÚme algorithmique. En l'occurrence, la réponse est qu'il n'y a pas d'algorithme répondant au problÚme posé.

L'Ă©poque contemporaine

L’algorithmique des XXe et XXIe siĂšcles a pour fondement mathĂ©matique des formalismes, par exemple celui des machines de Turing, qui permettent de dĂ©finir prĂ©cisĂ©ment ce qu'on entend par « Ă©tapes », par « prĂ©cis » et par « non ambigu » et qui donnent un cadre scientifique pour Ă©tudier les propriĂ©tĂ©s des algorithmes. Cependant, suivant le formalisme choisi on obtient des approches algorithmiques diffĂ©rentes pour rĂ©soudre un mĂȘme problĂšme. Par exemple l'algorithmique rĂ©cursive, l'algorithmique parallĂšle ou l’informatique quantique donnent lieu Ă  des prĂ©sentations d'algorithmes diffĂ©rentes de celles de l'algorithmique itĂ©rative.

L'algorithmique s'est surtout développée dans la deuxiÚme moitié du XXe siÚcle, comme support conceptuel de la programmation des ordinateurs, dans le cadre du développement de l'informatique pendant cette période. Donald Knuth, auteur du traité The Art of Computer Programming qui décrit de trÚs nombreux algorithmes, a contribué, avec d'autres, à poser les fondements mathématiques de leur analyse.

Vocabulaire

Le substantif algorithmique désigne l'ensemble des méthodes permettant de créer des algorithmes. Le terme est également employé comme adjectif.

Un algorithme Ă©nonce une solution Ă  un problĂšme sous la forme d’un enchaĂźnement d’opĂ©rations Ă  effectuer.

Les informaticiens utilisent frĂ©quemment l’anglicisme implĂ©mentation pour dĂ©signer la mise en Ɠuvre de l'algorithme dans un langage de programmation. Cette implĂ©mentation rĂ©alise la transcription des opĂ©rations constitutives de l’algorithme et prĂ©cise la façon dont ces opĂ©rations sont invoquĂ©es. Cette Ă©criture en langage informatique, est aussi frĂ©quemment dĂ©signĂ©e par le terme de « codage »[9]. On parle de « code source » pour dĂ©signer le texte, constituant le programme, rĂ©alisant l’algorithme. Le code est plus ou moins dĂ©taillĂ© selon le niveau d’abstraction du langage utilisĂ©, de mĂȘme qu'une recette de cuisine doit ĂȘtre plus ou moins dĂ©taillĂ©e selon l’expĂ©rience du cuisinier.

Étude formelle

De nombreux outils formels ou théoriques ont été développés pour décrire les algorithmes, les étudier, exprimer leurs qualités, pouvoir les comparer :

  • ainsi, pour dĂ©crire les algorithmes, des structures algorithmiques ont Ă©tĂ© mises en Ă©vidence : structures de contrĂŽle et structures de donnĂ©es ;
  • pour justifier de la qualitĂ© des algorithmes, les notions de correction, de complĂ©tude et de terminaison ont Ă©tĂ© mises en place ;
  • enfin, pour comparer les algorithmes, une thĂ©orie de la complexitĂ© des algorithmes a Ă©tĂ© dĂ©finie.

Structures algorithmiques

Les concepts en Ɠuvre en algorithmique, par exemple selon l'approche de N. Wirth pour les langages les plus rĂ©pandus (Pascal, C, etc.), sont en petit nombre. Ils appartiennent Ă  deux classes :

Ce dĂ©coupage est parfois difficile Ă  percevoir pour certains langages (Lisp, Prolog
) plus basĂ©s sur la notion de rĂ©cursivitĂ© oĂč certaines structures de contrĂŽle sont implicites et, donc, semblent disparaĂźtre.

Correction, complétude, terminaison

Ces trois notions « correction », « complétude », « terminaison » sont liées, et supposent qu'un algorithme est écrit pour résoudre un problÚme.

La terminaison est l'assurance que l'algorithme terminera en un temps fini. Les preuves de terminaison font habituellement intervenir une fonction entiÚre positive strictement décroissante à chaque « pas » de l'algorithme.

Étant donnĂ© la garantie qu'un algorithme terminera, la preuve de correction doit apporter l'assurance que si l'algorithme termine en donnant un rĂ©sultat, alors ce rĂ©sultat est effectivement une solution au problĂšme posĂ©. Les preuves de correction font habituellement intervenir une spĂ©cification logique que doivent vĂ©rifier les solutions du problĂšme. La preuve de correction consiste donc Ă  montrer que les rĂ©sultats de l'algorithme vĂ©rifient cette spĂ©cification.

La preuve de complétude garantit que, pour un espace de problÚmes donné, l'algorithme, s'il termine, donnera l'ensemble des solutions de l'espace du problÚme. Les preuves de complétude demandent à identifier l'espace du problÚme et l'espace des solutions pour ensuite montrer que l'algorithme produit bien le second à partir du premier.

Complexité algorithmique

Les principales notions mathĂ©matiques dans le calcul du coĂ»t d’un algorithme prĂ©cis sont les notions de domination (notĂ©e O(f(n)), « grand o »), oĂč f est une fonction mathĂ©matique de n, variable dĂ©signant la quantitĂ© d’informations (en bits, en nombre d’enregistrements, etc.) manipulĂ©e dans l’algorithme. En algorithmique on trouve souvent des complexitĂ©s du type :

Notation Type de complexité
complexité constante (indépendante de la taille de la donnée)
complexité logarithmique
complexité linéaire
complexité quasi linéaire
complexité quadratique
complexité cubique
complexité polynomiale
complexité quasi polynomiale
complexité exponentielle
complexité factorielle

Sans entrer dans les dĂ©tails mathĂ©matiques, le calcul de l’efficacitĂ© d’un algorithme (sa complexitĂ© algorithmique) consiste en la recherche de deux quantitĂ©s importantes. La premiĂšre quantitĂ© est l’évolution du nombre d’instructions de base en fonction de la quantitĂ© de donnĂ©es Ă  traiter (par exemple, pour un algorithme de tri, il s'agit du nombre de donnĂ©es Ă  trier), que l’on privilĂ©giera sur le temps d'exĂ©cution mesurĂ© en secondes (car ce dernier dĂ©pend de la machine sur laquelle l'algorithme s'exĂ©cute). La seconde quantitĂ© estimĂ©e est la quantitĂ© de mĂ©moire nĂ©cessaire pour effectuer les calculs. Baser le calcul de la complexitĂ© d’un algorithme sur le temps ou la quantitĂ© effective de mĂ©moire qu’un ordinateur particulier prend pour effectuer ledit algorithme ne permet pas de prendre en compte la structure interne de l’algorithme, ni la particularitĂ© de l’ordinateur : selon sa charge de travail, la vitesse de son processeur, la vitesse d’accĂšs aux donnĂ©es, l’exĂ©cution de l’algorithme (qui peut faire intervenir le hasard) ou son organisation de la mĂ©moire, le temps d’exĂ©cution et la quantitĂ© de mĂ©moire ne seront pas les mĂȘmes.

Souvent, on examine les performances « au pire », c'est-Ă -dire dans les configurations telles que le temps d'exĂ©cution ou l'espace mĂ©moire est le plus grand. Il existe Ă©galement un autre aspect de l'Ă©valuation de l'efficacitĂ© d'un algorithme : les performances « en moyenne ». Cela suppose d'avoir un modĂšle de la rĂ©partition statistique des donnĂ©es de l'algorithme, tandis que la mise en Ɠuvre des techniques d'analyse implique des mĂ©thodes assez fines de combinatoire et d'Ă©valuation asymptotique, utilisant en particulier les sĂ©ries gĂ©nĂ©ratrices et des mĂ©thodes avancĂ©es d'analyse complexe. L'ensemble de ces mĂ©thodes est regroupĂ© sous le nom de combinatoire analytique.

On trouvera dans l’article sur la thĂ©orie de la complexitĂ© des algorithmes d’autres Ă©valuations de la complexitĂ© qui vont en gĂ©nĂ©ral au-delĂ  des valeurs proposĂ©es ci-dessus et qui classifient les problĂšmes algorithmiques (plutĂŽt que les algorithmes) en classes de complexitĂ©.

Quelques indications sur l’efficacitĂ© des algorithmes et ses biais

L'efficacitĂ© algorithmique n’est souvent connue que de maniĂšre asymptotique, c’est-Ă -dire pour de grandes valeurs du paramĂštre n. Lorsque ce paramĂštre est suffisamment petit, un algorithme de complexitĂ© asymptotique plus grande peut en pratique ĂȘtre plus efficace. Ainsi, pour trier un tableau de 30 lignes (c’est un paramĂštre de petite taille), il est inutile d’utiliser un algorithme Ă©voluĂ© comme le tri rapide (l’un des algorithmes de tri asymptotiquement les plus efficaces en moyenne) : l’algorithme de tri le plus simple Ă  Ă©crire sera suffisamment efficace.

Entre deux algorithmes informatiques de complexitĂ© identique, on utilisera celui dont l’occupation mĂ©moire est moindre. L’analyse de la complexitĂ© algorithmique peut Ă©galement servir Ă  Ă©valuer l’occupation mĂ©moire d’un algorithme. Enfin, le choix d’un algorithme plutĂŽt qu’un autre doit se faire en fonction des donnĂ©es que l’on s’attend Ă  lui fournir en entrĂ©e. Ainsi, le tri rapide, lorsque l’on choisit le premier Ă©lĂ©ment comme pivot, se comporte de façon dĂ©sastreuse si on l’applique Ă  une liste de valeurs dĂ©jĂ  triĂ©e. Il n’est donc pas judicieux de l’utiliser si on prĂ©voit que le programme recevra en entrĂ©e des listes dĂ©jĂ  presque triĂ©es ou alors il faudra choisir le pivot alĂ©atoirement.

D'autres paramĂštres Ă  prendre en compte sont notamment :

  • les biais intrinsĂšques (acceptĂ©s ou involontaires) de nombreux algorithmes peuvent tromper les utilisateurs ou systĂšmes d'intelligence artificielle, de machine learning, de diagnostic informatique, mĂ©canique, mĂ©dical, de prĂ©vision, de prĂ©vention, de sondages ou d'aide Ă  la dĂ©cision (notamment pour les rĂ©seaux sociaux, l'Ă©ducation [ex : parcoursup ], la mĂ©decine, la justice, la police, l'armĂ©e, la politique, l'embauche
) prenant mal en compte ou pas du tous ces biais[10]. En 2019, des chercheurs de TĂ©lĂ©com ParisTech ont produit un rapport inventoriant les principaux biais connus, et quelques pistes de remĂ©diation[10]
  • la localitĂ© de l’algorithme. Par exemple pour un systĂšme Ă  mĂ©moire virtuelle ayant peu de mĂ©moire vive (par rapport au nombre de donnĂ©es Ă  traiter), le tri rapide sera normalement plus efficace que le tri par tas car le premier ne passe qu’une seule fois sur chaque Ă©lĂ©ment de la mĂ©moire tandis que le second accĂšde Ă  la mĂ©moire de maniĂšre discontinue (ce qui augmente le risque de swapping).
  • certains algorithmes (ceux dont l'analyse de complexitĂ© est dite amortie), pour certaines exĂ©cutions de l’algorithme (cas marginaux), prĂ©sentent une complexitĂ© qui sera trĂšs supĂ©rieure au cas moyen, mais ceci sera compensĂ© par des exĂ©cutions rendues efficaces du mĂȘme algorithme dans une suite d'invocations de cet algorithme.
  • l'Analyse lisse d'algorithme, qui mesure les performances des algorithmes sur les pires cas, mais avec une lĂ©gĂšre perturbation des instances. Elle explique pourquoi certains algorithmes analysĂ©s comme inefficaces autrement, sont en fait efficaces en pratique. L'algorithme du simplexe est un exemple d'un algorithme qui se comporte bien pour l'analyse lisse.

Approches pratiques

L'algorithmique a développé quelques stratégies pour résoudre les problÚmes :

  • algorithme glouton : un premier algorithme peut souvent ĂȘtre proposĂ© en Ă©tudiant le problĂšme trĂšs progressivement : on rĂ©sout chaque sous-problĂšme localement en espĂ©rant que l'ensemble de leurs rĂ©sultats composera bien une solution du problĂšme global. On parle alors d'algorithme glouton. L'algorithme glouton n'est souvent qu'une premiĂšre Ă©tape dans la rĂ©daction d'un algorithme plus performant ;
  • diviser pour rĂ©gner : pour amĂ©liorer les performances des algorithmes, une technique usuelle consiste Ă  diviser les donnĂ©es d'un problĂšme en sous-ensembles de tailles plus petites, jusqu'Ă  obtenir des donnĂ©es que l'algorithme pourra traiter au cas par cas. Une seconde Ă©tape dans ces algorithmes consiste Ă  « fusionner » les rĂ©sultats partiels pour obtenir une solution globale. Ces algorithmes sont souvent associĂ©s Ă  la rĂ©cursivitĂ© ;
  • recherche exhaustive (ou combinatoire) : une mĂ©thode utilisant l'Ă©norme puissance de calcul des ordinateurs consiste Ă  regarder tous les cas possibles. Cela n'est pour autant possible que dans certains cas particuliers (la combinatoire est souvent plus forte que l'Ă©norme puissance des ordinateurs, aussi Ă©norme soit-elle) ;
  • dĂ©composition top-down / bottom-up : (dĂ©composition descendante, dĂ©composition remontante) les dĂ©compositions top-down consistent Ă  essayer de dĂ©composer le problĂšme en sous-problĂšmes Ă  rĂ©soudre successivement, la dĂ©composition allant jusqu'Ă  des problĂšmes triviaux faciles Ă  rĂ©soudre. L'algorithme global est alors donnĂ© par la composĂ©e des algorithmes dĂ©finis au cours de la dĂ©composition. La dĂ©marche bottom-up est la dĂ©marche inverse, elle consiste Ă  partir d'algorithmes simples, ne rĂ©solvant qu'une Ă©tape du problĂšme, pour essayer de les composer pour obtenir un algorithme global ;
  • prĂ©-traitement / post-traitement : parfois, certains algorithmes comportent une ou deux phases identifiĂ©es comme des prĂ©-traitements (Ă  faire avant l'algorithme principal), ou post-traitement (Ă  faire aprĂšs l'algorithme principal), pour simplifier l'Ă©criture de l'algorithme gĂ©nĂ©ral ;
  • programmation dynamique : elle s'applique lorsque le problĂšme d'optimisation est composĂ© de plusieurs sous-problĂšmes de mĂȘme nature, et qu'une solution optimale du problĂšme global s'obtient Ă  partir de solutions optimales des sous-problĂšmes.

Les heuristiques

Pour certains problĂšmes, les algorithmes ont une complexitĂ© beaucoup trop grande pour obtenir un rĂ©sultat en temps raisonnable, mĂȘme si l’on pouvait utiliser une puissance de calcul phĂ©nomĂ©nale. On est donc amenĂ© Ă  rechercher la solution de façon non systĂ©matique (algorithme de Las Vegas) ou de se contenter d'une solution la plus proche possible d’une solution optimale en procĂ©dant par essais successifs (algorithme de Monte-Carlo). Puisque toutes les combinaisons ne peuvent ĂȘtre essayĂ©es, certains choix stratĂ©giques doivent ĂȘtre faits. Ces choix, gĂ©nĂ©ralement trĂšs dĂ©pendants du problĂšme traitĂ©, constituent ce qu’on appelle une heuristique. Le but d’une heuristique n'est donc pas d'essayer toutes les combinaisons possibles, mais de trouver une solution en un temps raisonnable et par un autre moyen, par exemple en procĂ©dant Ă  des tirages alĂ©atoires. La solution peut ĂȘtre exacte (Las Vegas) ou approchĂ©e (Monte-Carlo). Les algorithmes d'Atlantic City quant Ă  eux donnent de façon probablement efficace une rĂ©ponse probablement juste (disons avec une chance sur cent millions de se tromper) Ă  la question posĂ©e.

C’est ainsi que les programmes de jeu d’échecs ou de jeu de go (pour ne citer que ceux-lĂ ) font appel de maniĂšre trĂšs frĂ©quente Ă  des heuristiques qui modĂ©lisent l’expĂ©rience d’un joueur. Certains logiciels antivirus se basent Ă©galement sur des heuristiques pour reconnaĂźtre des virus informatiques non rĂ©pertoriĂ©s dans leur base, en s’appuyant sur des ressemblances avec des virus connus, c'est un exemple d'algorithme d'Atlantic City. De mĂȘme le problĂšme SAT qui est l'archĂ©type du problĂšme NP-complet donc trĂšs difficile est rĂ©solu de façon pratique et efficace par la mise au point d'heuristiques[11].

Exemples d’algorithmes, de problùmes, d'applications ou domaines d'application

Il existe un certain nombre d’algorithmes classiques, utilisĂ©s pour rĂ©soudre des problĂšmes ou plus simplement pour illustrer des mĂ©thodes de programmation. On se rĂ©fĂ©rera aux articles suivants pour de plus amples dĂ©tails (voir aussi liste des algorithmes) :

Annexes

Notes et références

  1. Phillipe Collard et Philippe Flajolet, « Algorithmique », sur EncyclopÊdia universalis (consulté le ).
  2. Albert Dauzat, Jean Dubois, Henri Mitterand, Nouveau dictionnaire Ă©tymologique et historique, 1971
  3. Hoéné de Wronski, Introduction à la philosophie des mathématiques et technie de l'algorithmie, Chez Courcier, imprimeur-libraire pour les mathématiques, (lire en ligne)
  4. Par exemple, l'UQAM propose un cours intitulé « Algorithmie de base et interactivité », et l'université de Montréal, un cours intitulé « Algorithmie et effets audionumériques ».
  5. Donald Knuth, « Ancient Babylonian Algorithms », Communications of the ACM, vol. 15, no 7,‎ , repris dans Donald Knuth, Selected Papers on Computer Science, Addison-Wesley, , p. 185, traduit en français sous le titre Algoritmes babyloniens anciens dans Donald Knuth (trad. P. CĂ©gielski), ÉlĂ©ments pour une histoire de l'informatique, Librairie Eyrolles, .
  6. Christine Proust, « MathĂ©matiques en MĂ©sopotamie », Images des MathĂ©matiques,‎ (lire en ligne).
  7. Le calcul de π « est caractĂ©ristique des problĂšmes gĂ©nĂ©raux rencontrĂ©s en algorithmique. » Phillipe Collard et Phillipe Flajolet, « Algorithmique : 1. L'exemple du calcul de π », sur EncyclopĂŠdia universalis (consultĂ© le ).
  8. Stephen Wolfram (en) « Untangling the Tale of Ada Lovelace », sur blog.stephenwolfram.com
  9. En cryptographie, le terme codage est utilisé dans un sens différent.
  10. Hertel & Delattre V (2019) [SEAActu17h-20190302 Les algorithmes sont partout, leurs biais de conception nous trompent] ; le 02.03.2019
  11. (en) Moshe Vardi, Boolean Satisfiability: Theory and Engineering (Communications of the ACM, Vol. 57 Nos. 3, p. 5).

Bibliographie

Liens externes

Articles connexes

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